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Un petit point sur Napoléon...


Anksunamun

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Membre, 47ans Posté(e)
Anksunamun Membre 1 572 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
Posté(e)

Je vais faire ici un deuxième exposé sur l'un de mes personnage favori de l'histoire.

Je lis beaucoup de chose sur ce forum concernant Napoléon 1er qui me sidère tellement c'est dit sans de réelle connaissance sur le personnage et sur la période.

De plus, le jugement se conclue TOUJOURS avec la moral du 21e siècle et non sur celle de la fin du 18e siècle et du début du 19e siècle.

Il ne faut pas se limiter au côté superficiel de l'histoire, ça fait ressembler à des touristes qui disent connaître Rome parce qu'ils vont souvent dans une pizzeria.

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PARTIE 1: le stratège et la politique etrangère

Il est difficile d'analyser les calculs stratégiques de l'époque: Napoléon a "duré" 17 ans au milieu d'une Europe qui n'admettait pas sa légitimité ni le principe même qui l'avait porté au pouvoir. Les puissances qui se sont prises des raclées successives ne les admettaient que le temps d'un armistice, et ne le faisaient qu'avec un flingue sur la tempe pour mieux se parjurer au moindre prétexte dès que possible.

Quand on regarde objectivement la période, la guerre était inévitable, car personne ne souhaitait la paix autrement que sur ses propres termes, Autriche, Angleterre et Prusse en tête, et ces termes prenaient comme préalable le statu quo ante Révolution. Napoléon n'a donc pu faire autrement que de créer un glacis autour de la France Confédération du Rhin, République Cisalpine.... mais s'est laissé emporter par l'ivresse en y casant sa famille, ce qui avait un côté maison de commerce avec succursales à l'étranger. La paranoia, l'hubris, l'absence d'alternatives.... l'ont aussi amené à cette surenchère permanente.

En France, la paix fut bien accueillie; Louis XVIII beaucoup moins, et durant tout son règne, il n'a fait qu'essayer de maintenir un équilibre quasi impossible que son frère a fait voler en éclat. En 1848, si le prince Louis Napoléon a remporté l'élection présidentielle, c'est sur l'aura de son nom, pas sur son programme.

PARTIE 2: Politique intérieure

Sur le plan civil, l'Empire EST républicain: le code civil.... C'est un Etat de droit. Les "rêves" de rétablissement d'une république n'étaient pas gigantesques, vu que les 3/4 des complots politiques contre Napoléon furent d'origine monarchiste ou de simples trahisons. La noblesse qu'il rétablit est une forme comme une autre d'élitisme qui arrive dans tous les régimes; au moins celle-ci avait-elle l'avantage d'être avant tout fondée sur la méritocratie et de n'avoir pas eu le temps de s'enkyster. Le rétablissement de l'esclavage est un long débat, mais mieux vaut ne pas juger une époque selon les critères de la sienne; la Constituante avait maintenu l'esclavage, et c'est l'assemblée d'apprentis fascistes de 1793 qui l'a aboli. Cela vous fait-il louer la politique du Comité de Salut Public pour autant? Mais tout cela n'a rien à voir avec les qualités militaires du personnage.

Si Napoléon a perdu au bout du compte, c'est face à un continent entier dressé contre lui: si vous voulez voir des chiffres, allez vous documenter sur la démographie de la France et de ses alliés face à celle des différentes coalitions. On est jamais dans un rapport inférieur à 1 contre 3. SUr le versant économique c'est encore pire: la seule Angleterre a dépensé, de 1792 à 1815, 5 fois plus que la France dans l'investissement de guerre (le premier budget étant l'aide aux alliés, avec le budget naval presque à égalité).

César, lui, n'a été que se faire un peu de gloire dans un espace divisé contre des tribus en guerre dont la population totale (et encore eut-il fallu qu'elle soient unies) ne représentait qu'1/6ème de ce qu'était déjà l'empire romain. Il y a certes démontré de bonnes qualités de leadership, mais, contrairement à ce qu'il décrète à l'envi dans La Guerre des Gaules, cela n'avait rien d'une tâche de titan. Rome pouvait remplacer chaque légion, et César a obtenu tous les renforts qu'il demandait; les tribus gauloises, moins équipées et entraînées qu'une armée professionnelle, n'avaient pas ce luxe. Par la suite, lors de la guerre civile, il a encore démontré de bonnes qualités, mais rien de révolutionnaire. Le fait est que César, contrairement à Napoléon, n'a jamais été seul contre tous.

PARTIE 3: L'héritage.

- la remise en ordre de la France qui, en 1798, est dans un état apocalyptique, avec un régime, le Consulat, corrompu jusqu'à la moëlle et déliquescent

- recréation du réseau routier démoli par la révolution, re-sécurisation du dit réseau (le brigandage était structurel), remise en fonctionnement de toute l'économie (industries, agriculture, hôpitaux, commerce....). Les réseaux de nationales et départementales, on les doit à qui? Et le fait qu'elles soient bordées d'arbres alignés (même si actuellement, on les arrache)? IL A REMIS LA FRANCE EN ORDRE après un chaos sans précédent, et ce, en l'espace de 4 ans! Il a recréé la confiance publique et relancé la machine économique et administrative (et accessoirement renfloué les caisses: l'Empire était, comme tout régime à l'époque, corrompu, mais par rapport à ce qui avait précédé, c'était la Vertu au pouvoir). C'est juste une oeuvre de Titan mais bon.

- il résout la crise alimentaire qui sévit depuis 1792 et relance l'activité

- Il a gravé les principes de la Révolution dans le marbre pour la faire durer: des Institutions (dont bon nombre existent encore), une administration efficace, centralisée et unifiée (que les régimes suivant garderont), des lois (Code Civil en tête), des écoles d'une nouvelle élite (Polytechnique, St Cyr....). Conseil d'Etat, Banque de France, Corps Préfectoral, Lycées, Chambres de Commerce, Une monnaie stable et forte (jusqu'en 1928!!), la Légion d'honneur, des études de droits accessibles à tous, les Prud'hommes, la Cour des Comptes, le Cadastre, la Bourse, le Baccalauréat, la recréation des Universités.... C'est vrai, tout ça c'est rien.

- il intègre les Juifs dans la France, en faisant des citoyens comme les autres, une première mondiale.

- il pacifie le pays, signe la paix avec les Vendéens, met fin aux révoltes endémiques (Lyon, Toulon, Bordeaux, Bretagne).

- Il règle le contentieux religieux pour un siècle (et en Alsace-Moselle, le Concordat dure encore aujourd'hui), désarmant de ce fait le parti royaliste.

- la méritocratie, l'impôt égalitaire, un habeas corpus, la liberté d'entreprendre, la liberté du travail, la libre concurrence, l'égalité devant la loi (certes imparfaite), la fin d'une aristocratie de droit (la noblesse d'empire na pas de privilèges juridiques, juste des titres).... Tout cela, c'est Napoléon, et c'est le Code Civil (et on m'a dit qu'il fonctionnait encore aujourd'hui). Par ce fait, il calme aussi les révolutionnaires (en plus de l'avoir fait des royalistes).

- Il fait tout cela avec la confiance de la population qui le perçoit comme le seul rempart contre l'Europe; même les Jacobins, méfiants devant tous les aspects autoritaires du régime et les imperfections nombreuses (et parfois très voulues) des institutions, approuvent son sacre comme Empereur. De facto, IL MET FIN AU PROCESSUS REVOLUTIONNAIRE, faisant rentrer ses acquis dans un fonctionnement nouveau: il a juste CREE UNE NOUVELLE ERE. Si ça, ça dure pas aujourd'hui.

- Il a lancé un mouvement de brassage des peuples sans comparaison depuis les grandes invasions: c'est certes terrible, comme toutes les guerres, mais c'est aussi l'un des plus grands moments de mouvements, de créations, de débats, de remises en causes, d'initiatives, de renouvellement (des élites, des idées, des mises en oeuvres, des pratiques....). Tout a changé, rien n'a plus été pareil, pour le meilleur et pour le pire. En cela, seul Alexandre et Gengis Khan sont des étalons de comparaison.

- Pour la pierre: la Colonne Vendôme, l'Arc de Triomphe (achevé plus tard), l'Arc de Triomphe du Carrousel, la Bourse, le Père-Lachaise, les fontaines et jardins (Jardin des Plantes, des canaux partout (Ourcq, St Martin, st Denis à Paris....), des ponts à Paris (dont le Pont des Arts, premier pont métallique), numérotation des rues, de grands ajouts au Louvre, la façade actuelle du Palais Bourbon, percement de grandes avenues qui inspireront Haussmann (Castiglione, Pyramides, Rivoli), l'Eglise de la Madeleine.... Mais on peut aussi ajouter l'aspect actuel de la place St Marc à Venise et la palce de la paix à Milan. Le tout en période de guerre, de réorganisation de plusieurs pays.... et dans une ère pré-industrielle.

CONCLUSION

Arretons un instant de comparer Sarko à Napoléon; ce serait trop d'honneur pour le petit Sarkozy.

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Membre, 61ans Posté(e)
Decade 63 Membre 2 251 messages
Forumeur en herbe ‚ 61ans‚
Posté(e)

Napoléon est l'homme providentiel de l'aprés révolution sans lui la France aurait pris un siècle de retard,la nation ne pouvant encore prétendre à l'instauration de la république et réfractaire à tout retour de la monarchie il lui fallait un homme incarnant une nouvelle image de l'état,c'est dans ce brillant stratège qu'elle l'a trouvé.Solide dans sa ligne de conduite,faisant passer n'en déplaise à certains les intérets du pays avant les siens,menant lui même ses hommes au combat à l'inverse des monarques de l'époque,Napoléon reste aussi le géniteur de nombreuses réformes(le code civil entre autre)toujours en vigueur.Chapeau bas monsieur Bonaparte et rassurez vous,je ne vois pas l'ombre d'un de vos ersatz pointé l'ombre de son nez en ce début de troisième millénaire.

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