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L'aide au développement face à la barrière de la langue


Black Survitual

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L'aide au développement face à la barrière de la langue

LE MONDE | 08.01.09 | 15h48 ¿ Mis à jour le 08.01.09 | 15h48

"En langue peule, "contraception" peut se traduire par "barrer la route aux enfants". Inutile de dire qu'un tel message est mal reçu par les populations. Si on utilise une formulation inspirée d'une pratique agricole, signifiant "espacer les plants de sorgho lors du repiquage", il est mieux accueilli." Henry Tourneux, spécialiste des langues et cultures africaines au CNRS, en même temps que des systèmes de santé en Afrique pour l'Institut de recherche pour le développement (IRD), pourrait multiplier les exemples similaires. Depuis vingt ans, il milite pour que la question des langues soit reconnue comme l'une des clés de la réussite de l'aide au développement. Avec, souvent, le sentiment de prêcher dans le désert.

"Les initiateurs des programmes d'aide au développement - instances internationales, ONG, organismes de recherche ou Eglises - adoptent généralement une communication du haut vers le bas, décrit-il. Les projets, conçus en anglais ou en français, sont répercutés sur le terrain avec l'aide d'interprètes recrutés parfois à la dernière minute. Cette approche se heurte à des problèmes de compréhension, liés à des terminologies et, au-delà, des représentations culturelles et symboliques différentes."

Il en a fait l'expérience au Cameroun, lors d'une campagne de lutte contre les ravageurs du coton. Elle exigeait que les paysans identifient une quinzaine d'insectes et de pathologies, afin de choisir le traitement adéquat. Une plaquette avait été éditée, avec la photo et le nom de chaque ravageur ou maladie. Problème : les paysans ne les reconnaissaient pas sur les photos, en raison de la différence d'échelle, du cadrage inhabituel ou de l'absence de relief. En outre, il n'existait pas d'équivalence entre la nomenclature française et le fulfulde parlé par les Camerounais, qui avaient leur propre classification (insectes volants ou non...) et se servaient d'appellations descriptives non scientifiques. Un lexique commun a été mis au point après de longues discussions...

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