Mouvement - Land Art
Lundi 13 octobre - 19:54 Dans les années 60, nombreux artistes veulent quitter le circuit des galeries et des musées et souhaitent intervenir directement dans le monde réel, dans les paysages naturels, c'est le mouvement Land Art.
L'exposition Earthworks, à New York en octobre 1968, peut marquer le début du Land Art. Mais il ne s'agit pas vraiment d'un mouvement à proprement parler, il s'agit plutôt d'un entrecroisement de pratiques d'artistes qui appartiennent tous à la même génération intellectuelle et qui ont tous participé de près ou de loin au minimalisme américain. Ils cherchaient alors tous à fuir le modernisme et souhaitaient relier l'art à la vie, ne plus faire d'¿uvres destinées exclusivement aux galeries ou aux musées. Ils voulaient que leur atelier devienne la nature, le désert et non plus quelque chose de fermé. L'essai de Robert Smithson, Sedimentation of the mind : earth projects, écrit en 1968, peut cependant être considéré comme le manifeste de ce mouvement. Land Art et nature Les artistes utilisent les éléments de la nature pour créer leurs ¿uvres. Ils interviennent directement sur la nature. Ils veulent mettre en valeur la mémoire et le passé intemporel des lieux, essentiellement sauvages. Ils les marquent en traçant des lignes, en déplaçant des rochers¿ Cependant, certains artistes intègrent à la nature des éléments extérieurs, des moyens technologiques ou produits manufacturés pour réaliser leurs ¿uvres. C'est ce qu'on appelle des Earthworks. Le medium est la terre même mais elle est modifiée, déplacée, recouverte par autre chose.
La plupart des réalisations ont été effectuées dans les grands déserts américains, ou dans des carrières abandonnées, souvent à échelle monumentale. L'¿uvre s'inscrit dans l'espace et ne fait plus qu'un avec celui-là. Ce dialogue avec l'environnement a été engagé par le mouvement minimaliste et revendique un espace architecturel comme espace d'exposition et de production. Il n'y a donc plus de séparation entre l'atelier et le lieu d'exposition. Cette notion d'échelle, souvent gigantesque, entraîne le corps dans un rapport assez particulier avec l'¿uvre, tout un jeu d'échelle se met en place et est à la base du Land Art. Ce jeu d'échelle provoque chez le spectateur « un flottement existentiel », le spectateur perd ses repères, il est envahi par l'¿uvre. Sa perception de l'espace est chamboulée. Le spectateur n'est plus qu'un spectateur, il est aussi découvreur. Il doit rentrer dans l'¿uvre et il la découvre en la parcourant, en marchant à l'intérieur de celle-ci. De ce fait, il fait partie de l'espace temps de l'¿uvre.
Etant donné que l'¿uvre est réalisée dans la nature elle-même, elle est laissée en proie de celle-ci, elle subira les changements de la nature. De ce fait, les artistes renoncent à un contrôle absolu sur leurs ¿uvres. La nature s'occupera d'achever l'¿uvre. Ainsi, on peut considérer ces ¿uvres comme éphémères vu qu'elles sont soumises aux changements de la nature et qu'elles peuvent disparaître, mais on peut aussi les considérer comme durables. Ces changements sont inscrits dans l'¿uvre, les processus de modifications et de dégradations font partie d'elle. Il s'agit de ce fait d'¿uvres in situ. Elles ne peuvent êtres déplacées et ne sont pas facilement visibles par le public étant donné qu'elles sont souvent réalisées dans des lieux très éloignés.
Par Sosopi Suite de l'article...
Source: madmoizelle.com