Drame à l'accouchement: "Il faut que l'hôpital arrête de mentir"
Jeudi 12 Juin - 13:47 Le père de Mohammed, né handicapé à Bourg-en-Bresse en 1998, dément sur Le Post avoir empêché tout médecin homme d'approcher sa femme au nom de l'islam.
Hier, quand elle a entendu aux infos que la justice demandait 1.000 euros à son mari pour avoir refusé l'intervention d'un médecin homme à l'hôpital de Bourg-en-Bresse, le 8 novembre 1998, quand elle a mis au monde son 4ème fils Mohammed, Karima Ijjou s'est effondrée: "J'ai pleuré tout de suite, j'y croyais pas. Pourquoi ils mentent? Pourquoi ils cachent la vérité?" Et elle pleure. La décision de justice a créé la polémique. C'est selon elle au nom de l'islam que M. Ijjou s'est physiquement opposé à l'intervention d'un médecin homme. De là aurait découlé l'accouchement au forceps, et le handicap de l'enfant. Pour l'avocate de M. Ijjou Isabelle Damiano, c'est "la parole des uns contre celle des autres." Karima Ijjou, la mère, répond au Post. Que pensez-vous de cette décision? "Je ne suis pas d'accord. Ce n'est pas notre faute. C'est terrible." Votre mari a-t-il refusé qu'un médecin homme vous soigne? "Jamais. Il n'a jamais fermé la porte, comme ils disent. Ce n'est pas possible. Il me voyait souffrir et aurait empêché un médecin de m'aider? C'est quoi ça? La religion ne nous oblige quand même pas à ça! Dans un cas comme ça, c'est comme quand on enlève son voile pour une carte d'identité, c'est obligatoire, on discute pas." Que s'est-il passé? "Je voulais une césarienne. Ils m'ont dit que c'était trop tard. Mon mari a essayé de convaincre le médecin qui disait aussi que c'était trop tard, que c'était dimanche, qu'on pouvait pas. La sage-femme me disait de pousser. Elle est montée sur mon ventre pour pousser le bébé." Et ensuite? "La tête du bébé est sortie, mais les épaules coinçaient. Un bras de mon fils ne venait pas. Il était complètement tourné. Voilà. Il était handicapé. Quand le médecin l'a pris dans ses bras, ses bras pendaient." Qu'ont dit les médecins? "Juste après l'accouchement, ils m'ont dit qu'ils avaient fait une faute! Ils m'ont dit 'On a fait une faute: la tête est sortie, les épaules coinçaient, et le bras n'arrivait pas. On a tiré d'un coup.' Alors après pourquoi ils mentent?" Elle s'arrête, en pleurs. "Demandez à mon mari." Suite de l'article...
Source: lepost.fr