Bonjour,
Je me permets d'entrer dans la discussion pour un contrepoint "historique". Peut-on dire que la crise des opioïdes aux Etats-Unis (50.000 morts par an, 130 morts par jour) est un dysfonctionnement marginal? Ou bien, plus historiquement, la prescription des anti-arythmiques après infarctus du myocarde qui a fait autant de morts que la guerre du Vietnam?
Quant aux milliards de vies sauvées, on apprend en première année de médecine à la faculté que l'augmentation moderne de l'espérance de vie a principalement eu lieu au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème, bien avant l'avènement de la pharmacopée moderne, et est bien plus liée aux améliorations économiques et hygiéniques qu'à la pharmacologie. En un sens c'est toujours en partie vrai aujourd'hui : il n'y a plus de corrélation entre dépenses de santé et espérance de vie au delà de 2000-3000 dollars par habitant par an, en témoignent les Etats-Unis (10.000 int USD/hab/an, espérance 77 ans) face au Japon (3900 USD/hab/an, espérance 83 ans). Les facteurs socio-économiques (obésité, tabac, drogues) semblent toujours prépondérants, du moins du plus que les nouvelles thérapies ciblées dont les résultats de mesurent souvent plus en survie sans progression de la maladie qu'en survie globale.
Je suis ainsi surpris de voir l'histoire invoquée sans fait tangible, alors qu'elle est truffée de scandales sanitaires (thalidomide, distilbène, Vioxx, anti-arythmiques, Mediator, opioïdes, dépakine, 5-FU...)