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I.Thomas-Gil

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Tout ce qui a été posté par I.Thomas-Gil

  1. Ce qui est étonnant, c'est qu'on ne dispose pas d'expérience montrant la teneur en virus d'un endroit où se trouvaient des gens contagieux. Il me semble élémentaire que ce genre de recherche soit mené dans les hôpitaux par exemple : on mesure pendant une heure le taux de présence de ce virus-ci une fois que les gens ont quitté la pièce.
  2. tant qu'on continuera à croire savoir comme tu le fais (avec force argument de bon sens) on continuera à s'infecter. Je ne te demande pas ton avis éclairé sur la question, car tu n'as, évidemment pas fait l'expérience prouvant ce que tu avances. Je te demande si les scientifiques ont fait cette expérience.
  3. Le danger n'est pas nommé : le virus reste dans l'air. Si vous entrez dans une zone où il est en suspension, vous le respirez. Il est criminel de ne pas le dire et de laisser les gens s'infecter. Il est criminel de communiquer sur les "fous" qui se promènent et de détourner ainsi l'attention qui devrait se focalise sur le véritable danger : là où le virus est attrapé (dans l'air de la pharmacie ou du magasin si vous vous trouvez dans une zone infectée comme l'est devenue la région Est et parisienne). quelle preuve j'ai que le virus reste dans l'air ? Je retourne la question : une expérience très simple suffit à le montrer. Donc cette expérience a forcément été faite (c'est un savoir élémentaire) et donc les politiques et les médias savent ce qu'il en est. Pourquoi ce FAIT fondamental expliquant la propagation de ce virus n'est pas mis au premier plan ?
  4. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Ce soir, sous la véranda, nous nous sommes attablés, chacun avec son cahier d'écolier, comme le samedi matin, jadis, pour le moment de la dictée. Voici le titre, nous dit lentement Minouchka, adorable maitresse d'école : Soir d'orage. La nuit de mon arrivée dans cette ferme du Sahel, je ne pouvais pas dormir. Le pays nouveau, l’agitation du voyage, les aboiements des chacals, puis une chaleur énervante, oppressante, un étouffement complet, comme si les mailles de la moustiquaire n’avaient pas laissé passer un souffle d’air… Quand j’ouvris ma fenêtre, au petit jour, une brume d’été lourde, lentement remuée, frangée aux bords de noir et de rose, flottait dans l’air comme un nuage de poudre sur un champ de bataille. Pas une feuille ne bougeait, et dans ces beaux jardins que j’avais sous les yeux, les vignes espacées sur les pentes au grand soleil qui fait les vins sucrés, les fruits d’Europe abrités dans un coin d’ombre, les petits orangers, les mandariniers en longues files microscopiques, tout gardait le même aspect morne, cette immo- bilité des feuilles attendant l’orage. Les bananiers eux-mêmes, ces grands roseaux vert tendre, toujours agités par quelque souffle qui emmêle leur fine chevelure si légère, se dressaient silencieux et droits, en panaches réguliers
  5. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Irène donne enfin de ses nouvelles. Elle est prise par sa petite famille et par son travail d'institutrice. Elle communique avec ses élèves par mail : elle en a 24 au CM2 et c'est un gros travail, nous dit-elle. Minouchka a sorti un vieux recueil de dictées. Tous les soirs elle va nous tester et envoyer à Irène un texte à dicter à ses éléves via Skype. Bernado nous a lu un petit apologue : je suis un quelque chose. Ma particularité est d'être programmé pour me maintenir dans un certain état que les hommes appellent "vie". J'ai appris à parler et l'autre jour on m'a dit ceci : tu n'as pas honte de ne chercher qu'à te maintenir en vie ? Tu pourrais penser aux autres. Je lui ai répondu ceci : est-ce que tu demandes à une huitre si elle a honte de bailler ou à un chat s'il a honte de miauler ?
  6. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    La discussion a roulé sur la pandémie, ce matin, au Bistrot du port (autour d'un bon café et de croissants tout chaud sortis du four de Victor notre boulanger préféré). Ici, la pandémie sera venue et elle aura été repoussée grâce à plusieurs choses. 1- nous formons une communauté habituée à gérer les problèmes sans compter sur la grâce divine (les fameux évangélistes) ni sur l'Etat providence (politico-médiatique). Notre jugement est, comme ce matin, le produit d'une discussion : nous parvenons à surmonter les ego (la fermeture à l'autre est le problème fondamental de la survie). 2- nous avons disposé d'un arsenal technique fourni par l'Etat : les tests. Dans une situation de propagation sous forme de postillons, il faut deux choses : s'imposer (par la force d'une volonté de fer) une distance dite sociale de 3 m et mettre en place une surveillance sans faille : si le virus est là, c'est un départ d'incendie. On met autour des coupe-feu. La zone infestée est coupée du monde, mais cela doit rester humain (ce n'est pas une punition). Il faut et il suffit alors de disposer d'un énorme budget pour tester tout le monde, mettre à l'isolement les malades et les traiter sans attendre les complications. 3- il faut donc, logiquement, à l'échelle de la planète, un pouvoir souverain en matière sanitaire pour éviter que l'incendie n'en finisse pas, pendant des mois, de venir et de revenir. Il faut pouvoir traiter à un instant t le virus sur toute la planète et lui régler son compte globalement en trois semaines. C'est une question de survie : l'économie planétaire doit être repensée en terme d'économie locale et autarcique et ce qui est le marché global doit être protégé de toute forme d'arrêt brutal source de chomage de masse.
  7. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Le langage est fait avec des phrases qui peuvent parler d'événements (la lune et Vénus au dessus de l'océan). Les mots (lune, Vénus, Océan) pointent en direction des généralités (la lune en général, ...). On pourrait certes inventer des mots pour chaque sensation particulière et cela donnerait : tradezque et aytgdrefst sont au-dessus de ajabsvet. Mais ce langage serait le mien propre, impossible à traduire et à communiquer. Comment pourrais-je moi-même l'utiliser ? Il faudrait que la lune ayant telle couleur, telle forme (que je nomme tradezque) puisse être reconnue sans doute possible et que je me dise : ah voici de nouveau tradezque. Mais comment puis-je reconnaitre cette sensation ? à partir de mon souvenir ? mais comment je suis sûr que c'est la même sensation ? Question : comment je fais pour reconnaître sans le moindre doute la lune ? Il faut une pratique régulière de la même sensation pour que celle-ci soit intégrée dans un langage. Le langage s'apprend en agissant avec les autres et non seul à partir de mes sensations. C'est parce que la lune est nommée par les autres dans des phrases qui en parlent que nous en venons à la reconnaître sans doute possible. Nous sommes un effet du langage : il nous permet de donner à nos sensations des objets et il nous permet d'en parler au gré des circonstances.
  8. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    La science, le savoir : une représentation, un schéma qui correspond terme à terme avec des éléments de la réalité (Wittgenstein dans sa première philosophie). Il faut à la science des symboles univoques qui servent de "représentant" pour les éléments de la réalité. Il faut aussi à la science un concept de relation pour que ces symboles puissent entrer en rapport quantifié, numérique, mesuré, les uns avec les autres : telle mesure (de telle qualité réelle) avec telle autre : a ---> b, a = f(b), si a alors b + 1 etc..). Nous sommes face au réel, brusquement, comme si nous étions des extra-terrestres découvrant les vivants de cette bonne vieille terre. Un extra-terrestre ne sait pas ce qui se passe en moi. Il me voit rougir, mais il ne peut savoir ce qu'est la honte. Il mesurera ma rougeur, l'accélération de mon coeur, apprendra le sens du mot honte. Mais il restera à l'extérieur de ce dont il aura tiré un schéma. En ce sens la science est universelle : une intelligence artificielle, un extra-terrestre peuvent savoir, anticiper ce que je vais faire sans jamais connaître la vérité de ce qu'est la honte. Et moi-même, je ne le sais pas. Je me sens honteux sans savoir ce qui déclenche cela. Pourtant me demande Minouchka, tu dois bien en savoir un bout, essaie d'analyser ce qui te traverse l'esprit. Oui, je me souviens, un jour ...OUi, c'est vrai, que je viens de penser à une chose qu'il me gêne de te dire. Ainsi commence la réflexion qui plonge dans la signification : celle qui nous met en présence de ce qui en nous s'adresse à nous mais que nous ne savons pas interpréter. Interpréter, ce n'est pas savoir "totalement", sans reste, à la manière d'une équation. C'est se trouver à l'intérieur d'un labyrinthe : c'est être ce labyrinthe pendant que l'extraterrestre me regarde faire ceci et cela, rougir, parler. Ce qui est chose vue pour lui, extérieure à lui, est pour moi une énigme : j'ai honte de t'avoir volé les dix euros que tu avais laissé traîner sur la commode de l'entrée. Pourquoi ai-je fais cela ?
  9. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Nous formons une petite communauté immergée dans un océan dont nous avons bien du mal à nous faire une idée. Le pont d'un navire : il nous faut de temps en temps donner un coup de collier, ajuster l'organisation, réfléchir tout comme les marins modifient leurs gestes en fonction de l'état de la mer, tout comme le musicien ou le peintre sont inspirés par ce qui leur apparait. Notre vie est une mi-écoute, une vague attention, une porte entrouverte, il y a ce qui se passe. Il existe alentour d'autres communautés, d'autres hommes : comme ils nous paraissent étranges et inquiétants ! On échange avec eux de nombreux objets mais on se tient à distance : on ne cherche pas à les comprendre. Et puis il y a le grand océan de l'Empire avec ses lois et sa technique. Nous disposons grâce à cet empire d'une protection relative contre les pillards (la pègre sous toute ses formes, venue on ne sait d'où, les mythes et les religions en parlent comme d'une sorte de principe : le mal) et d'un ensemble d'objets plus ou moins magique-fétiche que nous sommes incapables de fabriquer et même de concevoir : ce petit Chrome-book acheté sur Amazon, ces médicaments dans notre pharmacie, ces voitures, ces horloges ...
  10. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    .. lu cet après-midi, dans mon lit douillet, une nouvelle racontant le destin de deux frères. L'un décide de vouer sa vie à aider les autres : il va par les chemins, à l'aventure, et se propose d'aider le premier qu'il rencontre. Vous avez besoin d'aide ? C'est pas de refus ! et ainsi, les jours passent. Son frère choisit de se calfeutrer, d'aménager sa maison, son jardin, de rechercher le plaisir, de se sentir à son aise, sans contrainte, léger, vide, se remplissant de bonnes choses, au contact de la beauté, comme un coeur qui bat au rythme du sang qui le remplit et qui s'en va. Ni l'un, ni l'autre n'ont fondé de famille : qu'est-ce que fonder une famille ?
  11. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Hier nous avons fêté l'anniversaire de mon fils qui se confine à Guilvinec, chez un copain de promo : les Gadz'Arts se serrent les coudes, ils sont une dizaine à mener joyeuse vie tout en suivant leurs cours diffusés sur Internet. Ce matin, grande promenade au soleil, dans l'arrière-pays dans le bruit des tracteurs et des tronçonneuses. Nous nous sommes interrogés sur les conditions de l'action. En résumé : les philosophes, les scientifiques cherchent l'explication, c-à-d l'universel : exemple, tous les virus ont ceci en commun ...ce qui permet de comprendre cela ..etc . Ils le cherchent, ils ne le trouvent pas. Ils sont à l'extérieur de ce dont ils parlent, par hypothèse. Ils ne font en fait que des hypothèses à la queue leu leu. Parfois, cela permet d'anticiper un peu ce qui va arriver. L'extériorité à ce dont on parle implique une modestie que perdent les hommes imbus d'eux-mêmes, persuadés d'avoir raison, d'avoir l'explication de ce qui se passe. Ils deviennent alors catégoriques. Mais n'est-ce pas une condition pour agir? Peut-on douter et agir ? ou bien, dans les faits, est-ce que douter est le commencement de l'action ? J'agis parce que je teste, je cherche une réponse : mais à quelle question ?
  12. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Francesca, Minouchka ont une certaine classe. Cela vient de leur éducation. Bernado et moi, qui sommes issus de milieux ouvriers, nous nous sentons souvent dépassés, lourds, hors sujet. Ou plutôt, nous ne parlons pas comme elles. La différence ne tient pas au sujet abordé mais à la manière de l'aborder. C'est une des choses qui apparaissent avec le plus de netteté dans la Recherche : la manière de parler d'une chose quelconque varie selon le milieu d'où l'on vient. La question qui se pose : cette hiérarchie, ce jugement sur la perfection de la personne, sont-ils fondés sur la nature humaine ou bien est-ce pure contingence, pure convention, simple produit de la nécessité pour une société d'inventer une nature humaine qui s'accomplissse dans les classes supérieures. On est tenté de répondre : ces filles ont de la classe, elles parlent avec esprit et cela avec une aisance naturelle qui nous fait croire qu'elles sont ainsi de manière innée alors que c'est évidemment le fruit de l'éducation. On est tenté d'ajouter : cette éducation est ce qui permet à l'humanité de s'accomplir en vérité. Mais cela vient de ce que nous sommes dans le chaudron où nous voyons les choses de l'intérieur. Un ethnologue, qui nous verrait de l'extérieur saurait que ce que nous prenons pour la perfection n'est que notre perfection.
  13. Plus de huit jours de confinement et le pic n'est pas atteint (le nombre de nouveau cas augmente) : il s'ensuit que sur cette période de confinement, le virus s'est transmis plus qu'avant le confinement. Cela s'explique ainsi, à mon humble avis : les gens actuellement infectés dans certaines zones sont tellement nombreux que le virus est actif, dans l'air, sur les surfaces touchées. Deuxièment, les gens qui travaillent actuellement dans ces zones infectées attrapent le virus. Troisièment, dans ces zones infectées, les endroits avec des rassemblements de personnes (maison de retraite etc .. sont en train de s'infecter). Il ne s'agit pas de critiquer le gvt, mais de l'aider. Le gvt, c'est nous.
  14. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Le retour du politique, après avoir été submergé par l'économique. La question de l'enrichissement (toujours plus riche) va être remplacée par celle de l'organisation de la vie (vivre dans de bonnes conditions). Le politique, c'est l'auto-imposition de règles. Encore faut-il que l'on sache lesquelles permettent la vie dans de bonnes conditions, puisque tel est le sens du mot "politique'. Le politique est lié au "bon". Le monde est ceci et cela et par ailleurs il nous apparaît, à nous animaux parlant, comme bon ou mauvais. C'est sous cet "éclairage" que le politique a été pensé, chez Platon : le mythe de la caverne. La relation à la règle vivante. (nous avons discuté hier soir, auprès d'un bon feu. Ce matin, je ranime les braises, il y a un vent plutôt frisquet.)
  15. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Lu un article sur comment gérer ce type d'épidémie (type grippe, transmission par les postillons) 1- on laisse faire la nature : le pic arrive très vite et très haut, et lorsque le virus est très dangereux, les soins intensifs explosent et c'est l'hécatombe. 2- on confine : la courbe est aplanie, les soins intensifs tiennent, mais cela dure des mois 3- on agit dès que le virus apparait sur la terre (puisqu'avec les avions, la contamination est immédiate), on impose aux arrivants (touristes..) des certicats de test, on teste les suspects, on confine manu militari les zones infectées (car les gens cherchent à fuir) et on met le paquet sur elles, on impose des distances (toutes les situations de proximité sont suspendues : écoles .. ou bien sont possibles avec des équipements fiables à 100 % : médecine, achats ..)
  16. logiquement : l'incubation dure de 2 à 12 jours, 12 jours pendant lesquels apparaissent des symtômes ou peu de symptômes. Nous sommes à 7 jours de confinement. Quasiment tous les gens infectés au jour 0 du confinement ont eu des symptômes. Le virus ne s'est pas transmis à l'extérieur des confinements mais il s'est transmis dans les lieux de confinement. On devrait être en train de voir baisser le nombre de nouveaux cas. Or ce n'est pas le cas, il monte de manière exponentielle. Interprétation : c'est à cause d'une mauvaise conception de la nature du confinement. Qu'est-ce qu'un bon confinement ? les personnes qui ont des symptômes si peu que ce soit doivent être testés et isolés avant de contaminer le lieu de confinement. S'ils déclarent le virus le jour 12, cela implique que ceux qu'ils contaminent deviennent contagieux pour 12 jours, ce qui augmente la durée totale du confinement à 24 jours. S'ils sont rapidement isolés, le nombre de nouveaux cas au jour 24 est nul. Deuxième problème : il y a une gestion très insuffisante des conditions de la distribution de la nourriture, du travail, de la promenade. Les gens infectés continuent à "transmettre" à l'extérieur de leur confinement et de manière exponentielle. Il faut et il suffit qu'une distance soit "imposée" et sanctionnée et que les gens apprennent à ne pas s'approcher les uns des autres : ni au travail, ni lors de l'achat de la nourriture, ni lors des promenades. Interprétation : pourquoi les gens ne percutent pas cela ? cela vient de ce qu'on répète ici et partout que le fait de rester chez soi, en s'attachant à une chaise, va résoudre le problème. Or, c'est absurde. Il faut que les gens comprennent qu'on les oblige à rester chez eux pour un temps seulement et cela parce qu'ils ne sont pas capables de comprendre qu'il ne faut pas, d'abord et avant toute chose, s'approcher des autres en cas de virus actif. Le jour où les gens comprendront cette règle simple, il n'y aura plus besoin de les attacher à un piquet et la gestion des épidemies de ce type sera facile à gérer (à partir du comportement de chacun et de sa responsabilisation, de sa conscience).
  17. s'il n'y a pas de nouveaux cas, alors le virus aura disparu. Cela ne veut pas dire qu'une nouvelle souche mutante ne se prépare pas et soit non vue par les anticorps. Ni surtout que des personnes infectéées venant d'autres pays ne viennent relancer ici l'épidémie.
  18. logiquement, si le confinement était correct, le nombre de nouveaux cas devrait baisser le septième jour de l'incubation. Or il augmente et le ministre annonce le pic dans une huitaine. Donc, le confinement est mal fait. Où sont les failles ? Où et cmment continue-t-on à se transmettre le virus et cela de plus en plus ? Est-ce en faisant son jogging dans la forêt ?
  19. qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans mon raisonnement ?
  20. Soit la situation : 100 personnes s'isolent pendant 12 jours (le temps de l'incubation, le temps que met le virus pour apparaître). Parmi elles, 50 sont infectées. Jour un : 2 cas apparaissent jour deux : 8 cas, jour trois : 10 cas, jour quatre : 20 cas, jour cinq : 20 cas. Au bout de cinq jours tous les malades sont connus, il n'y a pas de nouveau cas. Or, nous sommes au jour sept et il y a de plus en plus de nouveaux cas. Pourquoi ?
  21. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Plus aucune traînée dans le ciel. Les touristes et leurs bagnoles, les camions de livraison : tout a disparu. Nous voici seuls avec juste quelques parisiens qui se sont échappés de l'enfer. Pourquoi Angèle a-t-elle voulu les dénoncer ? Heureusement qu'on a réussi à la dissuader. Hier, elle nous disait l'avoir fait. Mais Ludo, son fils aîné, nous a dit que non. Ouf! Elle est unique en son genre, du moins ici. Elle a l'esprit étrangement dérangé. Est-ce à cause de cela qu'elle s'est engagée pendant plusieurs dizaines d'années ou bien est-ce cela qui a modifié son comportement ? C'est comme si elle ne pouvait fonctionner que comme une mécanique obéissante et donneuse d'ordre. Ce n'est pas la réalité, le monde, les autres ..qui la préoccupent : c'est juste le fait qu'on lui donne des ordres, qu'elle-même en donne, qu'elle soit en règle, qu'elle ait ses papiers sur elle .. Chez elle, et au village aussi, elle recherche la loi, soit pour lui obéir soit pour l'établir, elle désire la loi comme au temps de l'armée, au temps du roi soleil, ses enfants, ses petits-enfants, les gens du village la détestent. Léon, son mari passait son temps au Bistrot. Il la craignait comme la peste. Pendant l'occupation, au temps où l'allemand imposait le couvre-feu, elle aurait collaboré activement, nous répétait-il "entre nous seulement".
  22. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Angèle est allée téléphoner à la maréchaussée pour dénoncer les parisiens qui sont arrivés et qui vont sur la plage. Or, ils se sont conformés à nos règles très strictes : former des groupes qui ne peuvent changer et surtout rester à bonne distance de toute personne étrangère à leur groupe et cela pour une quinzaine. Nous avons des tests dans notre pharmacie et cela nous a permis de repèrer deux parisiens infectés. Ils sont isolés, on leur porte à manger, ils peuvent se promener et nous parler : à bonne distance. Pourquoi Angèle est-elle allée les dénoncer ? C'est de cela que nous débattons en ce moment. Le principe est simple : toute personne non infectée doit respecter la règle de la bonne distance et cela afin de ne pas être contaminée et de ne pas contaminer ensuite sans le savoir. Cela doit durer tant que le pays ne sera pas sain et ne surveillera pas aux frontières les arrivants. Puis, lorsque le vaccin sera là, le problème sera derrière nous. Nous savons comment stopper l'épidémie, et nous la stoppons, de fait, sans recours à la force : juste en expliquant la justesse et la simplicité de la règle. Angèle ne comprend pas la justesse de la règle et cela se voit dans le fait qu'elle se rapproche des gens, va "en ville" dans les marchés, entre sans précaution dans les magasins : en croyant que le fait de se conformer à la loi la protège du virus. Cette naïveté est le vecteur le plus efficace de l'épidémie. Il faut que la loi cesse d'être le moyen d'imposer le juste comportement et il faut que le jugement de chacun prenne le relai : que chacun assume sa responsabilité vis à vis des autres. Tant qu'on en reste à la loi et à la notion de civisme, on est dans l'abstraction : Angèle continue comme si de rien n'était, elle touche les gens et postillonne en étant sûre de ne pas être contagieuse. Or, elle peut l'être et ne pas le savoir : cela elle ne peut le concevoir, puisqu'elle agit selon la loi, avec civisme.
  23. I.Thomas-Gil

    Hors saison

    Nous avons dit des choses hier soir suite à une question de Franscesca concernant la question du sujet qui est problématique dans notre "civilisation". La logique exige que ce dont on parle, on puisse décider si cela existe ou pas. On ne peut avoir affaire qu'à une alternative : c'est vrai ou c'est faux. Il ne saurait y avoir un être nouveau qui viendrait rendre caduque cette alternative. Il est interdit de se donner l'être (dire par exemple qu'il y a deux sortes d'être). Il faut s'en tenir à l'être car sinon ce que nous disons repose sur notre volonté. Cela apparait dans la Génèse : il y a dieu et l'homme n'est pas dieu. Mais il apparait aussi que l'être, condition du discours, se fige dans l'identité. Or, il faut expliquer le changement. C'est pour cela que les philosophes introduisent la matière comme ce qui est susceptible de changer de forme. La forme est de la matière en train de se diversifier selon des formes générales parmi lesquelles est apparu le langage humain et ses jeux divers. Un jeu de langage parmi d'autres : la description objective de l'être à partir de l'expérience active et transmise dans les cultures s'élaborant lentement au fil des millénaires. Dans ce cadre logique, il ne peut y avoir de liberté, de souveraineté, de sujet décidant ex nihilo, faisant table rase. Or, toute la modernité repose sur l'idée qu'un tel sujet est véritablement. Par ailleurs, la science moderne maintient la rigueur logique et tente de voir la matière comme une structure se modifiant : l'homme fait partie de la matière et la science tente de le comprendre sans recourir au sujet de la philosophie, de la politique, de la morale, de la religion.
  24. I.Thomas-Gil

    Le confinement.

    Le confinement par la force est limité : très vite le naturel revient par la fénêtre. Cela ne peut marcher que comme moment de transition et comme ultime recours lorsque certains d'entre nous refusent la règle. Il faut que la règle soit vraie pour être acceptée. La règle est vraie si elle permet de régler le problème. Le problème est ultra simple ,aussi simple qu'un virus. Il faut et il suffit que les gens se tiennent à bonne distance les uns les autres (mettons 5 m) pour être sûr, absolument sûr, que l'épidémie va s'arrêter au terme de l'incubation en chacun de ceux qui sont infectés. Les gens, si on leur explique cela et si on les sanctionne pour cela comprendront vite (la plupart d'entre nous font attention, mais combien de fois voit-on des gens sans protection, à commencer par les policiers, se rapprocher de nous et nous postillonner dessus ! etc etc etc ... magasin, travail, voisinage, famille.. les gens se contaminent en croyant que le confinement "à la maison" va ralentir le processus : mais il ne faut pas le ralentir, il faut l'arrêter ! Seuls ceux qui vivent sous le même toit peuvent se rapprocher et seules les personnes habilitées et protégées peuvent nous approcher ...
  25. mon avis : Le problème n'est pas celui des masques, ni des tests. Bien entendu, il faut que le personnel médical soit protégé à la perfection. Toutes les personnes qui sont sur le pont d'une façon ou d'une autre doivent avoir des équipements. Bien entendu en bonne méthode on doit tester un maximum de gens et ainsi repérer avant que ne commence la transmission tous les infectés : pure mathématique. Le problème principal me semble être le fait que le virus continue à se transmettre parce que les mesures ne sont pas prises. On se contente de médiatiser et de sanctionner les promeneurs : or le virus circule dans les zones urbaines et dans les zones de commerce et au travail. La seule mesure à prendre : imposer à quiconque de maintenir une distance de 10 m avec autrui. Seules les personnes habilitées et protégées ont le droit de s'approcher des autres.
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