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Fraction

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Tout ce qui a été posté par Fraction

  1. Bonjour, Difficile de répondre à une question qui en implique mille autres. Mais je vais tâcher d’être synthétique et de faire court. Il y a d’abord un vice de forme dans votre question. Que pourrait signifier « avant le temps » puisque la notion d’avant et d’après dépend de la notion de temps, elle lui est immanente ? Ensuite, le créationnisme, disons exogène, ou d’origine extérieure, ne fait que déplacer le problème existentiel. En effet, si Dieu a créé l’univers, on pourrait légitimement, et sans mauvais esprit, se demander qui a créé Dieu. L’intuition pourrait suggérer une circularité spirituelle (Dieu s’est créé lui-même) ou une circularité causale (l’univers s’est créé lui-même). Mais alors, deux choses m’interpellent : 1_ L’absence de nécessité divine : si un être peut se créer lui-même, il devient plus simple et économique de se dispenser de l’intermédiaire divin : les hommes se seraient créés eux-mêmes, pour, pourquoi pas, induire un dieu de circonstance, immanent à l’humanité. 2_ La précarité du causal (qui provient étymologiquement de « chose ») : comment accepter l’idée que des simples poussières puissent faire émerger spontanément et sans coordination de telles édifices si fonctionnels et magnifiques. L’excessive improbabilité, l’explosion combinatoire, font force d’impossibilité. Mais outre la causalité, en matière divine, on ne peut pas éluder la question morale : quel genre de dieu aurait bien pu laisser faire tant de mal ? 1_ Peut-être parce que, dans son champ d’exécution, dans son interface de contrôle, c’est comme en médecine ou en politique : nous ne sommes pas des machines réparables à souhait, mais des embryogénèses, des ontogénèses autogérées et difficilement sondables ou administrables. 2_ Mais peut-être aussi parce que la transcendance est relative, que les nazis avaient leur propre transcendance, leur propre magie, leur propre osmose. Et Dieu étant immanent à l’humanité, il ne pourrait transcender que ceux qui le reconnaissent et ainsi le conçoivent. La perspective que je vous propose n’est pas mécaniste, elle est finaliste, mais pas exactement dans le sens historique. Quand je dis que « Dieu est un promoteur et non un constructeur », cela signifie que la matière lui est docile, que le superplastique coule dans le moule des dimensions de l’esprit, que la réalité emprunte les sillons de son absolu, de son identité. Comment différencier un système naturaliste d’un système divin ? Il y a un moyen très simple : dans un système naturaliste, 99,9999% de l’énergie et de l’ordre ne servent à rien, sinon à rendre des comptes au darwinisme et au principe anthropique. Or il semble que c’est bien notre cas. Cordialement, Fraction
  2. Vous cherchez un coordinateur en amont, mais moi je vous affirme qu'il est en aval. Dieu n'est pas un ouvrier du bâtiment en amont, c'est un promoteur en aval. Pour vous inviter à cette croyance, voici un nouvel extrait de mon blog. "A l'aune de l'observation de la foudre qui tombe, on peut avoir une lecture strictement perceptive, visuelle, en déclarant innocemment que l'éclair est intrinsèquement motorisé et que sa trajectoire est déterminée dès l'amont. Mais, évidemment, vous le savez sans doute, c'est la courbure du champ, de l'espace-temps, qui fait évoluer ce flux électrique, un peu comme l'eau du ruisseau qui s'écoule est aussi déterminée par la dénivellation, la gravitation, donc par l'aval. Je vais vous montrer [dans mon blog "Moteur paradoxal"], d'une façon exotique, que ce déterminisme avaliste est infiniment transposable, et que l'aval ultime c'est vous. Mais j'ai besoin de votre participation, de votre plasticité mentale. Commencez par retourner votre expérience sur Terre comme une chaussette. On vous a dit : votre éveil évolue dans une vie, qui évolue dans un monde. Vous allez inverser cette hiérarchie : il y a un monde dans votre vie, et il y a une vie dans votre éveil. Vous voyez qu'il n'y a pas de contradiction, à compter que votre expérience du monde est réductible à un faisceau de représentations."
  3. Bonjour, Je vois qu’on se fait plaisir, en modélisant l’univers. Quel orgasme cosmique! Mais personnellement, je suis un incorrigible anthropocentriste. Voici un extrait de mon blog « Moteur paradoxal ». « Savez-vous ce qu'est l'anamorphose ? C'est la représentation graphique d'une qualité par sa surface : dans un graphique anamorphique représentant le PIB par habitant, la Suisse serait plus grande que la Russie. Eh bien, dans un graphique anamorphique représentant, cette fois, la complexité fonctionnelle, votre esprit serait immensément plus volumineux que l'univers. Vous visualisez maintenant où se situe l'enjeu théorique, et le leurre impressionniste, qui nous la joue à l'envers, justifiant l'inversion mentale des volumes perçus. Dans une représentation analogique et anamorphique, l'Univers ne serait que le placenta minéral du vivant. Et personne ne connait le parent existentiel de ce parent nourricier minéral. » Cordialement, Fraction
  4. Bonjour, Je vous propose de vous extraire du temps pour envisager le théorique comme un matériau. Le principe anthropique faible est tautologique, bien que peu éloquent. Il dit à peu près : « Je pense, donc les conditions nécessaires à cette pensée existent », et « je pense » devient le préalable de l'étude : notre cosmos a subi la sélection de ce préalable, car il lui est tautologiquement impossible de ne pas héberger notre pensée. Et la probabilité structurelle de ce cosmos subit l'érosion théorique de son minimalisme suffisant, moins coûteux en « si », en hypothèses et donc en improbabilités. Un principe de simplicité très intuitif : si on découvre un tournevis sur Mars, l'explication la plus plausible a priori est aussi la moins coûteuse en conditions (on s'est fait doubler par les chinois ). Mais la mutation du principe anthropique en moteur paradoxal débouche sur une conception plus dynamique : « plus ma pensée est rentable, plus la condition de cette pensée est probable, et plus cette condition se plastifie et se médiatise. ». Ce n’est plus l’éveil précaire, ponctuel, mais la rentabilisation cognitive qui fait partie du préalable de l’étude. L'indéniable, c'est-à-dire la stricte sensation, organisée en perception et impression, est susceptible, de proche en proche, de nécessité en nécessité, d'évidence en évidence, de phagocyter l’en-soi, « déniable », en le soumettant à son modèle et à sa propre digestion. Cordialement, Fraction.
  5. Bonjour, Pour ne pas que nous nous égarions dans une guerre de signifiants stérile, je vous propose ma définition rigoureuse de l’intelligence de la Nature. L’intelligence de la Nature est un anthropomorphisme volontairement fictif qui imagine, dans un intérêt cognitif, une coordination de la néguentropie non animale et non conscientisée. Ainsi, la gravitation qui génère une centrale à fusion est une néguentropie (locale) inconsciente. La contrainte environnementale qui génère un organe pour l’espèce est une néguentropie inconsciente. Etc… Mais en vérité, le coordinateur global est en aval, c’est le référentiel du principe anthropique, dont la formulation faible est tautologique : « Je pense donc les conditions nécessaires à cette pensée existent. » Cette tautologie fonde l’a priori de toute étude, jusqu’à même s’en exempter, je peux développer si vous souhaitez. Si vous êtes un fervent supporteur de la stricte thèse mécaniste, alors vous concevez de facto l’humanité comme un accident. Je ne saurais vous convaincre du contraire dans un format d’expression aussi limité qu’un forum. Cordialement, Fraction
  6. >Même sans mesure, l'intelligence de la Nature (ou de l'univers) a le pouvoir d'exister. Nos mesures ne peuvent que l'infirmer ou la confirmer jusqu'à un certain point. >Quant à l'intelligence humaine, elle peut être reconnue, maîtrisée ou non sur différents paradigmes et à différents niveaux selon les individus. Oui, la Nature est intelligente. Mais elle ne l’a pas fait exprès. Si vous cherchez un pater sapiens, cherchez-le en vous plutôt qu’ailleurs. Cordialement, Fraction
  7. >L'Intelligence peut se déployer de multiples façons, et si l'on reste attentif à ses manifestations, on peut la déceler à différents niveaux et sous maintes formes. Oui. L’intelligence de la Nature se mesure a posteriori, alors que l’intelligence humaine se mesure a priori. L’intelligence de l’IA est signifiante, alors que l’intelligence humaine est signifiée. L’intelligence animale est plutôt spontanée, alors que l’intelligence humaine est plutôt maîtrisée. Cordialement, Fraction
  8. >Des exemples ou explications seraient les bienvenus concernant les différences entre un environnement unifié ou dissocié. Bonjour, Pour moi, la notion d’unification est la matrice de l’association et de la coordination. Sans elle, on est malgré tout en droit de parler d’intelligence, mais d’intelligence inerte, ni animale ni animée. Pour prendre un exemple, pour les férus d’algorithmique, le symbole de l’intelligence inerte, c’est le tableau des possibles (cf. Deep Blue) : une cohérence sans coordination ni association. Mais je ne saurais vous spéculer la monstruosité d’un environnement, d’un univers unifié pour la bonne raison que je n’y crois pas. Cordialement, Fraction
  9. Bonjour, L’univers est-il stupide ou intelligent ? M’est d’avis qu’on brûle une étape cruciale, à savoir « l’environnement est-il unifié ou dissocié ? Dans le cas où il serait dissocié, comme c’est intuitivement admis, c’est le référentiel (l’éveil humain) qui le rendrait intelligent par nécessité. Ainsi l’univers serait intelligent parce qu’il n’a pas le choix, parce que les univers non-intelligents ne peuvent tautologiquement pas héberger des créatures éveillées qui s'en posent la question (cf. principe anthropique). Cordialement, Fraction
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