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Tout ce qui a été posté par satinvelours
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J’ai quelques difficultés à vous répondre car dans mes représentations je n’établis pas de rupture entre la nature et l’homme. L’homme est dans la nature, et non hors de la nature. Je n’adhère pas à cette distinction européenne occidentale théorisée par Kant avec sa référence à l’état de nature qu’il faudrait dépasser par des valeurs qui permettraient de sortir de l’état de nature. Pour moi la nature est elle-même en évolution. Elle évolue ne serait ce que par l’évolution de l’espèce humaine qui pourrait bien être la pointe avancée de la nature en mouvement. Nous pouvons considérer que l’intelligence humaine en effet permet de s’affranchir d’un certain déterminisme dit naturel ( le naturel étant défini du coup comme un naturel sans l’homme). Mais cette intelligence est elle même incluse, noyée dans un « cerveau » qui nous dépasse et produit lui même cette intelligence. Car pour moi nous n’existons pas hors du cerveau comme le pensent les neuro, nous sommes, même dans notre intelligence, produits par un cerveau qui nous englobe et nous transcende. En conclusion la nature elle même est dans un mouvement créateur qui lui est propre et dont nous sommes l’expression.
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Il semble que la civilisation continentale européenne de l’ouest soit affrontée à un problème de créativité. Cette civilisation se contente de se déclarer athée. Que dirait-on d’un ancien communiste convaincu, genre bolchevique, qui, ayant abandonné ses convictions répondrait à quiconque l’interrogerait sur ses idées politiques actuelles : je suis anticommuniste ? Nous lui demanderions : oui, mais encore, quelles sont aujourd’hui vos idées politiques ( sous entendu : positives ?). L’athéisme signale l’abandon d’anciennes représentations. Mais il signale aussi l’incapacité de forger une nouvelle orientation dans laquelle, au moins, la possibilité d’un sens émergerait. Celui ou celle qui se déclare athée se contente de signaler son infertilité mentale. Il ou elle est fièr.e d’abandonner un chemin tout en étant incapable d’en ouvrir un nouveau, un nouveau chemin pour la communauté des hommes et des femmes. Le dernier conflit en Europe a entraîné tellement d’horreur qu’il a aussi provoqué l’abandon des anciennes représentations religieuses ( sauf peut être en Russie, mais la religion russe est tout de même assez atypique, il s’agit plutôt d’une représentation nationaliste ou impériale). Cet abandon oblige à construire, à penser, à créer de nouvelles reprentations mentales qui donnent sens. Mais l’esprit occidental continental européen ne peut que constater son infertilité. Certes il existe de grands esprits qui ont tenté et tentent de bâtir de nouvelles représentations mais aucun d’entre eux n’a pu dépasser l’adhésion de quelques uns seulement, jamais il n’a pu emporter l’adhésion du plus grand nombre. Nous avons quitté un monde ( religieux) tout contents nous en être libérés, mais nous sommes incapables d’avancer autrement que sous l’impulsion de quelques désirs primaires. Heureusement tout de même qu’il y a encore ces désirs ! Sans lesquels notre taux de fécondité ( réel) serait tombé à zéro.
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Il est probable que les nouveaux média, par exemple ce forum, abolissent la perception de l’extériorité de l’autre. L’autre acquiert un quasi statut d’intériorité. En conséquence l’autre devient un être de sa propre aire mentale, animé d’une certaine autonomie par rapport au « je ». Ces nouveaux média permettent de précipiter dans un réel verbal les personnalités en conflit, en soi, avec « je ». Il s’agit alors d’un dialogue entre le soi « pilote » et les autres soi, vagues, ceux qui agissent sans parvenir à l’incarnation. Nous sommes en quelque sorte plusieurs en un. Et cette pluralité peut devenir plus « tactile » grâce aux nouveaux média.
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Poser l’existence d’un réel immatériel, bien sûr d’un réel immatériel « actif », paraît tellement être le produit d’un pari que cette hypothèse ne cesse de vaciller. Il est difficile de la tenir dans la durée. Il est toujours possible d’aller fouiller dans les théories scientifiques actuelles. On y tombe actuellement sur la question de l’origine du monde qui manifestement pose problème. Bien sûr il y a les négationnistes qui s’en sortent en niant la possibilité de cette origine. Mais les plus grands astrophysiciens finissent par accepter de considérer la possibilité d’une origine même s’ils sont incapables d’en rendre compte. En fait avec cette question des origines nous retrouvons le « souci » de Kant aux prises avec cette même question. En gros : comment est il possible qu’il existe quelque chose ? Nous retrouvons donc cette idée de la chose en soi. Manifestement nous touchons là les limites des capacités conceptuelles de l’esprit humain. Il faut s’affranchir des notions d’espace et de temps pour pouvoir continuer l’exploration. Mais s’affranchir de ces notions ouvre soit sur le néant soit sur des imaginaires que jamais rien ne viendra consolider. Bref il faut abandonner cette voie ( la science physique). Mais aussi pourquoi explorer cette voie ? Manifestement l’intention est de trouver une preuve ( au moins pour soi) de l’existence d’un immatériel ( agissant). En passant la physique n’arrête pas de poser comme existants des immatériels. Mais ce sont des immatériels passifs ( conséquences de réalités matérielles). Le concept de force posé par Newton est un concept qui pose l’existence d’un immatériel. Quand il posa ce concept il fut aussitôt attaqué par ses contemporains qui crurent qu’il posait l’existence d’un immatériel actif, agissant. Pourtant non, il n’existe aucune force en soi. Ce concept figure l’effet d’une masse sur une autre. Il est figuratif, il n’est pas tel qu’il provoque, crée l’attraction. Il en est de même des immatériels des physiciens. Il y a peut être le concept d’énergie qui est troublant. Mais personne n’est capable de concevoir ni d’imaginer ce que peut être l’énergie en soi. Tous sont obligés de penser à l’énergie de quelque chose pour tenter de remonter à l’énergie en soi qui reste de toute façon impossible à saisir. L’en soi ( de Kant) reste insaisissable. En définitive il apparaît que ni la science, ni la philosophie ne pourront jamais apporter la preuve de l’existence d’un immatériel actif. Elles s’efforcent plutôt, d’ailleurs, d’apporter la preuve de l’inexistence de tout immatériel agissant, mais là aussi elles échouent. La physique toutefois, hors la question de l’origine, question qui la dépasse, et qui elle, la question, ouvre sur la possibilité d’un immatériel actif, affirme que, concernant l’existant actuel, il ne peut pas y avoir d’immatériel actif. Mais la physique traite de l’inanimé. Et si dans l’inanimé, il paraît plausible qu’il ne puisse pas exister d’immatériel actif, il existe un autre monde, celui de l’animé, qui n’est pas réductible à la physique. La vie ajoute quelque chose à la physique. Il paraît impossible d’appliquer la seule loi de la causalité telle qu’elle est appliquée aujourd’hui par les physiciens pour rendre compte de l’apparition de l’animé ( la vie). À tel point que les recherches concernant la tentative de reproduction de l’émergence de la vie à partir de la matière inanimée sont aujourd’hui abandonnées. Bien sûr il est possible de synthétiser une cellule mais il aura fallu que le modèle de la vie soit donné au préalable. C’est ce préalable que nul ne peut même imaginer du comment il est arrivé. Les matérialistes militants sont contraints de dire : la vie est un accident, sa probabilité d’apparition est nulle, ou encore (Monod) si l’univers revenait à naître à l’identique la vie n’y apparaîtrait pas. Les déistes militants comme les matérialistes militants veulent tellement avoir raison qu’ils en finissent par être de parfaite mauvaise foi. Du coup pour réfléchir sur cette hypothèse d’un immatériel actif il faut compter sur ses seules forces puisque les autres sont tous animés par une intention préalable à la mise en place de leur recherche : oui cet immatériel existe, ou : non cet immatériel n’existe pas.
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La guerre imbécile que se livrent d’un côté les athées et de l’autre les déistes freine l’exploration du réel. Les athées se battent à mort non seulement contre Dieu mais aussi contre toute hypothèse qui pourrait introduire l’existence d’un réel immatériel. De l’autre côté dès que l’on émet l’hypothèse de l’existence d’un réel immatériel, les déistes se précipitent pour s’emparer de cette hypothèse et y placer leur Dieu. Il est difficile de se libérer de cette guerre des imbéciles pour tracer enfin un chemin vers l’exploration.
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Guerre en Ukraine - Sujet général
satinvelours a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Ici est exprimé un fantasme dont la possible réalisation engendre une jouissance anticipée : la mort de tous les Russes. La guerre Ukraine Russie permet de donner une incarnation à des fantasmes bizarres. C’est le danger de tous les conflits réels : ils réveillent chez le quidam des troubles ancestraux. -
Que l’appréhension du réel soit si souvent déterminé par le désir plutôt que par l’observation reste tout de même un objet d’interrogation. Et pourtant, même chez les scientifiques les plus éminents, la détermination du réel reste bien souvent déterminé par le désir. Je pourrais simplifier une telle attitude ainsi : le désir enfante le réel. Bien sûr pas tout du réel mais bien des pans du réel. Dit autrement encore : le réel est ce que je désire qu’il soit. Si pour le coup je recours à l’observation des autres, tous se conduisent comme si des pans entiers du réel résultaient de leurs désirs. Et comme je fais partie de l’humanité il est probable que moi aussi je désigne du qualificatif de réel bien des « réalités » produites en fait par mon désir. Cette puissance créatrice du désir est tout de même assez phénoménale. Mais il est possible aussi que sans cette puissance créatrice le désir de vivre aurait fini par s’éteindre. Et il est possible aussi que cette puissance créatrice soit actuellement en train de s’affaiblir dans l’occident européen. Il existe tout de même un réel réel, c’est à dire un réel qui n’est pas le produit du désir, et il finit par arriver que ce réel réel finisse par terrasser le réel désiré. Si, au sein de l’humanité, le désir dans sa volonté créatrice finissait par être en tout et pour tout vaincu par le réel réel alors il est probable que l’humanité disparaîtra d’elle-même, sans nécessité d’une quelconque catastrophe cosmique ou climatique, elle disparaîtra d’elle même en ne renouvelant plus, en n’enfantant plus.
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Le dialogue que je peux mener avec moi même, par exemple dans une solitude, finit par manquer d’une exigence. L’exigence consiste à atteindre une percée dans la recherche d’une pensée construite, dans les mots, et résolument lucide. Le dialogue avec autrui, un proche par exemple, est intéressant, mais il y a toujours une adaptation à l’autre qui dévie l’exigence de lucidité et de construction verbale. Le forum est un espace dans lequel, pour moi, vit un être qui produit cette exigence. Cet être, l’expérience le prouve, ne peut pas être incarné par un intervenant du forum. Cependant, et c’est là l’intérêt du forum, les intervenants sont animés par une violence qui le plus souvent les dépasse, violence que je peux leur arracher pour la conférer à cet être sous forme d’exigence. Je me retrouve face à un être exigeant, ce que je cherche. Cette utilisation du forum est délicate. Elle est productive tant que je peux extraire et convertir en exigence la violence banale et le plus souvent imbécile des foromeurs. Mais si je cède à leur imbécilité je tombe dans le piège où ils tombent : se battre pour exister et pour cela détruire l’existence de l’autre. Il est probable que toute pensée philosophique de tout auteur est marquée par l’influence exercée par la représentation qu’il se fait de l’auditeur . Il est donc probable que toute pensée philosophique n’accède à aucune objectivité. Il n’est possible d’atteindre l’objectivité, dans sa pensée, que si l’on arrive à s’adresser à un interlocuteur évidé de tout contenu autre que l’exigence de lucidité.
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Lorsque j’enseignais ( l’enseignement fut l’un de mes métiers) j’étais portée par le désir de transmettre non seulement un savoir mais aussi une méthode qui permette à chacun de mes élèves de s’approprier ce savoir. Il me fallait donner à chacun de mes élèves la possibilité de continuer de bâtir un monde en construction. Cette vision d’un monde en construction était le cadre dans lequel mon action prenait sens. Mais enseigner avec une telle intention a fini par m’épuiser, d’autant que les élèves vis à vis desquels je m’investissais le plus étaient ceux qui avaient le plus de difficultés à comprendre. La vision d’un monde en construction, construit par tous même par les moins doués prenait elle-même place dans une sorte d’éternité. Mais je fais une erreur si je pense que c’est cette vision d’éternité qui engendra ma façon de transmettre. C’est au contraire ma volonté de transmettre qui engendra ce cadre d’éternité dont j’avais besoin pour transmettre ainsi. Le désir, ici de transmettre, engendra donc ma représentation du monde. Du moins dans une personnalité comme la mienne. Mon mécanisme mental est peut être une singularité. Néanmoins je ne peux plus enseigner et je ne sais pas si cela est consécutif à mon épuisement ou à une transformation de ma vision du monde qui ne rend plus possible ma manière d’enseigner. Il est possible que ce soit l’épuisement qui obscurcisse ma vision du monde. C’est étonnant de penser que c’est mon désir ( de transmettre) qui créa ma représentation du monde. Comment un tel désir a t il pu naître ? Comment se fait il que ce désir se soit à ce point investi en celles et ceux qui étaient sans cesse sur le point d’être largués par l’enseignement usuel ? Que la puissance d’un désir puisse engendrer une volonté d’éternité, non pour l’éternité elle-même mais pour que l’éternité rende possible l’action est tout de même un défi. Il est possible que ce défi soit aussi tenu par quiconque s’investit à fond dans l’action sociale.
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Guerre en Ukraine - Sujet général
satinvelours a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Du fait de mes origines russes, votre jouissance à tuer de Russes a quelque chose d’épouvantable pour moi. Je comprends votre choix : faire la guerre aux Russes, je ne comprends pas votre jouissance à tuer des Russes. Votre satisfaction a quelque chose d’effroyable. -
Guerre en Ukraine - Sujet général
satinvelours a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Ils nous menacent à la mesure de notre engagement en Ukraine. Si nous choisissons de faire une guerre totale en Ukraine nous choisissons donc de faire la guerre aux Russes. Si nous choisissons de faire la guerre aux Russes ils nous feront la guerre. -
Guerre en Ukraine - Sujet général
satinvelours a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Les Américains ont tout de même exterminé les Indiens. Et balancé deux bombes atomiques. -
Guerre en Ukraine - Sujet général
satinvelours a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Il y a en effet un mélange entre Ukrainiens et Russes qui me fait penser que cette guerre est en définitive une guerre civile. Les occidentaux, l’Europe de l’ouest, n’y comprennent rien, et choisissent de défendre l’Ukraine ( qui les indiffère totalement) simplement parce qu’ils ont peur des Russes. Les Américains manipulent la peur des Occidentaux européens pour avancer leurs pions. Il y a quelque chose d’étonnant dans cette trouille des Occidentaux ( de l’Europe continentale, les occidentaux anglo saxons, c’est autre chose, eux font une guerre de position et d’influence). -
Je suis d’accord là dessus. En effet nous avons nos limites. Qui sont celles de la raison ( raison = action de raisonner à partir d’axiomes sous l’empire de la logique). Mais nous avons aussi l’imagination. Il me semble que notre imaginaire, notre capacité à l’imagination, peut nous permettre de dépasser les limites de notre raison. A vrai dire cette question des origines « is very exciting » car elle stimule l’imagination. Elle stimule l’activité mentale. Elle stimule nos jeunes chercheurs qui se disent : il reste quelque chose a découvrir.
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En effet il est peut être impossible de comprendre un monde à l’intérieur duquel nous sommes. Il nous faudrait sortir de ce monde pour le comprendre, mais nous ne pouvons pas sortir de ce monde. Nous rejoignons là les démonstrations de Godel : tout système doit trouver à l’extérieur de lui même la raison de ce système. Cela agace notre volonté de tout comprendre. Il n’est pas interdit d’essayer d’imaginer ce que pourrait être cette entité créatrice de notre univers. Mais même là notre imagination s’affole. D’une certaine manière nous retombons dans ce concept de la chose en soi. Ce concept kantien dont Kant lui même nous dit que nous pouvons le penser sans pourtant rien y comprendre. Nous n’aimons pas constater que nous avons des limites.
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Au fond vous ne vous adaptez pas à l’autre. Votre tutoiement je le ressens comme une agression. Mais cela vous est égal. L’autre n’existe pas. Il m’est difficile de continuer de discuter avec vous. C’est comme discuter, pour moi, avec un violeur. C’est pénible pour moi. Je vais arrêter là avec vous. Désolée.
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Guerre en Ukraine - Sujet général
satinvelours a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
On peut se demander jusqu’où les Russes peuvent aller. Renoncer à Odessa me paraît curieux vu que cette ville fut fondée par la grande Catherine. Je dis cela parce que l’histoire ce n’est pas rien pour les Russes, lesquels ont une vision du temps incompréhensible pour l’Occident. Odessa pour les Russes, est russe. -
Ce n’est pas une question de pouvoir. C’est une question de choix. Vous décidez de vous en tenir à une perception du temps limitée à la vie d’un homme. Ce sont nos choix qui déterminent nos oppositions. Vous choisissez ainsi, je choisis autrement. Par exemple vous choisissez de me tutoyer, je choisis de vous vouvoyer. A partir de ces choix minimaux se dessinent des cultures différentes.
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Face à l’hypothèse d’une origine il y eut en effet un tir de barrage. Cette hypothèse fut combattue par l’Allemagne hitlérienne et le Russie stalinienne à tel point que les astrophysiciens qui défendirent cette hypothèse le payèrent de leur vie. L’hypothèse d’une origine permettait de réintroduire l’idée de Dieu et cette possible réintroduction entraîna une répression stalinienne féroce. Je ne me souviens plus pourquoi les nazis réfutèrent aussi cette hypothèse. Pour ma part l’idée d’une origine n’entraîne pas chez moi de révolte. Que certains en profitent pour réintroduire l’idée de Dieu m’indiffère. Nous sommes devant un mystère, et tout mystère stimule l’intelligence. Tout mystère stimule l’énergie des plus jeunes. Comment résoudre ce mystère. Les vieux ont moins d’agilité mentale et l’idée de mystère semble les déstabiliser. Je trouve passionnant que certaines questions restent sans réponse. Pour le moment. Oui pourquoi l’univers, pourquoi quelque chose plutôt que rien ? Mais je vais plus loin encore. Supposons qu’il existe une réalité inconnue qui engendra l’univers. Pourquoi aurait il engendré un univers voué à la mort. Même si je me range sous le point de vue des déistes, je me dis : mais pourquoi un dieu aurait il créé l’univers ?
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C’est ma façon culturelle de parler. Je passe par une forme synthétique qui nécessite le recours à l’imaginaire. L’univers contient l’homme et l’univers donc a des désirs. Vous séparez l’univers de l’homme, façon de le placer hors de l’univers. Ce qui n’est pas possible pour moi si je conçois l’univers comme la totalité de ce qui est, y compris l’homme.Je conçois bien que ma forme de penser ne soit pas la vôtre. Nous ne pouvons pas nous rencontrer puisque déjà, quand aux mots, nous n’entendons pas la même chose. Tout ce que je peux vous dire pour tenter de signaler ma propre culture c’est que j’entends l’univers comme la totalité donc de ce qui est, y compris la vie. Votre séparation entre l’univers et la vie, entre l’univers et la vie, n’est pas mon choix. Vous parlez en spectateur, je parle en acteure, selon notre position, notre engagement, nous ne pensons pas de la même façon. Si je me pose en spectatrice il devient indifférent en effet que le monde soit voué à la mort ou pas. Nous sommes dans le divertissement. Mais ce que je vise c’est tout de même l’action, et toute action, pour qu’elle devienne engagement, exige la création de représentations spécifiques.
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Le scénario de la mort thermique de l’univers reste pour moi le plus probable, le plus crédible, je ne vois pas comment il serait possible d’aller contre le second principe de le thermodynamique à moins, bien entendu, que les lois scientifiques soudain ( ou un jour) se modifient. La contradiction dont il s’agit pourrait être plus idéalement définie en ces mots : comment se fait il que l’Univers ait pu engendrer en lui le désir d’éternité ( à travers l’être humain) alors qu’il paraît voué d’après ses propres lois à la mort ? Si cette contradiction peut paraître trop abstraite et surtout exiger une représentation culturelle du temps spécifique, nous pourrions avancer cette contradiction actuelle entre nos modes de vie, soutenus par un désir puissant, désir lui-même issu de la nature ou de l’évolution, et le fait que nos modes de vie conduisent à modifier notre environnement de manière telle que nous ne pourrions ne plus y vivre. D’un côté une vitalité irrépressible de l’autre une conséquence de cette vitalité tendant à détruire cette vitalité. Ce type de contradiction est étonnant. Mais il est possible que de telles contradictions soient aussi la source de toute création.
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Il est possible bien entendu de limiter sa perception du temps au temps d’une vie humaine. Ce n’est pas mon attitude et je me donne la permission d’envisager le temps dans son éternité. Il s’agit probablement là d’une question, d’une attitude culturelle. Tout dépend aussi de notre comportement actuel. Certains s’investissent à fond dans le réel actuel dans des actions à dimension sociale. Or s’investir à fond, pouvoir s’investir à fond, s’appuie, pour ceux là, sur le sentiment d’une éternité de leur action, sans lequel leur engagement perd de son énergie. C’est cette contradiction entre le sentiment d’une éternité vécue dans le moment présent pour quiconque s’engage à fond dans une action sociale et ce fait que le cadre dans quel se déploie cet engagement total ( l’univers) voue toute vie, tout engagement à la mort qui pose question. Bien entendu si vous limitez votre engagement moral ou intellectuel à la durée de votre vie cette question, pour vous, ne se pose pas. Nous voyageons dans des représentations culturelles, vous et moi, probablement étrangères les unes aux autres.
