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Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
Dans le stade esthétique la chair n'est pas seule en cause. La chair est le vecteur de l'esprit. Dans le stade esthétique s'installent peu à peu des éléments qui, évoluant, vont révéler à l'esthète que cette posture esthétique n'est pas totalement satisfaisante et qu'il doit évoluer vers le stade éthique. L'esprit peut aussi succomber au démoniaque. La seconde grande figure du stade esthétique à côté de Don Juan c'est Faust. Alternative 1- paragraphe 59 : Faust est « un démon comme Don Juan, mais un démon supérieur ». Bien que subissant la mort Don Juan et Faust sont des figures opposées et même antithétiques. Don Juan incarne la séduction exercée par le seul moyen de la puissance du désir. Ce qui séduit chez lui c'est la puissance du désir. Il ne personnalise aucune conquête, chaque femme conquise constitue un élément de la femme, de cette féminité abstraite qu'il recherche. Les femmes sont moins séduites par Don Juan en tant que tel que par la puissance de son désir relayée par ses paroles, lesquelles sont très restreintes et répétitives. Elles se limitent à deux choses : 1) dire à chaque conquête qu’elle est l'objet exclusif de son désir 2) de promettre le mariage Le mariage pour Don Juan figure les chaînes que l'on impose imaginairement afin de mieux les briser et d'éprouver, dans cet acte de briser les chaînes, sa liberté et sa toute-puissance. Faust au contraire figure un autre type de séduction. Il s'agit de la séduction de l'esprit, et de l'esprit qui déjà se réfléchit lui-même, au travers de la nourriture spirituelle qu’il s’est donné : le savoir. L'esprit prend conscience de lui-même en éprouvant la déception du savoir. Faust incarne ce qui chez Hegel constitue ce qu'on appelle le savoir absolu. Or justement le savoir absolu révèle en Faust le signe de la puissance absolue prélude à la mort. Dans Alternative 1, Kierkegaard souligne combien la sensualité et l'amour constituent pour Faust un remède à l'impuissance du savoir. Le savoir est décevant. Il ne lui a rien apporté pour jouir de la vie, la comprendre, la diriger. Déception existentielle absolue et totale. Cette ouverture brutale de Faust à la sensualité et à l'amour est d'emblée justifiée et comprise comme une sorte de remède à cette impuissance qu'il vit et qui ne lui est plus tolérable puisque cela va le porter à vendre son âme au diable. Il s'agit donc pour Faust de sortir de la généralité du concept mais, contrairement à Don Juan, de s'arracher au laborieux travail de la médiation. L'esprit qui pense ne peut penser, plus encore réfléchir qu'en utilisant en permanence des médiations. On ne peut pas penser sans médiation. Et la médiation diffère notre rencontre avec le réel. Quand je suis dans la médiation je ne cesse de repousser le contact avec le réel. Donc d'une certaine façon réfléchir, au sens vraiment intellectuel du terme, c'est construire des grandes architectures au moyen de médiations. Mais ces médiations ont toujours pour effet de repousser le réel. Et cela nous arrange bien parfois, cela nous protège car le réel peut être décevant. Faust qui a passé toute sa vie dans le savoir, dans la médiation, dans le concept a toujours échappé au réel et ce qu'il veut alors c'est retrouver l'immédiateté de la sensation, en un mot retrouver la vie, l'épaisseur de l'existence. « Ce qu'il cherche n'est pas exclusivement le plaisir de la volupté, mais il désire l'immédiateté de l'esprit » Alternative 1- paragraphe 59. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
J’ai lu, toujours avec beaucoup d’intérêt, les analyses que vous faites sur chacun des poèmes de Lorca.J’ai aussi écouté attentivement les illustrations musicales que vous proposez. Je voudrais vous soumettre celles qui suivent et qui me semblent aussi illustrer le « cri » dont il est question.Tout d’abord un classique de la musique al-andaloussi, musique arabo-andalouse « Chams Al-Achia » : Soleil du soir. Je n’ai pas trouvé le chant dans sa pureté originale. Celui que je propose est interprété par la chanteuse marocaine Nabyla Maan qui diffère quelque peu car y sont ajoutées des sonorités jazzy.Le deuxième chant est interprété par Öykü et Berk Gürman, un groupe musical turc qui a porté dans leur pays les rythmes du flamenco : « Evlerinin önü Boyali Direk » : Las casas de los palos pintados, et approximativement Il y a un pilier peint juste devant leur maison. Ce chant me semble aussi reprendre le « cri » dans cette ancienne chanson andalouse interprétée en turc. https://www.youtube.com/watch?v=CeY7yF8gIUE https://www.youtube.com/watch?v=m4Nc1R4vOh8 -
Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
En effet Einstein est constamment dans l’imaginaire. Il faut le lire quand il explique qu’il est resté des mois à imaginer qu’un couvreur tombait du toit pour voir comment dans sa chute le couvreur pouvait ressentir les choses ! C’est à partir de cet imaginaire qu’il a fait une relation entre pesanteur et accélération. L’imaginaire d’Einstein l’ a conduit à des conclusions en physique qui ont été vérifiées par l’observation. C’est parce qu’il a été possible par l’observation de conclure en l’exactitude de son imaginaire qu’il a été soudain adulé. Mais avant que les observations ne donnent raison à sa théorie il fut considéré comme un farfelu et nul ou presque ne lui prêtait attention. Son article de 1905 pratiquement personne ne le remarqua à l’époque ! Et même plus tard quand il partit aux USA pour fuir le nazisme il ne fut pas bien accueilli là-bas. Ses théories choquaient encore. Pourtant il avait en effet une telle foi qu’il a toujours continué de travailler comme il l’entendait. Il était profondément religieux mais pas en tant que croyant en un Dieu tout puissant. De ce coté-là il était devenu sceptique en vieillissant. Il faut dire que les ashkénazes eurent quelque raison de douter de l’existence de Dieu vu ce qui leur est arrivé. Mais il garda toujours cette attitude religieuse c’est-à-dire cet émerveillement d’enfant devant le monde. -
L’idée de révolution a évolué. La révolution au sens bouleversement économique et politique je crois que tout le monde s’en méfie aujourd’hui : le stalinisme et le maoïsme sont passés par là. L’idée de révolution aujourd’hui me paraît plus soft. Il s’agit de voir comment pratiquement il est possible de transformer notre quotidien sans attendre hypothétiques bouleversements économiques ou politiques .
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Pour ou contre la suppression des maths du tronc commun au lycée ?
satinvelours a répondu à un(e) sujet de January dans Société
L’écrasante majorité des adultes, même ceux qui ont fait des maths dans leur secondaire ne savent pas ou ne savent plus résoudre une équation du second degré. Aujourd’hui c’est en première que l’on apprend à résoudre une telle équation. En seconde on apprend seulement à savoir représenter graphiquement l’expression ax² + bx + c. Ne pas maîtriser les maths de niveau seconde et au dessus n’a aucune importance sur le plan moral, philosophique etc. tout dépend du métier que l’on veut exercer plus tard. Ne plus faire de maths à partir de la seconde peut-il fermer des portes ? Oui. Il faut donc s’informer des portes qui se ferment en en informer l’enfant. Il est important tout de même de bien suivre son enfant jusqu’à la fin de la troisième et s’assurer qu’il a un bon niveau. Quantité d’adultes ne savent plus faire une division par exemple et cela se révèle handicapant pour eux. Car il existe quantité de petits concours administratifs, dans le monde fonctionnaire par exemple, qui exige un bon niveau de troisième en maths. Pour le reste s’il abandonne les maths en seconde cela n’a aucune importance sauf que oui cela va lui fermer des portes. Mais tout de même il ne faut pas exagérer. Les portes qui lui seront fermées ce sont celles qui exigent des études spécialisées en maths et en physique. Mais là de toute façon choisir ces filières exige un goût et un plaisir certain à faire d es maths ! D’autres voies peuvent lui être fermées, par exemple tous les secteurs qui utilisent les maths financières. Mais dès lors qu’il s’agit d’acquérir des connaissances en mathématiques appliquées, maths financières, résolution d’équations du second degré, manipulation des logarithmes et des exponentielles, etc ; pas de panique, il est possible de se mettre à niveau. Même January, si elle me demande de lui apprendre les log j’arriverai à les lui apprendre. Ces maths appliquées si l’enfant ou l’adulte est motivé il peut se les approprier à force de travail. J’ai vu des adultes apprendre assez rapidement les maths financières dans mon milieu professionnel alors qu’ils avaient des connaissances qui ne dépassaient pas les maths fin troisième Tout dépend de l’enseignant. Tout dépend de la « hargne » de l’individu à vouloir apprendre. Quant à la concurrence internationale ne pas oublier que nous sommes dans un monde qui s’appuie sur la division du travail. Il n’est pas nécessaire d’être bon en maths pour faire sa place sur le plan international. Celui qui maîtrise les langues s’imposera. Celui qui a le don commercial s’imposera. Celui qui a le don de gérer des femmes et des hommes (don plus rare qu’on ne le croit et qui ne s’apprend pas à l’école) s’imposera. -
A l’appui de cette assertion : l’ivresse de vivre s’appuie, entre autres, sur la négation de l’autre, citons cet étonnant fait divers. Un jeune couple, Gilets jaunes, 26 ans, 4 enfants, revenus totaux : 2680 euros (aides comprises, le seuil de pauvreté pour une telle famille est fixé à 2700 euros) parle de leur difficulté de vivre. Réactions outrées d’une majorité de cades supérieurs parisiens : comment ces gens-là osent-ils se plaindre ? Ils ne savent pas gérer leur budget ! (ils osent avoir des forfaits téléphoniques élevés, ils osent acheter des fringues de marque à leurs enfants, la femme ose ne pas travailler pour s’occuper de ses enfants et ne pas payer une nounou – et en plus ils osent avoir un chien). La haine des classe favorisées est motivée par quoi ? Par ce fait que ce jeune couple au lieu de vivre de manière ascétique, en marge de notre société de consommation (seuls les gens aisés ont le droit de s’enorgueillir de leur consommation semble-t-il) ose justement participer à cette société de consommation. Alors que, pour ces cadres supérieurs, ils n’ont pas cette légitimité, ce ne sont pas des hommes, ce sont des non-hommes. Négation de l’autre. En plus ces cadres supérieurs se sentent souillés du fait que de tels non-humains puissent prétendre les côtoyer : côtoyer des non-humains quelle horreur. Ainsi va la haine tranquille des classes aisées, qui jouissent d’autant plus de la vie que cette jouissance s’appuie sur la négation de l’humanité d’autres personnes. Mais il est possible de donner d’autres exemples. Le révolutionnaire par exemple qui, dans sa haine des possédants, va finir par haïr quiconque a quelque chose ou voudrait avoir quelque chose, le rationaliste qui, dans son souci d’avoir raison va nier l’humanité de l’autre etc. Tous ou presque tous nous ne savons vivre qu’ainsi :en niant l’autre. Cela a t il toujours été ? Non. Cela est propre à notre société fondée sur industrialisation. L’industrialisation a fracturé l’homme. L’homme fracturé souffre de blessures narcissiques qu’il traduit en haine de l’autre.
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Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
Or le Commandeur figure la loi. Et sur le Commandeur se cristallise la pulsion de mort. Il est l'incarnation de la puissance spontanée du désir ( Alternative 1- parag. 85) « Individu qui ne peut acquérir ni forme ni consistance. C'est un individu en perpétuelle création qui n'est jamais terminé. De son histoire d'ailleurs nous n'apprenons jamais rien de plus qu'en écoutant le bruit des flots ». Kierkegaard reprend la métaphore marine de la vague, des flots qui semblent appropriés à une vie non réfléchie qui est la vie esthétique toute fluence, turbulence, effets de surface. La sensualité indéterminée est la sphère de la mobilité insaisissable qu'aucune image aucun concept ne saurait restituer. Ni la littérature ni la philosophie dit Kierkegaard ne sont des vecteurs et des instruments appropriés pour dire Don Juan, pour manifester ce qu'est Don Juan. Seule la musique le peut, seule la musique est susceptible d'exprimer cette labilité du désir, cette indétermination, parce que la musique nous installe au-delà de la sphère de la représentation. Elle nous installe dans ce qui excède l'ordre du dicible, les mots, de l'ordre du visible, l'image, les symboles visuels. Seule la musique peut prendre en charge cet excès. Elle est le langage, au-delà du langage, qui tente de nous figurer des choses là où précisément cessent les mots. La musique est susceptible de manifester l'essence de cette figure de Don Juan parce qu’elle est l’art par excellence de l'intériorité, art du subjectif qui nous permet de combiner à la fois l'intensité et l'évanescence du son. La musique est insaisissable, elle nous installe dans l'écoulement du temps. Les arts plastiques intéressent l'œil, la peinture, sculpture, architecture tout ce qui s'offre à la puissance de la vue. Quand j'ai du plaisir esthétique face à ces œuvres que je contemple, je dis quelque chose de mon rapport au temps. Si je suis mélomane et que j'ai un très vif plaisir à entendre de la musique je dis autre chose de mon rapport au temps. Dans la musique il y a une ouverture profonde de l'être au temps et particulièrement à la succession dont on sait bien qu'elle se termine par la mort. Art de l'intériorité, art de la succession dans le temps qui nous confrontent à la mort. Par essence Don Juan est en lui-même une vibration musicale. Il faut cette vibration ordonnée, travaillée du son qu'est la musique pour mimer la labilité du désir qui jamais ne cesse, trouve des configurations passagères au travers d'objets qui croisent son champ. Au cœur même du mythe il y a l'indicibilité. Lorsque l'on construit des mythes on essaye de dire quelque chose qui peut être ineffable et indicible. Et la mort est, par définition, l'objet et indicible et ineffable. Sous la force même du désir de Don Juan et sous la force séductrice il y a une très grande fragilité. Don Juan incarne d'après Kierkegaard ce qu'il appelle « le démoniaque dans la sensualité ». C'est la tentation de la chair prête à tout sacrifier pour quelques instants de plaisir. Mais déjà l'on comprend que le plaisir véritable n'existe que dans cette posture. Ce qui séduit Don Juan c'est de séduire. Il faut donc réitérer l'acte de séduction, prendre à chaque fois la pause, car le plaisir est dans cette posture. -
Il n’y aura jamais de révolution politique réussie sans une révolution préalable des esprits. Toutes les révolutions finissent mal parce que la valeur cardinale, nécessaire à la réussite de la révolution, la communauté, tout donner à la communauté, fait défaut au monde occidental. Non seulement il n’y a pas désir de former une communauté mais parmi les valeurs qui fondent le socle moral des individus il y a le contraire de l’esprit communautaire, il y a la haine de l’autre. Ce n’est pas l’individualisme qui explique nos troubles sociaux, c’est cette passion subtile : nier l’autre. Nier l’autre en ce qu’il ne fait pas partie de la sous-communauté formée autour du lien narcissique de ressemblance, d’identification et de communauté d’intérêts. Ne former communauté qu’avec qui me ressemble, m’est identique, et nier tout autre dès lors que l’autre est autre. C’est cela le ressort intime, qui donne à tant de personnes la force et l’ivresse de vivre : nier l’autre, dès lors que l’autre est autre. Fonder sa vie sur le meurtre de l’autre. C’est cela l’ultime passion cachée. Tant que ne sera pas débusquée cette passion ensevelie du désir de meurtre, nous n’avancerons pas.
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Vous avez raison sur ce point : l’imaginaire est partout présent en physique. L’idée d’un espace construit autour de trois axes est issue de l’imaginaire. C’est tout simplement l’ignorance de l’histoire des maths et de la physique qui conduit certains « penseurs » d’aujourd’hui à affirmer que tout cela est Vérité. Non tout cela fut et reste un produit de l’imaginaire. Mais le scientifique fait un tri entre tous les imaginaires possibles et il ne retient que celui qui va lui être utile dans son désir d’action, dans son désir d’agir sur les réalités qui s’imposent à nous. -
D'accord avec vous. Il est nécessaire que les Gilets jaunes s'affirment. Il est tout autant nécessaire qu'ils ne délaissent pas ceux qui parmi eux se sentent abandonnés par cette affirmation politique. Les Gilets jaunes doivent savoir que leur force c'est de savoir créer une communauté entre eux (avant d'étendre cette communauté à tous) qui ne délaisse aucun d'entre eux.
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Ce qui peut venir des Gilets jaunes c’est l’avènement de la démocratie dans notre pays. Démocratie qui fut supprimée en 1958 avec l’instauration de la cinquième République. La suppression de la démocratie, en 1958 répondait bien sûr à des circonstances historiques particulières. Mais ces circonstances ont disparu depuis longtemps et cette disparition aurait dû permettre le rétablissement de la démocratie. Néanmoins la dictature soft introduite par les institutions de la cinquième république a permis à une caste de s’emparer du pouvoir en s’appuyant sur les aspects dictatoriaux de cette constitution. Cette caste se renouvelle de génération en génération. Cette caste qui constitue ce que nous appelons gauche et droite dans notre pays. L’écrasante majorité des Français n’a jamais connu la démocratie. En toute bonne foi les Français pensent vivre en démocratie faute d’avoir connu autre chose que notre dictature soft. Nous vivons dans un système politique où une minorité s’impose à une majorité sans que cette majorité asservie en prenne conscience. Cette majorité est achetée, cette majorité s’est habituée à la corruption passive (obéis moi et je te paierai, je te donnerai ce que je peux te donner, sois ma prostituée dit la caste dirigeante à la nation, et la nation, pour le moment préfère se vivre en prostituée). Habituée à la servitude et à l’indignité la population française ne pense même pas tenter de recouvrer la liberté. Les Gilets jaunes veulent reconquérir cette liberté. En soi c’est extraordinaire. Des Français se lèvent pour reconquérir la liberté. Cela ne s’était plus vu depuis que les Français avaient baissé leur froc devant les Allemands en 1939. Depuis cette date les Français se vivent en lâches et ils ont intériorisé leur lâcheté comme constitutive de leur génie national. Les Gilets jaunes renouent avec la culture française des origines de la République : conquérir la liberté. Et ce désir de conquête vient des classe sociales populaires ; c’est fou et c’est fantastique aussi. Ce que nous apprennent les Gilets jaunes c’est que la révolution c’est la conquête ou la reconquête de la liberté. Celle de choisir notre destin collectif. Mais l’écueil qui guette les Gilets jaunes c’est tout de même la corruption passive. Sauront-ils résister à la corruption passive, cette corruption dans laquelle se vautrent les Français depuis 50 ans ?
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La probabilité que le mouvement des Gilets jaunes disparaisse est forte. Mais la probabilité qu’il perdure et que, non seulement il perdure, mais qu’il invente de nouvelles façons de vivre ensemble, qu’il réinvente la politique n’est pas non plus nulle. Ce serait extraordinaire qu’ils réussissent là où personne encore n’ a réussi depuis 50 ans. Et la confiance des Français à leur endroit (70 pour cent d’opinions favorables) et une source d’espoir. Le RIC est une bonne idée. J’espère qu’ils parviendront à l’imposer. J’espère qu’ils sauront réinventer notre vie sociale qui se meurt depuis si longtemps. Les écueils, nous les connaissons, en vérité il n’ y en a qu’un : la corruption. Si certains Gilets jaunes rejoignent des partis politiques existants, ceux-là, ces corrompus risquent de tuer le mouvement ; mais si les Gilets jaunes parviennent à monter une liste européenne constitué que de Gilets jaunes alors là, bravo. Mais ça va être dur.
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
J’en viens donc à mon exemple. Reprenons l’image du talus et du train qui se déplace en ligne droite à une vitesse constante v par rapport au talus. Supposons qu’un individu, debout dans le train, lâche une balle sans lui imprimer aucune vitesse initiale. La balle va tomber de la main A de l’individu vers le plancher du train qu’elle atteindra en B. La trajectoire de la balle est une ligne droite AB. Supposons que cet événement soit observé par un individu qui se trouve sur le talus. Pour lui la balle partira bien de A et atteindra bien le plancher du train en B. Mais comme le train se déplace à une vitesse v par rapport au talus le point B ne sera plus sous le point A pour cet observateur mais il aura avancé, dans le sens de la vitesse du train, d’une distance vt, t étant la durée de la chute de la balle de A en B (ici on supposera que le temps est le même dans le référentiel du train et dans le référentiel du talus). La trajectoire de la balle pour cet observateur sera un arc parabolique AB. Alors quelle est la trajectoire réelle de la balle : la droite AB ou l’arc parabolique AB ? Nous voyons que cette question n’a de sens que si nous croyons qu’il existe quelque chose de réel, dans lequel la balle se déplacerait et qui s’appellerait l’espace. Mais il n’ y a pas d’objet observable : espace. Et parce qu’il n’ y a pas d’objet « espace » la question sur la trajectoire n’a pas de sens. Il existe certes des espaces mais ces espaces sont soit des constructions « intérieures » [le sentiment] soit des constructions mathématiques. La construction mathématique centrée sur l’observateur immobile situé dans le train est un espace constitué de trois axes centrés sur l’observateur. Idem pour l’espace construit sur l’observateur situé sur le talus. Dans chacun de ces espaces considérés la balle a une trajectoire spécifique. Mais d’espace absolu, qui serait observable, comme un objet peut être observable, il n’ y en a pas. L’espace est une construction mentale pas un objet observable qui existerait indépendamment de nous. Non pas qu’il existe rien indépendamment de nous, mais ce qui existe nous ne pouvons le saisir que par ses effets, et l’un des ces effets, ici intérieur, est ce que nous appelons : espace (en tant que perception intérieure, pas en tant que perception extérieure). Nous avons le sentiment du temps et de l’espace, mais ces sentiments ne sont pas des objets observables, ils sont des effets de réalités qui nous échappent. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
El grito La elipse de un grito, va de monte a monte. Desde los olivos, será un arco iris negro sobre la noche azul. ¡Ay! Como un arco de viola, el grito ha hecho vibrar largas cuerdas del viento. ¡Ay! (Las gentes de las cuevas asoman sus velones) ¡Ay! Traduction : Pierre Darmangeat Le cri L’ellipse d’un cri va de montagne à montagne. De l’oliveraie, ce doit être un arc-en-ciel noir sur la nuit bleue. Aïe ! Comme l’archet d’un violon, le cri a fait vibrer les longue cordes du vent. Aïe ! (Les gens qui vivent dans les grottes sortent leurs quinquets.) Aïe ! Le cri du chant. Le poète évoque dans deux métaphores, visuelle d’abord et ensuite sonore, l’impact de ce cri du cante jondo. Lorca traduit, dans la première métaphore, toute la violence du chant. Et dans la métaphore suivante, plus sonore, le cri comme l’archet d’un violon. Violence et ondulation de la voix, tout y est ; mais inscrit dans une vision nocturne quasiment magique où les gitans de Grenade dans leurs grottes de Cerro San Miguel ou du Sacromonte, allument leurs lampes (« las gentes de las cuevas asoman sus velones ») Maguy Naïmi ( Conférence donnée à l’Université du Temps Libre) -
Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
Au travers de l'existence de Don Juan se spécifie ce refus du choix. Choisir impossible, c'est exclure l'infinité des autres, c'est s'assigner des limites dans lesquelles on trouvera des formes mais dans lesquelles il nous faudra abandonner cette quête de l’infini. Dans le stade esthétique c'est la seule façon, pour l'instant, que l'existence ait trouvé pour s'éprouver et s'assurer d'elle-même. Or elle va s'assurer d'elle-même d'une façon très paradoxale puisque c'est dans l'informe, dans l'incapacité de s'arrêter, de soutenir la moindre limite qu'elle va se comprendre et se réfléchir. Caractéristique de l'existence esthétique telle que Don Juan nous la propose. L'existence esthétique est jeu avec les possibles. Elle ne peut donc s'accomplir au travers du caprice, de la désinvolture. L'esthète est non seulement celui qui accueille en lui tout ce qui est susceptible d'accroître son désir, de flatter ses plaisirs, mais il est aussi totalement dépourvu de préoccupations d'ordre esthétique, moral. D'où un conflit entre préoccupations d'ordre esthétique, la recherche de la jouissance du Beau, et de l'autre côté les préoccupations morales qui nous font descendre dans le fini. D'un côté une existence esthétique qui nous promet l'infini, de l'autre des soucis éthiques. L'esthète ne se préoccupe pas des questions morales il est seulement traversé par le mouvement même de son désir. Huysmans : "A rebours", toute la littérature esthétique et décadente. Vivre esthétiquement c'est produire sa vie non comme œuvre mais comme esquisse sur une scène. L'esthète joue sa vie, il est en représentation, mais ce faisant il accomplit une chose dont il n'a pas toujours bien conscience lui-même. Il va faire pénétrer la vie dans l'art et inversement il va pouvoir importer l'art dans la vie. L'art est plus que toute autre activité, pour l'être humain, ce qui exprime l'élément subjectif. L'artiste doit assumer sa subjectivité et souvent il ne peut le faire que dans la solitude, dans l'absence de communication. Il va investiguer au moyen des arts la promesse de dépassement de cette subjectivité. C'est pour cela que l'art produit ce que l'on pourrait appeler des figures archétypales, souvent tragiques, dont se nourrissent les mythes : Œdipe, Antigone, Phèdre, Médée, Don Juan, Faust. L'art est contraint à réfléchir sur les formes multiples que peut prendre l'existence pour un homme. Ce qui intéresse Kierkegaard dans la figure de Don Juan (Alternative- partie 1- paragraphe 82) est que Don Juan est un mythe qui apparaît et se développe dans toute l'Europe au moment où le christianisme réussit dans son implantation à imposer la scission entre le domaine du corps, la chair, et le domaine de l'âme, l'esprit. L'idéal de vie qui s'impose c'est l'idéal monastique où il n'y a plus de combat entre la chair et l'esprit. L'esprit a gagné. Se retirer dans un couvent ou un monastère c'est faire le deuil de son corps, le deuil de la chair, faire passer une muraille entre le monde où ces choses là existent, et ce monde où seul l'esprit va pouvoir s'occuper de ses idées sur Dieu. Cette scission étant bien établie le champ est libre pour la chair. Le désir a le champ libre et Don Juan est cette consécration de ce monde là, un monde qu'il faut investiguer dans cette totale liberté. Don Juan est pour Kierkegaard le désir livré à lui-même. Le désir est désir de domination. Ce désir illimité n'a pas de consistance, il est obligé d'éprouver la forme des objets qu'il rencontre : femmes mais peut-être aussi hommes, dans les grandes figures masculines, le Commandeur, objet sur lequel se cristallise la pulsion d'Eros, car le désir ne peut s'éprouver qu'en rencontrant la loi. -
L’idée de révolution, telle que nous la connaissons aujourd’hui semble être née avec l’industrialisation. A l’origine il y eut une formidable résistance contre ce mode de production. Rappelons-nous les enrôlements de force dans les manufactures des personnes venues du monde agricole. Qui vivaient pauvrement, mais qui préféraient leur liberté. Le capitalisme est né dans la violence, l’une des pires qui fut. Mais les choses sont ce qu’elles sont aujourd’hui. Elle existe toujours cette résistance, cet espoir de vivre autrement que comme des chiens asservis à la consommation de masse, même si les nouvelles conditions de la production de masse a tendance à la faire disparaître cette résistance : il ne s’agit plus de violenter le salarié ou le petit producteur, il s’agit de le séduire. La séduction a remplacé la violence. Mieux vaut acheter la femme ou l’homme que de le violenter. Parce que l’idée révolutionnaire est d’abord l’effet d’une résistance elle ne parvient pas à s’incarner dans un projet concret. Nous résistons. Mais quel monde désirons-nous faire advenir ? L’impossibilité dans laquelle nous sommes de concevoir un autre monde finit par ravoir raison de notre résistance. Nous nous laissons séduire : une promotion, une augmentation, une reconnaissance sociale affective, c’est emballé, nous cédons. Ceux qui ne peuvent pas être séduits parce qu’ils ne peuvent pas nourrir comme il le faut le Moloch qui règne sur les conditions de la production de masse nous les oublions, nous les nions. Et nous leur donnons cent euros lorsque soudain ils exigent d’exister. Nous leur donnons cent euros, puis nous les oublions. Nous sommes tous devenus des monstres. Nous avons perdu notre humanité. Les conditions de la production de masse font ployer jusqu’au plus brave, car le plus brave sait contre quoi il se bat mais il ne parvient pas à concevoir ce pour quoi il pourrait se battre, il ne parvient pas à concevoir un nouveau monde qui réunisse l’assentiment de tous. Notre manque de créativité nous asservit à la société de consommation.
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Voici un post publié dans sciences-relativité, mais qui a aussi sa place ici. « Ce qui empêche aussi de comprendre certaines théories de la physique c’est notre persistance à faire de l’espace et du temps des objets extérieurs. Nous avons tous des perceptions intérieures, que nous appelons sentiments, et parmi ces perceptions intérieures nous en avons certaines que nous appelons espace et temps. Mais quand nous projetons ces sentiments dans le monde extérieur (celui que nous appréhendons par les cinq sens) et que nous en faisons des objets réels indépendants de nous, de notre complexion d’êtres humains, alors nous nous empêchons de comprendre les théories actuelles des physiciens. Il n’est pas nécessaire pour démontrer cela de s’appuyer sur la théorie de la relativité. La croyance que l’espace et le temps sont des objets extérieurs à nous, qui s’imposent à nous par le biais de notre perception extérieure, croyance qui est d’ailleurs pire qu’une croyance, puisqu’il s’agit le plus souvent de certitudes conduit à des paradoxes, à des apories (contradictions insolubles) qu’il est possible d’illustrer par des exemples simples. J’en donne un dans un post qui suit. Il faut bien faire attention de pas confondre l’espace-temps des mathématiciens avec ces sentiments. Ce que nous appelons espace temps en mathématiques c’est tout simplement un système de coordonnées spécifiques, un ensemble de quatre axes perpendiculaires les uns aux autres, ayant une même origine, arrimé à un « objet » une réalité extérieure, un référentiel. La convention est d’appeler cette construction : espace temps, termes qui n’ont rien à voir avec l’espace et le temps en tant que « sentiments » (perceptions intérieures) »
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Ce qui empêche aussi de comprendre certaines théories de la physique c’est notre persistance à faire de l’espace et du temps des objets extérieurs. Nous avons tous des perceptions intérieures, que nous appelons sentiments, et parmi ces perceptions intérieures nous en avons certaines que nous appelons espace et temps. Mais quand nous projetons ces sentiments dans le monde extérieur (celui que nous appréhendons par les cinq sens) et que nous en faisons des objets réels indépendants de nous, de notre complexion d’êtres humains, alors nous nous empêchons de comprendre les théories actuelles des physiciens. Il n’est pas nécessaire pour démontrer cela de s’appuyer sur la théorie de la relativité. La croyance que l’espace et le temps sont des objets extérieurs à nous, qui s’imposent à nous par le biais de notre perception extérieure, croyance qui est d’ailleurs pire qu’une croyance, puisqu’il s’agit le plus souvent de certitudes conduit à des paradoxes, à des apories (contradictions insolubles) qu’il est possible d’illustrer par des exemples simples. J’en donne un dans un post qui suit. Il faut bien faire attention de pas confondre l’espace-temps des mathématiciens avec ces sentiments. Ce que nous appelons espace temps en mathématiques c’est tout simplement un système de coordonnées spécifiques, un ensemble de quatre axes perpendiculaires les uns aux autres, ayant une même origine, arrimé à un « objet » une réalité extérieure, un référentiel. La convention est d’appeler cette construction : espace temps, termes qui n’ont rien à voir avec l’espace et le temps en tant que « sentiments » (perceptions intérieures). -
Sur un rond-point des Gilets jaunes ont choisi de brûler leur cabane plutôt que d’être délogés par la police. Une femme âgée, digne, peut-être 80 ans, exprime son désespoir. Je me sens écrasé par sa douleur. Cette vieille dame a renoué pendant un mois avec l’espérance. Mais ni elle ni personne ne parvient à concevoir ce en quoi elle espéra. Sa douleur est là. Son désespoir je le prends en moi. Pourquoi sommes-nous incapables de concevoir un monde où l’humain pourrait vivre dans toute sa gloire ?
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Votre remarque me conduit à publier ce texte suivant, que j’ai écrit hier, mais que j’avais renoncé à éditer : « Cette difficulté à accepter qu’un même événement puisse par exemple avoir deux durées différentes ne provient pas de la seule théorie de la relativité. Elle provient de l’inconscience dans laquelle nous sommes que tout ce que nous percevons physiquement nous le referons à nous : nous sommes nous-mêmes le référentiel de référence ; nous positionnons tous les événements physiques par rapport à nous. Nous pensons qu’il existe un point de vue sur le monde qui ne dépend d’aucun référentiel. Mais seul Dieu, s’il existe, peut avoir un tel point de vue, car il pourrait, s’il existait, tout voir en étant partout et non pas arrimé à un référentiel. Nous ne pouvons pas, nous, être partout et tout voir dans son ensemble en occupant tous les points de l’univers en même temps »
