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satinvelours

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Tout ce qui a été posté par satinvelours

  1. Gacela de la terrible presencia Yo quiero que el agua se quede sin cauce. Yo quiero que el viento se quede sin valles. Quiero que la noche se quede sin ojos y mi corazón sin la flor del oro. Que los bueyes hablen con las grandes hojas y que la lombriz se muera de sombra. Que brillen los dientes de la calavera y los amarillos inunden la seda. Puedo ver el duelo de la noche herida luchando enroscada con el mediodía. Resisto un ocaso de verde veneno y los arcos rotos donde sufre el tiempo. Pero no me enseñes tu limpio desnudo como un negro cactus abierto en los juncos. Déjame en un ansia de oscuros planetas, ¡pero no me enseñes tu cintura fresca! Traduction : Claude Gouffon et Bernard Sesé « Gacela » de la terrible présence Je veux que l’eau demeure sans lit. Je veux que le vent demeure sans vallées. Je veux que la nuit demeure sans yeux Et mon cœur sans la fleur de l’or ; Que les bœufs parlent aux grandes feuilles Et que le ver de terre se meure d’ombre ; Que brillent les dents de la tête de mort Et que la jaunisse inonde la soie. Je veux voir le duel de la nuit blessée Qui lutte enlacée avec le midi. Je résiste au couchant de vert poison Et aux arcs brisés où souffre le temps. Mais n’éclaire pas ta nudité limpide Comme un cactus noir ouvert dans les joncs. Laisse-moi dans une angoisse de planètes obscures, Mais ne me montre pas ta hanche fraîche. Poème tiré du recueil Divan du Tamarit. Le grand arabisant Emilio García Gómez avait publié en 1930, chez Espasa–Calpe, une anthologie de poèmes arabo-andalous , Poemas arabigoandaluces que Lorca connaissait. De 1931 à 1934, il compose les casidas (qasidé) et les gacelas (ghazal), qui, regroupées en un Divan, portent le nom de la propriété d’un oncle de Lorca, la Huerta del Tamarit. C’était produire le testament d’une voix poétique singulière en la reliant, par le nom et seulement par le nom, à ses racines arabes et persanes ; c’était donner aussi à des formes strictes, bien codifiées, non respectées d’ailleurs, le nom propre d’une maison familiale, désormais transfigurée en lieu mythique de poésie ; c’était enfin sublimer l’itinéraire et l’imaginaire personnels en les inscrivant dans la vaste histoire de la poésie espagnole. Le manuscrit du poète, catalogué « rouge », confié à García Gómez, éminent savant d’extrême droite, ne sera pas publié en Espagne sous sa forme intégrale avant 1954. Mais Lorca a publié certains de ses poèmes séparément. Le recueil paraît à New York, à Colombia University, dans les numéros 3-4 de la Revista Hispánica Moderna en juillet-octobre 1940. Il contient douze gacelas et neuf casidas. Ce poème fut publié à Barcelone, en 1935, dans Quaderns de Poesía, n° 3. Aguilar. Poésies III.
  2. Tu m'en vois ravie ! J'apprécie d'autant plus le flamenco depuis que j'étudie plus profondément la poésie de Lorca. C'est incontournable.
  3. Réponse à Obelix. Bien sûr il est possible pour l’observateur en A d’observer ce qui se passe en A’. Je ne vais pas chipoter là dessus. Mais comme il s’agit de relever une indication sur une horloge il importe peu de savoir qui et comment on va relever cette indication. Ce qui m’étonne, chez vous, c’est que vous ne partez jamais du réel observé. Oui les distances ne sont pas les mêmes, oui les durées des événements ne sont pas les mêmes selon la situation particulière de l’observateur. Ce n’est pas un fait théorique, c’est un fait observé. Quand vous dites qu’une durée est une durée et qu’une distance est une distance, vous affirmez l’absolu des durées et des distances, vous continuez de raisonner comme il y a 200 ans : vous ne parvenez pas à vous débarrasser de cette rigidité mentale qu’engendre toute notion d’absolu. C’est ainsi que vous allez parler de trajectoire apparente, par opposition à une trajectoire absolue. Non il n’ y a pas de trajectoire apparente. Un objet peut avoir une trajectoire plus longue dans un référentiel plutôt que dans un autre. Ce que je m’efforce de découvrir c’est pourquoi il nous est si difficile d’accepter la relativité des durées, des distances, des trajectoires, etc. Je pense que cela tient au fonctionnement de notre cerveau et à une appréhension multi-millénaire de l’espace et du temps qui a fini par en faire des formes de notre esprit. Il nous faut casser avec ça. J’essaye de frayer un chemin entre l’absolu de l’espace et du temps tel qu’il est inscrit dans notre mémoire mentale et leur relativité telle que nous le révèlent les physiciens. Vous n’acceptez pas les résultats des expériences. Moi je les accepte. Je ne comprend pas intuitivement ces expériences, je ne peux les comprendre que par le calcul. Je tente de passer à un mode de compréhension qui soit plus intuitif.
  4. Pour précisions l’exemple que j’ai donné ci-dessus, le Bellatrix et l’Altaïr, est une illustration de l’exemple développé par Feynman dans son cours de physique, mécanique 1 ; édité chez Dunod, page 210, sous le nom : horloge à lumière. Pour en revenir à votre remarque, l’observateur A note l’heure correspondant au départ du photon. Quand le photon termine sa course il faut noter l’heure en A’, point de rencontre du photon avec son récepteur. Ce point de rencontre ne dépend pas de l’observateur. C’est un point de rencontre physique, l’observateur en ce point ayant pour fonction de noter l’heure correspondant à cette rencontre. Cet observateur peut être A qui devra courir à toute allure vers A’ ou bien un autre observateur positionné déjà en A’. Ce qu’il faut faire c’est noter l’heure du point de rencontre du photon avec son récepteur. Peu importe la personne qui note cette heure. Le but du jeu, au début, n’est pas d’étudier la relation entre les deux référentiels mais de noter ce qu’observe un observateur situé sur l’ Altaïr (même si cet observateur délègue certaines tâches à un assistant : aller noter l’heure en A’) et un autre situé sur le Bellatrix. Ensuite le jeu consistera en effet à établir des relations mathématiques entre les deux ensembles observés afin de convertir les données de l'un dans les données de l’autre. Ce qui est remarquable, dans la relativité, c’est que les notions d’espace et de temps ne sont plus des absolus. Ces notions qui donnent lieu à des mesures concernant des longueurs et des durées, n’existent plus « en soi » mais en dépendance des conditions propres à la position de l’observateur. D’où des longueurs et des durées différentes, pour un même événement, notées par des observateurs dont les positions respectives diffèrent. Pour bien construire notre pensée notons que nous appelons événement un phénomène qui se produit en un endroit précis dans l’espace à un instant donné dans le temps. Soit deux événements E et E’. Le référentiel galiléen dans lequel ces deux événements ont lieu, au même endroit de l’espace, est appelé référentiel propre pour E et E’. L’horloge qui lui est associée mesure un intervalle de temps entre ces deux événements appelé la durée propre entre E et E’. Dans notre exemple, les deux événements, émission du photon, événement E, et réception du photon, événement E’, ont lieu au même endroit : dans le Bellatix, où émission et réception ont lieu au même endroit. La même horloge peut noter la durée séparant ces deux événements. Le Bellatrix est le référentiel propre aux deux événements, et la durée mesurée par la même horloge est appelée durée propre aux deux événements. Ces notions sont importantes. Il n’y a pas symétrie selon que l’on se trouve dans le référentiel où ont lieu, au même endroit, les événements ou dans le référentiel dans lequel les événements ne se déroulent pas au même endroit.Dans l'Altaîr les deux événements n'ont pas lieu au même endroit, d'où la nécessité de disposer partout des horloges synchronisées. Par exemple un avion survole la tour Eiffel ; événement E. Puis le même avion survole ensuite la cathédrale de Strasbourg : événement E’. Ces deux événements sont observés à partir du même lieu dans l’avion. L’avion est le référentiel propre aux deux événements et la durée séparant les deux événements est la durée propre aux deux événements. Mais dans le référentiel Terre, les deux événements n’ont pas lieu au même endroit (l’un a lieu au niveau de la tour Eiffel, l’autre au niveau de la cathédrale). La durée séparant les deux événements, dans le référentiel Terre, ne sera pas la même que celle observée au sein de l’avion. Cette durée entre deux événements qui n’ont pas lieu au même endroit dans le référentiel considéré est appelée temps impropre. Toutes ces précisions pour bien noter, dans le détail, les différences entre les observations respectives..
  5. Lorsque j’ai lancé ce sujet mon but était de contempler la marche de l’esprit humain à travers les individus, Bompelli, Euler, Gauss, etc. Une tentative de s’extraire des individus et des seuls calculs techniques pour parvenir à « intuitionner » cette progression historique de l’esprit. Bon cet essai contemplatif a sombré ici dans la seule technique. Tant pis. Je me retire de mon propre fil.
  6. Votre remarque est intéressante en ce que vous prenez la notion d’observateur au pied de la lettre. Vous tentez d’imaginer ce qui se passe pour un observateur physique donné. Dans mon expérience (qui n’est pas la mienne mais qui est celle de Feynman) il y a un observateur unique dans le Bellatrix car l’événement (émission et réception du photon) a lieu en un seul endroit, le même, dans le Bellatrix. L’observateur du coup est unique. La durée de l’événement qu’il mesure est appelée durée propre ou temps propre de l’événement considéré. Dans l’Altaïr le début de l’événement et la fin de l’événement ont lieu à des endroits différents. D’où la nécessité d’avoir deux observateurs différents près des horloges pour enregistrer la durée de l’événement (cette durée sera appelée temps impropre de l'événement). Attention ce n’est pas la même horloge qui se trouve en A et en A’ mais deux horloges différentes. Au préalable synchronisées. Si je me contente d’un seul observateur en A (dans l’Altaïr), je complique le problème de l’observation car il est difficile pour l’observateur en A de savoir ce qui se passe dans la position A’ (celle de l’horloge qui reçoit la fin de l’événement). Il faudrait qu’un signal soit envoyé de A’ vers A etc, etc ; le plus simple est de supposer qu’il y a un observateur en A’. Donc ce que vous apportez à ma réflexion c’est cela : ce n’est pas la position de l’observateur qui importe mais celle des instruments de mesure. L’important, dans tout cela, c’est que vous semblez d’accord avec moi quant aux périodes d’émission du photon vues de la voiture et vues de l’observateur fixe.
  7. BALCÓN La Lola canta saetas. Los toreritos la rodean, y el barberillo desde su puerta, sigue los ritmos con la cabeza. Entre la albahaca y la hierbabuena, la Lola canta saetas. La Lola aquella, que se miraba tanto en la alberca. Traduction : Pierre Darmangeat Balcon La Lola chante des saetas. Les torero l’entourent, et le barbier, devant sa porte, suit le rythme avec la tête. Entre le basilic et la fleur de menthe, la Lola chante des saetas . Cette Lola qui se mirait dans le bassin. La Lola, chanteuse de saetas, qui séduit tous les hommes, n’aime quelle. Telle Narcisse, elle n’aime que son reflet dans l’eau. https://www.youtube.com/watch?v=TkuzjpZTwZI
  8. Je suppose que le terme « fréquence » que vous employez ici concerne le nombre de photons émis par seconde. Simplifions les choses en prenant pour fréquence celle-ci : un photon est émis chaque seconde. Supposons qu’un photon soit émis au temps t(0) mesurée au niveau du feu A de la voiture. Il arrivera sur l’observateur au temps T(0) mesuré par celui-ci. Supposons qu’un deuxième photon soit émis une seconde plus tard à partir du feu A au temps donc t(0) + 1 seconde. Il arrivera sur l’observateur au temps T(0) + x. Quelle est la valeur de x ? (je pense que j’ai reformulé exactement votre question). Tout d’abord nous ne sommes pas dans le même cas de figure que celui de mon exemple. En effet ici la voiture et le photon se déplacent selon une même direction (même si les sens de déplacement sont opposés) alors que, dans mon exemple, le photon est émis perpendiculairement à la direction du déplacement du vaisseau spatial Bellatrix. Au temps t(0) + 1 la voiture aura parcouru une distance non négligeable, égale à sa vitesse multipliée par une seconde. Si la vitesse est de 30 000 km par seconde la voiture aura donc parcouru 30 000 km par rapport à la position de l’émission du premier photon. Si au temps t(0) la distance entre la voiture et l’observateur était égale à l, alors, à l’émission du deuxième photon, celui-ci devra parcourir une distance égale à l + 30 000 km pour parvenir à l’observateur. Le temps mesuré sera donc égal à T(0) + (l+30000) /c (vitesse du photon exprimée en km par seconde). La valeur de x sera supérieure à 1 seconde. Par la suite, entre chaque réception la durée mesurée (écart de temps entre deux réceptions consécutives) sera la même, supérieure toujours à celle mesurée entre deux émissions de photons (1 seconde). Quand au deuxième feu, puisque l’émission du photon n’a pas lieu au même moment que celui de l’émission du photon du premier feu, là encore la durée de réception entre les deux émissions sera plus grande du coté de l’observateur que du coté de l’occupant de la voiture . L’observateur ne verra rien quant à la distance entre les feux, il verra au mieux une émission partant d’un même point. Mais à la réception, en supposant une situation idéale dans laquelle il n’existe aucune interférence d’aucune force avec les conditions de l’expérience l’observateur déduira l’écart entre les deux points d’émission des photons par l’écart entre les positions de perception des photons.
  9. Je me souviens avoir été sèchement contré par @Maroudiji lorsque je parlai de la philosophie comme étant d’origine grecque. Pourtant sa critique : la philosophie n’est pas grecque (il voulait dire : la philosophie n’est pas exclusivement d’origine grecque) m’ a fait réfléchir. Comme me font réfléchir ses critiques contre ceux qui qualifient la démocratie ou la science comme étant d’origine grecque. Pourtant Maroudiji a raison. De même que l’agriculture, l’élevage puis dans la foulée l’écriture ne sont pas apparus uniquement en Mésopotamie, il y eut plusieurs foyers d’émergence dans le monde, de même il est pour moi évident que la démocratie comme la science et la philosophie ne sont pas apparues uniquement en Grèce. Maroudiji et d’autres nous recommandent de sans cesse nous décentrer, sans cesse nous départir de nos certitudes.
  10. Ce n'est pas un hasard si Jaspers va s'intéresser au problème de la folie : Edit Minuit-Karl Jaspers : Strindberg et Van Gogh-Swedenborg-Hölderlin- Introduction Maurice Blanchot : La folie par excellence. La thèse de Jaspers c'est que la folie n'est pas créatrice contrairement à une idée reçue. La folie ne donne rien en elle-même, elle fait souffrir et la souffrance peut être parfaitement stérile. C'est le cas de la majorité de ceux qui en sont atteints, qui ne sont pas forcément des créateurs. La folie intervient dans le processus créateur quand il y a quelque chose à manifester, à montrer, et va agir comme catalyseur et comme quelque chose qui, en chimie, est appelé précipité. Cela va permettre à une pensée qui, si elle n'avait pas été vouée aux attaques de la maladie, serait peut-être laborieusement parvenue à certaines compréhensions et manifestations d'idée. Par le côté désinhibiteur de la maladie on arrive à manifester quelque chose qui est une vérité puisque nous pouvons y répondre. La thèse de Jaspers consiste à dire que la folie, cette psychose qu'est la schizophrénie, peut sauvegarder le processus créateur tout en l'accomplissant d'une certaine façon. Ce sont des expériences limites qui manifesteraient cette présence de l'être. Dans ces œuvres là ce qui se dit aux autres c'est qu'il y a en nous, et en nous tous, un fond d'obscurité, et c'est cette obscurité que ces œuvres particulières vont tenter d'éclairer à leur façon. Cette tentative d'éclairement de ce qui ne tolère pas la lumière, dans une terrible dialectique fait basculer ces créateurs dans ce qu'on appelle la folie. Dans la correspondance de Strindberg on voit bien ces moments de tension interne extrême dont il est parfaitement conscient, cette recherche soit du mot juste soit de la couleur (lettre de Van Gogh où il se désespère de ne pouvoir trouver cette espèce de vibration de jaune qui va finalement entraîner sa mort). Cette recherche absolue qui va brûler de l'intérieur ces créateurs. C'est pour Jaspers une manifestation de ce qu'il appelle l'être, dans son mystère, qui est en nous et que nous, nous explorons autrement d'une façon plus sage, plus modérée, plus protégée. L'idée est que la maladie nous enlève toutes les couches protectrices que nous nous sommes construits, que l'on nous a aidé à construire, de sorte que ces gens là sont totalement vulnérables, nus, exposés mais que leur exposition doit nous apprendre des choses sur notre propre existence. Ce ne sont pas des expériences à part mais des expériences révélatrices de notre constitution propre. Si nous ne pouvons faire cela ce n'est pas parce que nous n'avons pas cette obscurité en nous, c'est parce que cette obscurité nous ne voulons rien en savoir. Quand on sent que l'on commence à flirter avec des choses dangereuses on a immédiatement des signaux d'alarme et l'on a les défenses toutes prêtes. D'autres ne les ont pas. Ces brèches dans ces défenses, cela s'appelle les psychoses. Il ne suffit pas d'être psychotique pour être créateur, mais il y a une alliance privilégiée entre ce que fait cette maladie et des possibilités créatrices qui existent chez certains. La folie contribue à éclairer l'être, l'englobant à révéler qu'il existe.
  11. Gacela de la muerte oscura Quiero dormir el sueño de las manzanas, alejarme del tumulto de los cementerios. Quiero dormir el sueño de aquel niño que quería cortarse el corazón en alta mar. No quiero que me repitan que los muertos no pierden la sangre; que la boca podrida sigue pidiendo agua No quiero enterarme de los martirios que da la hierba, ni de la luna con boca de serpiente que trabaja antes del amanecer. Quiero dormir un rato, un rato, un minuto, un siglo; pero que todos sepan que no he muerto; que hay un establo de oro en mis labios; que soy el pequeño amigo del viento Oeste; que soy la sombra inmensa de mis lágrimas. Cúbreme por la aurora con un velo, porque me arrojará puñados de hormigas, y moja con agua dura mis zapatos para que resbale la pinza de su alacrán. Porque quiero dormir el sueño de las manzanas para aprender un llanto que me limpie de tierra; porque quiero vivir con aquel niño oscuro que quería cortarse el corazón en alta mar. Traduction : Claude Couffon et Bernard Sesé « Gacela » de la mort obscure Je veux dormir le sommeil des pommes, Et m’éloigner du tumulte des cimetières. Je veux dormir le sommeil de cet enfant Qui voulait s’arracher le cœur en pleine mer. Je ne veux pas que l’on me répète que les mots ne perdent pas leur sang ; Que la bouche pourrie demande encor de l’eau. Je ne veux rien savoir des martyres que donne de l’herbe, Ni de la lune avec sa bouche de serpent Qui travaille avant que l’aube naisse. Je veux dormir un instant, Un l’instant, une minute, un siècle ; Mais que tous sachent bien que je ne suis pas mort ; Qu’il y a sur mes lèvres une étable d’or ; Que je suis le petit ami du vent d’ouest ; Que je suis l’ombre immense de mes larmes. Couvre-moi d’un voile dans l’aurore, Car elle me lancera des poignées de fourmis, Et mouille d’une eau dure mais souliers Afin que glisse la pince de son scorpion. Car je veux dormir le sommeil des pommes Pour apprendre un sanglot qui de la terre me nettoie ; Car je veux vivre avec cet enfant obscur Qui voulait s’arracher le cœur en pleine mer. Composée en 1934 cette gacela à été publiée en février 1936, à Madrid, dans la revue Floresta de Prosa y versos, nº 2. Ce poème, chiffre et sceau de toute la poésie lorquienne, est la somme, épurée, stylisée, dense et fluide, d’un langage et d’un imaginaire structurés par les versants antagoniques de la vie et de la mort. Mais ici, c’est la mort elle-même qui subit un tragique dédoublement : la dissolution dans la grande matérialité liquide et maternelle de la mer y est infiniment désirée, le pourrissement dans la terre, les supplices de l’herbe dévorante, les fourmis et les scorpions, désespérément imminents, présents. Le silence compact de la pomme, refuge ultime de la pureté originelle dans le fruit mythique, rappelle deux vers saisissants de « L’Enfant Stanton » de Poète à New York : « le vivissime cancer plein de nuages et de thermomètres et son chaste désir d’être pomme pour que les rossignols le piquent. » Aguilar Poésies III. https://www.youtube.com/watch?v=noXj3zJqsjc
  12. Mi niña se fue a la mar, a contar olas y chinas, pero se encontró, de pronto, con el río de Sevilla. Entre adelfas y campanas cinco barcos se mecían, con los remos en el agua y las velas en la brisa. ¿Quién mira dentro la torre enjaezada, de Sevilla? Cinco voces contestaban redondas como sortijas. El cielo monta gallardo al río, de orilla a orilla. En el aire sonrosado, cinco anillos se mecían. Traduction : André Belamich Allant au bord de la mer Compter vagues et coquilles Ma belle trouva bientôt La rivière de Séville. Entre cloches et lauriers Se balançaient cinq navires Ayant les rames dans l’eau Et les voiles à la brise. Qui regarde dans la tour Caparaçonnée, là-haut ? Cinq voix nous ont répondu Rondes comme des anneaux. Le ciel superbe montait Le fleuve, assis sur ses rives. Dans l’air à peine rougi Cinq bagues se balançaient. De la série « Andalouses » Aguilar. Poesies II https://www.youtube.com/watch?v=rGgU8D8el1A
  13. J'ai lu votre message et je vais tenter d'y répondre. Je l'ai dit par ailleurs, je ne suis pas physicien, je découvre donc la théorie de la relativité, elle m'intéresse surtout dans le cadre de mes recherches actuelles : je pense que nous passons notre temps à humaniser le monde, autrement dit : il n' y a pas d'objectivité pure possible. Étudier la relativité m’embarque dans des recherches inattendues. Par exemple je pense de plus en plus que l'espace et le temps sont effectivement des formes de notre sensibilité et non des "objets" qui existerait sans notre façon humaine d'appréhender le monde.Sur d'autres points, comme la théorie de l’évolution je me rends compte à quel point nous projetons notre monde de valeurs sur le monde dit objectif sans nous en rendre compte (la sélection naturelle est une "passion" humaine, ce ne peut pas être un concept scientifique). Nous retrouvons cette humanisation dans le concept de forces aussi en physique. Le concept de "force" est encore une projection de notre monde interne, celui de certaines sensations. Je tente de découvrir comment nous humanisons le monde. Tout cela pour vous dire que je découvre la relativité avec vous. Qu'il faut me laisser le temps de vous répondre.
  14. Cet englobant peut donc se définir de trois façons : on peut le comprendre comme conscience universelle qui est la condition de l'existence de ma conscience empirique, la mienne propre dans sa réalité. Conscience universelle qui transcende la conscience individuelle et empirique, qui est aussi la condition de possibilité et cet horizon sur lequel toute conscience empirique peut apparaître et s'apparaître à elle même, qui éclaire ma conscience empirique et qui va maintenir ensemble ces trois modalités humaines, le sentir, la perception, le penser. Cette notion d'englobant révèle que, pour Jaspers également, l'existence est à la lettre impensable et n'est donc pas un objet. Elle n'est pas objectivable car tout l'être du monde renvoie à ma conscience et l'idée est que tout ne saurait être pensé par la partie, et je suis une partie. De cela Jaspers conclut que notre être propre est ouvert vers le monde, vers autrui, vers Dieu. Il faut donc nous penser comme ouverture particulièrement vers le divin c'est-à-dire comme transcendance. On abandonne, et c'est le propre de tout existentialisme, l'idée d'un moi ou d'une conscience qui serait une substance, pour lui substituer l'idée d'une transcendance, la conscience. 1ère idée La conscience n'est pas une substance. On rompt définitivement avec cette conception traditionnelle de la conscience qui veut en faire une chose, y compris chez Descartes. La conscience est transcendance, ouverture, dépassement vers autre chose qu'elle-même ce que les phénoménologues appellent intentionnalité. 2ème idée Cette ouverture que je suis pour moi-même constitue à la fois notre finitude. Si toujours nous nous rapportons à autre chose qu'à nous-mêmes, si nous n'existons que dans ce qui nous dépasse, dans ce qui nous transcende, cela veut dire que nous ne nous suffisons pas à nous-mêmes. Nous ne sommes pas. Nous ne pouvons trouver notre fondement en nous-mêmes (contingence–facticité : Sartre). Nous n'avons pas en nous-mêmes notre propre fondement, il faut que nous allions le trouver ailleurs, chez l'autre, dans l'amour ou en Dieu être transcendant par excellence. Mais on peut également conclure que cette ouverture c'est également notre richesse, puisque nous ne nous constituons qu'au travers de cet excès par rapport à nous-mêmes, de cet élan vers autre chose que nous-mêmes, vers l'autre, dans ce don de soi, vers Dieu.
  15. Oui, car Einstein, enfin sa théorie de la relativité n’est pas actuellement compréhensible par l’intuition [l’esthétique transcendantale de Kant] sauf peut-être par quelques individualités rarissimes. Sans les maths je ne connais personne qui « comprenne » les deux théories de la relativité et de la mécanique quantique par la puissance de sa seule intuition (sans les maths). Pourquoi ? Parce que l’intuition (au sens de Kant) ne se saisit des choses que sous l’action de l’espace et du temps qui sont les deux formes de notre sensibilité, formées par des siècles d’habitude et d’adaptation à une réalité qui n’intégrait pas le monde atomique ni le monde des infinis spatiaux. Il nous faut transformer le mode de fonctionnement de ces deux formes pures de la sensibilité. C’est pour cela que je m’interroge sur leur façon actuelle de se saisir des phénomènes. Est-il possible de transformer cette « façon »? Si c’est possible alors cela signifie que sous l’impulsion des découvertes actuelles ( dans le domaine de la physique notamment) notre cerveau évoluera, organiquement s’entend. C’est cela qui m’intéresse ici : explorer cette hypothèse.J’aboutirai peut-être à une impasse, on verra. Dans ce qui va suivre je vais tenter de décrire le mode de saisie actuelle de nos deux formes pures de notre sensibilité : l’espace et le temps. Je vais passer à des exemples pratiques.
  16. Puisque tout est démontré il n’y a plus rien à dire. Vous confondez description et démonstration. Même en mathématique il y a des propositions indémontrables. Avec vous la biologie c’est encore mieux que les maths : tout est démontrable. Une fois que les choses « sont » il est aisé de les décrire ! De décrire les chemins empruntés. Mais pourquoi sont-ce ces chemins qui sont empruntés et pas d’autres ? A cause de la sélection naturelle ? Mais ce concept est un concept psychologique issue de votre culture, ça n’a rien de scientifique. Si tout est démontrable en biologie, puisque tout répond à une logique encore plus implacable que celle des maths, j’attends que me disiez vers quoi l’homme va évoluer biologiquement parlant. Décrire comme vous le faites le passé permet de corriger les enchaînements des choses. En cela la description est nécessaire, elle permet d’intervenir dans ces enchaînements pour modifier ceci ou cela. Mais vous n’avez pour autant rien démontré. Vous avez la même attitude que celle des économistes. Une fois que les choses sont arrivées ils expliquent que ce qui est arrivé devait arriver ! Mais seulement lorsque les choses sont arrivées, jamais avant ! Vous ne savez rien des choses qu’une fois qu’elles sont effectives. Tant qu’elles ne le sont pas, aucune de vos démonstrations n’est capable de les anticiper. Il ne s'agit donc pas de démonstrations. Il s'agit de descriptions qui attendent que les choses deviennent effectives pour continuer de les décrire. Vous êtes en quête de certitude. Pour vous tout est certitude. Pour moi tout est hypothèse. Vous conviendrez que l’abîme psychologique qui nous sépare ne permet aucun dialogue : nous ne conduisons pas notre pensée de la même façon. Pas de rencontre possible entre nous. Je vous fais perdre votre temps et vous me faites perdre le mien. Adieu.
  17. Manifestement vous ne comprenez pas ce que je vous dis. Pour vous tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Tout ce qui s’est passé ne pouvait pas être autre que ce qui s’est passé. Face à votre pensée, dogmatique à l’extrême, il est impossible de discuter. Adieu. Puisque tout est démontré il n’y a plus rien à dire. Vous confondez description et démonstration. Même en mathématique il y a des propositions indémontrables. Avec vous la biologie c’est encore mieux que les maths : tout est démontrable. Une fois que les choses « sont » il est aisé de les décrire ! De décrire les chemins empruntés. Mais pourquoi sont-ce ces chemins qui sont empruntés et pas d’autres ? A cause de la sélection naturelle ? Mais ce concept est un concept psychologique issue de votre culture, ça n’a rien de scientifique. Si tout est démontrable en biologie, puisque tout répond à une logique encore plus implacable que celle des maths, j’attends que me disiez vers quoi l’homme va évoluer biologiquement parlant. Décrire comme vous le faites le passé permet de corriger les enchaînements des choses. En cela la description est nécessaire, elle permet d’intervenir dans ces enchaînements pour modifier ceci ou cela. Mais vous n’avez pour autant rien démontré. Vous avez la même attitude que celle des économistes. Une fois que les choses sont arrivées ils expliquent que ce qui est arrivé devait arriver ! Mais seulement lorsque les choses sont arrivées, jamais avant ! Vous ne savez rien des choses qu’une fois qu’elles sont effectives. Tant qu’elles ne le sont pas, aucune de vos démonstrations n’est capable de les anticiper. Il ne s'agit donc pas de démonstrations. Il s'agit de descriptions qui attendent que les choses deviennent effectives pour continuer de les décrire. Vous êtes en quête de certitude. Pour vous tout est certitude. Pour moi tout est hypothèse. Vous conviendrez que l’abîme psychologique qui nous sépare ne permet aucun dialogue : nous ne conduisons pas notre pensée de la même façon. Pas de rencontre possible entre nous. Je vous fais perdre votre temps et vous me faites perdre le mien. Adieu.
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