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aliochaverkiev

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Tout ce qui a été posté par aliochaverkiev

  1. A propos de pédagogie c'est une perte de temps que d'être pédagogue avec un adulte. C'est le monde de demain qu'il s'agit de construire. Enseigner c'est donner, donner à un adulte qui ne donne rien c'est inutile. Nicole a été mobilisée par la Croix Rouge pour alphabétiser des adultes français, de souche, comme on dit. C'est pratiquement impossible. Les adultes français semblent avoir le cerveau figé comme une coulée refroidie de basalte. En revanche quand il s'est agi d'alphabétiser des Afghans, adultes, ceux-là se sont ouverts, aujourd'hui ils sont tous insérés. C'est comme cela, l'indigène de souche croit tout savoir, même quand il ne sait rien. Vous vous comportez trop souvent comme des indigènes de souche. Vous ne faites même pas l'expérience de lire ce qui est écrit ! C'est un fait qu'écrire dans un monde obscurantiste est stimulant. Vous avez raison, c'est stimulant de se produire dans le néant. Je remarque que vous avez une vision très dégradée de vous-même pour penser que vous ne pouvez être que des stimulants.
  2. Oui nous utilisons le forum comme espace d'autoréflexion. Nous sommes Nicole et moi des enseignants en activité. Il y a in fine, en jeu, une transmission à réaliser. Nous ne sommes donc pas, ici, dans le loisir. Le forum apporte la présence d'un environnement contraire à la tranquillité de l'environnement du lycée ou de l'université. Cet environnement contraire est stimulant. La lutte, les esprits contraires sont nécessaires à l'élaboration des idées. Oui vous l'avez compris : nous ne cherchons ici aucune reconnaissance, nous cherchons à construire nos modes de pensée. Nous sommes dans la création, pas dans l'affect. Ce forum est un outil précieux en raison de son apport insécurisant. Bonne journée.
  3. Plus tu parles de l'Etre, tel que Parménide en parle, plus je pense que les Grecs complètent dans cette réflexion la logique ou les conséquences de la logique. Il y a dans la réflexion de Parménide, un effort pour aller jusqu'au bout du raisonnement. Nous en sommes en effet à cette conclusion, : il n' y a pas A ou B, mais A ou non A. L'un des fondements de la logique générale. Evidence pour l'Indien, mais cette évidence nous la lui avons donnée. Ce qui parait évident pour l'Indien qui te conteste, c'est qu'il ne sait pas, ce brave homme, qu'il a fallu que les Grecs pensent cette antinomie, à laquelle il n'aurait jamais pensé tout seul. Mais il faut bien constater que le monde technique n'est pas issu de son peuple toujours noyé dans la misère, mais du nôtre. Ce qui invalide sa pensée ce sont les faits. les Indiens ne se développent aujourd'hui que sous l'effet de l'adoption de notre culture. Lui, sa culture a jeté dans la misère et la mort tous ses compatriotes. L'histoire l'a déjà jugé comme une impasse culturelle. L'évolution créatrice l'a jeté dans le tombeau d'où il éructe encore, derniers cris du vaincu. L'énergie est un concept qui, lorsqu'il est apparu, a plongé dans l'incertitude nos physiciens. Il faut lire à ce sujet Poincaré. L'énergie est un concept neuf dans son utilisation même s'il a été pensé jadis, mais sans effet. Il s'agit d'une extraction d'observations, dont les physiciens ont su tirer une récurrence, l'énergie, en tant que mesure, la multiplication d'une unité de masse par une distance au carré, le tout divisé par une unité de temps au carré. Mais justement, comment peut on tirer ce type de généralité de l'observation ? comment peut on tirer l'Etre de l'observation ? Car ces extractions, Etre, ou Energie ne se situent plus dans le réel observé. Ils jaillissent de l'esprit ou du cerveau dirait on aujourd'hui. Il me semble que l'Etre comme l'Energie sont des concepts synthétiques, qui s'apparentent aux concepts purs de l'entendement. Mais ces concepts dès lors qu'ils ne s'appliquent plus à l'observation deviennent des Idées, sans connexion avec aucune réalité, ou plutôt avec aucun phénomène. Nous sommes dans l'ontologie, dans la métaphysique dont je me demande encore aujourd'hui quelle peut être la fonction.
  4. 15 octobre 2017-Dimanche "Les personnages du forum surgissent du monde du dedans, ils ont leur autonomie mais je peux les annihiler quand je veux, suffit de me réveiller. C'est comme dans un rêve quand je dors, sauf que je suis éveillé." H. pensa longuement à ce phénomène, trouvant étrange qu'une activité éveillée puisse s'apparenter à ce point à l'activité onirique du sommeil. "Parfois c'est même un cauchemar se dit-il mais pareil , je me réveille, il n' y a plus personne. Se réveiller ça veut dire quoi songea-t-il ? ça veut dire revenir au monde du dehors ?" " Tous ces personnages surgissent-ils de mon inconscient ? avec leur autonomie ? Serait-ce les mondes obscurs qui les enfantent ? parfois je suis incapable de les maitriser, ils peuvent même m'emporter avec eux dans leurs abimes" " Quand je me branche je passe une porte" "Dès qu'il eut franchi le pont les fantômes vinrent à sa rencontre". H. se sentait irrité. Le mot inconscient ne lui convenait pas. Il eût fallu trouver un mot qui eût plus d'ampleur, qui ouvrît sur un espace infini. L'inconscient, ce mot réfère trop au cerveau. Trop localisé.
  5. L'âme russe, fatum, temps long, violence, passion et pourtant inflexible raison.
  6. 13 octobre 2017-vendredi La distance prise avec soi-même, dans l'écrit, finit par devenir un renoncement à soi. Quand il n' y a pas de distance le narrateur est le plus souvent "je". Mais ce "je" dans une adhésion trop intense avec soi-même ne dit plus rien qui ne soit plus que soi. Ce peut être une forme de littérature. Flaubert veut mettre la distance. Il veut donner à observer. Ce faisant il renonce à lui, il renonce à déployer son point de vue. Mais la littérature aujourd'hui est le plus souvent devenue un moyen de dire son point de vue. Cette littérature me parait inconsistante. C'est un mouvement profond actuel que de faire de son point de vue un universel. J'y vois une quête d'absolu : seul soi-même. Mais cette quête d'absolu ne peut arriver à ses fins. Il n' y a pas d'atteinte possible d'absolu. Nous n'existons que dans la relation avec autrui. La relation avec autrui est ce qui fait émerger notre existence. C'est le deuxième mouvement de Camus : il n'est pas possible de vivre pour soi, il n'est possible de vivre que dans l'accompagnement de l'autre. Seule l'action subsiste. Quand les personnes ne font plus rien, qu'elles soient à la retraite ou qu'elles soient immergées dans des situations qui les mobilisent elles sont tentées de ne plus penser et agir que pour elles-mêmes dans une quête d'absolu. Mais cela ne donne rien. L'action, le rapport avec autrui reste, est la seule solution pour vivre. C'est bien dans ma relation avec mes élèves que je vis. Et qu'eux vivent. Ou dans ma relation avec ma famille. Ou dans la relation avec les ami(e)s. Mais aussi dans ma relation avec l'inconnu qui m'aborde à brûle-pourpoint et à qui je vais donner mon temps si je sens qu'il me le demande, qu'il en a besoin, même si de mon point de vue je pourrais bien avoir mieux à faire. Alors je renonce à moi et je m'occupe de lui, ou d'elle. Parce que c'est le seul point d'ancrage à la vie : l'autre est ce point d'ancrage. Les idées alors ne sont plus élaborées que pour mieux être avec les autres, dans l'action, non dans la péroraison. C'est la relation avec l'autre qui nous justifie. Ce ne sont pas nos pensées sauf si celles-ci concourent à toujours rendre plus intense et généreuse notre relation avec l'autre dans l'action. La création littéraire est alors un pont tendu vers les autres à venir : c'est la transmission. Non d'idées ni même de pensées mais d'une façon d'être. Sauf bien sûr quand il s'agit de transmission de savoirs précis. Mais il ne s'agit plus alors de création littéraire.
  7. Qu'est-ce que peut nous apporter le concept de la chose en soi ? Déjà ce concept est repris implicitement par les neurosciences qui nous disent que le cerveau n'a pas accès au réel. Ce qui signifie que toutes nos représentations sont le résultat non d'une "révélation" du réel mais d'un travail cérébral. Kant avait déjà compris cela en posant comme point de départ la sensation provoquée par la chose en soi. Il ne met pas la chose en soi comme point de départ car nous ne percevons rien de la chose en soi nous ne percevons que les modifications de notre corps. Le cerveau, ou l'esprit pour Kant, enregistre des variations d'état. Cela au demeurant apparaît évident. C'est l'effet de la chose en soi qui est perçu pas la chose elle-même. J'ai déjà utilisé cette image : si un étang est percuté par un caillou, à supposer que l'étang dispose d'une cerveau, ce qu'il perçoit ce n'est pas le caillou mais c'est le choc du caillou sur l'eau, lequel provoque une onde qui se déplace dans l'espace et le temps. Nous ne percevons pas la chose en soi nous percevons l'effet de la chose. C'est l'effet qui est analysé par le cerveau, lequel construit ensuite des modèles de la réalité grâce auxquels nous agissons. Tout cela est à peu près acté aujourd'hui même si cette pensée reste encore incompréhensible pour le plus grand nombre. On voit aussi la conséquence de cette pensée. Ce que nous percevons est aussi fonction de notre physique, le modèle final est une fonction de deux grands groupes de variables : le réel et notre corps. Autrement dit la table que je vois peut apparaître comme tout autre chose qu'une table pour un autre être que moi. L'idée que la table reste table même quand je ne la regarde pas n'a plus aucun sens. Elle est table pour les humains pas forcément table pour un éventuel extraterrestre dont le "corps" n'aurait rien à voir avec le nôtre. Pourtant il doit rester une constante. Que l'objet ne soit pas table ne fait pas disparaître qu'il y a bien quelque chose. Nous essayons aujourd'hui d'approcher la chose en soi par des modèles qui ne doivent rien à la perception. Le modèle corpusculaire ou le modèle de l'onde, qu'aucun de nos sens perçoit (nous ne percevons que les effets de ce que nous appelons corpuscule ou onde) sont des tentatives d'approcher une réalité autre que celle qui est perçue. L'apparente contradiction de la représentation de la lumière, soit comme corpuscule soit comme onde n'effare que le profane qui ne voit pas que le scientifique ne croit pas qu'il y ait réellement une onde ou un corpuscule, mais qui pense que l'un ou l'autre modèle peut rendre compte des phénomènes observés. De même l'espace-temps dont Einstein abuse parfois en parlant de déformation de l'espace ne signifie pas qu' Einstein croit dans la réalité de l'espace-temps mais il s'appuie sur une représentation, sur une hypothèse, sur un modèle qui lui permet de rendre compte des phénomènes observés. C'est ainsi qu'il crée de toutes pièces le quantum de lumière (qui deviendra ensuite le photon) pour expliquer l'effet photoélectrique. La puissance d'Einstein ce fut son imaginaire. De tout cela il apparaît que, s'il existe une réalité indépendante de notre esprit, nous sommes encore très loin de l'appréhender. Que nous sommes baignés finalement dans une réalité que nous commençons seulement à cerner. Nous sommes donc dans une ignorance assez profonde du réel. Ce qui fait que tous les concepts abstraits, toutes les idées, dieu, l'être, l'âme, l'esprit sont des tentatives, des actes de l'imagination créatrice (dixit Bachelard) tendant à remplacer l'inconnu par des images. Ces hypothèse faites sur le réel sont plus ou moins efficientes. Mais elles le sont tout de même. C'est ainsi qu'en remplaçant par de pures créations de l'imagination notre ignorance du réel nous parvenons quand même à avancer dans la connaissance de ce réel quitte à abandonner chemin faisant les idées mêmes qui nous ont permis d'avancer. C'est toujours étonnant de noter que des représentations qui finissent par s'avérer farfelues avec le temps ont tout de même permis d'avancer dans l'élucidation du réel.
  8. Je vois. Je pense que tout le monde a compris qui vous étiez. Il n' y a plus rien à dire sinon que la haine c'est vous.
  9. En définitive l'Etre est un produit de la raison pure, laquelle recherche toujours l'inconditionné, c'est à dire la cause première. S'il y a les étants il y a l'Etre, car les étants ont une origine. D'où viennent les étants, les choses, elles viennent de l'Etre. Mais alors l'Etre apparaît comme un point du...néant. Car l'être ne vient pas d'une perception mais d'une déduction (ici une induction) logique. S'il y a quelque chose alors il y a une cause qui fait que les choses sont. Nous créons un mot, qui, dans un premier temps, n'a pas de contenu. Il n'est ni contenu ni même forme, il est position logique, il est néant. Il est posé en vertu de la logique, d'un raisonnement qui veut que tout a une cause. L'Etre est le produit de cette catégorie qui constitue l'esprit humain : la causalité. C'est donc au nom d'une logique pure que l'Etre apparaît. C'est aussi en cela que l'Etre diffère de Dieu ; l'Etre est un résultat de l'application du raisonnement, un résultat de la logique pure. Tandis que Dieu est plutôt un produit issu des structures familiales sémites (confer Emmanuel Todd, et avant lui, Freud). Ma remarque ne te contredit pas bien sûr, je sais que tu exposes le plus objectivement possible la pensée de Parménide. Tu fais donc un travail de relation (tu relates) et non un travail de prosélyte. Mais tu conviendras avec moi que nous voyons là l'effet de la raison pure, tel qu'exposé par Kant. Certes, cette induction logique de l'Etre marque l'avènement de la Raison, mais nous voyons aussi que la raison est conditionnée par son propre fonctionnement, la nécessité dans laquelle elle est de trouver une cause à tout, une cause de la cause, toujours. Pourtant ce qui parait ici illégitime, ne l'est pas vraiment. Car, rechercher la cause de la cause, toujours, peut certes conduire à conceptualiser l'Etre, sans que l'on sache si cela a du sens ou même du contenu, mais nous savons aussi que dans les sciences, en physique notamment, c'est bien cette recherche incessante de la cause de la cause qui engendre les progrès scientifiques que l'on sait.
  10. Vous voulez dire que les Juifs, par exemple, diffusent une idéologie de haine ?
  11. aliochaverkiev

    L'Idée.

    Je reviens sur l'idée. Après tout il s'agit du fil que j'ai lancé ! Tant pis pour les coucous qui y font leur nid. L'idée apparaît lorsque nous sortons de toute perception externe ou interne. Nous sortons du coup aussi de l'espace et du temps. Le glissement vers l'idée semble inéluctable. Même lorsque Kant parle de la Raison, il ne peut définir ce mot. Il lance sa critique pour limiter l'usage de la Raison, mais même dans cet effort de limitation il ne parvient pas à limiter le sens du mot lui-même. Pour l'instant satinvelours, dans son étude de Parménide, en reste au mot "est". Mais elle va devoir basculer dans l'Etre. Mais quand je dis "Etre" je tombe dans l'idée, c'est-à-dire que je conçois quelque chose qui échappe à toute perception, à tout sentiment. A toute objectivité, comme, apparemment aussi, à toute subjectivité. Il semble bien que ce soit un glissement lié au langage lui même. Reprenons le mot Raison. Qui parvient à le définir ? Gilles Deleuze, dans : " La philosophie critique de Kant" remet les pieds sur terre. La raison...raisonne. Il en revient à l'origine, à l'action de raisonner. Et nous pouvons commencer à définir le raisonnement. Nous pouvons nous référer aux diverses logiques dont celle d'Aristote, etc. Ces mots, qui sont des idées, sont avant tout des simplifications de langage. Il s'agit de désigner une action. La raison renvoie au raisonnement, à l'action de raisonner, Etre renvoie à "est" au fait que "est". Mais dès lors que nous donnons une existence propre aux mots qui désignent une action nous tombons dans des apories de toutes sortes exposées d'ailleurs par Kant. Pourtant l'idée, bien qu'elle soit un artifice de langage, joue un rôle. Kant parle de la chose en soi, chose inconnaissable, point barre, impossible daller plus loin pour lui. Mais il va ensuite affirmer qu'il est possible de penser la chose en soi. Et là nous tombons dans un autre mot, une autre idée : le noumène. Il dit que l'espace et le temps sont des formes, pas des objets, pas même des concepts, mais ensuite il dit qu'il est possible de penser l'espace et le temps qu'il désigne comme étant ...des concepts ! C'est insensé. J'ai le sentiment que Kant, comme la plupart des personnes qui manipulent les idées, se mentent à eux-mêmes. Car l'individu qui parle par idées met un contenu dans ses mots. Mais il ne dit pas quel contenu il y met. En fait il ne sait pas lui même quel contenu il y met. Si bien que les discussions entre métaphysiciens peuvent durer des siècles sans qu'on avance d'un pas. Le fait de mettre un contenu à une idée c'est verser dans le sentiment (perception intérieure). Le réalisme serait de s'en tenir à l'idée comme moyen langagier de désigner une action. Pourtant quand nous donnons l'existence à une idée nous voyons que cela a une utilité dans notre façon de penser. C'est curieux. Tant que nous ne parviendrons pas à saisir ce que nous mettons comme contenu aux mots que nous employons comme idée on ne s'en sortira pas. Chacun y met au fond ce qu'il veut bien y mettre ce qui empêche toute communication. Nous sommes alors dans la subjectivé la plus pure, c'est à dire une subjectivité fermée sur l'individu seul. Ou alors là où s'arrête la philosophie commence l'art (la littérature). L'art, la littérature est alors le seul moyen de signifier le contenu de ces mots si étranges. Voir Flaubert que j'étudie par ailleurs. Flaubert dit des choses très fines sur le sentiment, c'est à dire sur la perception intérieure. Laquelle peut conduire au solipsisme dès lors que nous ne parvenons pas à dire le contenu du sentiment.
  12. Pour beaucoup de latins mâles s'intéresser au viol d'une jeune fille ou d'une femme ce n'est pas...intéressant.
  13. J'aimerais que tu m'exposes ce que tu entends par "symbolisme" et "positivisme", de manière concrète, comme tu sais le faire.
  14. Comme je te le disais hier, nous en sommes, dans le développement de ton exposé, à : "est"; verbe. Il est nécessaire maintenant de faire l'expérience de "est". Cela signifie quoi ? Rester devant un paysage par exemple, percevoir les choses, les étants, puis dissoudre la perception des étants, des choses, dans une autre perception, celle du simple verbe "est". Mais que se passe-t- il alors ? Alors nous ne nous arrêtons plus aux choses mais au sentiment qu'elles existent, au sentiment engendré par "est". Nous ne sommes plus dans une perception externe (les sens) mais dans une perception interne (le sentiment, si j'appelle sentiment la perception interne). Très bien. Et advient ce que je te disais hier : il va y avoir un basculement. Car si je peux rester (difficilement) sur le sentiment de "est", quand je vais passer à l'Etre, je ne suis plus dans aucune perception, ni externe, ni interne. Je suis dans l'Idée. La raison pure imagine l'Etre. C'est une imagination puisqu'il n' y a plus aucune perception ni externe, ni interne. Nous sommes dans la métaphysique. Quelle légitimité a alors ce "Etre" comme substantif ? Nous allons voir ça en lisant le reste de ton texte.
  15. En écho à une remarque d'Arlequin sur le lien entre les scientifiques pionniers de la physique quantique et la philosophie grecque, lien dont il doutait de la sagacité, je cite ce passage de "Physique quantique et représentation du monde" d'Erwin Schrödinger : "La matière est constituée de particules, séparées par des distances relativement grandes; elle est insérée dans l'espace vide. Cette notion remonte à Leucippe et à Démocrite...Nous avons repris aujourd'hui cette conception de particules et d'espace vide". Je cite aussi le livre de Warner Heisenberg : "Physique et philosophie" avec de larges référence à la philosophie de la Grèce ancienne. Heisenberg lisait le grec ancien couramment et le comprenait. Ce ne sont pas les seuls à avoir bénéficier de cette culture. En effet l'éducation allemande aux 19 et 20 siècles faisait la part grande à l'enseignement de la philosophie (dans ses bases grecques). C'est ainsi que tous les scientifiques allemands étaient pétris de références grecques. L'intérêt de la philosophie grecque est d'avoir fournie à ces savants des instruments, des concepts pour construire de nouvelles représentations. Les concepts grecs ont joué le rôle de couleurs anciennes utilisées ensuite dans une composition picturale nouvelle. Gödel, le fameux logicien (théorème d'incomplétude) quand il s'exile aux USA fait cette remarque : " en Allemagne l'enseignement c'est 50 pour cent philosophie (grecque) 50 pour cent les sciences, aux USA la part de la philosophie est réduite à la portion congrue". Il faut ajouter à ces influences grecques l'influence du judaïsme qui a fourni aussi aux scientifiques allemands d'autres concepts, d'autres couleurs pour des nouvelles compositions possibles.
  16. Je pense que ce sont surtout les descendants des catholiques qui haïssent les religions. Surtout en France. Il y a bien sûr des raisons historiques à cela. Mais jeter l'opprobre sur toutes les religions monothéistes, puisque c'est de cela qu'il s'agit, est une facilité d'esprit. Même le catholicisme a apporté beaucoup dans nos histoires et il me parait injuste de ne retenir que les excès de cette religion même si je ne l'aime pas beaucoup. Je ne vois pas comment nous ne pourrions pas ressentir du respect devant les incroyables réalisations architecturales des cathédrales par exemple, dont la vigueur et l'évocation éternelle de formes mystiques marquent tous les visiteurs du monde entier, qu'ils soient croyants ou pas. Combien d'étrangers se recueillent devant nos villages ou, tout autour de l'église, se pressent les maisons des citoyens. Même des pays comme la Russie ou la Chine, s'ils prennent une distance avec leur passé, le révèrent quand même ce passé, conscients qu' au-delà des errements de leur foi passée il subsiste un "autre chose" qui fait l'âme d'une nation. Enfin si le christianisme et l'islam sont effectivement des religions prosélytes et conquérantes je me demande pourquoi il faudrait inclure, dans cette charge contre les religions, le judaïsme dont je ne vois pas en quoi il tente de convertir qui que ce soit.
  17. Je vous explique la pensée de Kant. Les catégories sont des concepts purs, classés dans les formes par Kant. Il s'agit de lois, de fonctions de jugement, c'est-à-dire de concepts qui unifient d'autres concepts. Les catégories sont au sommet en quelque sorte. Bien sûr elles n'agissent pas elles-mêmes, elle sont mises en acte par ce que Kant appelle l'unité synthétique de l'aperception, l'acte de conscience en quelque sorte. Bien sûr je ne suis pas en train de surveiller chaque mot employé ici, je pars du principe que vous avez une capacité de création, que vous avez la capacité de comprendre ce que je dis sans exiger de moi que chaque mot soit celui que vous voulez que j'emploie. Sinon quelle discussion ?
  18. On n'est jamais déçu lorsque l'objet de son amour c'est soi-même.
  19. aliochaverkiev

    L'Idée.

    Il s'agissait d'un fil que j'avais lancé, il ne s'agissait pas de votre fil. Ne l'aviez-vous pas remarqué ?
  20. aliochaverkiev

    L'Idée.

    Vous êtes dans le prêche. "Seul au-dessus de l'assemblée il prêchait dans l'indifférence" Le style ne peut pas être mis au seul service d'un narcissisme pontifiant. Il est aussi nécessaire de se décentrer. Sauf si votre jouissance est de jouir de vous et de vos mots. Pourquoi pas d'ailleurs. Ce que vous dites du philosophe qui tourne bien ses phrases révèle que vous n'avez jamais lu Kant. Je vous y invite, ouvrez la Critique de la raison pure...S'il y a bien un philosophe qui n'a jamais fait aucun effort d'esthétisme c'est lui. Vous confondez littérature et philosophie.
  21. Il parait difficile, voire impossible de s'opposer aux désirs d'un individu ou d'un groupe d'individus dès lors que ce désir ne vient pas, dans la réalité quotidienne, percuter, invalider le désir des autres. La PMA, la GPA sont des pratiques qui ne me concernent pas personnellement puisque je peux avoir des enfants de ma femme dans passer par le truchement d'une autre technique que la technique dite naturelle. Mais ces pratiques concernent les personnes qui ne sont pas dans la même situation que moi. Je peux bien sûr avoir un avis moral sur leur comportement mais je ne vois pas en quoi mon avis moral devrait s'imposer à ces personnes. C'est toujours ce vieux problème : dois-je imposer mon ordre moral aux autres ? Ou encore : à quel moment, dans quelles circonstances dois-je imposer mon ordre moral aux autres ? Prenons la PMA. Je peux bien avoir un avis personnel sur cette pratique certes mais quelle efficacité sociale cet avis ? le problème ce n'est pas mon avis c'est savoir si cette pratique doit être autorisée ou pas. Suis-je prêt à descendre dans la rue pour m'opposer à la PMA ? non. Alors? Que signifie mon jugement sur la chose ? Une bouffée d'expression individualiste ? Aucun intérêt. Nous pourrions aller au-delà d'une bouffée émotionnelle et nous interroger sur les causes pratiques, qui pourraient pour le coup devenir efficientes, qui pourraient donc conduire à interdire la PMA. Quelles seraient ces causes ? Le devenir des enfants ainsi conçus ? Mais qui peut dire que ces enfants seront moins bien élevés, aimés, préparés à la vie que les enfants conçus traditionnellement ? Qui ? Personne. Là nous rentrons dans le domaine de l'opinion gratuite chacun y allant de ses préjugés. A titre personnel je ne juge pas la PMA. Je regarde c'est tout. Je ne vois pas pourquoi je m'opposerai aux désirs de personnes qui tentent de vivre leur projet, qui n'est pas si laid que ça tout de même : élever des enfants. Peut-être faut-il observer dans le temps. Voir ce qu'il faut corriger. Nous savons d'expérience que le problème réel, pour les enfants, c'est la recherche des origines. Il faudrait sans doute légiférer de ce coté-là. Ne pas abimer le concepteur dans l'oubli forcé. Donner une place, au moins potentielle, plus grande, au géniteur. De toute façon dès lors qu'une personne intervient dans la conception, que ce soit dans la PMA ou dans la GPA, cette personne doit être considérée même par ceux qui recourent à leur service, surtout par eux. C'est mon point de vue. Non pas la répression du désir de l'autre mais l'accompagnement de ce désir et même la conduite de ce désir. Mais s'opposer au désir de l'autre frontalement, non. Même si beaucoup ne veulent pas le voir cette opposition au désir dès qu'il touche le sexe et la procréation est une caractéristique des catholiques. Les pays d'origine catholique ne se comportent pas de la même façon que les pays d'origine protestante par exemple quant au désir lié au corps. Les catholiques ont toujours eu une vision sale du désir issu du corps. C'est leur grand problème. Même quand ils veulent s'affranchir de leur culture ils tombent encore dans la dévalorisation du corps.
  22. Marianne, numéro 1072, du 6 u 12 octobre 2017. Interview de Todd (Emmanuel). Page 50 : "Notre système universitaire a perdu sa fonction émancipatrice. On n'y trouve plus assez de gens qui ont l'esprit libre et ouvert. C'est devenu une machine à trier et la sélection se fait sur des critères de soumission, de discipline, de conformisme". Page 50 : "Avant, les éduqués supérieurs ne représentaient qu'un faible pourcentage et avaient besoin des autres pour vivre...Aujourd'hui, les nouvelles élites de masse, avec un tiers de la population, peuvent vivre en vase clos. Le séparatisme social se fonde sur ce nombre. Aujourd'hui si vous faites un film , vous pouvez très bien ne vous adresser qu'aux 30 % de la population qui a terminé ses études supérieures. Les politiques ont compris cela, Macron ne s'adresse qu'à cette population-là et c'est elle qui l'a élu. C'est cela...qui nous rapproche d'une désintégration sociale. Les systèmes culturels du haut, du milieu et du bas s'ignorent de plus en plus, ils tendent même à se mépriser". Page 51 : " De plus en plus de gens vraiment intelligents, rétifs à l'ordre intellectuel établi, hommes d'idées, ne peuvent plus faire d'études supérieures et s'accumulent en bas ou au milieu de la société pour y devenir les cadres de la révolte future"
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