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aliochaverkiev

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Tout ce qui a été posté par aliochaverkiev

  1. Finalement je reviens sur ma décision et je continue de publier les lettres, d'autant que je m'appuie parfois sur leur contenu dans certains de mes posts de philosophie. Lettre 26 14 juillet 2018 Samuel, A cette époque, en Grèce, les cités, Athènes, Sparte, Thèbes mènent entre elles des guerres fratricides qui affaiblissent leur puissance. Philippe II (382-336 avant notre ère) règne alors sur un petit pays, la Macédoine, qui borde la Grèce, au nord. Le souverain va profiter de cet affaiblissement pour soumettre les cités. De 357 à 338 il étend son pouvoir sur toute la Grèce, il fédère toutes les cités sous son administration. En 338 il est proclamé hegemon des Hellènes (les Grecs) puis stratège autocrator c'est-à-dire chef suprême des armées. Après avoir imposé son pouvoir il se tourne vers l'est, décidé à vaincre l'Empire perse. Il débarque sur les côtes de l’Asie mineure (la Turquie aujourd’hui) mais il est arrêté dans son entreprise : il est assassiné en 336. Son fils Alexandre a alors 20 ans. Il hérite du pouvoir du père. Depuis l'âge de 16 ans il règne sur la Macédoine que Philippe lui a confiée pendant qu'il soumettait la Grèce. A 13 ans l'enfant s'était déjà fait remarquer en domptant le cheval Bucéphale que nul ne pouvait monter. Alexandre remarqua que ce cheval furieux avait peur de son ombre. Il le positionna face au soleil, le cheval, libéré de sa peur, laissa alors l'enfant le chevaucher. Bucéphale accompagnera Alexandre dans toutes ses conquêtes. Les cités grecques pensent profiter de la jeunesse d’Alexandre, elles se rebellent. Alexandre, furieux, rase Thèbes. Les cités se soumettent. Il pacifie par la guerre les populations situées au nord de la Macédoine. Il confie alors le pouvoir à Antipatros et il part à l'assaut de l'Empire perse. Il franchit l'Hellespont en 334, débarque en Asie mineure, il écrase les colonnes perses du général Memnon, il arrive à Gordion, ville de l’Anatolie (Turquie actuelle intérieure), ville mythique d'un roi nommé Gordias, dont le char était retenu par un nœud si compliqué que, selon un oracle, nul ne pourrait le défaire et ainsi nul ne pourrait conquérir l'Asie. Alexandre s'approche, tire son épée de son fourreau et tranche le nœud gordien : ainsi, pense-t-il dans son for intérieur, deviendra-t-il le maître du monde. Il occupe l’Anatolie mais il veut préserver ses arrières, il revient vers la côte, il conquiert Tyr, Gaza, Samarie, Acre et Jérusalem, il établit son pouvoir sur le pays de Canaan. Il fonce sur l’Égypte, se fait déclarer Pharaon à Memphis puis il repart vers le pays de Canaan afin de fondre sur Babylone où l'armée perse s'est repliée. Il vainc en 331 le dernier régnant perse, Darius III, il établit son pouvoir sur la Perse. Il ne s’arrête pas, il poursuit vers l'est, il mène ses troupes en Bactriane (actuel Afghanistan), en Sogdiane (Ouzbékistan actuel), il entreprend la conquête de l'Inde. En 326 il est sur les rives de l'Indus, il vainc le roi Pôros, il est le maître du Penjab, il veut aller jusqu'au Gange. Mais Bucéphale meurt et son armée n'en peut plus. Lui, toujours vaillant, veut sans cesse avancer, mais ses hommes mettent pied à terre épuisés. Alors il érige une colonne sur laquelle il fait graver « Ici s'est arrêté Alexandre » et il revient en Mésopotamie. En 323 il est à Babylone. Il veut repartir vers de nouvelles conquêtes mais la maladie s'empare de lui : il meurt de la malaria. Le conquérant le pus immense de l'histoire a 33 ans. En 12 ans seulement il aura réuni sous son pouvoir le plus grand Empire jamais conquis de l’Égypte à l’Indus. Alexandre a enfanté un nouveau monde, seul l’Extrême-Orient échappera à son influence. Rejetant la distinction entre Grecs et barbares, au contraire il unifie les civilisations. Il marie l'Orient et l'Occident. Partout où il passe, après avoir vaincu les armées, aussitôt il manifeste son respect pour les familles locales influentes. Lui-même épouse Roxane la fille d'un dignitaire perse. Il incite ses généraux à faire de même. Il enrôle dans son armée des hommes venus des régions conquises, mais les chefs sont des Macédoniens ou des Grecs. Ces alliances lui vaut d'être reconnu et accepté par les populations conquises. Il crée des cités nouvelles qu'il appelle : Alexandrie. Il crée des ports, développe la monnaie, construit des voies de communication. Il maintient les administrations existantes, il respecte les dieux et les temples des pays conquis. Il introduit partout sans rencontrer de résistance notable la culture grecque dont il a une solide connaissance grâce à l'enseignement de son ancien précepteur, Aristote, il féconde l'Orient grâce à l'intelligence de son comportement. Alexandre adopta à l'égard des Judéens une attitude bienveillante. Il les laissa vivre librement suivant les lois de leurs pères. Seule contrainte : le paiement d'un impôt annuel. La collecte de cet impôt fut confiée au grand prêtre, chef spirituel et temporel de Judée. Celui-ci entouré d'une assemblée de sages, appelée Gerousia, puis plus tard : le Sanhédrin, n'a de compte à rendre qu'aux seuls gouverneurs militaires nommés par Alexandre. Le grand prêtre s'occupe à la fois des affaires civiles et de l'application des lois de la Torah. Ainsi la Judée passe de la domination perse à la domination grecque, mais elle bénéficie d'une large autonomie. Je pense à toi, toujours. Je t'aime,
  2. L'argument d'autorité ne fonctionne qu'avec ceux qui vivent encore dans un état mental de minorité (être mineur). Onfray n'est pas responsable de l'état mental de minorité des gens.
  3. Avant d'arriver à l'être il faut commencer par la langue nous dit cet enseignant. Il faut commencer par la langue, par le pluriel, les étants (ta outa), et ainsi on arrive à l'être. Les étants est le mot employé par les Grecs pour désigner les choses. Avec Parménide nous voyons naitre la philosophie. Parménide va en effet pour la première fois utiliser le singulier. Au lieu de dire "ta outa", il va dire " to on", l'étant. L'étant c'est ce qu'il y a de commun à toutes les choses. Voici qu'émerge la fameuse unité de Parménide. Ici il est possible de faire une nouvelle pause. L'acte que fait Parménide est un acte de l'entendement (un acte de la raison). Il identifie dans la diversité, l'un, le commun à toute la diversité. Cette opération mentale, conceptualiser, nous parait aujourd'hui banale. Mais à l'époque elle ne l'est pas. Surtout cet acte de l'entendement va fonder non seulement la science mais aussi la métaphysique. Pour simplifier et paraphraser Kant nous dirons que l'entendement est le lieu d'exercice de la raison pratique et que la métaphysique est le lieu d'exercice de la raison pure (la raison dégagée de la sensibilité, de l'esthétique, au sens kantien du mot bien sûr). Mais suivons maintenant Parménide dans son poème. Il ne part pas de "to on" d'emblée. Le point de départ de Parménide est la troisième personne du singulier de verge être. C'est "esti", "est". Parménide prend pour point de départ : est. La déesse du poème dit au disciple tu dois apprendre "esti", "est". Nous sommes là dans le cœur de la pensée grecque, dans son originalité. Car dans la langue grecque il est possible d'utiliser le verbe sans sujet, il est possible de dire "est", sans sujet. Cette possibilité n'est pas comprise par les non grecs, lesquels vont un peu fantasmer sur cette originalité. Il suffit de penser au fameux "verbe" de Saint-Jean, "à l'origine il y a le verbe". Oui à l'origine de la philosophie grecque il y a le verbe, le verbe être. Que le verbe. Ce fait a été idéalisé par Saint-Jean.Par ailleurs, dans l'Exode, "Je suis celui qui est" exprime bien le trouble de la pensée judéenne devant la façon de penser grecque. Il y a ce fameux verbe "suis". Mais comment ne garder que le verbe sans mettre un sujet ?
  4. Les personnes qui m'entourent et moi-même nous ne parlons de Macron que rarement. Il nous laisse plutôt indifférents. Cela dit identifier Macron à un "papa" il faut avoir une sacrée imagination ou avoir eu un papa extravagant.
  5. Pour penser l'Etre je me réfère à tes notes prises à la Sorbonne. Etre est d'abord un verbe dans la langue grecque. Un verbe qui a, à l'origine, le sens de "respirer". Etre, c'est être là, être présent, c'est exister, mais exister dans un sens fort (cela préfigure le dasein). Le verbe est bien sûr conjugué, et il est employé fréquemment au participe présent : étant. Mais chez les Grecs le participe présent est bien un participe présent, ce n'est pas un substantif. De même que "être" n'est pas non plus un substantif. C'est la philosophie qui en fera des substantifs, mais avant la naissance de la philosophie (avant la naissance du mot philosophie) ces mots sont couramment employés par les Grecs. On peut traduire le mot "étant" par "qui est". La philosophie va employer ce mot dans un sens général. D'où la création d'un substantif. Les étants ce sont toutes les choses qui sont, qui existent, mais qui sont aussi présentes, qui sont là. Ce sont les choses présentes mais envisagées sans aucune nuance temporelle, on pourrait parler d'un présent éternel (là je reprends mot à mot le cours de l'enseignant). Quand un philosophe parle d'un étant (ta outa) il parle de quelque chose qui était, qui est et qui sera, parce que pour lui le présent était présent hier et il sera présent demain. On appelle cela le présent philosophique. Il est possible de faire ici une première pause et de constater combien cette façon de penser a troublé les Judéens et les premiers chrétiens. Les mots de l'Exode, comme les mots de l'Evangile de Saint-Jean semblent faire référence à une mystique étrange, lorsqu'ils jouent avec le présent et le passé du verbe être, style : " Avant qu'Abraham fut, je suis". Ces textes religieux paraissent référer à une pensée magique, mais, en fait, ils expriment la difficulté des Judéens et des premiers chrétiens de comprendre ce présent philosophique.
  6. Je reviens sur ton développement, tu écris (en t'appuyant sur l'Exode) : "Or Gilson fait remarquer que depuis le premier usage que Novatien a fait de ce texte, usage relayé par St Augustin, St Thomas par la suite, s’est développée une conception dite essentialiste de Dieu, c’est-à-dire on a imposé dans l’usage la traduction qui est erronée et qui est la traduction « Je suis ce que je suis » ou « Je suis celui qui est », et même c’est plutôt la traduction « Je suis celui qui est » qui va peu à peu prévaloir. La Vulgate et la Septante adoptent cette traduction « Je suis celui qui est ».Si l’on s’accroche comme l’usage l’a imposé à la traduction « Je suis ce que je suis » plus particulièrement « Je suis celui qui est », l’on va développer une conception essentialiste de Dieu, c’est-à-dire que l’on va traduire Dieu, en tout cas l’essence de Dieu, par l’Être, c’est-à-dire à la limite celui qui seul est, celui dont l’essence enveloppe l’existence. Quand j'ai expliqué à Samuel la teneur de l'Exode je suis bien sûr tombé sur ce passage. Je le lui ai cité, sans commentaires, mais dans mon for intérieur, cette expression "Je suis celui qui suis" m'a étonné. Car j'y ai vu un "souci" grec. Ce passage n'a rien de judéen, pour moi ce passage ressortit à la culture grecque. Bon, j'ai laissé tomber, non sans penser qu'il y avait dans cette locution quelque chose d'étranger à la culture judéenne. A l'époque je n'avais pas approfondi la période des Macchabées (deuxième siècle avant notre ère). Or lorsque la Judée a été dominée par les Lagides puis les Séleucides il y a eu interpénétration entre la culture grecque et la culture judéenne. En fait les Judéens ont été littéralement fascinés par la culture grecque (alors que les Grecs ont été beaucoup mois fascinés par la culture judéenne). C'est aussi l'époque de la confection de la bible des Septante. Je pense que ce passage de l'Exode a été écrit à ce moment-là, sous l'influence de la culture grecque (le concept de l'Etre). Pour moi c'est un ajout. D'autant que la bible est un rassemblement de textes écrits à des époques fort différentes. Je pense que les Judéens, fascinés par la culture grecque ont essayé d'établir une correspondance entre le monothéisme et l'ontologie des Grecs. Ils ont été jusqu'à mettre sur le même plan Yahvé et Zeus, Moïse et les philosophes grecs. D'où ces ajouts alambiqués où, ce qui est tenté, c'est la fusion entre l'Etre (des Grecs) et le Dieu des Judéens. A propos des traductions je note celle adoptée par Zadoc Kahn dans le Tanakh (bible hébraïque). Quand Moise demande quel est son nom (à Dieu) celui-ci répond (buisson ardent) : "Je suis l'Etre invariable", ce qui est encore une autre traduction. Mais une traduction intéressante car nous voyons l'intention : unifier l'Etre des Grecs et le Dieu d'Abraham sous un même nom. Ce souci a emporté ensuite toutes ces philosophies chrétiennes dont tu parles. Comment unifier la culture judéenne et la culture grecque ? D'où des tonnes d'écrits. Qui n'arrivent à rien ! Pourquoi ? Parce qu'il n' y a aucun point commun entre le Dieu judéen (qui deviendra le dieu des chrétiens puis celui des arabes) et l'Etre des grecs. On notera d'ailleurs que les Grecs ne se sont jamais intéressés à cet effort de fusion. Ils sont restés calés sur leur ontologie et ont adopté une indifférence bienveillante pour la culture judéenne (enfin bienveillante jusqu'à l'arrivée d'Antiochus IV qui, lui, a voulu carrément interdire et bannir la religion judéenne (d'où la révolte menée par les Maccabées). Je vais essayer d'établir la différence entre l'Etre et l'Eternel, différence essentielle car elle détermine deux civilisations différentes l'une de l'autre, et non pas parentes. La seule parenté est la recherche de l'Un.
  7. Je continue quand même sur le dieu judéen (pour illustrer la différence entre le dieu des Hébreux et le dieu des Arabes). A Samuel, dans ma lettre 4, je lui parle de la lutte entre Jacob et l'ange. Pour Samuel ce récit lui sert désormais de structure mentale : s'il existe un dieu, alors l'homme peut (doit ?) se coltiner si je puis dire avec lui, il y a éventuellement lutte, mais il n' y a jamais soumission. Pour l'enfant désormais, quand bien même demain il croira dans un dieu, toujours il se comportera en gardant sa liberté de penser : il se "battra" avec ce dieu si ce dieu lui donne un ordre qui ne convient pas à sa vision du monde. Nous retrouvons là une facette de l'esprit du judaïsme qui est de toujours de garder la possibilité de contester la volonté de Dieu. Comportement qu'il est absolument impossible de détecter chez les musulmans. Le musulman se soumet à dieu, jamais il ne lui viendra à l'idée de contester la parole de dieu. (J'ai le sentiment que les catholiques ont le même comportement que les musulmans, je ne crois pas qu'il puisse leur venir à l'idée de contester la parole de leur dieu). Et cela je pense, comme le pense Emmanuel Todd, cela est issu des structures familiales archaïques propres aux Hébreux et aux Arabes. Il n'empêche que ce dieu-là reste pour les uns et pour les autres une "personne", un être "vivant" qui parle et à qui on peut parler. Ce qui diffère entre les Hébreux et les Arabes c'est le rapport entre ce dieu et l'homme. Maintenant j'en viens aux Grecs. Non pas à leur mythologie, mais à leur philosophie. "L'être". Parménide fonde l'idée de "l'être "(ontologie). C'est là qu'il est possible de faire un parallèle, une comparaison entre l'Etre de Parménide et Dieu (le dieu des origines, l'Eternel). Il y a recherche identique chez les uns et les autres de l'unité. L'être est un, dieu est un. La multiplicité des concepts finit par se fondre en un seul concept, une seule idée, d'un côté l'Etre, de l'autre côté l'Eternel. Mais l'Etre de Parménide n'est pas une "personne" à qui il est possible de parler, ni une "personne" qui parle. Il ne porte pas une parole.
  8. Je ne pense pas que cette réflexion sur Dieu provienne des Judéens. Par exemple sur le Sinaï Dieu ne se révèle pas à Moïse, ce qui est donné à Moïse c'est la parole de Dieu. Ou plus exactement une parole est donnée et si une parole est donnée c'est qu'il y a une réalité qui la prononce, et cette réalité est appelée Dieu. Je pense que ce qui précède toute nomination de Dieu c'est la nécessité de l'action. La nécessité de créer, de penser une Loi qui organise la vie sociale. Ce sont d'abord les nécessités engendrées par toute vie sociale qui engendrent la conception de la Loi. Mais un homme seul ne peut imposer une Loi en son nom. Il doit se référer à une autorité qui le dépasse pour imposer la Loi. Et il doit imposer sa légitimité, en tant que messager de cette autorité. Je ne dis pas que ce schéma est universel. Par exemple il serait intéressant de voir comment les Grecs ont réussi à construire une Loi qui régisse la cité. Il me semble pourtant que même chez eux les dieux étaient le socle de la loi. Cela pose tout de même l'existence préalable de cette Autorité. D'où vient-elle, quelle est-elle ? Chez les Judéens, comme chez les musulmans d'ailleurs cette autorité est vivante, elle a une proximité avec les humains, elle déploie par exemple sa Volonté. Bon c'est un être tout puissant en fait, un super homme, un Père. Il est dans l'humanité. Avec des nuances chez les Judéens et chez les musulmans. En cela je suis d'accord avec Emmanuel Todd qui se réfère aux structures familiales. Chez les Arabes, les inventeurs du l'Islam, la relation au père, à l'origine de leur civilisation, n'est pas la même que chez les Hébreux. Chez les Hébreux il y a Alliance entre l'ainé des garçons et le père (d'où l'Alliance avec Dieu). Chez les Arabes musulmans il y a soumission au père, et non pas alliance. Ainsi l'Arabe musulman ne peut pas s'interroger sur l'existence de Dieu, il ne peut pas, tant sa structure familiale archaïque est totalement construite sur la soumission au père. Il est conditionné par la soumission, il ne peut pas ne pas croire. Il ne choisit pas de croire, il doit croire. Chez les Grecs il en va tout autrement. Je continue cette réflexion plus tard.
  9. Dans cette démarche philosophique, celle que tu décris là, s'y révèle tout le hiatus entre l'attitude rationnelle, qui tente de tout identifier, localiser, temporaliser et l'attitude dionysiaque, dirai-je, celle qui inspire Héraclite quand il dit que le fleuve qui passe devant lui n'est jamais le même (on ne se baigne jamais dans la même eau). L'attitude rationnelle va tenter de fixer le permanent dans le mouvement, l'attitude dionysiaque va se laisser emporter par le mouvement. L'attitude philosophique qui consiste à dire par exemple : "Dieu se nomme mais se nomme en réservant son nom. Autrement dit le « Je serai ce que je serai » ne dit pas ce qu’il est, ne dit pas quelle est son essence, mais au fond dit que cette essence est incompréhensible à l’homme et surtout elle est masquée, cachée par le nom impossible innommable, imprononçable de Dieu" est une attitude d'un rationnel qui s'agace, s'énerve. Pourquoi ne puis-je pas en définitive nommer (Dieu) ou pourquoi, même en nommant, tout se passe comme si je ne nommais pas ? Pourquoi le mot ne rend compte de rien en définitive ? Alors que nommer, toujours me permet de fixer, d'identifier, là nommer ne m'apprend rien. Je dis Dieu, et je ne sais rien pour autant de Dieu. L'attitude rationnelle ne peut pas aborder ce problème, elle se mort la queue, elle n'arrive à rien. C'est que Dieu n'est pas logé dans le monde rationnel, il ne peut pas être identifié dans ce monde. Il est certes dans le monde mais il s'enracine dans un autre monde. Dieu est un être venu d'ailleurs en quelque sorte, ou "logé" ailleurs. Dans l'attitude rationnelle, ce qui est donné du monde, ne contient pas Dieu. Dans l'attitude exclusivement rationnelle, Dieu n'existe pas, ou, s'il existe, c'est en tant qu'idée, la fameuse idée régulatrice de Kant. Dans un monde rationnel Dieu est une conception logique, c'est un produit de l'exigence logique (la première cause). Et si, en définitive, il reste "caché" c'est que de toute façon, la cause première reste toujours, même en logique, problématique. L'impossibilité de dire quelque chose de Dieu est l'impossibilité de dire quoi que ce soit de la cause première. Tu auras beau réfléchir à la traduction du texte premier, dans cet espoir que le premier qui a écrit a été aussi celui qui a "vu" (Dieu) tu n'arriveras à rien, parce que le premier qui a écrit n'a rien vu d'autre que le sentiment qui l'habitait à ce moment-là. La quête d'une traduction parfaite ne sert à rien.
  10. Tout cela c'est quand même, toujours, la recherche d'une permanence, de quelque chose qui soit permanent. C'est ce qui unifie, dans l'intention, la philosophie et la religion : la recherche, la définition d'une réalité permanente, qui soit un absolu. Ce sont des disputes à n'en plus finir, trouver le repère absolu à partir duquel construire toute une pensée. Essence, existence, substance, dieu… toujours la pose d'un...d'un quoi ? d'un concept ? d'une idée ? d'un sujet, qui dès lors qu'il est défini comme un sujet premier devient lui aussi un absolu, à partir duquel construire un édifice sécurisant. Je comprends mieux l'union de la culture grecque et de la culture judéenne à l'époque des Lagides puis des Séleucides. Il y a identité d'intention chez les Grecs et chez les Judéens. Trouver un fondement, puis à partir de ce fondement bâtir un discours qui finit par légiférer les rapports entre les hommes, à donner un but ultime à l'humanité. Déjà le mot substance est une contradiction par rapport aux intentions d'Aristote de repousser tout concept comme ne désignant aucune réalité. Car ce mot, substance, n'est pas autre chose qu'un concept, c'est-à-dire une qualité propre à tous les sujets (sujets premiers, il faut le préciser tout de même, le sujet grammatical n'est pas identique à la substance, la substance est un sujet qui ne peut pas être un prédicat). Il est donc possible, en suivant Aristote quant à sa position sur le concept, de dire que la substance, en tant que concept, n'existe pas. Aristote fonde finalement sa théorie de l'existence sur quelque chose qui n'existe pas. Nous retrouvons là la difficulté de la religion, du moins du judaïsme (les autres religions ne semblent pas trop se casser la tête sur ce sujet-là) qui est de définir Dieu. Dieu est indéfinissable, il n'existe pas. Du coup il ne peut être approché que par ses attributs. C'est pourquoi il est appelé l'Eternel chez les Judéens (et chez les Juifs d'aujourd'hui), c'est à dire appelé par un attribut. Il semble que nous retrouvons le même problème chez les Grecs, avec la substance. La substance est finalement ce qui n'existe pas, et qui ne peut être approchée que par ses prédicats.
  11. aliochaverkiev

    Mes choix

    Merci princesse (Zou). Voilà, voilà ! Je raboule ! C'est agréable de se réveiller le matin en sachant que tu as pensé à moi cette nuit (pendant que je dormais). Je pense à toi mais cette fois-ci c'est toi qui dors. L'un veille sur l'autre, quand les songes viennent nous explorer.
  12. Je n'ai pas même le temps de terminer mon message ! De le corriger, de le travailler, que déjà un fauve me tombe dessus. Décidemment le manque affectif des gens est ici intense. Mais je ne lis plus aucune réponse, lire c'est s'offrir à leur rapacité d'insatisfait(e)s.
  13. 21 juillet 2018 Les raisons pour lesquelles les personnes viennent sur un forum sont d'ordre affectif. Il est étonnant que je ne m'en sois pas rendu compte plus tôt. Du coup cette recherche générale biaise tous les dialogues. Le but des intervenants n'est pas de travailler un sujet, de prendre une distance par rapport à l'individu qui poste pour ne s'atteler qu'à la compréhension du sujet, le but est d'entrer en relation directe avec le posteur (ou le public) pour établir avec lui une relation affective, type amour-haine. J'ai beau m'énerver, je ne peux pas interdire aux gens de venir ici pour affirmer leur désir d'être reconnus, aimés, ou leur désir de "tuer" l'autre, de le dévaloriser, de le critiquer systématiquement. Ils resteront toujours dans le sentiment, dans l'engagement affectif, positif ou négatif, avec l'autre. Je tombe moi-même dans le chaudron en faisant de la fréquentation du forum un enjeu affectif. Or c'est là manifestement une impasse, sur la plan personnel. Que la grande majorité des gens soit là pour des raisons affectives troubles ou inavouées cela les regarde. Mais pour ce qui me concerne il est nécessaire que je sois lucide. Toute recherche affective, ici, est vaine. Je vais arrêter de publier dans les deux fils "lettres à Samuel" et "textes". Ce sont là des écrits à partager avec mes proches, ceux que j'aime dans le réel, mais certainement pas avec la faune insatisfaite qui rôde ici. Ce journal je le garde, il me permet justement de prendre conscience des sentiments de cette faune. Et je pense aussi à toi, mais toi c'est du réel. Je resterai ici pour toi aussi. Mais notre fil, lui, loge dans une réalité invisible qui n'appartient qu'à nous deux.
  14. La question que je me pose, te concernant, est celle- ci : est ce que que la maîtresse que tu cherches doit être de sexe masculin ou féminin ? Je veux bien être ta maîtresse mais va falloir que tu droppes (que tu obeisses )
  15. Tu es un soumis, mais tu ne le sais pas encore. Trouve ta maîtresse et tu auras trouvé ta voie.( ta voix aussi).
  16. C'est franchement n'importe quoi. Il y a eu la grande nuit de la fin de l'empire romain d'Occident et la plongée de l'Europe occidentale dans l'oubli même de ses racines grecques. C'est par le biais des Arabes qui ont su conserver les écrits des Grecs que l'Europe occidentale a repris connaissance de son passé. C'est toute l'histoire de la Renaissance, qui d'abord jaillit en Italie, là où la cour reçoit et commerce avec les Arabes. C'est le retour du commerce international assuré par les Arabes (et les Juifs, mais les Juifs ont acquis le sens du commerce auprès des Arabes) que l'Occident renait. Vous êtes tellement minable dans votre haine des Arabes qui vous devenez même ignorant de votre propre histoire. Lamentable, et infantile, toute cela en raison de votre jouissance perverse et masturbatoire à aimer haïr et à dégrader (surtout les Arabes). Votre esprit se délabre comme une crypte abandonnée. Quand je pense que vous vous targuez de faire du bénévolat alors que vous prenez votre pied à chanter pour jouir de vous-même je me dis qu'avec vous toutes les valeurs sont inverties.
  17. Si je comprends bien la substance ne peut pas être un prédicat. il est impossible d'avoir ce type de phrase : X (sujet) est substance.
  18. aliochaverkiev

    Sondage immigration

    Les pauvres des pays africains n'ont que faire de votre culpabilité. Ca vous réconforte de vous flageller ? ça vous fait bander ? Tant mieux pour vous. C'est un comble que maintenant, après selon vous les avoir pillés, vous vous gaviez de jouissances troubles puisées dans un masochisme exhibitionniste.
  19. 11 juillet 2018 Il peut être important, parfois, de fixer au plus vite ses idées avant qu'elles ne disparaissent. Ce sentiment d'importance est liée au désir de transmission, car je garde toujours comme projet d'écrire un condensé de toutes ces idées qu'il s'agira de remettre à ma descendance. Ce qui s'est passé avec Mathilde s'est passé très souvent dans ma vie. Toujours ce fut bien une foi qui me porta et me permit de gagner. Quand tous se détournèrent de Mathilde, c'est au nom d'une foi que je me suis mis à la soutenir, à l'aider, à la porter. Au téléphone, quand la petite m'appela, il y avait deux autres femmes qui criaient. L'une disait "Aliocha ne perd aucun des combats qu'il mène !" Je me demandais bien qui était cette femme. C'était la mère d'une élève de l'année dernière, qui elle aussi était venue me voir pour que je l'aide. Elle aussi obtint la victoire. Cette année je suis sorti de ce combat complètement lessivé. Encore aujourd'hui je ne parviens toujours pas à récupérer. C'était tous les jours que je lui donnais des leçons, elle avait un tel retard ! de telles lacunes ! de tels désespoirs ! Si je me retourne vers le passé, et que je parle avec ma femme, elle me rappelle tous ces combats qu'elle et moi avons mené, que nous avons gagné. Activement gagné. Il y a des situations que l'on peut traverser et se dire : nous avons eu de la chance. Mais elle et moi parlions des combats que nous avons activement mené et dont nous sommes sortis gagnants par la force de notre action. L'action. Qu'est ce qui portent les actifs ? pourquoi y-a-t-il des gens qui agissent et d'autres non ? Celui qui gagne par la force de son action a toujours le sentiment d'être porté. Par une Réalité qui jaillit de l'intérieur de ses entrailles ou de son esprit. La difficulté est de de nommer cela, cela qui porte. Je repousse le mot Dieu car il a été récupéré par trop de gens sans foi intérieure. La foi intérieure précède l'apparition de Dieu. Celui qui pose l'existence de Dieu avant d'être porté par la foi, celui-là ou celle-là ne peut pas comprendre ce qui me porte. Nous découvrons la foi qui nous porte dans l'action et dans la confrontation avec le réel. C'est l'expérience qui nous permet de découvrir cette puissance en nous. Combien de combats menés alors que je croyais en être incapable, combats même pas menés par ceux qui disaient croire en Dieu ! Je me souviens du combat le plus violent que j'ai dû mener quand ma femme était dans le coma. Nous étions alors à Marseille. Il fallait que je me batte à la tête d'un service d'expertise qui partait en couille, dans une boite qui elle-même s'effondrait. Il fallait que je m'occupe de mes deux enfants, petits, car ma famille était restée à Paris. Il fallait attendre deux fois une heure ou deux dans la salle d'attente pour pénétrer dans la salle de réa. Et là il fallait se battre pour ranimer ma femme. Je me souviens qu'à un moment je pensais céder. Un jour j'ai même dû pleurer en revenant de la salle de réa. Et là, une femme, une musulmane, m'a fusillé du regard. "Votre femme n'a pas besoin que vous pleuriez, votre femme a besoin que vous soyez fort pour être sauvée" Cette femme m'a scié. Je me suis repris, je l'ai regardé, je n'ai plus jamais pleuré. Elle, c'était son fils qui était dans le coma. Il était près du lit de mon épouse. Je calquai ma combativité sur la sienne. J'écoutais ce qu'elle disait à son fils, alors je parlais à mon tour à ma femme. Le même jour, presque à la même heure ma femme, puis son fils se sont réveillés. Nous nous sommes regardés. Putain, ce regard, deux civilisations, la musulmane maghrébine, le juif slave, deux civilisations soudain réunies, face à des non-juifs, des non-musulmans, des chrétiens, dont j'avais remarqué qu'aucun d'entre eux jamais ne s'est battu avec notre rage, notre violence, notre folie. Avec le recul je me suis rendu compte que ni elle ni moi nous priions. Nous n'étions pas dans un attente de dieu, dieu ou cela agissait de l'intérieur de nous, dieu ou cela était en nous et se battait avec nous. Dieu ou cela se battait. Dieu ou cela se battait avec nous.
  20. aliochaverkiev

    Mes choix

    hommage au petit dragon
  21. Oui mais, pour moi, la base, le matériau, ce sont les perceptions externes (les sens) et internes (le sentiment). Ensuite bien sûr nous pouvons faire tourner tout ça et créer des mondes pas possibles, mais le matériau est toujours fourni par la perception externe et interne qui sont toujours des modifications d'état, modifications dans les agents ne sont pas eux, perceptibles (à moins d'imaginer comme Platon que l'entendement a la capacité d'avoir l'intuition du réel sans passer par la perception interne et externe). Le peintre peut créer des mondes invraisemblables mais il peint toujours avec des couleurs de base.
  22. Supposons que nous n'ayons pas qu'une seule perception de la modification de nos états intérieurs (nos modifications physiques). Cela signifie que nous avons la faculté d'une "perception" qui ne passe pas par les sens ou le sentiment. Et là ça ouvre un sacré débat, ouvert depuis que l'homme est conscient. Pouvons-nous accéder à une connaissance qui ne passe pas par les sens (sens externes) ni par le sentiment (sens interne) ? Une sorte de révélation donc. Je ne sais pas répondre à cette question. En fait il n' y a pas que la révélation. Il y a aussi la délibération interne, il y a aussi la faculté de l'imaginaire. Cette faculté est fantastique aussi. Je balance entre le "réalisme" scientifique et l'imaginaire des artistes.
  23. — Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus Invoquant les progrès de la neurologie et de la psychiatrie en 1933, Korzybski rappela que notre représentation du monde s'effectue par des perceptions ou interactions ayant leurs limites (les limites visuelles — infrarouge et autres ondes électromagnétiques), leurs pertes (un son masqué par un autre, ou un dysfonctionnement du pavillon de l'oreille), leurs éléments non conscients (la conscience de son état physique est imperceptible, sauf par la douleur ; les divers taux de substances dans le sang, oxygène, fer, etc.) et d’autres enfin peuvent être sans rapport avec l’objet perçu (hallucinations, illusions d’optique, acouphènes…) En tout état de cause, notre perception du réel demeure partielle et personnelle. Ainsi si un voyageur met « sans s'en rendre compte » ses pieds sur une banquette ou jette un papier à terre, cela peut causer l'irritation d'un autre voyageur qui le lui fera remarquer ; mais comme le premier « n'a rien remarqué » de son propre comportement, il pourra percevoir cette intervention au contraire comme une agression gratuite, à laquelle il cherchera des motivations sans rapport avec la réalité, d'autant qu'un processus de déni de l'élément d'origine sera à l'œuvre. À l'inverse, les objets qui nous entourent pourraient également être décrits par des jeux de molécules, atomes, etc. en perpétuelle évolution, sans que notre compréhension globale y gagne quoi que ce soit Notre esprit est donc amené à se construire des représentations internes du monde extérieur (cartes) à l’aide d'informations filtrées. Ces cartes, symboliques (désignation verbale, par exemple) ou non, ne prétendent nullement dupliquer exactement l'objet réel, dynamique et unique ; il s’agit du principe de non-identité, résumé dans l’apophtegme célèbre : « Quoi que vous disiez qu’une chose est, elle ne l'est pas ! ». À partir de ces constatations, Korzybski établit trois principes essentiels : Une carte n’est pas le territoire qu’elle représente ; les mots ne sont pas les objets réels, le mot « chien » ne mord pas, etc. ; cela peut paraître trivial, mais qui n'a pas par exemple nommé un jour ou l'autre « souris » le pointeur associé à celle-ci qui apparaît sur son écran ? La confusion entre carte et territoire constitue un phénomène courant dont les conséquences se manifestent quand on ne s'y attend pas. Une carte ne recouvre pas tout le territoire qu’elle représente ; le symbole omet de représenter certains attributs de l'objet qu’il représente : Quel âge a cette chaise ? Quelle masse a cette voiture ? Or comment être certain, avant de conduire son raisonnement, que ce qui a été négligé dans ce processus d'abstraction n'est pas justement essentiel ? Toute carte est autoréflexive : on peut construire une carte de la carte (sa légende), une carte parle autant de son objet que du cartographe qui l’a créée Imaginant alors le cheminement de l’influx nerveux lors du fonctionnement normal du cerveau, Korzybski suppose la présence d’un premier traitement dans le système limbique et thalamique, c’est-à-dire dans des centres encéphaliques archaïques responsables des sensations, des impressions mais pas des fonctions symboliques. Il met ainsi en évidence l’importance de ce qu’il appelle les niveaux silencieux, premiers filtres au travers desquels notre système nerveux traite et répond aux informations qui lui parviennent. Après avoir traversé le complexe limbo-thalamique, les influx arrivent dans les zones corticales et néocorticales où ils acquièrent une valeur symbolique : nom) par comparaison et catégorisation grâce aux expériences antérieures (« niveaux verbaux »). À chaque étape de ce processus, les informations entrantes sont traitées, colorées, interprétées, un processus que Korzybski nomme abstraction ; il baptise l’ensemble des abstractions qui ont lieu à l’occasion d’un stimulus évaluation, et la réaction de notre système nerveux, à tous les niveaux, réaction sémantique (r.s.). Chez l’homme, le résultat de ces abstractions successives, peut servir, par réentrance, à produire un nouveau stimulus (notamment au travers de discours, écrits…), lequel produira une nouvelle évaluation (commentaire à propos d’un discours, etc.) Jean-Pierre Changeux l'exprimerait de nos jours en disant que les concepts sont constitués par association neuronale de percepts ou de percepts avec d'autres concepts, ou même de concepts entre eux. La chaîne des niveaux d’abstraction, chez l’homme, est infinie, mais, de ce fait, de moins en moins signifiante. Or les plus hautes abstractions produites par l’homme à chaque époque correspondent souvent à des descriptions du niveau le plus bas, formant ainsi une sorte de boucle. Ces raisonnements servent de base à la conception du différentiel structurel, un diagramme qui représente physiquement ce processus d'abstraction. Ces hypothèses de Korzybski se vérifient en neurophysiologie moderne (2004) par l’étude anatomique et fonctionnelle de l’encéphale et la description clinique de certaines pathologies, particulièrement la prosopagnosie, l'aphasie, incapacité qu’a un patient de passer des niveaux silencieux (i.e. perception) aux niveaux verbaux (impossibilité de nommer un objet à la suite, par exemple, d'une lésion de l’aire de Wernicke). Les niveaux silencieux sont eux-mêmes scindés en plusieurs sous-niveaux, puisque certains patients atteints de lésions de l’aire V1 du cortex visuel primaire (aire 17 de Brodmann), quoique n’ayant plus de perceptions visuelles conscientes (rupture de la chaîne d’abstractions), se révèlent néanmoins capables de localiser et de suivre le mouvement des objets qui leur sont présentés par perception visuelle sous-corticale. moi je trouve que c'est beau quand la science moderne valide des hypothèses anciennes comme cela et merci d'avoir aborder le sujet je pensais que c'était en 2008 par la que cela avait été vérifié je me suis trompé pour mieux "illustrer" un plus court court passage : Poursuivant l’analyse de nos représentations, Korzybski remarque que nous construisons des relations (plus haut, plus bas, plus grand, à gauche, à droite…) qui aboutissent à des cartes de cartes, et ainsi de suite, conformément au troisième principe énoncé ci-dessus. Mais ces cartes ne servent que dans la mesure où le système de relations qui les lient, la structure, correspond exactement au système de relations qui relie les objets qu’elle représente, à l’image d’une carte au sens traditionnel de la cartographie. Comme nous ne connaissons le réel que par l'intermédiaire de ses relations avec notre système nerveux, nous ne pouvons le comprendre qu’en inventant des ensembles de symboles et de relations dont nous essayons de faire coïncider la structure avec celle des objets que nous étudions, tel est le but des mathématiques entre autres. Korzybski écrit : — Korzybski, Science & Sanity, Généralités sur la structure, chap. IV https://fr.wikipedia.org/wiki/Sémantique_générale Notre perception du réel demeure partielle et personnelle parce que nous ne percevons rien qui provienne du réel, nous ne percevons que les modifications de notre état intérieur et physique. Ce qui provoque ces modifications nous ne pouvons qu'en spéculer, nous ne pouvons que l'imaginer. Comment fixons-nous cet imaginaire, seul moyen d'approcher le réel ? Nous fixons cet imaginaire par la qualité de l'action et de la réaction à l'action. Nous construisons une image du réel et nous agissons. Si l'action emporte une réaction qui correspond à notre attente, nous fixons cet imaginaire comme étant le réel.
  24. 10 juillet 2018 Mathilde a eu son oral de rattrapage. Ce fut une lutte, avec elle, jusqu'au dernier instant. Le matin même de l'oral je fus là à l'encourager, et entre les maths et l'histoire, alors qu'elle semblait s'écrouler, je fus toujours là à la soutenir. Quand elle me déclara, pendant qu'elle attendait de passer l'histoire : "Je vais tout donner" Alors je me suis dit que j'avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l'aider. Et elle a réussi. Là où toutes et tous la donnaient perdante, là où sa famille elle-même l'avait abandonnée, j'ai tenu avec elle jusqu'au bout. Pourtant, à force d'entendre tout ce mal déversé contre elle, contre cette petite, trop sexe, trop vulgaire, trop laide, trop conne, je finissais moi-même par douter. Mais même dans le doute, et même au contraire à cause de ce doute, je l'ai reprise en mains le samedi et même le dimanche, la veille de cet oral couperet. Je l'ai mobilisée, amenée à toujours travailler, jusqu'à la dernière seconde et elle a passé avec succès cet oral. Cette victoire nous a conduits à l'ivresse, ce ne faut pas seulement une victoire pour elle mais ce fut aussi une victoire contre tous les bien pensants, les gens bien, les gens propres sur eux, qui, finalement souhaitaient son échec, jusqu'à sa famille qui la souhaitait. Mais voilà la jeune fille trop sexe, trop vulgaire, trop laide, trop conne les a toutes et tous terrassés. C'est une vie dont je viens d'accoucher. Combien de fois j'ai pu lui dire :"croyez, croyez, dans le combat des puissances obscures finissent par se liguer pour vous faire gagner, à condition que vous soyez toujours dans le combat" Et je me suis dit, à la veille de cet ultime combat, quand j'ai vu le retard de la petite quant aux points à rattraper, je me suis dit : pour la première fois de ma vie mon acte de foi ne sera peut-être pas rendu en réalité. Pour cette petite la vie s'ouvre devant elle. Donnée perdue au mois de janvier, abandonnée suite à sa tentative de suicide, je me suis dit : je vais la sauver. Et je l'ai sauvée. Je lui ai ouvert des horizons qu'elle ne soupçonnait pas, elle qui, encore en début d'année était tellement dévalorisée qu'elle doutait de savoir passer le concours d'infirmière en raison de sa difficulté à convertir des kilomètres en mètres ! Je la vois encore, inquiète, avant que je me dise : toi ma petite je vais te sortir de là, je vais t'arracher à la gangue des bien pensants qui ont fait de toi, dans ton image de toi, une merde. Je transformerai la boue en or. Elle va intégrer l'université de ses rêves, elle va partir loin de chez elle dans une ville de province, elle va prendre son envol. Quand je la vois regarder le cursus de sa filière, quand elle me demande mon avis sur ce qu'elle doit faire, lorsqu'elle découvre qu'elle pourra suivre des stages à l'étranger, je lui dis : oui, oui; partez à l'étranger, prenez l'air, découvrez le monde, découvrez la terre. Je lui parle du petit Samuel, qui maintenant qu'il a atteint l'excellence à New York veut continuer ses études à Moscou où son père peut l'introduire grâce à son réseau. Déjà un prof d'université de New York va lui donner des cours de russe cet été. Pendant que la masse étendra sa chair sur les rivages des océans, lui continuera de travailler. Le monde est créé par les êtres d'action. Paris, New York, Moscou, le monde appartient aux voyageurs et aux explorateurs. J'ai fait de cette petite une conquérante. Pendant que le monde des gens "bien" continuera de croupir dans son autosatisfaction de merde elle s'envolera, je la verrai s'éloigner, ainsi va la vie. Après avoir ainsi agi pendant tout sa vie alors il est autorisé de se dire : maintenant je peux mourir.
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