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Litteul Kevin

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Tout ce qui a été posté par Litteul Kevin

  1. C'est un non-sens que vous énoncez. Si l'on partait du principe que tout à chacun (responsabilité individuelle) doit s'excuser des méfaits d'une collectivité (Etat ou Eglise, etc.), c'est simplement infernale. Ainsi, moi citoyen français, je devrais demander pardon de la colonisation que mes aînés ont bâtis alors que c'est leur responsabilité individuelle qui est impliquée, pas la mienne, et la responsabilité de l'Etat ? Les Allemands d'aujourd'hui doivent-ils s'excuser d'Hitler ? Les Russes d'aujourd'hui de Staline ? Les Italiens de Mussolini ? La responsabilité incombe à celui qui commet l'acte. Si les homosexuels se sont fait persécuter par l'Eglise, c'est à l'Eglise de demander pardon. Si des chrétiens ont commis des actes de persécutions, c'est à eux aussi de demander pardon. Mais il n'y a aucune raison valide que les chrétiens qui n'ont rien fait de mal demande pardon pour des actes d'autrui. Leur seule responsabilité à la limite se situe dans l'incitation chez son semblable coupable à reconnaître sa faute pour obtenir le pardon. En droit, on appelle ça le principe de personnalité des peines (ne peut être condamnée une personne qui n'a pas commis le méfait). Et par personne, il s'agit aussi bien d'une personne physique (vous, moi, le premier venu) qu'une personne morale (l'Etat, l'Eglise, etc.).
  2. Tu auras l'air fine si les relevés météos de demain matin montrent une température supérieure à 10° dans un seul endroit du pays. Je relève le pari. Tu confonds prédiction et prévision. Les prévisions sont des hypothèses, fondée en partie sur l'acceptation de l'aléatoire, du hasard (considéré comme l'absence d'information) et le plus souvent en concurrence avec d'autres hypothèses elles aussi admettant l'aléatoire. Une prédiction n'est pas une hypothèse, mais une affirmation qu'un événement se produira selon une logique déterministe. C'est pourquoi le marketing prédictif (utilisant le Big Data) est un charlatanisme. Il prétend pouvoir prédire des événements et comportements avec précision.
  3. C'est pas la marge d'erreur que je critique. C'est le principe de prédiction qui est une inanité. Quiconque prétend pouvoir prédire l'avenir est un charlatan au même titre qu'un astrologue.
  4. J'allais dire un chocolat (car j'ai pas de bonbons). Mais comme t'y arriveras pas... C'est pas une question de telle technique ou telle donnée est plus utile, etc. C'est juste une pure question épistémologique.
  5. Tu peux essayer. Mais tu n'y arriveras pas. Le futur est toujours totalement imprévisible, même le futur proche, à seulement quelques mois ou une ou deux années de distance de l'instant présent. Même les techniques les plus poussées ne peuvent prévoir le futur.
  6. C'est pour ça que je n'ai absolument pas confiance en ces outils. La sociologie n'a jamais eu la prétention de prévoir les événements, mais simplement de les décrire et de les comprendre. Ce qui est déjà un énorme travail. Le travail de prédiction relève plus des sciences économiques (et on sait à quel point les prédictions économiques sont moyennement fiables) que de la sociologie, et encore, des sciences économiques fondées sur la statistique et lois mathématiques qui ont plus d'une fois été confrontées à des contradictions réelles. Le mieux que la sociologie propose, c'est la problématisation du futur, l'évocation de potentiels problèmes futurs, sans pour autant avoir l'orgueil de se croire sûr de ces évocations et encore moins de l'issu - favorable ou non - de ces problèmes. Le marketing ici, c'est comme la futurologie des années 60. Un Edgar Morin a déjà largement expliqué je crois l'incapacité à prévoir le futur en sciences humaines. C'est particulièrement prétentieux venant du marketing (puisant ses outils dans les sciences humaines) que d'affirmer sa capacité du contraire, surtout en démontrant régulièrement son incapacité à le faire. Pire encore, un événement imprévisible engendre volontiers à son tour des conséquences imprévues qui font mentir d'autres prédictions distinctes (économiques, etc.). Il faut arrêter avec cette croyance de la prédictibilité des résultats des scrutins, économiques, etc. Parce que le facteur humain, inconstant et irrationnel, conduit fatalement à faire mentir le moindre modèle prédictif dans ce domaine, fusse-t-il élaboré et couplant de nombreuses données. Sur le plan épistémologique, je ne vois que des raisons à ces modèles d'échouer, fatalement.
  7. Le procédé, décrit dans l'article daté de juin sur la méthode employé, a déjà passé quelques épreuves en marge d'événements politiques comme les primaires LR. Résultat, la méthode employée dans l'article par POP 2017 n'a pas permis de prévoir une éventuelle victoire de Fillon. C'est que le début, je le reconnais, mais c'est pas pour le moment l'outil performant qu'on pourrait penser. Je comprends que tu puisses défendre le marketing, mais objectivement, ce n'est pas sérieux de vanter les mérites d'un outil qui n'a pas obtenu pour le moment des résultats pertinents.
  8. Technique ? On reste dans les grandes lignes quand même...Mais bon, intéressant cet article du 23 Juin de cette année. Mettons en perspective les promesses de ce modèle aux récents événements politiques. J'suis aller sur le site POP 2017 et farfouiller les données mises en ligne. En prenant l'exemple de Marine Le Pen, il y a un pic de citation en date de 9 novembre de cette année. Soit le lendemain de la victoire annoncée de Trump aux élections. Étonnant ! Ou pas, car immédiatement le parallèle s'est fait spontanément entre elle et Trump pour X raisons. Bon, après tout, ça ne permet pas tellement de douter de la fiabilité de l'outil en question. Prenons ensuite les citations concernant Sarkozy/Juppé/Fillon lors de la primaire à droite. Le nombre de citations sur Fillon lors de la précédente semaine du premier tour de la primaire a montré une hausse de citation passant de 13k à 18k (avec un pic le 17 et 18 novembre avec respectivement 33k et 38k), mais reste légèrement en retrait par rapport aux deux autres candidats. Le nombre de citations de Sarkozy, plus chaotique, dégageait néanmoins une moyenne plus forte avec un plus bas de 19k et un plus haut de 56k. Le nombre de citations sur Juppé sont quant à elle comprises entre une fourchette de 11k à 26k. Si l'on doit se fier à la présence sur le web, Sarkozy bénéficiait d'une plus forte visibilité. Si l'on ajoute les avis favorables/défavorables, Juppé est premier, Fillon et Sarko au coude à coude. En bref, aucune donnée n'a permis de prédire que Fillon serait donné vainqueur : présence sur le web relativement faible, opinion à peine plus favorable que Sarkozy et en dessous de Juppé. Si l'on ajoute évidemment les intentions de vote par les sondages fait auparavant, Fillon n'était pas vainqueur (derrière Juppé, devant Sarkozy dans le tout dernier sondage daté du 18 novembre). Et boum ! Fillon candidat heureux de la primaire devenu candidat officiel de LR. Personne l'a vu venir celle-là. Même les opinions des internautes présente une réaction de surprise, tant chez les sympathisants LR que les autres. Véri goude buzinèce ! Et le plus fun dans l'histoire, c'est l'explication des analystes : l'électorat est flottant, notamment lors des primaires d'un parti. Une jolie formule pour dire à demi-mot "On n'est pas tellement foutu de bien dégager une tendance lors de ce type d'événement." Qui plus est, les analyses via les outils du digital marketing se faisait déjà depuis des mois concernant cette primaire. En plus de BVA, il y avait Odoxa qui le faisait par exemple. Bref, c'est pas comme s'il n'y avait qu'un seul institut dans l'histoire qui recoupe les données des sondages avec les tendances en ligne. Et pourtant, personne n'a été foutu de prédire la large victoire de Fillon au premier tour et beaucoup restaient persuadés d'un duel Sarko-Juppé. Conclusion : j'suis pas convaincu. Les résultats sont pas tellement à la hauteur des moyens distribués, et c'est un euphémisme. Si j'étais un investisseur, j'ferai un peu la gueule.
  9. Et pourtant, quasiment personne n'a vu venir ce qui s'est passé. Donc de mauvais marketeurs ? Ça en fait du monde incompétent.
  10. Pas exactement non. Le marketing (comme la politologie) est un sous-produit de la sociologie en partie. Et normal que le marketing a du pognon : son but est de gagner des parts de marché. Ce qui est d'autant plus scandaleux que le marketing fasse si mal son boulot à l'occasion d'événements aux résultats imprévus...
  11. N'est-ce pas le marketing que tu vantes tant qui fait le système de sondage comme tu l'expliquais plus tôt qui s'est planté justement lors des dernières élections ? Ce sont des marketeurs qu'on voit autour des tables lors de commentaires sur les scrutins et qui s'étonnent du Brexit ou de Trump. Pas des sociologues.
  12. Parce qu'affirmer que 25% de l'électorat français serait raciste est simpliste. Par ailleurs, cette approche individualiste est typique de l'époque. Sauf qu'elle n'offre aucune réponse, puisque chacun est différent, donc échappant aux règles, donc il est impossible d'en tirer des conclusions, donc on peut rien faire. C'est le hasard, c'est comme ça... Bref, une réponse qui n'en est pas une. On n'obtient pas 25% d'un électorat par hasard ou en faisant du cas par cas. C'est parce qu'il se partage une représentation collective (même fictive ou erronée si l'on considère uniquement les faits) inhérente à l'identité sociale. Sans l'existence de ces représentations collectives et de l'identité sociale, il n'y aurait simplement pas de société, pas de politique. On serait juste des individus sans attache, nomades et solitaires.
  13. Pose la question aux votants FN. La plupart évoquent la crainte de l'étranger, non pas forcément uniquement le migrant en tant que tel, mais la concurrence étrangère, les pays en voie de développement, plus compétitifs. Et le seul discours qu'ils entendent des représentants "normaux" c'est d'abaisser nos modes de vie pour être compétitifs : casser le droit social, du travail, etc. Donc le déclassement comme nécessité. Le racisme, bien que motivation première sans doute d'une partie de l'électorat frontiste, n'est pas pour autant celui d'une large majorité. C'est l'emploi, tant son accès que sa qualité et sa protection, qui préoccupe avant tout. Ce qui est plus que logique dans une société faisant du travail son centre de gravité. Et menacer l'existence de l'emploi par une concurrence étrangère inégale, sa qualité et sa protection par objectif de rendement et de rentabilité extrême pousse fatalement à une réaction hostile.
  14. Le marketing a deux préoccupations : la préoccupation du client (satisfaction par un service ou un bien) et de l'entreprise. Et ces deux préoccupations sont motivées par une chose, la conquête de parts de marché ou la création d'un marché. C'est un outil organisationnel mercantile. C'est la différence essentielle avec la sociologie, qui est une discipline d'analyse à but explicatif (scientifique). L'objectif étant différent, ils ne peuvent être pareils. Le sociologue n'agit pas pour faire gagner des parts de marché.
  15. Le marketing est un sous-produit réutilisant la statistique économique et sociologique pour des objectifs mercantiles. La sociologie couvre des aspects nettement plus larges et complexes plutôt qu'une simple analyse de la clientèle et permet de comprendre l'organisation des sociétés, chose que le marketing se fout totalement (puisque c'est pas son objectif).
  16. Tu n'as jamais ouvert un bouquin de sociologie j'imagine ?
  17. Sauf que désespérés n'est pas une catégorie, c'est qu'un sentiment émanant de ces personnes. Qui vote FN ? Les modestes, mais pas les plus pauvres néanmoins. Ce sont les travailleurs modestes et catégories sociales moyennes basses (lower middle-class) craignant le déclassement. Pourquoi craignent-ils le déclassement ? Parce que le sous-emploi domine le paysage de l'emploi des pays industrialisés (France notamment) depuis des années, avec la désindustrialisation et l'émergence des puissances du Sud. Conséquence, ils votent FN ou tout parti sceptique des constructions de libre-échange, Union Européenne en tête. Pourquoi ? Parce que les partis historiquement destinés à les protéger ont abandonné ce rôle de protecteur des faibles, PS en tête, par une réforme du logiciel idéologique en devenant acquis au libre-échange et à une économie de marché faiblement structurée. Ce qui expliquera en bonne partie l'échec annoncé du PS aux prochaines élections nationales (en plus des promesses tardivement tenues pour l'emploi). Et ces gens qui votent FN subissent le mépris, en raison de leur appartenance au FN. Et ce mépris ne fait qu'accroître leur attache au FN et leur propre identification à ce parti, surtout quand ce mépris vient de ceux qui sont favorables à ce libre-échange et économie de marché libérée qui conduirait à leur déclassement. Et plus il y aura de déclassés ou de personnes craignant de l'être, plus le FN gagnera en puissance. Et plus on méprise, plus on les renforce dans leurs convictions et leur attache. Voilà pourquoi comprendre le rôle de l'identité sociale dans un environnement socio-économique importe, car il permet d'expliquer pourquoi le FN devient puissant. Le FN est puissant en s'appuyant sur les divisions socio-économiques accrues et l'accroissement des tensions sociales entre groupes sociaux et individus membres desdits groupes.
  18. Dans la mesure où il n'est pas question ici de définir qui est psychopathe, pédophile, etc. Mais d'expliquer des rapports sociaux et politiques, il n'est en conséquence pas nécessaire de les évoquer. Quant à réduire l'analyse de l'identité sociale au marketing, c'est méconnaître grandement le fonctionnement de la sociologie.
  19. Ça ne la définit pas entièrement. L'identité sociale n'est pas l'unique moteur d'identité à l'oeuvre. Mais quand on parle de l'individu dans une société, c'est cette définition qui importe car elle permet de comprendre les processus d'intégration et inversement de conflits entre groupes sociaux. L'environnement social est un point clé dans la compréhension de l'individu et de son comportement dans la société, tout comme il est important (pour faire un parallèle) de comprendre l'environnement naturel d'une espèce pour comprendre comment cette dernière y survit et s'y intègre.
  20. Pas exactement : nous sommes définis par le ou les groupes auxquels on appartient (valeurs, symboles, biens matériels, culturels, etc.) et également par les autres groupes auxquels nous n'appartenons pas (stéréotypes, symboles, etc.). C'est le rôle principal de l'identité sociale.
  21. L'électorat FN a démontré plus d'une fois son fort niveau de participation. Il n'y a pas tellement de raison que ça change pour le moment.
  22. Les système idéologiques complets sont généralement des doctrines totalitaires. Ils sont logiquement en rupture avec tout autre système puisqu'ils incarnent une structure d'intégration intégrale et donc de scission intégrale. Ça demeure rare comme situation.
  23. C'est le principe de base. Cependant, c'est juste une séparation relative (dans la mesure où l'on appartient rarement à une seule sphère) la plupart du temps. Elle n'implique pas de conflit fatalement ou de nette rupture avec le reste du corps social. Les sous-ensembles que sont les communautés font et ont toujours été partie intégrante d'une machine plus grosse comme une nation. Donc il y a distinction, mais pas nécessairement totale.
  24. C'est le principe d'une communauté non ? S'intégrer et se distinguer. S'intégrer avec ceux qui partage les mêmes valeurs ; se distinguer des communautés et individus qui ne partagent pas les mêmes valeurs. Le communautarisme se pratique de très nombreuses manières et pas seulement pour des raisons religieuses ou ethniques. Les subcultures urbaines y oeuvrent aussi.
  25. Il va se faire exploser. Hollande, en se retirant avec une certaine élégance (quoi qu'on pense de son bilan), il laisse en principe le champ à Valls. SAUF que Valls, dans l'hypothèse d'une candidature aux primaires, devra supporter son bilan de Premier Ministre et recevra les coups à la place d'Hollande, en plus de passer pour un vautour. Il sera tenu (en bonne partie légitimement) responsable des aléas du quinquennat et ne réussira pas, contrairement à un Fillon qui a eu 5 ans pour se préparer, à être candidat pour la présidentielle.
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