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Tout ce qui a été posté par Dompteur de mots
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J'ai aussi eu ma période psychanalytique. Dieu merci, j'en suis sorti. Ce n'est pas parce que "les gens" - en l'occurrence le public - trouvait que sa vie était admirable qu'elle lui était effectivement sensée. De toute évidence, Williams n'y croyait plus à cette vie. Mais peut-être Anna tires-tu le sens de ta vie de l'image que tu projettes et de l'opinion qu'on se fait de toi ? Récemment oui. Tu as subi une transformation. Tu es soudainement devenue sèche, toi dont les circonvolutions étaient si bien lubrifiées.
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Principe de lecture et d'écriture
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Toujours cette arrogance qui sonne faux. Et qui vire lentement en pure impertinence. Tu as eu de meilleurs jours Anna. -
C'est une manière de conserver un certain sentiment d'urgence dans la réflexion. Il ne me vient pas en tête d'exemples de suicide qui ne ferait pas intervenir cette relation. Ridicule. Au contraire, la cause de la douleur, c'est précisément le choc du Désir qui l'anime et des contraintes qui empêchent l'expression de ce Désir. Le langage peut parfois ressembler à un kaléidoscope dont la fragile construction se métamorphose au moindre clignement de l’œil. C'est que nous avons parfois le chic de faire varier ses formes de manière à constituer l'image que nous voulons bien avoir sous les yeux, plutôt que celle que l'on a voulu nous montrer. Nietzsche mettait d'ailleurs en garde le lecteur à ce sujet, en affirmant qu'il ne fallait se contenter de saisir ce que l'on a dit, mais bien ce que l'on a voulu dire, ce qui est fort différent. Omnibus, parabello filiatus. Je me demande ce que tu essaies d'établir avec cette nouvelle arrogance qui sonne faux...
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Qu'est-ce que ça signifie ? Que le sens est intrinsèque à nos actions. Que chacune de nos actions contient son propre sens ? Ou alors que le sens découle de ce que notre volonté reconnaît l'effet de sa décision dans nos actions ? Autrement dit, qu'agir selon sa volonté est porteur de sens ? Mais qu'en est-il du suicidaire ? N'agit-il pas selon sa volonté tout en perdant le sens de sa propre existence ?
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Principe de lecture et d'écriture
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Le seule vue d'un bouquin de Lacan me donne la nausée. Derrida j'ai pas encore essayé mais on me l'a déconseillé plus d'une fois. Quel bouquin recommandes-tu de Cioran pour s'y introduire ? C'est le Crépuscule des pensées que j'ai essayé, je trouvais le titre sympathique. -
Tu affirmes donc, si je comprends bien, que la vie a du sens mais que ce sens n'est pas de notre ressort, ou alors que nous pouvons le cultiver mais qu'ultimement, il ne relève pas de nous ? Il faut donc dire au suicidaire "fais de ton mieux, mais garde en tête que ça ne garantit rien" ? Tient, c'est drôle ça. C'est vrai qu'au lieu de parler du sens de la vie qui ne peut finalement s'établir qu'au-delà de la vie, on devrait parler du sens de vivre. La philosophie ne nie pas l'immortalité de l'âme. Il faudrait plutôt dire que certaines philosophies nient l'immortalité de l'âme, ou carrément l'existence même de l'âme, ou alors que la science nie l'immortalité de l'âme. À quoi bon essayer, expérimenter, créer, progresser ? Pour contribuer à faire avancer l'espèce ? La vie ? À quoi bon ? Sage conseil. Ou comment éluder la question: en la reportant à une autre vie ! Beaucoup de philosophes, et la plupart des philosophes modernes d'ailleurs, nient non seulement l'immortalité de l'âme mais aussi l'existence même de l'âme. Apprendre, pour mieux contribuer à la civilisation, et par suite à l'évolution de l'espèce et de la vie... à quoi bon ?
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Ce n'est pas forcément faire partie d'un complot nazi que d'émettre des arguments et de construire son propos.
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De l'étude de la philosophie
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Qu'est-ce que tu veux dire exactement ? En tout cas, comme je l'ai dit, il va de soi que l'enseignement théorique de la philosophie vaut comme prodigation d'occasions de réfléchir, contrairement à l'enseignement théorique de la chimie par exemple, qui est une inculcation pure et simple. -
De l'étude de la philosophie
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
S’il y a une chose que je déteste Anna, c’est bien de me faire mettre en conserve. Je n’assimile pas l’information à la philosophie. C’est un raccourci absolument primaire que tu viens de faire là. Je suis si en colère que tu mériterais que je t’introduise dans mon donjon philosophique, où je pourrais te faire découvrir les trésors de petits supplices que j’y ai créés, tel que la flagellation hégélienne. Je ne te donne pas tous les détails, puisque nous sommes dans un espace de discussion publique mais sache que ce supplice implique notamment plusieurs godemichés, une cravache de cuir et, summum des instruments qui se prêtent à ce genre d’activité : un exemplaire de la Phénoménologie de l’Esprit dans sa version allemande originale ! Mais cessons d’en parler et entre donc dans ma tanière, et subit donc mon doux courroux pendant que je t’entretiens du sujet qui nous occupe. Il y a ma foi une énorme différence entre affirmer que l’information est nécessaire à un esprit critique, apte à adopter des positions qui dépassent le stade de la simple opinion, et affirmer que la philosophie ne consiste qu’à accumuler de l’information. Car enfin, adopter une position réfléchie, ce n’est pas seulement faire « tic » dans sa tête, mais c’est aussi défendre cette position, pouvoir la porter à l’extérieur de soi, la dire. Je pense que c’est très présomptueux de ta part de t’octroyer l’exclusivité sur la filature du sens, sous prétexte que ton enquête n’a pas le même aspect structuré que la mienne. La différence entre nous, elle crève les yeux : j’aime enquêter de manière systématique sur certains thèmes, me spécialiser, m’informer, alors que tu préfères rester dans une ambiance touche-à-tout, et t’informer de manière organique. C’est cette organicité que tu lies au Sens (avec une lettre majuscule par-dessus le marché), et c’est cette systématicité que tu lies au But (toujours avec une majuscule, ce qui est fort impressionnant). Or, il se peut en fait que cette attitude de touche-à-tout ne soit plutôt qu’un leurre dissimulant une forme particulièrement sournoise d’indolence, soit celle qui consiste à errer dans sa propre satisfaction. En ce qui me concerne, mon amour de la philosophie ne peut se concevoir sans l’idée de socialité – ce qui rejoint le « pouvoir dire » dont je parlais plus haut. Je ne peux imaginer une sagesse que je n’aurais qu’à couver en mon propre sein, à dorloter jusqu’à ce que j’expire. Je me sens fondamentalement le devoir de participer à mon tour à la culture. Et ce devoir en appelle d’autres: à savoir d’abord celui de m’informer afin que ma pensée puisse s’accrocher à la substance même de la culture, au lieu de ne rester qu’une masse informe et solitaire de divagations spirituelles. Or, cela requiert certainement un travail systématique, peu spirituel et peu organique; c’est un labeur, pour tout dire, et même un sacrifice. De même que derrière l’organicité de la poussée de l’arbre vers le ciel, il y aussi une forme de labeur, ne serait-ce que celui, routinier, qui est lié au défilement des saisons, d’avoir à repousser continuellement ses feuilles, à chier du pollen, à rabougrir, à briller de nouveau, etc. Apprendre à connaître les philosophies du passé et à connaître les philosophies qui sont à la base de notre monde actuel permet de mieux se situer et d’apprivoiser un langage par lequel il sera possible de se dire. Non seulement de se dire, mais aussi, ce qui est consubstantiel à l’idée de se dire, de se commensurer avec autrui – bref de porter la soif philosophique, cette fameuse soif, sur la scène de la collectivité humaine. On dit souvent que la philosophie est l’art de bien vivre mais on oublie aussi souvent la dimension communicationnelle qui est inhérente au seul fait d’affirmer cette idée. Philosopher, c’est aussi parler, c’est dire cet art de bien vivre, c’est le partager, c’est précisément comme je le disais un acte de commensuration. Dans l’histoire humaine, il n’y a de philosophie qu’à partir du moment où des hommes ont décidé d’amener leur pensée sur la scène collective, requérant donc qu’ils donnent une forme systématique à cette pensée et qu’ils trouvent un commun étalon avec leurs collègues – bref, à partir du moment où ils se sont donné une discipline. Ça n’invalide pas pour autant ce que tu affirmes Anna, à savoir par exemple que la meilleure manière de gâcher la singularité d’un esprit est effectivement de le lancer dans ce monde peu spirituel et peu organique du labeur théorique, sans que justement la singularité de cet esprit ne soit solidement établie. En fait, on enseigne essentiellement à l’école les intrications logiques des pensées des grands philosophes, alors que l’on devrait amener les élèves à en retracer le mouvement vital. Et pour cela, il faudrait que le miroir soit retourné dès le début de l’enseignement, et qu’il soit montré en quoi la pensée de tel philosophe a un lien direct avec le corps, avec l’existence concrète de chacun. Il faudrait, pour tout dire, que la dimension subversive de la philosophie soit assumée. Or, dans un contexte étatique, c’est chose difficile à admettre. De quelle dimension subversive je parle ? De celle qui consiste à donner à l’individu la possibilité de tout remettre en question. L’autonomie des individus est subversive. Et dans ce contexte, la pensée d’un philosophe devrait être présentée comme une occasion de se questionner, plutôt qu’une occasion de se bourrer le crâne. Si croissance il y a, ce n’est donc certainement pas une croissance accumulative, au sens de la pédanterie culturelle, mais bien une croissance vitale, une croissance de ses propres forces. Mais ça n’empêche pas que cette croissance puisse demander un labeur. Hors de ce labeur, c’est la merde, c’est l’indolence, c’est l’autosatisfaction, c’est cette petite révolte pathétique qui est le fait du narcissisme contemporain, celle du détachement, de la dissociation, puis du pourrissement dans la soupe hédoniste – dont l’archétype nous est donné par Mai 68. C’est une révolte qui n’a pas de guides, qui vacille, qui se presse partout, qui n’a pas de patience, ni d’horizon. Alors voilà, tu es satisfaite maintenant ? Je pense que nous avons un terrain commun ici. Je suis même prêt à envisager que tu puisses sortir de mon donjon, et te délester de ces douces entraves dont je t’ai subrepticement affublée, douces entraves qui te vont à ravir. À moins que tu en redemandes ? Coquine, va ! Il faudra bien me supplier dans ce cas… -
Il y a asservissement à partir du moment où la spécificité est énoncée comme condition du devenir de l’être. Il y a reconnaissance si la spécificité présente un caractère seulement informatif (sans compter qu’il faille que l’information soit effectivement fondée). Je me souviens qu’étant adolescents, on nous avait fait passer à l’école un test de QI puis ensuite, chaque élève devait rencontrer un conseiller en orientation chargé de lui indiquer où il se situait dans l’échelle de la société, et donc quel genre de formation il serait susceptible de réussir (comme je suis un être gracieux, je ne ferai pas de commentaires sur mon propre pointage). Ma foi, dans un tel exercice, la ligne était fort mince. Un élève risquait de se trouver psychologiquement asservi par un tel exercice, si celui-ci n’était pas présenté avec le caractère relatif, la nuance et la sobriété requise. Selon mon souvenir, le tout s’était déroulé convenablement. Mais au sein de la parole humaine, une information se charge rapidement d’un contenu normatif, ne serait-ce que par inadvertance. Le caractère formel des prises de position sur ces sujets est donc éminemment important. Il s’agit d’éliminer toute forme de « tu dois ». Réfléchir aux conséquences éthiques de la façon dont il énoncera cette information. Le contenu informatif d’un énoncé a beau être dénué de tout aspect normatif, il n’en reste pas moins que le choix de la manière, de la tribune ou de l’auditoire peuvent receler un certain aspect normatif. Si par exemple je choisis la journée internationale des femmes pour aller exposer, sur une chaîne de télévision internationale, les résultats d’une recherche selon laquelle la femme a en moyenne un QI inférieur aux hommes, on pourra dire que c’est un procédé tendancieux. Deuxièmement, on peut se questionner aussi sur l’utilité d’une telle information : est-ce que cela changerait le devenir des femmes ? D’une façon positive ? Et puis si elles avaient un QI moins élevé, est-ce que leur devenir ne serait pas de toute façon déjà modulé en conséquence ? Mais je parlais d’ « information » alors que tu parlais d’une « idée ». S’il s’agit d’une idée, ma deuxième considération s’applique aussi. Il n’est pas tout d’avoir une idée. Encore faut-il savoir pourquoi on la soutient. Sinon, au final, l’adversité est de bonne guerre. Si l’idée de ton penseur choque les tenants de l’idéologie actuelle, et que ton penseur reste néanmoins convaincu, alors il doit lutter pour affiner son idée et l’expression de son idée jusqu’à en devenir convaincant. Et ? Où veux-tu en venir ? Ta façon un peu confuse d’enchaîner les idées m’indique que tu ne sais peut-être pas vraiment où tu t’en vas avec ce topic… Peux-tu terminer ton idée ? J’ai l’impression de ne lire que des lambeaux de ce que tu avais en tête. Personne ne dit que les femmes sont comme tout le monde au sens où tu l’entends. L’égalité qui vient avec l’État de droit n’est que normative. Ce n’est pas une égalité de fait, ni une égalité sensée dicter le devenir des individus, mais bien seulement une norme de vie commune. L’égalité normative nous dit « traitez-vous comme ça afin d’éviter la merde et après, faites ce que vous voulez ». Tu ramènes toute la question à un enjeu économique. Mais que fais-tu par exemple du droit de vote ? Ou de la lutte contre la violence conjugale ? Ces revendications sont aussi valides pour la rentière bourgeoise que pour la paysanne. Non, le modèle occidental n’est pas le porteur de la vérité sur terre. Sa valeur n’est pas absolue mais bien relative. Et ma foi, rien ne t’empêche de contester ce modèle. Mais encore faut-il le faire de manière intelligente et convaincante, si tant est que tu prétendes bien à être philosophe. Et ?
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L'anti-thèse du philosophe
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
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Principe de lecture et d'écriture
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
C'est absurde. Il y a bien une lumière qui filtre au travers de ton armure conceptuelle. Une lumière qui a un je-ne-sais-quoi d'asiatique, de japonais. De cette passion tranquille et patiente et de cette aspiration à une douce perfection. Ton avatar est d'ailleurs fort bien choisi. Cioran ? :D -
En aucune façon. En tout cas, cela ne se déduit pas des théories de l’égalité et de la liberté que je t’ai énoncées, puisque nous y parlons d’un seul radical universel qui fonde le respect mutuel, et non des devenirs particuliers pour les différents types d’individus. Bien sûr que non. Mais l’idée est ici de creuser le fossé qui sépare d’une part la reconnaissance de la spécificité et d’autre part la discrimination. En l’occurrence, la discrimination peut être dite une forme d’asservissement basée sur le caractère sexuel, donc un jugement a priori sur ce que devrait être le devenir d’un individu dans le cadre de ce caractère sexuel. Tandis que la reconnaissance de la spécificité implique plutôt la participation à l’accomplissement du devenir spécifique des individus ayant le dit caractère sexuel. Par exemple, le fait de statuer que les femmes ont des capacités physiques moindre que les hommes et que pour cette raison, elles ne devraient pas être admises aux jeux olympiques constituerait une forme de discrimination. On juge a priori de la destinée sportive des femmes et de ce fait, on les infantilise. À l’opposé, si on admet la différence des femmes mais qu’on soutient la création de disciplines féminines, alors on soutient du coup le devenir spécifique de leurs capacités sportives. Nous les laissons prendre leur destinée en main. Une discrimination positive est alors éthiquement admise dans ces cas-là, en une manière de compensation pour la difficulté qu’ont les femmes à s’extirper de leur état d’asservissement originel. L’idée est de laisser les femmes prendre en main leur devenir de femme. Tu vas me dire alors qu’elles font comme les hommes ? Mais oui : une femme ça ressemble à un homme, somme toute : ça court, ça saute, ça avironne, ça skie, ça patine, etc. Ça a deux bras et deux jambes et ça fait du sport. Mais tu sais, il existe aussi des concours de tricot auxquels les hommes ne prennent pas part (ou marginalement), alors t’inquiète pas pour elles. Et si elles ont besoin de faire comme les hommes pour se refaire un ego, pour ne plus se sentir comme des demi-hommes, alors tant mieux pour elles, c’est leur truc. Je pense que les femmes savent mieux que nous ce que la femme a besoin. Bah… tous les cas dont tu fais mention sont encore récents dans l’histoire. La passion dont tu parles va finir par s’attiédir. Et puis ma foi, ce n’est pas forcément une mauvaise chose que par exemple le sujet juif soit devenu très glissant, après toutes les insanités qui ont été dites au cours du XXe siècle… et au cours de toute l’histoire chrétienne. Ça force les gens à y repenser 2 fois. La critique contre la politique juive va s’approfondir, devenir plus intelligente et voilà ! Ils ne pourront éventuellement plus crier au loup et se draper dans l’antisémitisme.
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Parce que c’est l’autonomie de la conscience, ou plus précisément de la raison de chaque individu qui lui donne sa dignité, comme l’énonce l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Enfin, ce n’est pas ici tout à fait littéral mais du reste, on peut s’appuyer sur Descartes, qui va incontestablement dans le sens que je dis, et sur Kant. La raison est selon ces théories le radical universel et identique à chaque homme. Évidemment, le monde ne sera jamais sans contraintes. Mais affirmerais-tu que les femmes n’ont pas accès aujourd’hui à plus de possibilités qu’hier ?
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De l'étude de la philosophie
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
D'ailleurs, si l'on songe qu'adolescent, le flux de mes pensées informes me dominait, m'écrasait, et qu'aujourd'hui ma pensée s'élève telle une cathédrale ouvragée au centuple, dont les voûtes s'élèvent vers l'infini, si bien que la seule question de savoir si Dieu existe s'en trouve dissoute à leur seule contemplation, que l'art du statutaire qui s'y déploie rend compte des mille et une facettes de la gloire humaine - bref, est-ce qu'une telle élévation ne peut être nécessairement que le fruit d'un discipline ? -
De l'étude de la philosophie
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Nous pourrions dire - et ça ne serait pas si idiot, que la philosophie se définit non pas selon un état, une disposition ou une question quelconque, mais bien plutôt selon un devenir de l'être. Que la soif dont nous parlions plus tôt n'a de sens que si elle nous mène à quelque part, où que ce soit - pourvu que ce quelque part soit quelque chose de plus grand. Or, ma foi, comment se tisse le devenir de la pensée d'un être sinon dans la rencontre avec d'autres pensées, dans la culture, dans la commensuration ? L'être accumule les rencontres et, par ce mode intuitif qui nous pousse à l'attraction ou à la répulsion, il apprend à se reconnaître ou à reconnaître ce qu'il n'est pas, il apprend aussi à articuler ce qui l'habite en fonction des problèmes qui se posent, en fonction des arguments qui lui sont opposés, ou même en fonction du devenir du courant de pensée auquel il s'identifie. De sorte que son vocabulaire s'enrichit, se spécialise et qu'une fois arrivé à maturité, il parvient à évoquer d'un seul coup de pinceau tout un univers philosophique. Le fil conducteur d'un tel devenir peut à bon droit être appelé une discipline. Évidemment, cela n'empêche pas qu'il y ait des parasites de la culture, et spécialement en philosophie. C'est-à-dire des êtres qui s'accrochent à ce que la discipline a d'éminemment formel, et à l'inévitable monde de technicalités qui s'y rattache. Je les appelle "parasites" mais c'est peut-être injuste à l'égard de tous ces fonctionnaires de la philosophie qui assument le travail ingrat mais sans doute nécessaire de veiller à la cohérence et à l'articulation de la discipline dans ce qu'elle a de mécanique (je pense par exemple aux vulgarisateurs, aux commentateurs, et autres interprètes en tous genres, parfois plus ou moins inspirés, mais bien intentionnés). -
De l'étude de la philosophie
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Ou qu'il n'est pas tout d'avoir soif, qu'il faut encore entretenir cette soif et que les mots ont par conséquent cette propriété. Que personne ne donne à l'homme le souci de s’élever. Que cela doit émaner de lui. -
De l'étude de la philosophie
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Cela dépend de l'intention didactique: si cette intention est d'informer les étudiants quant aux fondements rationnels de nos théories politiques, scientifiques ou morales, alors un tel type d'enseignement peut valoir. S'agit-il de philosophie pour autant ? Il y a une zone floue: d'un côté, une telle entreprise informative quant aux fondements de notre pensée est susceptible d'approfondir l'esprit critique et philosophique de l'étudiant mais d'un autre côté, cela ne constitue pas à proprement parler un travail sur la soif philosophique dont nous parlions. Sauf que, à la lumière de ce que disait Jedino, cette deuxième acceptation de l'éducation philosophique semble difficilement acceptable. Il ne faut tout de même pas oublier que dans les cours de philosophie à caractère informatif, le mode des examens retourne tout de même le miroir vers les étudiants: où il s'agit d'expliquer, parmi toutes les visions étudiées laquelle nous allume davantage et pourquoi. Elle l'est en quelque sorte, dès que l'on demande aux enfants d'émettre des opinions ou de faire preuve d'esprit critique. Mais la philosophie ne se nourrit pas d'opinions, mais plutôt de pensées informées. Culture de la soif philosophique et apprentissage théorique vont donc main dans la main. Il est impossible de concevoir une pensée qui dépasse le stade de l'opinion sans qu'elle ne progresse dans le département de l'information. Cela dit, clairement, l'État se soucie davantage d'être un informateur que de donner des opportunités aux enfants de développer leur autonomie critique. C'est qu'un tel apprentissage est difficilement mesurable dans une perspective de productivité... -
De l'étude de la philosophie
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de Dompteur de mots dans Philosophie
Ma foi, ta première réponse, à savoir celle de la curiosité universelle est, à plus ou moins de chose, l'énoncé de la théorie de la réminiscence de Platon, selon lequel la sagesse est enfouie au fond de notre âme, mais oubliée lors de l'incarnation de l'âme dans notre corps. C'est dire à quel point la question du présent topic recoupe quelque chose de fondamental. L'ensemble de ton discours Jedino - qui soit dit passant n'est pas trop long - me semble plein de bon sens et recoupe ce que la plupart je crois ressentent bien: à savoir qu'ultimement la soif qui est à la base de la philosophie ne peut qu'émaner de l'individu lui-même, et que les discours qui sont présentés à cet individu ne peuvent potentiellement qu'aider à libérer cette soif et à la cultiver. -
Le principe de l'égalité est lié à celui de l'autonomie de la volonté Savonarol. Être l'égal des autres signifie que les autres n'ont pas le droit de m'imposer les conditions de ma destinée. Si je désire être une femme à la maison, parfait. De même que si je veux être une carriériste. Tu parles pour la femme de devenir homme mais justement, l'idée est que les individus puissent vivre leur devenir en dehors de tout code prédéfini.
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Ton discours m'amuse (non péjorativement) puisqu'il va à l'encontre (ce n'est pas forcément une critique) de l'idée traditionnelle qu'on s'est souvent faite de la femme précisément comme maîtresse de l'artifice, comme enjôleuse, manipulatrice, rusée, astucieuse, comme maîtresse de la parure, de sa propre mise en scène. Nietzsche affirmait par exemple que par leur soumission, les femmes se sont en fait assurées l'avantage, voire la domination sur les hommes, en s'épargnant la souffrance du travail. Qu'est-ce que tu appelles "artifice" exactement ? L'oeuvre de dissimulation créative par laquelle la culture est possible ? Dont la politesse serait le canon, par exemple ? Ne peut-on alors pas dire que même en-dehors du rayonnement social qui n'était accessible qu'aux hommes, les femmes ont bien créé tout un monde d'artifice ? Et si l'idée de Nietzsche était vraie, ne seraient-elles pas alors les reines de l'artifice ?
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Croyance en Dieu et philosophie sont-elles compatibles ?
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
Par "religiosité rationnelle", je n'entendais pas tant un mode de perception qu'un mode d'expression. La religiosité traditionnelle est irrationnelle en tant qu'il s'y mêle des discours tout à fait grossiers qui la dénaturent et qui l'instrumentalisent. À mon sens, une rationalité religieuse devrait d'abord manifester de la pudeur et de la patience. Les religions traditionnelles, tel le christianisme, manifestent d'habitude une impudeur et une hâte vulgaires. Par exemple, tout le principe architectural de l'Église chrétienne, avec son exubérance, son orgie de formes qui font valser l'oeil, le saoulent et le précipitent dans les hauteurs des voûtes ou de la coupole ne sont-ils pas à ce titre foncièrement irrationnels ? Tout dans les églises est écrasement de l'âme, compression de l'âme. Il n'y a pas un endroit où il soit possible de respirer. Même dans le recueillement, il semble qu'on y entend un bruit de fond insupportable. Aussi les temples asiatiques ont-ils des principes architecturaux beaucoup plus intéressants. -
Croyance en Dieu et philosophie sont-elles compatibles ?
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
Hmm ? -
N'importe quoi. Ce que Frelser dit n'implique pas du tout que la nature soit un truc neutre qui n'évolue pas, mais simplement que cette nature ait un rythme évolutif beaucoup plus lent, et qui donc par rapport au rythme évolutif de l'animal, puisse être considéré, scientifiquement parlant (c'est-à-dire pratiquement parlant), comme un support de référence. De plus, Frelser n'exposait pas un point de vue unique sur l'évolution, mais bien seulement l'un de ses aspects. Il y a un seul truc neutre ici et je sais il est où...
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Moi en tout cas, j'y crois plus à tes belles promesses.
