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Tout ce qui a été posté par Dompteur de mots
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Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
Qu'attends-tu pour distinguer les 2 concepts ? Tu voulais t'assurer que la discussion ait atteint un niveau de confusion suffisant ? -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
Je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de lire les interventions de Jedino. Ne manque plus que les pluies de sauterelles et de grenouilles. Sans blague, tu ne vois de sens que dans la religion ? Je te plains sérieusement. Si je dis que dans "je vais aller", "aller" s'écrit à l'infinitif, c'est assurément une vérité très objective. Mais je peux me permettre de le dire parce que je suis parti du plancher des vaches, et que j'ai édifié mon affirmation. Si je dis que la physique est plus habilitée à nous apporter la vérité que l'histoire, alors là, j'ai tiré la vérité des limbes et je l'ai fait resplendir, comme on fait resplendir une idole. -
Le vide, le néant, l'homme et sa vacuité
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Zeugma n'a jamais parlé à ma connaissance de matière baryonique. C'est toi qui introduit cette spécificité. Schopenhauer disait que l'essence de la matière est d'être activité; une activité qui remplit l'espace et le temps. On peut donc dire à bon droit que l'objet de la physique est la matière. À la pédanterie, tu ajoutes donc ici le sophisme - sans compter l'ineptie qui consiste après cela à faire des leçons de rigueur. Je préfère un homme qui a réfléchit à l'amour, à la justice, à la valeur de l'existence, à la vérité, à la culture - même s'il n'en est ressorti avec aucune certitude, qu'un homme qui maîtrise de grandes équations mathématiques. -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
J'entendais exactement la même chose par "problème" et par "contexte". Mon point était qu'il est inepte de tirer le concept de vérité des limbes pour le faire descendre en ce bas monde. Il faut plutôt l'édifier en partant du plancher des vaches. -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
Je ne vois pas comment on peut affirmer que la physique est mieux placée que le reste pour décrire la réalité et nous apporter la vérité, ne serait-ce que parce que la réalité n'est pas monolithique. Son aspect matériel n'en est justement qu'un aspect. La physique est parfaitement incompétente à rendre compte d'une foultitude d'autres aspects de la réalité. Quant à la vérité, si on dit que la vérité d'une théorie se mesure à sa propension à permettre aux hommes de s'intriquer dans les phénomènes de la nature et à les manipuler à leur aise, la physique est évidemment championne en ce domaine. Mais en même temps, ce serait partir d'une définition de la vérité qui est taillée sur mesure pour la physique. De la même manière que de considérer le monde sous son aspect matériel avantage aussi cette discipline. L'histoire a une visée qui est toute différente, qui est beaucoup moins pratique, beaucoup moins palpable. Elle est une sorte de déclinaison collective de la faculté du souvenir (voir mon brillant article ici). Sa mission a à voir avec le sens de l'aventure humaine. -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
Si un peu comme dire que le fait que nous ne puissions mesurer l'infini constitue un trou dans notre appréhension de l'espace. Mais nous nous sommes éloignés de la question de l'utilité de la vérité. -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
L'idée de "vérité réelle" ou de "vérité absolue" n'a pas sens. La vérité se pose toujours dans le cadre d'un problème ou d'un contexte précis. Il y a deux conditions pour que l'on puisse aborder les choses sous l'aspect de la vérité: un contexte, et d'autre part la supposition a priori que tout a une raison - une supposition qui s'incarne de façon synthétique dans l'adverbe "pourquoi". -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
Tout dépendamment de quelle vérité on parle. Par exemple, j'ai besoin de savoir que la lumière rouge au coin de la rue signifie que je dois m'arrêter. Autrement, ma vie ne vaut pas grand-chose. -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
... Ou d'admettre que vivre n'équivaut pas à connaître, même si la vie humaine prend pour beaucoup sa teinte particulière dans le connaître. -
Les courants de pensée Philosophique
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Les mathématiques, comme la physique et comme toutes les autres sciences créent leur propre domaine. En ce sens, il va de soi qu'elles sont les mieux placées pour en traiter. Quant à la philosophie, nous pourrions dire qu'elle crée des passerelles entre les domaines de l'esprit et en tire une synthèse; quelque chose comme un super-domaine. Mais l'erreur à ne pas faire, c'est de croire que la philosophie couronne tous les domaines de la connaissance à la manière d'une super-connaissance. Elle fonctionne plutôt sur un mode complètement différent. -
Sommes nous capables de reconnaître la vérité...
Dompteur de mots a répondu à un sujet dans Philosophie
On peut aussi inverser la question: quelle vie pourrions-nous mener si le souci de la vérité nous habitait constamment avec l'intensité qu'il a dans un débat philosophique ou scientifique par exemple ? Car c'est un fait que la plupart des informations que nous admettons dans notre univers intellectuel reposent essentiellement sur des actes de foi. Je ne désigne pas particulièrement par ce mot le phénomène religieux mais bien plutôt tout mouvement de confiance qui nous fait admettre les faits qui nous sont rapportés par autrui, ou ceux que nous admettons par le critère du raisonnable ou encore ceux qui nous admettons sous l'impulsion du pressentiment. Et là, je ne parle même pas du besoin que nous avons d'errer, de suivre le mouvement folâtre de notre fantaisie, de faire des erreurs, ou même de tromper autrui. Simplement, il est impossible de fonder une vie sur un souci radical de la vérité. Par exemple, la vie sociale s'écroulerait si soudainement la myriade des relations qui y ont cours étaient passées au crible de la vérité. -
Les courants de pensée Philosophique
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Si la philosophie est une recherche de vérité, alors on penchera pour le terme de "sophiste", tel qu'utilisé par Platon. Si la philosophie est une herméneutique du corps, comme le proposait Nietzsche, alors c'est le moraliste qui est l'ennemi. Si on dit que la philosophie a pour visée de faire réfléchir, alors ce sont les diseurs d'opinion qui sont à proscrire. -
Qu'est-ce que le scientisme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
La philosophie doit tenir compte de la science, ok. Je pense que tu l'as dit à toutes les sauces maintenant. Voilà une bonne leçon à retenir pour notre époque que l'on sait bercée par un grand voile d'obscurantisme métaphysique. Quoi d'autre ? "Surpasser" ? Comme dans "s'affranchir de" ? Le philosophe prétend cela ? Grande nouvelle ! On aura beau vanter la flexibilité de ton discours, il y a encore à mes yeux quelque chose de foncièrement étriqué dans ta manière d'appréhender la philosophie. D'ailleurs, c'est quelque peu particulier de voir déploré le manque d'assises de la philosophie alors que tu fais défiler sous nos yeux un joyeux bric-à-brac conceptuel. On voudrait que tu définisses, que tu poses des repères, que tu établisses un fil conducteur clair et cohérent au lieu de toujours aller farfouiller dans les mêmes buissons. De la même manière d'ailleurs qu'il est particulier de lire Zeugma nous vanter l'importance de la spiritualité, de l'aspect humain des choses avec une remarquable sécheresse théorique. On voudrait du sang, de la bave, des fluides corporels, des poils, du caca, du pipi ici. Un golden shower philosophique tiens. -
Qu'est-ce que le scientisme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
Méfiez-vous de lui Zeugma. Tison est un être démoniaque qui ne veut qu'une seule chose: imposer son idéologie barbare au reste du forum. -
Qu'est-ce que le scientisme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
En fait, tu as déjà frôlé ce que je voulais dire lorsque tu affirmais que "le principal avantage d'avoir consacré sa vie à une question, c'est qu'on aura eu le temps de développer les conséquences de notre réponse dans d'autres domaines de l'existence qui n'ont a priori aucun lien avec la thématique originelle." Je dis "frôlé" parce qu'évidemment, c'est une proposition tout à fait réductrice du travail d'un philosophe. Tu laisses entendre que le philosophe fixe sa réponse dès le départ et qu'après, il ne s'agit plus que de la développer ad nauseam. Mais il fait plutôt évoluer sa réponse en fonction de ses recherches, de ses réflexions. Au départ, pris dans le carcan de la tradition et dans les filets du langage, sans doute ne pourra-t-il que se contenter d'approximations maladroites de l'intuition qui l'habite vraiment. C'est là que débute le travail créateur: il va progressivement s'émanciper de cette tradition et va en venir à trouver les moyens de subvertir le langage, de forger des concepts qui vont mieux fixer sa pensée. Le développement philosophique des conséquences d'une pensée n'est pas purement linéaire: c'est un travail de va et vient. Ces développements éclairent l'intuition originelle aux yeux mêmes du penseur. Or, un tel travail suppose qu'il doive devenir un véritable mode de vie. Je pense que cela suffit à distinguer qualitativement Tonton Juju du philosophe. Maintenant, tu me diras que cela ne garantit pas pour autant que la réponse du philosophe sera supérieure, plus adaptée, plus intelligente que celle de Tonton Juju. À cela je répondrai que, aussi étrange que cela puisse paraître au premier abord, peu importe qu'une réponse à un problème philosophique soit supérieure, adaptée, intelligente (il faut entendre ces termes au sens commun); car de toute façon, on ne solutionne pas un problème philosophique comme on solutionne un problème de mathématiques. L'essentiel en philosophie n'est pas de répondre mais de réfléchir. Que l'on me comprenne bien: il faut distinguer la réponse qui prétend clore le débat de celle qui veut au contraire l'alimenter. Le philosophe doit répondre de la deuxième façon, non de la première. Ce qui n'empêche pas que le jeu philosophique puisse parfois consister à saisir l'énergie que peut receler les forces de l'ego et de l'orgueil afin de parvenir plus loin dans sa course. La sagesse fait réfléchir, essentiellement. Elle ouvre. La pseudo-sagesse ferme. Non, c'est seulement que tu n'en vois pas la rationalité. Non pas que je t'en blâme: je n'ai pas été très explicite. Je songeais, en dénonçant le fait de ramener la philosophie à une somme de points de vue, à l'idée que la philosophie, c'est aussi et même surtout le déploiement d'une attitude face à l'existence. Une attitude dont les théories, les courants, les points de vue sont la manifestation. Si Tonton Juju manifeste cette attitude dans sa vie, alors je suis convaincu que ce sera un être tout aussi remarquable que n'importe quel philosophe. Il ne nous restera plus alors qu'à applaudir la besogne abattue par le philosophe, qui est un accomplissement tout de même appréciable par rapport aux tentatives certes louables, peut-être fort intelligentes et recelant possiblement même une certaine dose d'originalité de Tonton Juju, mais qui au final n'ont pas la même résonance dans l'univers culturel. -
Qu'est-ce que le scientisme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
Il est possible que cette attitude soit une réaction au fait que les discours publics deviennent de plus en plus confus, amalgament sans discernement des informations afin de leur faire dire ce qu'ils veulent. Non seulement une partie du public peut-elle alors se replier rigidement sur les sciences dures, mais également les scientifiques eux-mêmes, excédés que leurs enseignements soient aussi souvent bafoués. La philosophie et les sciences humaines les plus molles (car il y a des sciences humaines qui arrivent à des résultats méthodologiquement limpides - l'histoire par exemple, lorsqu'elle relate des faits historiques) savent porter leurs fruits mais ils demandent une délicatesse d'esprit et une réserve qu'on ne rencontre pas souvent de nos jours. Peut-être y a-t-il une part de l'énergie qui s'investissait jadis dans la religion qui s'est re-territorialisée dans le scientisme ? Je vais poser une question saugrenue: dans la mesure où la philosophie survole la connaissance, qu'elle cherche les critères qui permettent d'établir des connaissances, peut-on seulement se permettre de l'envisager sous l'angle épistémologique ? L'idée même d'une épistémologie de la philosophie n'est-elle pas inepte, dans la mesure où cela signifierait qu'elle doit être à la fois juge et partie prenante ? Pourtant, c'est ce que certains font depuis quelques temps sur ce forum: de l'épistémologie de la philosophie. Une proposition philosophique n'est jamais "absente". Elle est une création et en tend que création, sa probité est à éprouver plus qu'à prouver. D'ailleurs, les plus grands scientifiques ne sont-ils pas philosophes, dans la mesure où ils sont capables d'interroger les sources de la pensée scientifique ? Les autres ne sont-ils pas seulement des ouvriers scientifiques ? -
Qu'est-ce que le scientisme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
(@Louise: je ne réponds pas directement à ton post, dans la mesure où la proposition de Quasi recoupe tes questions.) Ce n'est pas difficile d'être cohérent. Tout le monde peut être cohérent. Ma fille est cohérente lorsqu'elle fait caca dans son bain. La cohérence seule, ça ne vaut pas cher. Allier la cohérence avec l'amplitude de la pensée est une autre paire de manches. Si Tonton Juju dit qu'il a voté pour Donald Trump parce que sa priorité était que le prochain président s'attaque à la corporatisation de la société américaine et que c'est précisément ce que promettait Trump, alors il s'agit d'un raisonnement cohérent. Un homme plus avisé pourra non seulement s'interroger sur la valeur de la promesse faite par le politicien, mais il pourra également se questionner sur les bases à partir desquelles la priorité a été établie, sur les moyens envisagés pour la réaliser, etc. S'il réussit en plus à ressortir de cette aventure avec un propos cohérent alors chapeau. Mais il y a plus: tonton Juju pourra s'adonner à un questionnement politique une fois aux quatre ans parce que le climat médiatique l'y porte, tandis que le philosophe en fera un véritable mode de vie. De ce fait, il développera un savoir-faire. L'aptitude à douter et à aller jusqu'au bout d'un questionnement s'inscrira dans son ADN. Il deviendra un véritable athlète dans l'art d'amplifier sa pensée de manière cohérente. Et je récuse tout à fait l'idée que cette discipline de vie doive nécessairement mener à des théories de plus en plus touffues, à un développement des conséquences d'une idée originale de plus en plus poussé. Parfois, la maturité d'une idée s'exprime dans la simplicité d'une sentence bien ficelée. C'est un peu comme dire que l'évolution biologique n'est que la somme des espèces que la vie a engendrées. -
Qu'est-ce que le scientisme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
J'en prends bien note. Je n'ai malheureusement pas le temps (ni l'intérêt, sincèrement) de fréquenter les autres sections du forum. À quelle réponse de Théia et de toi-même fais-tu référence précisément ? -
Qu'est-ce que le scientisme ?
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de deja-utilise dans Philosophie
Le scientisme est un réductionnisme - c'est-à-dire une vision au sein de laquelle la complexité du monde est bafouée - au profit des seules données scientifiques, mais aussi au profit d'une appréhension scientifique du monde. Hawking tient certainement des propos à teneur scientiste lorsqu'il affirme que la philosophie est morte et que c'est la physique qui doit maintenant répondre aux grandes questions de l'homme (ce n'est pas une citation - je relate seulement l'esprit d'un commentaire que j'ai déjà lu). Est-il un réel scientiste ? Ça, je l'ignore. Le cas de Zenalpha est beaucoup plus ambigu. Il n'affirme pas que la complexité du réel se réduit aux seules données scientifiques, mais bien plutôt que la science est la seule à pouvoir établir des connaissances fiables, ce qui ne prête pas vraiment à une grande controverse. Mais tout le nœud du débat réside dans la question de savoir s'il reconnaît la légitimité et la place dans la culture d'un discours sur le monde qui ne repose pas sur une appréhension scientifique des choses; ou plutôt, s'il reconnaît qu'un tel discours puisse tout de même faire l'objet d'une appréciation qualitative dont le critère ne repose pas sur une pure subjectivité. La question est plus grave qu'il ne le semble à première vue: si on réduit la philosophie à une joute d'opinions, et la sagesse à un leurre rhétorique, si on ne reconnaît pas qu'il s'y manifeste un savoir-faire tel que l'on ne puisse dire que toute opinion se vaut, alors la porte est grande ouverte au règne de la médiocrité, et on donne raison à Tonton Juju de croire que ses opinions sur tel thème valent aussi bien que les réflexions d'un philosophe y ayant consacré sa vie. Et, ma foi, au sein d'un tel règne de la médiocrité, l'esprit de la science serait plus que mis en danger. Lorsque les gens sont trop confortés dans leurs opinions, on les voit rapidement faire le saut dans une appréhension ascientifique des choses ou, pour utiliser un mot qu'on entend beaucoup ces temps-ci, une appréhension post-véridique. Au final, la science n'a de valeur que celle que lui octroie la sagesse. Et quant au scientifique qui s'avise de couper les pattes du sage, ce n'est jamais que lui-même qu'il rend ainsi cul-de-jatte. -
Le vide, le néant, l'homme et sa vacuité
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Faire aimer la philosophie à quelqu'un ! Ma foi, j'ai fait quelque chose de bien ! Merci pour la générosité de tes bons mots Tison. -
Le vide, le néant, l'homme et sa vacuité
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Mais bien sûr qu'argumenter contre la philosophie, c'est philosopher ! Les philosophes de l'histoire n'ont fait que ça: critiquer leur prédécesseurs, critiquer l'état de la philosophie ! Nietzsche, véritable symbole de la philosophie, écrivait ceci: "Ce qui incite à considérer tous les philosophes moitié avec défiance, moitié avec ironie, ce n’est pas que l’on s’aperçoit sans cesse combien ils sont innocents, combien ils se trompent et se méprennent facilement et souvent — bref, ce n’est pas leur enfantillage et leur puérilité qui nous choquent, mais leur manque de droiture." (C.f.: Par-delà le bien et le mal, #5) Et donc, Zenalpha fait de la philosophie en la critiquant. Là où Nietzsche en appelait à un renouvellement des perspectives paradigmatiques de notre pensée, ou à un élargissement du spectre ces perspectives, Zenalpha semble plutôt prôner une réduction de ce spectre au profit de la seule perspective scientifique. Mais ça n'empêche pas que le raisonnement qui préside à cette aspiration en est un de nature philosophique. La situation paradoxale est donc que Zenalpha décrédibilise l'instrument dont il a besoin pour effectuer cette décrédibilisation. Un peu comme si un ouvrier, jugeant son marteau impropre à faire son travail de marteau, avait décidé de le détruire... à coups de marteau (en supposant que c'est le seul outil qu'il puisse avoir à sa disposition) ! C'est pourquoi je parlais plus haut du besoin que nous avons de penser, du pourquoi de la pensée: on peut cracher sur la philosophie mais il n'en reste pas moins que notre pensée existe et qu'au début de toute pensée structurée, il y a nécessairement de la philosophie. Ou alors, que Zenalpha nous démontre que les questionnements les plus universels de la pensée puissent être pris en charge autrement que philosophiquement ! Je devance: l'alternative à la philosophie, c'est ce que nous avons sous les yeux tous les jours: la pensée solitaire, confuse et souvent aléatoire du vulgaire. Que l'on soit sûr d'une chose: je me fracasserai le crâne avec mon marteau philosophique bien avant de retourner à ces terres-là. -
Le vide, le néant, l'homme et sa vacuité
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Si je fais juste dire que la philosophie c'est du gros caca, alors ce n'est pas très philosophique. Ou si je justifie ma désapprobation de la philosophie par recours à des dogmes, mettons parce que ma religion m'interdit de philosopher, alors ce n'est pas très philosophique non plus. Si par contre j'insère un monde de discursivité dans l'intervalle qui me sépare de mes vis-à-vis, alors là oui: c'est de la philosophie. Ce qui est paradoxal par contre, c'est qu'en se plaçant de la sorte sur un terrain philosophique pour critiquer la philosophie, on lui donne implicitement une certaine légitimité. Ce qui fait que les contempteurs de la discipline vont généralement rester à sa périphérie. Exactement comme le fait Zenalpha: il y met un pied, il recule, il y met un pied, il recule, etc. Mais ce n'est pas un reproche: cette position-limite nous force à nous creuser les méninges. -
Le vide, le néant, l'homme et sa vacuité
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Je suis en pourparlers avec Daniel-Day Lewis pour l'utilisation de son image à des fins commerciales. Nos avocats devraient s'entendre bientôt ! -
Le vide, le néant, l'homme et sa vacuité
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
Zenalpha, tu nous demandes d'argumenter mais tu ne tiens pas compte des arguments qui te sont donnés. Tu ne fais que mesurer la distance qui te sépare de nous. La différence entre dogme et thèse philosophique est là: dans la manière de vivre avec cette distance. Le philosophe y insère un espace discursif. L'esprit dogmatique ne fait qu'en prendre des mesures. Le fait qu'elle coïncide avec un refus de la discussion rend certainement ta critique de la philosophie peu crédible. *** Quand on parle de "mauvaise question", cela ne signifie pas que la question posée n'a aucune utilité. D'ailleurs, il est implicitement admis qu'elle est utile puisqu'elle nous permet de réfléchir et d'en arriver à une question plus raffinée. C'est seulement que la formulation de certaines questions enferme parfois d'emblée l'esprit dans un carcan. Tu n'es pas sans savoir qu'une question peut contenir des postulats. Lorsque le scientifique remonte jusqu'aux racines philosophiques de son activité, il n'arrive pas de nulle part et ne va pas n'importe où non plus. Sa démarche est fondée par de nouvelles observations, de nouvelles expériences, de nouvelles intuitions, elles-mêmes découlant de ces nouvelles expériences. Et cette démarche, elle est adressée à un corpus d'idées philosophiques qui s'appuie sur une discussion collective qui dure depuis des millénaires. Si cette discussion n'est ultimement pas fondée sur des certitudes absolues, cela ne veut pas dire qu'il ne s'y trouve aucune méthode. La dialectique philosophique est une méthode, de même que la logique. Ce n'est pas rien. Sans compter que la philosophie ne se développe pas en vase clos: elle a plutôt accompagné le développement de la science. On peut penser que les découvertes scientifiques ont alimenté la discussion philosophique sur les principes scientifiques autant que la philosophie a alimenté les découvertes scientifiques. Songe à ce que j'ai dit sur les théories "farfelues" de Thalès ou d'Anaximandre: on y voit bien le mélange de considérations rationnelles et de spéculation intuitive propre à la philosophie. Mais on observe aussi que ce ne sont pas des théories qui tournent à vide. Elles reposaient au final sur des incertitudes, elles étaient invérifiables, mais elle ont néanmoins joué un rôle essentiel pour ce qui est d'ouvrir l'esprit à l'atmosphère de la science. Quoiqu'il est sans doute réducteur de parler seulement d'atmosphère. J'ai déjà fait état des principes fondamentaux qui sont intuitionnés dans ces théories. Mais on attend toujours que tu sortes de ton blockhaus dogmatique et que tu discutes de ces arguments... Qu'est-ce que tu veux dire par "éclairer sa propre réflexion" ? Les contradictions éclairent et nuancent la pensée, c'est pourquoi la philosophie en est friande. Si la vie de la pensée s'est enrichie avec la période moderne, c'est entre autres parce que la pensée a été libérée de ses carcans millénaires. Quand à ce qui est de trancher, la philosophie n'est pas Bien sûr, la collectivité philosophique est composée d'individus dont la conduite est uniforme. Sophisme, quand tu nous tiens ! Mais bon, l'idée de sophisme est philosophique, donc elle n'est pas crédible et alors, tu peux dire n'importe quoi. Paradoxalement, c'est toi ici qui tourne et retourne sans direction, qui te coupe de tout dialogue et qui accumule les sophismes. Sauf pour des domaines précis, la pensée humaine n'avance pas à coups de thèses admises ou non. D'un philosophe comme Nietzsche par exemple, personne, sauf quelques philosophes troglodytes aux yeux globuleux, n'ont admis d'un seul bloc unanime ses thèses à propos de l'existence comme étant vraies. Seulement, tout le monde a réfléchit avec Nietzsche. Et du coup, tout le monde est devenu plus attentif à certains aspects de l'existence et de la pensée dont parle Nietzsche. Ce qui fait que petit à petit, ce philosophe a laissé sa marque indélébile sur l'histoire de la pensée humaine. Et cette marque est considérable ! Pourtant, qui admet comme vraies les thèses du moustachu philosophe ? Je pense qu'il est crucial d'accorder une attention spéciale à ceci dans ce débat: la façon dont la philosophie avance, et la radicale différence qu'il y a avec le mode d'avancée de la science, qui admet ou non des thèses selon la règle de la raison suffisante. Un dogme est par définition une vérité que l'on admet comme indiscutable. La religion en est remplie. Un axiome est une proposition que l'on admettra pour vraie dans un cadre limité: pour l'exposition d'une théorie par exemple. La marxisme par exemple se fonde sur des axiomes. Marx discute de ses idées. Cela devient un dogme lorsqu'il s'agit de l'enfoncer dans la gorge des individus. Au mieux, on parle de rhétorique, et non d'argumentation. Marx est-il devenu un esprit dogmatique au cours de sa carrière ? C'est possible. Qu'est-ce que ça prouve ? J'espère vraiment que tu ne me sortiras pas que les idéologies staliniennes ou hitlériennes constituent de la philosophie. Tu vas remarquer que l'action des esprits les plus avisés en matière philosophique ici - je ne les nommerai pas, car tu sais de qui il s'agit (je me bornerai à dire qu'il va de soi que j'en fais partie) - consiste, la plupart du temps, à faire de la critique, à élargir les ornières du débat ou au contraire à le recentrer, précisément parce que parfois, ça part dans tous les sens. Prends l'exemple de Tison, qui t'as répondu: il n'y a pas dans ses interventions de grande thèse mirobolante et loufoque. Juste une volonté pleine de bon sens de nuancer tes propos. Et puis, sur ce forum, il y a une question de jeu aussi. Il peut parfois être amusant et formateur de jouer à défendre de grandes thèses. Formateur parce qu'on se heurte nécessairement dans cet exercice, de par la critique qui va inévitablement nous revenir, à la complexité de la discussion philosophique et à la rigueur qu'elle demande. Tu es d'ailleurs la preuve vivante de ce que je dis. Ne défends-tu pas ici une grande thèse mirobolante ? Et ne reçois-tu pas une volée de critiques qui t'oblige à plus d'humilité ? (bien que le masque de l'orgueil te dissimule encore cette réalité...) Inversement, cela nous oblige, en contrepartie, à affiner nos arguments et même à nuancer notre propre vision de la chose puisque, dans la discussion, nous devons nécessairement tenir compte de ce que tu avances. -
Le vide, le néant, l'homme et sa vacuité
Dompteur de mots a répondu à un(e) sujet de zenalpha dans Philosophie
L'épistémologie est elle même une partie de la philosophie. Poser cette question revient donc également à demander ce qui cadre ultimement la science. Alors, qu'est-ce qui cadre la philosophie ? Peut-être que c'est une mauvaise question. Et peut-être que c'est une mauvaise question parce que les tenants et aboutissants de la philosophie ne peuvent se poser sous une forme opératoire, mais plutôt sous une forme vitale, cela parce que la philosophie est une activité qui se fait en vue d'elle-même si l'on veut, et non en vue d'une visée unique et strictement définie. Si on demande à un scientifique pourquoi il s'adonne à son activité, il pourra dire "pour trouver la vérité des choses matérielles": cela est sa visée unique et strictement définie. Si on lui demande ensuite "pourquoi veux-tu trouver la vérité des choses matérielles ?", alors là on bascule dans le monde de la philosophie, puisqu'il ne s'agit plus de dire ce que peut la science, mais bien plutôt ce qu'elle vaut. Un scientifique ne peut répondre à cette question de par lui-même; il doit aller demander au philosophe ou, pour le dire autrement, il doit retourner aux racines de son aventure dans le fabuleux monde de l'esprit. Et là, il ne s'agit plus de cadre, mais bien de valeur. Ou, ce qui revient plus ou moins au même, de vitalité. "Pourquoi philosophe-t-on ?" Voilà une meilleure question. Et pour ce qui est de la réponse, on philosophe parce que la pensée est l'expression même de notre vitalité. Le propre de l'homme est de penser le monde, et éventuellement de changer le monde par la pensée. On dira avec raison que les animaux sont également capables de pensée et d'action. Mais aussi, ce qui distingue vraiment l'homme, c'est sa capacité de faire retour sur sa pensée et d'ouvrir un monde là où il n'y a que le passage plus ou moins direct à l'acte chez l'animal. Les artistes font figure de véritables explorateurs de ce monde et nous font rêver de ses étendues. Le philosophe est plutôt semblable à un colonisateur (si seulement ce terme n'était pas aussi négativement chargé...) qui y fait s'installer la civilisation: il organise le voyage, lui donne sa ligne directrice, ses principes (on en revient à l'analogie du navire, dont tu n'as su prendre toute la mesure). Or, comme le territoire de la pensée est immensément grand et que le philosophe ne peut être partout à la fois, il a pour coutume d'assigner des territoires à ses lieutenants. À quelque part à la Renaissance, le pays de la science a été assigné de manière définitive au scientifique. À l'époque moderne, c'est le pays des sciences sociales qui, divisé en multiples provinces, a été confié à de multiples lieutenants. Si on voulait absolument parler en termes de cadrage, on affirmerait d'abord qu'évidemment, rien ne cadre l'activité de l'artiste, son but étant de nous faire reluire un monde de possibilités (on pourrait dire tout au plus que l'activité de l'artiste est contrainte par la force de résistance propre à une culture envers des formes qui lui sont étrangères - mais cela ne constitue pas un cadre pour autant - le propre de l'artiste étant de lutter contre quelque forme de cadre que ce soit). Tandis que pour le philosophe, c'est l'aventure collective qui fait office de cadre. Le philosophe a quelque chose de l'artiste en ce qu'il introduit de grands dérangements au sein de la civilisation. Coloniser est un grand dérangement en soi. Mais ce grand dérangement ne tient la route qu'en tant qu'il actualise ce que l'art potentialise. Et pour que cette actualisation du monde de la pensée ou de l'esprit ait lieu, il faut que cela demeure une aventure collective. C'est l'attitude philosophique - notamment sa discursivité, qui n'est possible que parce que le philosophe doute et questionne - qui garantit la probité de la philosophie comme discipline. Mais - et c'est le point principal, cette probité est incompréhensible si elle est saisie comme un "cadre" scientifique. La thèse est soutenue par une argumentation; elle est développée, ce qui rend possible la discussion à son propos. Le dogme est admis sans discussion.
