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Dompteur de mots

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Tout ce qui a été posté par Dompteur de mots

  1. J'ai toujours aimé Jolitorax. J'ai envie de vous décalotter la boîte crânienne et de vous embrasser les lobes corticaux.
  2. Dompteur de mots

    Club Philosophie

    Lorsque je parle de discipline, je l'entends au sens le plus terre-à-terre. Cela n'a rien à voir avec quelque académisme que ce soit. Pas besoin d'avoir étudié académiquement la philosophie pour développer la faculté de douter, de se remettre en question, de pousser plus loin ses questionnements, etc. Je soupçonne donc que ce que tu appelles "état d'esprit" rejoint ce que j'appelle "discipline". C'est un critère très recevable. Si tous les philosophes disent que Platon, Kant ou Nietzsche ont dit des choses importantes, alors il y a de bonnes chances que ce soit vrai. Évidemment, ce n'est pas un critère objectif, et encore moins un critère absolu. C'est un indicateur. Je n'aime pas l'idée d' "état d'esprit" car elle renvoie à quelque chose de figé. Or, philosopher est un travail. Travail signifiant dans l'ancien français "tourment", ou "torture". Évidemment, ces mots sont quelque peu inadaptés à décrire ce qu'est la philosophie alors c'est pourquoi on leur préférera celui de "discipline". Mais il y a aussi là l'idée de quelque chose de pénible, qui demande effort. Le philosophe doit savoir se faire violence disait Bergson. Pourquoi la philosophie exige-t-elle de se faire violence ? Parce que nous sommes des êtres d'habitudes, de conventions, de répétition, et que philosopher consiste à sortir de ce monde de convention. Même un philosophe qui voudrait affirmer la valeur de certaines pensées qui lui tiennent à cœur ne peut le faire qu'en s'extirpant de ces pensées, en les considérant d'un œil supérieur. Car l'affirmation de cette valeur suppose que soit connue la valeur des autres façons de penser. Or, le néophyte reste souvent aveugle à ce point critique, en se contentant d'affirmer les pensées qui lui tiennent à cœur sans s'élever au-dessus d'elles. Tu as tout à fait raison Petit pois: il n'y a rien à répondre à une pareille idiotie !
  3. Dompteur de mots

    Club Philosophie

    Et si le club servait d'association de défense des droits des intervenants non-crédibles ?
  4. Dompteur de mots

    Club Philosophie

    Certains néophytes appliqués me font réfléchir. Évidemment, ils ne m’apprennent pas très souvent de données nouvelles à propos d'un problème mais la simplicité avec laquelle ils les posent peut être éclairante. De la même façon par exemple que ma fille (il ne s'agit pas d'infantiliser les néophytes - je pense que l'on comprendra l'esprit de ma comparaison) me fait souvent réfléchir en me ramenant à la source de certains problèmes, de certains états d'esprit, de certains questionnements. Échanger avec un néophyte peut être aussi un excellent exercice de synthèse du cheminement philosophique qui a été fait à propos d'un problème donné. L'érudition, les références, la culture littéraire, le monde de nuances que parcourt le philosophe peut finir parfois par lui faire perdre de vue la simplicité d'une chose. Le retour à la simplicité constitue une sorte de seconde maturité pour le penseur, ou même pour une réflexion particulière. Le raisonnement tortueux est peu à peu émondé de ses termes inutiles, l'expression de la pensée s'épure et trouve parfois son bonheur dans une sentence qui peut certes manquer d'exposer tous les tournants dialectiques d'une réflexion, mais qui en revanche a le pouvoir de saisir l'esprit et de le transporter jusqu'au cœur d'un problème tout en lui montrant les voies d'avancée possibles.
  5. Dompteur de mots

    Club Philosophie

    La philosophie est une discipline. Une discipline: c'est-à-dire une aptitude, une habileté qui se développe dans l'exercice. Nous naissons tous avec la disposition nécessaire à cette discipline, sans doute (c'est d'ailleurs ce que tend à développer le bouquin de Gopnik, que j'ai lu). Mais la disposition n'est pas la discipline. Sinon, c'est ouvrir la porte à tous ces gens qui sont convaincus de philosopher parce qu'ils livrent leur opinion.
  6. Ça demande un petit effort, j'en suis conscient. L'idée étant de questionner la chose jusque dans sa nature langagière. *** Tiens: qu'est-ce que je veux signifier ici en disant "j'en suis conscient" ? Toujours cette idée de schème de pensée, n'est-il pas ? J'ai voulu, en quelque sorte, te signifier que j'ai enregistré le fait que ce que j'ai écrit est difficile et que j'en tiens compte dans le schème de pensée qui nous lie au sein de la présente conversation (remarquons que l'expression "schème de pensée" relève d'une pauvreté conceptuelle - il manque un concept clair ici).
  7. Broutilles. Bavardage. Remplace "Dompteur est magnifique" par "le chat est noir" ou par ce qui te chantera.
  8. Si je dis « je subis les foudres de Dompteur », est-ce que je suis celui qui fait l’action ? Est-ce que j’initie l’action, la pulsion ? Y’a-t-il seulement une action ici ? L’action de constater, sans doute, dans la mesure où la pensée est prise comme action. Sans doute suis-je le commandant de ma pensée, mais non du fait de subir les foudres de Dompteur. Et encore : dans quelle mesure suis-je commandant de ma pensée et dans quelle mesure les subis-je ? Suis-je commandant dans la mesure où ma pensée est accompagnée par un sentiment de puissance ? *** Soit les 3 phrases suivantes : 1. Dompteur est magnifique ! 2. Je pense que Dompteur est magnifique. 3. Moi, je pense que Dompteur est magnifique. Les 3 phrases expriment le même rapport sujet-prédicat. Cependant, la première, qui est une exclamation, exprime l’émotion spontanée de la découverte, donc sans aucun recul. La deuxième peut elle aussi être prononcée avec une certaine émotion mais celle-ci ne sera certainement pas du même ressort que la première. Le « Je pense » exprime au fond un recul. C’est une assertion analytique, et éprouvée. L’émotion qui l’accompagne risque de n’être qu’un rappel estompé de l’émotion initiale. Quant à la troisième, il est possible qu’elle soit employée de la même façon que la deuxième, mais on peut aussi imaginer des cas où le « Moi » initial introduit la notion d’un recul supplémentaire, du même acabit que le recul du vieillard qui raconte « Moi, quand j’étais petit… ». *** D’un certain point de vue, les phrases 2 et 3 sont aussi des exclamations, en tant qu’elles expriment une émotion, un état d’esprit. Et il est sans doute faux d’affirmer qu’elles ne sont que des versions estompées de l’émotion initiale. Lorsque je dis la phrase 2, ne suis-je pas empli de l’émotion d’avoir trouvé mon identité, ma position par rapport à la situation en cours (même si cette émotion est d'un genre complètement différent de l'émotion de la phrase 1) ? Et de même pour la phrase 3. *** Si les 3 phrases sont des exclamations, alors seule la première est transparente. Dans quelle mesure l’est-elle ? Dans la mesure où elle n’introduit pas de moyen terme. Elle est en quelque sorte lancée à partir d’un point aveugle. Lire : « aveugle à lui-même ». Dans les phrases 2 et 3, le point aveugle est recouvert par le « je » et le « moi ». On y utilise le "je" et le "moi" mais il y a quelque chose qui parle en-deçà de ce « je » et de ce « moi ». Ces deux mots ne sont donc que des artifices langagiers qui servent à moduler la teneur de l’exclamation. *** Seules les phrases 2 et 3 pourraient être recyclées en une phrase du type « j’ai conscience de… » : 4. J’ai conscience que Dompteur est magnifique; 5. Moi, j’ai conscience que Dompteur est magnifique. On pourrait toutefois imaginer, pour la phrase 1, quelque chose de ce genre : 6. J’ai eu conscience d’avoir trouvé Dompteur magnifique. Mais comment cette phrase diffère-t-elle de la phrase 4 ? Cette dernière fait référence à ce qui a été enregistré, tandis que la phrase 6 fait référence à l’enregistrement lui-même, pourrait-on dire. Ou plutôt, elle fait référence à la magnificence de Dompteur pour un moment précis. C’est donc l’application du prédicat de la phrase originale qui est modulé. *** Pourquoi utiliser l’expression « j’ai conscience » au lieu de « je pense » ? Le « je pense » exprime un état d’esprit, tandis que le « j’ai conscience » semble faire référence à un schème de pensée. « J’ai conscience » comme dans « cette information est intégrée et j’en tiens compte dans l’optique XY »; « j’ai eu conscience » comme dans « j’ai intégré cette information et j’en tiens compte dans l’optique XY ». *** Et si nous disions : 7. Je sais que Dompteur est magnifique. Comment cela diffère-t-il de la phrase 4 ? La notion de savoir fait référence à ce qui a été enregistré, sans que sa présence soit liée à quelque schème de pensée. La notion de conscience semble exprimer une certaine actualité de la chose. Ou, pour le formuler autrement, la notion de savoir exprime une potentialité de la chose, tandis que la notion de conscience exprime la chose en acte. La relation de la chose avec le schème en tant que ce schème est en acte, ce qui revient au même. *** Je lis une intervention du Dompteur tandis qu’un interlocuteur qui a déjà lu cette intervention me regarde en souriant. Devinant ses pensées, je lui lance : 8. Je sais : Dompteur est magnifique. Premier angle de traduction : « je suis moi aussi envahi par cet état d’esprit qu’exprime l’assertion ‘Dompteur est magnifique’ ». Deuxième angle de traduction, qui nous intéresse davantage : « L’état d’esprit qu’exprime l’assertion ‘Dompteur est magnifique’ est enregistré. L’information est potentiellement utilisable. *** Je lis une intervention du Dompteur tandis qu’un interlocuteur qui a déjà lu cette intervention me regarde les yeux froncés. Devinant ses pensées, je lui lance : 9. J’en suis conscient : Dompteur est magnifique. Traduction : « l’état d’esprit exprimé par l’assertion ‘Dompteur est magnifique’ a bien été intégré à mon schème de pensée s’appliquant dans l’optique XY qui nous occupe. » L’optique XY pourrait ici consister par exemple en une discussion où il s’agit d’évaluer quels sont les plus grands philosophes vivants. L’optique XY est ce que j’ai appelé plus haut un schème en acte.
  9. Dompteur de mots

    Club Philosophie

    Tu peux être vachement touchant quand tu t'y mets Jedino. J'ai les yeux humides. À mon tour maintenant de faire vibrer mon violon. Je te garantis une chose: quand on me pose une question, peu importe le degré d'érudition qu'elle manifeste, je suis officiellement le plus fin et le plus attentionné pédagogue du forum. Tu veux une preuve ? Je viens de m'entretenir pendant 10 pages et plus avec un prosélytiste qui méprise les philosophes. 10 pages de références vulgarisées et condensées à la crème des philosophes de l'histoire. Sans citations, pour ne pas effrayer. Et relatées d'une façon toute personnelle, qui plus est. Je suis pratiquement mûr pour la canonisation - même si le Pape sait bien que je refuserais par modestie.
  10. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Qui de mieux placé qu'un homme qui méprise les philosophes et la discipline philosophique pour en juger ? Qui consulte-t-on quand on veut avoir le meilleur avis sur une pièce de viande ? Le végétarien pardi ! Je songe sérieusement à ouvrir un deuxième blogue pour traiter de cette passion: Dompteur de quartz
  11. Dompteur de mots

    Club Philosophie

    Et bien moi, je n'aime pas ceux qui viennent livrer leur opinion comme si la philosophie consistait à compiler les avis. Je n'aime pas les textes trop courts qui traitent d'un sujet sans nuance, comme s'il était acquis que la perspective de l'auteur était la seule ou la meilleure. Je n'aime pas le langage simpliste, imprécis, qui prête à équivoque et à toutes les interprétations possibles. Je n'aime pas la masturbation intellectuelle des gens qui viennent écrire 3 ou 4 lignes sans trop s'arrêter à ce que les autres racontent, sans vraiment participer à la réflexion, juste en fait pour se donner l'illusion de la profondeur. Je n'aime pas non plus ceux qui ne se relisent pas et qui laissent leurs textes truffés de fautes de grammaire et de structure, car j'aime profondément ma langue. Je n'aime pas la facilité de ceux qui lèvent le nez sur tout ce qui s'adonne à la philosophie avec passion, exigence, folie, sous prétexte que tout devrait leur ressembler. Je n'aime pas l'hypocrisie de ceux qui n'arrivent pas à suivre les textes des intervenants plus aguerris, en les traitant d'élitistes, de hautains, d'enculeurs de mouche. Je n'aime pas l'intolérance de ces petits donneurs de leçon qui ne se gênent pas pour dénoncer la supposée intolérance de ceux qui critiquent leurs propos. Je n'aime pas la bisounoursserie de ceux qui voudraient que tous les intervenants se tiennent toujours par la main et s'envoient de gros bisous émoticônes. Je n'aime pas tout ce qui veut niveler par le bas et qui refuse de célébrer la compétence, la passion, l'excellence.
  12. Dompteur de mots

    Club Philosophie

    AH ! Enfin un avis éclairé ! Je seconde Henri sur toute la ligne.
  13. Dompteur de mots

    L'Idée.

    On s'informe d'abord, on juge ensuite. Et on ne s'informe surtout pas chez Maroudiji. La philo pour les enfants n'a absolument pas comme objectif d'implanter des concepts philosophiques dans la tête des enfants. La méthode la plus usité dans le monde au moment où on se parle consiste à asseoir les enfants en cercle et à leur faire se poser des questions au sujet du monde qui les entoure, sur des sujets qui les touchent. Exemple pour un enfant de 6 ou 7 ans: qu'est-ce que l'amour ? La diversité des points de vue exprimés fait en sorte que peu à peu, les enfants s'acheminent eux-mêmes (le tout arbitré par un adulte, bien sûr - mais l'adulte n'est pas appelé à donner son point de vue) vers une appréhension plus globale du sujet. En l'occurrence, les enfants parlerons de l'amour pour leurs parents, puis pour leur chat, leur chien, puis de l'amour entre amis, puis entre amoureux, puis se demanderont ce que toutes ces occurrences ont en commun, etc. Ils développent ainsi leur sens critique, font l'acquisition d'un mode de discussion démocratique, apprennent tout le monde de nuances qu'il y a au cœur de tout sujet, intériorisent l'art de dépasser leur simple opinion, etc. C'est un concept qui tarde à s'implanter de façon massive. Évidemment, cela impliquerait de faire son deuil des contingents de travailleurs dociles qui sautent chaque année sur la roue de hamster de l'économie. Mais qui veut donc cela ?
  14. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Un homme qui méprise les philosophes ainsi que la discipline philosophique rejeté par une communauté de philosophes. Dieu du ciel ! Comment une telle chose est-elle donc possible ? Voilà qui défie l'imagination et le bon sens.
  15. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Que veux-tu savoir ? Mon cristal favori est la malachite, car elle est compatible avec la fréquence vibratoire de mon aura.
  16. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Troisième degré. Le deuxième est celui du geste, le troisième celui de la danse. La danse, c'est la succession unifiée des gestes. C'est la persévérance de l'être dans la déchirure de l'arraisonnement. La fuite hors des étendues rhizomatiques qui oppose son ipséité au néant. Pas à pas. Dans la Volonté caduque de son épistémè bouleversée. File au rythme du corps-sans-organe.
  17. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Mes salutations Prométhée. Je ne sais pas si c'est ce que tu veux dire mais il m'appert que l'idée même d'un système philosophique fini et clos et tout à fait inepte. À vrai dire, en toute conséquence avec ce que j'ai dit plus haut, je ne lis jamais un ouvrage qui décrit un système philosophique ou une grande construction métaphysique au premier degré. En fait, je ne lis jamais quelque discours philosophique que ce soit au premier degré. J'essaie toujours de voir au-delà des mots qui sont utilisés et de leur signification traditionnelle quel est le geste philosophique (c'est un concept de mon cru) qui est sous-tendu par ce discours. Je me demande: qu'est-ce que l'auteur veut provoquer ? Que cherche-t-il ? Car les mots ne sont jamais qu'instruments dans nos mains, et non des véhicules par lesquels nous irions droit à l'être des choses. Par les mots, nous nous communiquons des énergies (j'adhère à la philosophie New Age et je raffole des cristaux). Oui. Un ennui fondamental est que nous avons une vision dualiste du discours. Nous le séparons selon le schéma fond / forme. Cette manière de voir, utile à certaines fin, peut devenir un caca tenace à un certain point. Tout se passe comme si, en communiquant, nous avions toujours les yeux tournés vers un lieu - celui du fond - qui n'existe pas. Les mots n'ont de sens que dans leur contexte, voilà tout. Si on définit la conscience comme "puissance de choix dont l'être dispose" (Bergson), et la raison comme la frange de cette puissance de choix qui se déploie dans un monde symbolique, il n'y a aucune raison de penser que les végétaux disposent de conscience et de raison, et il y a tout lieu de penser que les animaux disposent d'une raison très limitée, sinon inexistante dans la plupart des cas. Mais plus important encore est de réfléchir sur le pourquoi de notre utilisation du mot conscience. Quels gestes langagiers effectuons-nous lorsque nous l'utilisons ? On pourrait effectuer des jeux de mots, par exemple en affirmant que puisque le monde se crée à chaque instant d'une manière ultimement imprévisible, alors nous pouvons dire que le monde dispose d'une puissance de choix infini et qu'il est donc présidé par une conscience tout aussi infinie (et ce serait donc vrai des végétaux et du monde inorganique). Mais nous venons de basculer à un sens complètement différent de l'expression "puissance de choix". Or, il est typique que les discours religieux jouent sur ce type de basculement d'un champ de sens à un autre, sans égard pour les règles du jeu. C'est ce que je reproche à Maroudiji: la constante confusion des règles au sein de son discours. Quant au geste philosophique du discours de Maroudiji ? C'en est essentiellement un de défense, de repli. Or, sa posture est ridicule, comique même parce qu'on ne vient pas sur un forum de philosophie sans être en recherche, sans avoir besoin de trouver quelque chose, sans avoir le besoin d'être atteint par quelque geste philosophique, et d'atteindre en retour. C'est un amant à la fois excité et déterminé à rester en robe de chambre. Je ne sais pas d'où tu tires que toute l'information du monde doive être inscrite en l'individu. Le mot "intériorité" désigne un état d'esprit, un mode du sentir et du réfléchir, rien d'autre. On peut définir Dieu de bien des façons. Plus important encore: quels sont les gestes philosophiques que nous voulons induire lorsque nous utilisons ce mot ? "Signifier" ne signifie pas "pointer vers l'intérieur d'une chose", mais plutôt "entraîner", "soulever" l'être à qui l'on s'adresse. C'est en ce sens que je demande, dans une conversation sur Dieu: qu'est-ce que tu veux signifier par ce mot ?
  18. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Je te l'accorde: les philosophes sont des casse-pieds. L'esprit veut naturellement éprouver sa pleine puissance, veut aller au-delà de lui-même. Et les philosophes nous mettent toujours des bâtons dans les roues avec leurs exigences. Tout ne peut être dit, affirment-ils.
  19. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Cette petite illustration fort rigolote n'a certainement pas été élaborée par un philosophe. Ou alors c'était un bien mauvais philosophe. La taxonomie ne dit pas que tout corps allongé est la trompe d'un éléphant, ou que tout corps cylindrique de la circonférence approximative des bras de l'homme est la patte d'un éléphant, ou que toute surface présentant la texture de la peau de cet animal se trouve nécessairement sur un éléphant. La taxonomie désigne un organisme entier, c'est-à-dire un assemblage de différentes parties. D'ailleurs, alors qu'à ses débuts la taxonomie se concentrait essentiellement sur des caractères superficiels, liés à l'apparence extérieure des organismes, elle a dû, à mesure qu'elle évoluait, se concentrer sur des caractères plutôt liés à la physiologie des organismes. C'est-à-dire des caractères qui désignent l'organisme dans sa qualité d'assemblage, dans son fonctionnement même. Ce que j'ai dit, c'est que la matière est activité par essence. Que le concept de matière entendu comme une pâte inerte n'a aucun sens. En quoi est-ce problématique que la matière se meuve et se construise ? Tout d'abord, la matière ne "donne" pas la vie. Il faudrait plutôt dire que la vie est en elle. On peut appeler "évolution" la description analytique du phénomène par lequel la matière se transforme constamment pour produire des formes toujours plus complexes. Maintenant, ce phénomène a-t-il une cause originelle quelconque ? Comment le saurais-je ? Ensuite, si je suis vivant et que la vie est en la matière, puis-je affirmer que ma qualité de vivant se trouve en la matière ? Puis-je affirmer par exemple que l'univers est doté d'une conscience ? Cela semble assez fallacieux. De même qu'il serait assez fallacieux d'affirmer que, puisque le cœur est dans le corps et que je puis dire du cœur qu'il bat, alors le corps bat lui aussi. Il y a des battements dans le corps, mais le corps ne bat pas, si tu vois la nuance. Rien ne semble donc permettre d'affirmer que l'univers est conscient. Remarque que rien ne l'empêche non plus. Un poète peut bien l'affirmer sans que cela ne choque personne, cela parce que les règles du jeu poétique sont claires. Quant aux règles de la "religion traditionnelle", elles se trouvent typiquement sur le territoire de la confusion des genres. Ce n'est pas ce que j'ai affirmé. Je ne pense pas non plus que c'est une question qui relève de la science. Mais le philosophe qui parle de l'âme ne peut dire n'importe quoi comme si la science n'existait pas. Qu'est-ce que tu appelles "conscience" ? Tu n'es pas sans savoir que nous utilisons ordinairement ce mot en relation avec tout le jeu des expressions et des activités humaines. Si tu l'appliques au reste des choses, alors forcément, tu lui retires des propriétés. Que reste-t-il ? Qu'appelles-tu donc "conscience" ? Non. La science va te parler de sang, de lymphe, de nerfs, etc. Ou alors nous ne parlons pas de la même science. Je vois mal un docteur venir affirmer à un patient dont le membre est en train de se nécroser: "la conscience ne circule plus très bien dans votre membre. Nous devrons peut-être l'amputer". Fascinant, mais encore faut-il défendre une affirmation de ce genre. Moi aussi je peux sortir plein de choses: - La thermodynamique c'est de la merde; - Jung peut bien cirer mes bottes; - Bergson raconte des conneries. Évidemment, ce n'est pas intéressant. Ce qui serait intéressant, c'est la discussion qui m'amène à formuler ces affirmations.
  20. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Mais réfléchis bien: si je ne m'octroie pas ce droit, c'est toute mon échelle d'évaluation qui s'écroule. Je suis logiquement tenu d'être le seul à pouvoir définir ce qu'est la philosophie.
  21. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Je vais t'avouer que je suis un peu perplexe. Quels sont donc les vrais enjeux philosophiques que tu me proposais ? La discussion est partie d'une tentative de rapprochement qui consistait à t'inviter à développer le fonds philosophique de la BG, de ta doctrine. Tu as rapidement posé les concepts de Dieu et de spiritualité. Or, ces concepts sont des sources infinies de confusion. Aussi, il fallait en discuter. Nous venons seulement d'effectuer une première percée intéressante en nous entendant sur la définition de l'intériorité ! Nous allons bientôt arriver à une définition de la spiritualité ! Nous n'en sommes qu'aux hors-d'œuvres ! Je te reviens d'ailleurs bientôt avec les réponses à tes derniers messages. Pour le monisme et le nihilisme, je t'invite à poser un problème en termes compréhensibles, et non pas juste haleter en répétant qu'il faut en parler. Comme je suis le seul détenteur du niveau 10, c'est à moi et à moi seul qu'il revient de définir la signification de la philosophie. Tu veux dire décrire à quoi ressemble le niveau 10 vu de ton niveau ? Pourquoi pas...
  22. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Il y a une chose qui saute aux yeux dans ton cas Maroudiji, c'est que tu n'es pour le moins pas décontracté lorsque tu philosophes. Tu es constamment sur la défensive, comme si tu avais peur de tomber dans un piège. Tu uses aussi d'une sorte d'ironie sèche et grossière qui ne fais que traduire ton propre malaise. Dans ce contexte, il pourrait effectivement être tout indiqué que tu fumes un joint avant de me lire et de travailler sur ce fil de discussion. Autrement, l'idée serait de lire les mots de mon post en cherchant à comprendre leur sens en fonction de leur usage, et non en fonction du sens que tu aimerais bien qu'ils aient. J'évalue la compétence philosophique des gens selon une échelle qui compte 10 niveaux: À casser Farce ambulante Lustreur de bottes Faire-valoir Papier-peint Raisonneur du dimanche Interlocuteur potable Apprenti Disciple Dompteur de mots Présentement, je dirais que tu oscilles entre entre les niveaux 6 et 8. Tu peux le prendre comme un compliment.
  23. Dompteur de mots

    L'Idée.

    Je t'invite à méditer pendant quelque temps sur le sens que je donne au mot "intériorité".
  24. Dompteur de mots

    L'Idée.

    @Blaquière Je fais ici un mouvement de recul parce que je me rends compte que je me suis laissé entraîner au sein d’une discussion certes intéressante, mais qui m'emmène loin de ce que je voulais exprimer à la base, à savoir l’idée d’une intériorité non-spatiale. Pour illustrer mon propos, je compare deux choses : Le fait de connaître une personne en accumulant sur son compte toutes les informations possibles : sa généalogie, sa biographie, des témoignages sur sa façon d’être, sur les conditions de l’éducation qu’elle a reçue, etc. ; Le fait de connaître une personne par le truchement d’une relation vivante avec elle, où l’on s’investit personnellement. Je dirai donc que la deuxième méthode manifeste de l’intériorité, au sens où j’ai employé plus tôt ce terme. On voit donc que cela n’a rien à voir avec la localisation spatiale du cerveau. Il y a intériorité en ce sens où le fait de puiser une connaissance à même mon vécu brut me force à un certain recueillement. Je dois faire taire les fonctions analytiques de mon cerveau, qui me projettent si facilement dans un monde de découpes spatio-temporelles, pour me laisser fondre dans la mouvance même des choses. Ce que je saisis là, je n’y peux référer par le mode analytique que d’une manière indirecte, par métaphore, par image. Nous pourrions aussi dire que l’intériorité me sort du strict schéma sujet-objet pour me placer dans la dynamique même des choses, où je ne deviens que pur rapport au monde. La connaissance intérieure ne peut que nous révéler nos préjugés, qui proviennent d’analyses erronées dont nous recouvrons notre vécu. Ce sont de tels préjugés – mais plus particulièrement ceux qui se sont affectivement fixés en nous – que la psychanalyse s’attache à dévoiler et à faire se résorber leur caractère tyrannisant. Et en dépassant nos préjugés, nous changeons par le fait même notre connaissance du monde. Les techniques de méditation et de pleine conscience ne consistent d'ailleurs qu'en ce que je viens de dire : la mise hors-circuit des fonctions analytiques du cerveau, pour se rapporter seulement à l'expérience brute. Dans ce dénuement, l'esprit tend à devenir pure relation au monde, et les interférences dus à nos préjugés ne manquent pas de se révéler. Ou plutôt : « je suis une succession de pensées ». Encore que je ne sois pas convaincu qu'une telle proposition ait quelque sens que ce soit. Il faudrait peut-être s'en tenir à celle-ci : « les pensées se succèdent en moi ». Hmmm. Je pense que la réflexion schopenhauerienne est plus profonde que ce que tu dis, malgré ses travers. Peut-on nier que nous émanons du monde et donc qu'à un certain point de vue, c'est le monde qui s'affirme en nous ? C'est une pensée étourdissante. C’est ce que je voulais dire par « spatialité en sursis » : l’Amour comme amour spatial en suspension (j’ai vraiment l’impression d’être un raélien à écrire des phrases comme ça !). Non : même chose pour moi le cerveau et la cérébralité. C’est juste plus commode de parler de cérébralité parce que c’est un terme du même acabit que l’esprit : il désigne un phénomène plutôt qu’un objet.
  25. Si je te traitais de petit vermisseau purulent parce que je trouve ridicule ta définition de la méchanceté, cela te porterait préjudice et serait méchant. En revanche, je pourrais très bien l'avoir fait dans le but de dévaluer ta définition parce que je considère qu'elle porte préjudice à l'intelligence des autres intervenants. La méchanceté se définirait alors comme instrument polémique. On même imaginer le cas d'un homme s'adonnant à ce genre de méchanceté avec aversion, porté par le sens du devoir.
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