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Elfière

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Tout ce qui a été posté par Elfière

  1. Elfière

    Mécaniques.

    Horrifique!
  2. Elfière

    Chalet à quatre.

    Ça commence tellement paisiblement... L'idéal cocon d'un chalet posé sur la neige . La rêverie de Flo dans le matin lumineux. Tout va bien, si bien. Je l'envie, moi, le (banal?) bonheur de ce réveil de vacances, le café brûlant, le plaisir de la solitude avant celui de l'irruption des "Autres". Je t'en voudrais presque de me gifler la quiétude d'un souvenir que je m’appropriais avec tant de facilité pour l'avoir simplement vécu. Bon, c'est le talent. Et la foule de questions qui se posent à la fin. L'angoisse qui s'impose... Merci
  3. Elfière

    Malle à portraits

    Méchant Garçon Il était gentil, tempétueux mais gentil. Mais un jour, il vola le jouet interdit. Car On ne voyait pas. Ne le surveillait pas. On est si sûr de l'Autre quand On est sûr de soi. Une brèche était ouverte qu'On ne soupçonnait pas. Dans cet espace là, Méchant se faufila. Trouva le jouet. Pensa « il est tout pour moi! » Se sacra Roi du monde de cette vérité là. Du coup, On s'alarma de son sourire béat Du bonheur étranger qu'il trouvait, hors-la-Loi Au droit chemin, bien tracé, On le rappela : « Gentil Garçon tu es, Gentil Garçon tu dois! » "On t'offre ces jouets tout façonnés pour toi Et en voler ailleurs?! Non, mais, tu penses à quoi?" Dissimulant l'impie, Méchant Garçon sourit... On pouvait bien parler, il reviendrait ici... Mais le temps est pervers, la volonté aussi. Sans s'en apercevoir, Méchant Garçon... grandit. Lui resta comme l'aura d'un Noël enfoui Mirage d'un "peut-être" au désert d'Utopie. Se laissa convertir aux choix qu'On fît pour lui En bien-être absolvant l’infamie de l'oubli. On ne pense qu'à l'enfant dans ses leçons de vie Pour son bien qu'On est sûr de bien choisir pour lui. Quelqu'un sait-il encore pour que j'en parle aussi, Ce qu'il peut advenir du jouet interdit? Survit-il au mensonge d'une enfance qu'On ploie Dans la tiède illusion d' « il était une Foi »?
  4. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Ah oui! J'étais bien contente moi qui ne suis pas très douée pour les représentations concrètes. Tu me dis : dessine un arbre et toute tentative de maitrise de l'art se solde toujours par un résultat qui ne me sauve du tragique que par l’irrépressible envie d'éclater de rire au résultat. Tu sais bien, il ne me faut pas savoir ce que je vais créer. Faut que je débranche les fils conducteurs de conscience et de discipline. Donc là, même si j'avais bien l'intention de créer un bonhomme avec cette merveilleuse offre de la nature, j'ai abandonné toute projection de résultat. J'ai amassé la neige en une dune mousseuse et j'ai tapé dedans doucement sans trop réfléchir. C'est Gilou (chaton de 8 mois) qui m'a apporté le premier bouton de pélerine (papier des chocolat de noël roulé en boule qu'il adore me ramener pour que je lui relance même si je lui explique que non, il n'est pas un chien...). Alors, je lui ai piqué toute sa réserve colorée, ma vieille casquette de jardinière, des bouts de palmes pour les moufles et un bout de drap élimé pour l'écharpe. Je te présente Ragnarfrost, surgi de mon nulle part familier.
  5. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Contrechant? Il neige. Fragile, Le matin, Silencieux, faufile Un coussin De soie grège Ephémère et gracile Sur le jardin. Étouffés, Des souvenirs sourdine Surannés De comptines Oubliées Caressent De leur son La paresse Des flocons. "C'est l'hiver et le hameau tremblant Est couvert d'un édredon tout blanc Et dehors, les enfants Courent triomphants Regarder le bonhomme de neige Qui se dresse à l'orée du grand bois .../..." J.Plante-Grundnoff (vers 1950)
  6. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Une belle lumière, un éclat de soleil après la giboulée, des fleurettes timides si jolies... Moi, tu m'connais. Je ne résiste pas.
  7. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Premières tentatives des fleurettes
  8. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    L'étang gelé Mis aux fers Des glaces L'étang Patient Attend La fin de l'enfer La grâce D'un printemps Doucement Caressant.
  9. Elfière

    Malle à portraits

    Pauvre Petit Mec Pauvre petit mec naquit avec des dents Quand il fermait sa bouche on le trouvait charmant Un bambin chérubin, un adorable enfant… Quand ses lèvres s’ouvraient, on le voyait méchant !!! Peut-être, peut-être pas, mais sa mère pas maligne, Plutôt qu’apprendre au gosse à limer ses canines, En l’embrassant souvent, en la jouant câline Le mit dans la poubelle le traitant de vermine… Pauvre petit mec pleura un bout de temps, Assis dans sa poubelle, puis s’endormit dedans… S’aperçut que l’odeur exaltait un talent Ne pouvant s’exprimer qu'en ce lieu seulement. Grandi dans sa poubelle, nourri de détritus Et peignant ses parois, se trouvait pauvre gus Génialement soutenu, soutenu mordicus Par ses seules amantes : tout un boisseau de puces ! De temps en temps, la poubelle s’engorgeait Pour la vider un peu, le couvercle il soulevait Jetant un œil dehors sur le monde qui vivait Normal, heureux sans lui, et trop l’éblouissait. Envie, révolte, rage ou tristesse mélangées Ses dents à cette vue, d’un seul coup s’aiguisaient Balançant au hasard ses immondes déchets Petit mec, pauvre gosse, ainsi se défoulait… Pitoyable, mal aimé, mal aimant Il rêvait d’une dame, contraire de sa maman Qui nettoierait d’un coup ses horribles tourments Le tirerait de là, l'aimerait simplement. Pauvre petit mec malheureux comme les pierres Dans sa prison poubelle, en son destin calvaire Enchaîné par orgueil aux assauts suicidaires Meurt en petit garçon lové dans sa misère.
  10. Le clochard. Je l'appelais Marathon Man, Un sobriquet secret Pour l'habitué du square des tilleuls. En ce temps-là, j'inventais des noms à tout le monde. Sans les aborder, je m'appropriais ces gens Qui partageaient si souvent Entre un "midi et deux" de routine Les vieux bancs En croquant leur tartine. Marathon était clochard, Impressionnant de précision et de rigueur, Il arrivait à midi et quart Et commençait un manège immuable De déplacement entre les poubelles Six. Situées en réguliers intervalles Sur la périphérie du square. Déplacements en tranversale Branches d'étoile Uniquement. Et sans relâche, remplissant ses poches Ou s'alimentant de ses trouvailles Pendant ses traversées Pressées. Marathon était muet. Du moins, il me semblait. Aux gentils qui lui tendaient la main Il faisait juste un signe de la tête pour le "Non! Merci!" J'étais fascinée. Marathon repoussait avec une indifférence polie La brave compassion. Les habitués savaient et pour les intelligents Déposaient leur offrande proprement Sans en avoir l'air, sur le dessus D'une des poubelles. Jamais la même, ils se les répartissaient. Les plus comiques étaient les nouveaux-venus, Les inconnus, les impromptus Et leur stupéfaction figée Devant l'aumône simplement refusée. J'imaginais Marathon, si consciencieux Araignée dans une vie, Dans un temps, ailleurs. Parce que, sur cette place des tilleuls, Si un lien de soie s'était accroché A ses pieds -J'en étais sûre-, J'aurais pu voir au fil Des déplacements subtils Se tisser une dentelle ciselée Aux points et reflets réguliers. Marathon repartait sans crier gare Aussi. Sans préavis. Un dernier déplacement hasard, Dépassait la poubelle amie; Et il disparaissait, rapide Infatigable, si... sûr de lui. Et puis un jour, il s'est assis! Tout près de moi et il m'a dit : "Tu n'aurais pas deux francs?" J'étais sans voix, honteuse, interdite!!! Marathon brisait son rituel pour me demander! A moi!!! Et... je ne pouvais pas! Muette, effondrée, désespérée Je ne pus lui montrer que mes poches vides En les retournant, stupide. J'échouais à l'honneur qu'il me faisait J'étais si désolée... Alors, Marathon a souri D'une de ses poches, il a sorti Une pièce et il a dit : "Je m'en doutais! Tiens! Pense à manger, petite! Ca nourrit pas la rêverie! Et ceux qui sont touchés oublient". Puis il est reparti. Dépassant la poubelle, Incroyable, magique, irréel, Me laissant... ahurie! Eblouie! Parce qu'un instant, j'ai cru voir Des fils d'argent accrochés au trottoir... Je l'appelais Marathon Man En ce temps-là, je donnais des noms à tout le monde... ......................................... P.S : je le fais encore!
  11. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    J'aime bien l'hiver dans ses costumes de grand froid. L'inégalable pureté des silences. Leur intensité, leurs murmures. En Anjou, c'est assez rare, mais j'apprécie d'autant plus.
  12. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Forêt glacée Une empreinte esquissée de rousseur sur la neige Légère, ébauche d’un sentier timide, Trace imperméable aux flocons qui s’agrègent Criblant les joues du temps de douces éphélides. Tout, dans le silence, criait la solitude. Écrin de souvenirs, la forêt désertée Glaçait d’orgueil impie le vent des habitudes, Prisonnière d’un sort dans un charme figé. Des arbres enlacés, j’ai franchi la lisière. Un oiseau y chantait que je n’entendais plus La partition, pourtant, m’était si familière Qu'un lambeau déchiré de ce chant m'apparut. Sa mélodie sifflée réveilla les ramures, Sa tiédeur ciselée habilla les feuillages. La lune, d’un regard, délia des censures Les secrets enterrés aux racines sans âge. J'écoutais les soupirs d’un rêve qui expire Espérant un répit au réel qui l’afflige, Sur la pierre du temps impossible à séduire j'ai gravé le dessin de l'estompe prodige.
  13. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    J'aime vraiment beaucoup. Je ne comprends pas trop comment les mots te viennent et s'enchainent mais leur mélodie originale est là. Aisée, douce et puissante à la fois. Inattendue. Mais ça "m'enchante" littéralement. Merci Pour les émortichoses, ne te gêne pas, ce n'est pas parce que je ne les utilise pas que ça m'embête que d'autres le fassent. Elles ont au moins l'avantage de signaler un passage. Bonne année, à toi aussi.
  14. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    C'est vrai! "Les chants désespérés... tout ça, tout ça..." Je confirme. Tant de sublimes déchirements si magnifiquement exprimés. Je penche plus pour la Mélancolie qui ne n'associe pas forcément à la tristesse mais apporte une douceur caressante, apaisante à l'éventuelle douleur. Depuis mes années de collège, quand nous avions la chance (je l'ai eue!) d'avoir des profs animés de la flamme de transmettre leur passion des "Lettres", je me suis laissée bercer par tous les génies des mots (ou que je considère comme tels) sans m'arrêter à la forme poétique classique. Mais,depuis que j'ai 11 ans, rien n'a pu détrôner ce monument. Fantaisie Gérard de Nerval Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Un air très vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets. Or, chaque fois que je viens à l’entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit : C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre Un coteau vert, que le couchant jaunit, Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ; Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que, dans une autre existence peut-être, J’ai déjà vue… – et dont je me souviens ! Même si, j'ai pu rencontrer au fil de mes explorations de bien meilleures œuvres et les reconnaitre comme telles ,nulle n'a pu contester dans mon cœur de romantique subjective mais inconditionnelle son atmosphère, son rythme, sa musique, ses couleurs. C'est un premier amour inaltérable.
  15. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Merci, Enchantant, je vous espère une nouvelle belle année de créations visuelles si poétiques dont vous avez le secret. J'en profite pour préciser que je souffre d'une allergie phobique aux émotichoses. Et donc, si j'apprécie la marque des passages et des encouragements induits, je suis simplement incapable d'y répondre de la même façon sous peine de me voir pousser des boutons partout! Je sais, ça fait tâche, aujourd'hui qu'ils sont devenus une forme de langage à part entière. Mais bon, moi ça me fait mal à l'intégrité verbale quand je me résous à en utiliser un. Alors, à tous ceux qui m'ont encouragée, je dis simplement merci! Vous pouvez continuer. Moi, du moment que ce n'est pas contagieux, je suis pour la liberté simple d'expression. Permettez simplement que mon sourire de reconnaissance ne soit pas jaune et reste silencieux. Il n'en est pas moins sincère. Pour vous tous, un bout de magie d'un des mes univers préférés :
  16. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Aquarelle Dentelle Pureté Simplicité
  17. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    L’araignée de Noël Quand j’ai installé le sapin, début décembre, j’ai remonté l’antique carton tout rapiécé de scotch de déménageur, qui contient toutes les sentimentales petites merveilles qui clignotent et tintinabulent. Bref, le carton dort toute l’année bien gentiment dans un coin de la remise du sous-sol. Et chaque année, en le remontant, je me dis : « Mince, faudrait quand même que je le change ce carton ! ». Mais, j’oublie et tandis que j’habille le joli sapin en trois morceaux, tout content de se dérouiller les branches articulées, Vieux Carton redevient malle à trésors anciens et plus question de le priver de sa mission de Gardien Eternel, passé, présent, à venir ! Donc, je le vide tranquilloutement, de ses boites, replongeant très volontiers et sans vergogne dans l’aura magique qui, immanquablement, chaque année, s’en dégage ! En soulevant la dernière boîte, un mouvement rapide et gracieux, attire mon attention : « Un elfe ? ». Je souris. Ca me paraitrait presque normal, là. Mais non ! Au milieu du carton vide et arrêtée dans son mouvement de fuite, ben, y a une jolie petite araignée. Et comme elle s’est immobilisée sur un filament échappé sûrement d’une guirlande fatiguée, j’ai l’impression qu’elle me met au défi de lui piquer encore celui-ci ! Et qu’elle est prête à le défendre jusqu’à la mort ! Ben quoi ? C’est Noël, non ? Alors, je me rends… j’admets sa victoire. Lui laisse son bout de guirlande et refermant le carton vide, le remise dans un coin de mon bureau jusqu’à un autre demain, déshabilleur de mon beau sapin, roi des forêts. C’était ce matin ! Et c’est en récupérant mon carton et en remarquant le même mouvement gracieux et rapide à l’ouverture du carton que je me la suis rappelée, la petite araignée ! N’empêche, elle a eu presque un mois pour s’établir un nouveau quartier général dans mon bureau qui ne manque certainement pas de p’tits coins sympathoches pour villégiatures de petite arachnide en goguette. Bon, moi, j’suis pas contrariante. Si elle veut rester dans le carton de Noël, moi, je respecte. L’anecdote m’amuse même. C’est pas tout le monde qui établit ainsi un « contact » et se soumet sans discuter à la volonté, même imaginée, d’un petit être multi-pattes. Je fais gaffe en remisant les premières boites et je m’assure même de déposer en premier le sac tout souple des guirlandes. Mais après, toute affairée à décrocher et ranger délicatement… je l’oublie encore. Ça prend du temps de ranger soigneusement le bonheur pour qu’il puisse encore resservir quand reviendra son temps… Le carton est rempli. Le sapin, en trois morceaux disciplinés, aussi, s’est résigné à resserrer ses branches et à réintégrer son carton à lui. Avant de les redescendre et embrayant sur la première de mes bonnes résolutions 2013(*), je récupère le rouleau tout neuf du scotch de déménageur et entreprend de redonner une toute nouvelle solidité, étanchéité à la relique, malle à trésors tintinabulants ! C’est qu’il y a du déménagement prévu dans l’air du temps de l'an 2013. Autant parer de suite aux méchantes bousculades, éventreuses de paquets mal-ficelés ! Alors, j’y vas de bon cœur ! Je scotche et rescotche à tout va! Je consolide les coins et redresse les affaissements, pose mes scellés rajeunisseurs partout, ne laissant de carton vierge que la place de l’inscription : « Prière de faire attention, je suis le carton de Noël, quand-même ! » Je suis satisfaite ! Plus une place pour la menace d’effondrement. Le carton brille de son nouveau carcan marron brillant. Le trésor est à l’abri ! Mais d’un coup…. ! En me repaissant de la vision de ce nouveau caisson étanche, me revient l’image du petit mouvement gracieux et rapide !!! Mince ! J’ai enfermé, emprisonné, calfeutré ma guerrière gardienne jusqu’à la mort dans un cercueil définitif ! Je n’y ai même plus pensé ! Alors……… et on pourra en penser ce qu’on veut… j’ai repris mes ciseaux ! J’ai recoupé les huit coins du carton et fait une fenêtre dans le O de NOEL ! Pis après, guillerette, j’ai redescendu mes cartons au sous-sol. Sous la lucarne ! Là où se collent les moucherons imprudents, souvent. Vivement Noël prochain ! Bonne année ! (*) - Ah ouais, le texte n'est pas tout neuf, mais le carton que j'ai ressorti cette année dans ma nouvelle maison, c'est le même, avec le même bonheur dedans. Je n'y ai pas vu ma copine arachnéenne mais bon, je me dis qu'elle a peut-être trouvé un copain en sortant par un des trous et fondé une famille campagnarde dans ma nouvelle remise. j'suis une optimiste définitive, voilà ma gloi-a-a-a-re!
  18. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    J'avais baptisé, il y a longtemps, dans un autre temps, dans la mouvance de mes humeurs, ce fil : "Les poèmes à se pendre". Ça fait un moment que j'ai oublié le concept. Et tant mieux. C'était un peu de provoc', je crois. Je suis plutôt "bluette" légère. Mes vraies peines sont bien trop intimes pour que j'en inflige le partage. Je peux m'essayer à la mélancolie mais je préfère faire sourire, si c'est possible. Toi, tu n'y vas pas avec le dos de la cuiller avec la morosité morbide. ça fout une claque à la légèreté. Un parti pris? Je précise que ça ne me gêne pas, bien sûr. J'aime bien te lire. Bonne année!
  19. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    RESOLUTION Sur l’autel dénudé d'un voyage en quémande Pèlerin résigné propose cette offrande : Son cœur tout barbelé, prisonnier du réel Cloué de pesanteur dans la fatalité du gel Si au mur des frimas s’offre la déchirure Que son front s’y appuie malgré la meurtrissure Qu'il y respire un air épuré des souffrances S’y autorise un pas en brèche d’espérance. Juste un instant béni, humer la liberté La trêve dans l'ennui du jardin déserté Si de l'autre côté, une autre main se tend Accrocher sans ambages le pied de nez au temps. Dans l’eau claire jaillie qui éclabousse tout Ancrer cette lumière qui magnifie les fous, Consteller de couleurs tout le froid et ses ombres Ne peindre que douceur et répudier le sombre.
  20. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Bonjour, Critérium. C'est un plaisir de te relire.
  21. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    CALENDRIER 2ème semestre JUILLET Une poignée de grains de blé Roule sur ma paume Chatouillée Le bout de ma langue vient piquer Deux grains dorés Sauvés des chaumes Et sous mes dents je fais craquer Le goût suave de l'été. AOUT Une poignée De sable chaud Coule De ta main En sablier Fait sur ma peau Une houle D'or fin D'instants comptés. SEPTEMBRE Une poignée d'hirondelles Escorte un écolier Rebelle Aux cahiers. Il descend à la rivière Buissonnière Il sera l'heure, Un lointain demain, De migrer vers d'autres chaleurs Ou un cours de latin. OCTOBRE Un fruit oublié Des tempêtes et des ondées Attendait Sur la branche d'un vieux pommier Dans un verger Déserté Son goût suret De cidre jeunet Laisse sur ma langue les secrets D'un automne pudique et discret. NOVEMBRE Pauvre novembre Délaissé par l'automne Antichambre Morne De l'hiver Fier Il te reste, Modeste A fêter les morts Et les fins de guerre Dans un décor De cimetière. DÉCEMBRE Douce nuit de neige Soupirs d'enfance, Rêves sortilèges Impatience Piquée de houx Rouge-gorge Trille musical et doux Sucre d'orge Rouge bonhomme Vive le vent Bonnet pompon Joues Petite Pomme Sapin d'argent Douceur bonbon Bonheur Noël Atemporel. ____________________________________________________ Joyeux Noël et Meilleure Année à tout le Monde
  22. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Mercé plan ! Bon Nouvè !
  23. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    Corrections Le temps sur l'amour morte, c'est comme une gomme à encre sur une page à l'écriture défaite Une ombre y persiste comme un fantôme une ancre une créance jalouse, une dette Qui exige l'effacement comme un lymphome un chancre sur le pont radoubé d'une vie proprette S'en alléger, c'est faire comme un môme un cancre c'est jeter la feuille à l'oubliette Et rêver buissonnier, tout comme dans un somme qu'on échancre pour y respirer, enfin, des violettes.
  24. Elfière

    Les poèmes à se pendre

    REVE DE DECEMBRE De givre ciselé, l’aurore diaphane A saupoudré la nuit et sa sombre soutane, Fige dans le réel les délires profanes Glaçant d'inachevé les songes filigranes. La mémoire se rend au soleil qui s’avance Sans se battre vraiment, au gré de l'inconscience Qui efface sans heurts, du sommeil, les errances Dont ne subsiste plus que trouble rémanence. La magie se dilue dans la lumière du jour Et l’esprit se corrompt à ce cruel retour Dans le choix imposé de l'imposé contour Des habitudes prises sans espoir de détours. Mais le hasard rebelle à la trame tissée Brode ses fils dorés aux mondes barbelés. Dans la poussière usée d’un chemin bien tracé, Il plante quelquefois un éclat étranger. Ainsi survit le rêve que l’on croit effacé Dans un parfum sucré, une fleur veloutée Une image fugace, une note chantée Offrant au quotidien des frissons de clarté.
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