Tequila Moor

Ce n'est pas moi, c'est mon Tshirt. D'ailleurs, il font les mêmes pour femme !

J'ai de la chance, c'est la partie la plus adolescente de toi qui me répond aujourd'hui. Détaillons un peu la réponse : 1) Posture du mystérieux qui a de formidables choses à apporter au monde, mais qui se restreint parce que le monde ne le mérite sans doute pas. On peut remplacer "le monde" par "une femme", ça marche aussi. 2) Réhabilitation de la figure de l'homme qui souffre par amour, figure qui parvient à synthétiser le profane (je te désire, tais-toi et sois ma mie) et le christique (la souffrance, c'est cool ça déplace des montagnes). Comme si donc le fait de désirer, de se consumer d'amour pour une femme était l'absolue garantie que cela allait rendre cette dernière amoureuse, voire heureuse. Comme si encore la femme en question avait l'impératif moral de choisir celui qui souffre le plus pour elle, alors qu'aucune souffrance n'a jamais rien prouvé en soi sur la valeur de qui ressent cette souffrance. Donc non, Lou Salomé n'avait aucune raison de se donner au moustachu sous prétexte que ce dernier en bavait pour elle, dans tous les sens du terme. Et il est inutile de mettre en cause sa sensibilité, voire de la soupçonner d'avoir pris son pied à faire souffrir les autres : on peut juste dire qu'elle était assez équilibrée pour comprendre que la souffrance d'un homme qui se meurt d'amour pour une femme ne vaut rien. Et quand on voit comment Nietzsche a ensuite honni celle qui semblait auparavant être tout pour lui, il est clair que ce n'était pas lui le plus équilibré de l'histoire. 3) Utilisation d'un exemple qui se retourne contre ce qu'il fallait démontrer. Il fallait en effet me convaincre que Nietzsche comprenait les femmes, voire même qu'il comprenait l'amour. Or l'exemple choisi me donne à penser qu'il ne comprenait rien : ni les femmes, ni l'amour, ni les hommes, ni l'amitié. Bien joué.

Mais tu peux t'entendre sur tous les terrains possibles avec une femme, c'est juste que tu ne le feras que si tu en as le courage, et si tu commences aussi à comprendre qu'elle n'a pas besoin de toi, a priori : c'est souvent le problème des hommes, vouloir que les femmes répondent à leurs questions existentielles tout en assouvissant leurs besoins et envies. Ils ne se posent jamais la question de savoir ce qu'ils vont apporter, comme si la réponse était évidente. Alors qu'ils n'apportent souvent que leurs névroses et leur bite. Et c'est un peu court. Nietzsche était homme avec le même problème, exposant 1000, car ses ambitions concernant l'amour n'étaient de plus guère compatibles avec le plan-plan de la vie de couple : il aurait eu besoin de stimulation dans tous les domaines, c'est pourquoi il était aussi attaché à Lou Salomé. Il se trouve hélas qu'elle avait encore plus d'ambition que lui, avait encore plus besoin de stimulation que lui tout en étant plus intransigeante. Elle avait compris le besoin d'assouvissement, c'est pourquoi elle se refusait aux hommes : pas folle la guêpe.

Je me demandais si tu n'en avais pas marre de faire ton Nietzsche aux petits pieds à tout bout de champ ? Tiens, un résumé de ses tentatives auprès des femmes : http://existentialcomics.com/comic/150

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