

Scénon
Membre-
Compteur de contenus
3 640 -
Inscription
-
Dernière visite
Type de contenu
Profils
Forums
Blogs
Calendrier
Vidéos
Quiz
Movies
Tout ce qui a été posté par Scénon
-
Les gens de la bibliothèque de Nag Hammadi n'en ricanent pas.
-
Je ne vois toujours pas comment on peut appliquer à la gnose, connaissance sensible et expérimentale de Dieu, une “démarche” purement psychologique qui, de plus, “gomme la nuance divine”. C'est bien là la distinction défendue par l'Église: la “bonne” Vérité, c'est celle, “officielle”, que prêche l'Église; l'autre “Vérité”, c'est celle prônée par tous ceux qui sont plus ou moins étrangers à l'Église ou qui, tout en étant dans son sein, enseignent des choses jugées trop éloignées de sa doctrine. Ce n'est pas nécessairement une distinction défendue par les gnostiques. Il faudrait que @hdbeconnous propose d'autres extraits pour juger sur pièces...
-
Certes non, mais j'ignore quoi comprendre par “noûs collectif” dans le contexte d'une discussion sur le noûs tel que le définissent les Grecs. C'est un peu comme si vous nous disiez de ne pas nous limiter à la description que font les auteurs grecs de la déesse Héra: pourquoi n'y verrions nous pas, quant à nous, un dieu mâle plutôt qu'une déesse? et pourquoi pas le dieu de la musique? ou celui du vin, tant qu'on y est? Je veux bien, mais dans ces cas-là (surtout dans le dernier), nos débats risquent plus que jamais de devenir des discussions de comptoir.
-
On peut inventer toutes les notions et formules qu'on veut... Dans la philosophie ou dans la religion d'expression grecque, je ne vois pas ce qui peut correspondre à votre “noûs collectif rattaché à la psyché individuelle”, mais je peux me tromper.
-
C'est pourquoi j'ai écrit plus haut que l'approche de Jung, psychologique, n'a rien à voir avec la gnose, décrite comme sensible ; l'une relève de la psychê, l'autre du noûs.
-
Deux grandes théories s'affrontent sur ce point, avec de nombreuses nuances et passerelles possibles ; pour faire simple : – Si la vérité est une et la même, son expression véhiculée au sein de tel courant ressemblera parfois ou souvent à celle ayant cours au sein de tel autre, même si un contact historique entre ces deux courants est peu probable. – Tout courant emprunte presque toujours directement et consciemment à ses prédécesseurs certaines images et certains éléments de doctrine – qu'il les ait compris ou non, c'est une question secondaire – et les remodèle plus ou moins, ce qui justifierait suffisamment ces parallèles.
-
Désolé, j'ai recommencé trois fois ma réponse, mais il me faut bien avouer que vos questions ne sont pas claires dans ma tête, et que je ne les comprends pas nettement, d'autant que des mots comme “transmission”, “chaîne” et “initié” prêtent souvent à confusion selon le sens qu'on leur prête. Je me prononcerai sur un seul point: l'inconscient collectif de Jung, à mon humble avis, n'a rien à voir avec la gnose.
-
Vous avez répondu à une question à laquelle l'initiatrice du topic n'a jamais su répondre. Merci. J'ignorais tout à fait que le récit biblique de Suzanne, évidemment bien connu, était considéré par certains comme un écrit apocryphe à part.
-
Je ne suis pas tout à fait sûr de bien comprendre votre question. Les auteurs gnostiques rappellent souvent que tel ou tel élément de leur enseignement se retrouve aussi dans telle ou telle tradition religieuse ou philosophique. La vérité étant une, la manière dont ils l'expriment est à leur yeux forcément conciliable avec d'autres modes d'expression de cette même vérité. On découvre cette attitude dans bien des passages bibliques, comme aussi chez les Pères de l'Église. Vous trouverez chez Zosime de Panopolis un commentaire qui met Adam en relation avec Prométhée ou Épiméthée, Ève avec Pandore, le péché originel avec la boîte déversant tous les malheurs.
-
En tout cas, d'après le néo-platonicien Porphyre, on retrouve l'idée dès les premières lignes de la Genèse, et aussi chez les Égyptiens, ainsi que chez les anciens Grecs ; un petit extrait : Les expressions toutes faites sont là pour s'en servir : “Il n'y a pas de sot métier !”
-
Le Jourdain tire son nom de l'hébreu Jardan, du verbe jarad, «descendre». C'est un fleuve qui descend d'en haut, comme tout fleuve sans doute, mais évidemment, le Jardan est celui qui procure le vrai baptême d'En Haut.
-
@Blaquière, avez-vous lu mon message à la fin de la page 8?
-
Justement, une fois sur trois ou quatre, je n'y parviens pas. Normalement, il suffit de former le sigle @, et un petit rond commence à tournoyer automatiquement sur votre écran, ensuite une liste de noms de membres du forum apparaît, plus exactement de ceux dont les premières lettres correspondent à celles qui commencent le nom que vous commencez à écrire. Vous n'avez qu'à cliquer, dans cette liste, sur le nom voulu, et il affiche automatiquement tout le nom en orange. Le procédé est le même que sur Facebook, livre apocryphe et non canonique (ça, je le dis uniquement pour faire semblant d'être dans le sujet). Le fait que mon nom apparaît plus haut en noir, après le sigle @, me dit que l'ordinateur ne vous a pas proposé de liste. Et c'est précisément, ce qui m'arrive à moi aussi de temps en temps (même en recommençant dix fois au même endroit de mon texte), je ne sais pas à quoi c'est dû. Par exemple, dans ce message-ci, vous trouvez deux fois le sigle “arobase”. Eh bien ! pour le premier, je n'ai pas eu droit à une liste, pour le second, oui! Tout cela est extrêmement gnostico-ésotérique, et je n'ai pas encore réussi à en percer le sens cryptico-mystique.
-
Le mot grec anôthen est composé de anô, “en haut”, et de -then, suffixe qui marque l'origine, “de”, “du côté de”. Le sens premier de anôthen est bien: “d'en haut”; parfois aussi simplement: “en haut” (“du côté d'en haut”). D'autre part, l'En Haut étant évidemment, dans la pensée traditionnelle, au commencement de toutes choses, anôthen signifie également: «de/depuis/dès le commencement», «de/depuis/dès l'origine». Enfin, tout commencement étant comme “neuf”, anôthen semble parfois avoir le sens: “de nouveau”; je dis «semble», parce que les exemples référencés par mon dictionnaire de grec, précisément, ne me convainquent pas vraiment... Quoi qu'il en soit, dans la Bible, il vaut mieux toujours s'en tenir au sens étymologique traditionnel qui, pour le mot concerné, est: «d'en haut». Cela est vrai au point que quand Paul écrit quelque part la phrase a priori assez banale: «comme je l'ai écrit plus haut (anôthen)», un commentateur traditionnel explique qu'il faut comprendre que saint Paul veut dire, non qu'il l'a déjà écrit quelques lignes ou versets plus haut, mais qu'il l'a écrit sous le souffle de l'Esprit Saint, «d'En Haut».
-
Quelqu'un d'autre pourrait peut-être vous communiquer le lien demandé. Je ne peux vous répondre que sur base de mes lectures “livresques”. Comme je l'ai écrit plus haut, même dans une édition très soignée comme celle de la Pléiade, l'origine du mot «apocryphe», ou plutôt la raison de son emploi dans ce contexte-ci (car son sens, «caché», est clair en soi), reste floue. La seule chose évidente est que ce mot est employé, au départ, pour désigner tout écrit non canonique, dont le titre ou sujet, le contenu et/ou l'auteur supposé l'apparente plus ou moins à un écrit canonique. «Apocryphe» ne signifie donc pas, ici, «attribué abusivement à tel auteur»; je pense que c'est à cela que vous songez, non? L'Évangile selon Thomas, pour reprendre l'exemple le plus connu, ressemble à plusieurs égards aux évangiles canoniques (selon Matthieu, etc.), mais ce n'est pas un évangile repris dans le canon biblique: c'est donc un «apocryphe». L'emploi du terme n'implique nullement que cet évangile ne soit pas de Thomas, ou qu'il ne remonte pas en partie à lui; peut-être il remonte à lui, peut-être non, mais ce n'est pas du tout ce que le mot exprime à l'origine. Inversement, un certain nombre de philologues considère l'Épître aux hébreux de Paul, écrit canonique, comme n'étant pas de Paul. Que cela soit vrai ou faux, cela n'a pas beaucoup d'importance pour ceux qui sont attachés au canon: l'écrit reste canonique. Mais le sens du mot «apocryphe» s'est élargi. Puisque, dans une très large proportion, les textes dits apocryphes au sens premier du terme, n'ont pas été rédigés, en tout cas pas tels quels, par les personnages historiques sous le nom desquels ils nous sont parvenus, le mot «apocryphe» a fini par être employé au sens de: «attribué abusivement à tel auteur». Et c'est dans ce sens-là que pour certains, les cinq livres dits de Moïse, par exemple, livres pourtant canoniques, sont des «apocryphes». Il faut donc bien savoir en quel sens est employé le mot «apocryphe». L'initiatrice du sujet, @Kutta, l'a clairement employé dans son sens premier, celui de «non canonique», sans sous-entendre que tous les livres canoniques proviennent “donc”, quant à eux, tels quels, réellement de Moïse, de Matthieu, de Paul, etc.
-
Remarquable, cette citation. J'en ajoute une autre, d'un auteur gnostique plus récent ; l'idée en est assez proche : « Ne parlant pas de la nécessité des choses mondaines ni de l'urgence des choses du siècle, le Livre ne sera ni reçu ni entendu par ceux qui s'organisent dans l'agonie du monde, ni par ceux qui y croupissent. »
-
Blaquière, je vous remercie de votre réponse très claire, soigneusement formulée, et qui situe exactement le “problème”; je l'ai lue avec beaucoup de plaisir. Et vous n'avez pas tort: elle concerne bien la gnose. Nous sommes globalement d'accord : l'homme constate que sa situation sur terre n'est pas toute rose, loin de là. De lui-même, il sera tenté (si l'on peut dire) de l'améliorer, d'améliorer aussi le sort de ses congénères, même si c'est chaque fois à recommencer, jamais tout à fait réussi ou durable, etc. Puis, il y a de temps en temps un individu qui se pointe et qui dit aux autres : il est normal que les choses ne s'arrangent pas; ce monde-ci n'est pas fait pour l'homme, l'homme vient d'ailleurs, mais il l'a oublié, et l'ayant oublié, il ne songe pas à retourner dans sa patrie où tout est pour le mieux: lumière, santé, bonheur, repos. Tout ceci est d'ailleurs très poétiquement raconté dans le texte gnostique Le Chant de la perle, ce qui prouve que nous sommes bien dans le sujet. Du point de vue de la religion, ce genre d'individu n'invente pas, mais il sait par expérience de quoi il parle. Qu'on l'appelle gnostique, prophète, sage, gourou, messie, poète, prophète, témoin, etc., importe peu ici. Sachant de quoi il parle, il invite les autres hommes à suivre ses traces, de quitter l'Égypte avec lui et de retourner dans la Terre promise. Le seul problème, toujours du point de vue de la religion, c'est que certains hommes ne se fient pas à cet individu; elle estime du moins que c'est un problème pour ces hommes-là, et que ceux-ci vont droit dans le mur. Et du point de vue de ces mêmes hommes, le problème est que d'autres se fient à ce prétendu messager et vont donc droit dans le mur, eux. Cet antagonisme existe depuis toujours et existera jusqu'à la fin des temps.
-
Ceci est à mettre en rapport avec ce qu'écrit Paul dans une épître canonique : «Qui a connu (en grec : egnô, littéralement : “a eu la gnose de”) l'intellect du Seigneur, pour qu'il le concilie ? Quant à nous, nous avons l'intellect du Christ.» (I Corinthiens 2, 16) L'intellect (en grec : noûs, en latin : sensus) n'est pas l'intelligence cartésienne dont l'homme occidental est si fier. C'est un sens, un organe qui permet d'appréhender le divin de manière sensible, et non plus de manière intellectuelle, intelligente, théorique, raisonneuse, hypothétique, abstraite, imaginaire, littéraire, livresque, etc.
-
Bon, ce point nous éloigne un peu de la discussion sur la bibliothèque de Nag Hammadi, mais je voudrais ajouter quelque chose pour clarifier les propos de @Encéphale – si toutefois nous sommes plus ou moins sur la même longueur d'ondes ici, lui et moi. La chute, telle que la définit la religion judéo-chrétienne, est une réalité vérifiable tous les jours et qui crève les yeux: c'est elle qui fait que l'homme charnel doit gagner son pain à la sueur de son front, qu'il s'inquiète et peine une grande partie de sa vie, et surtout, que tôt ou tard, il tombe malade, de plus en plus souvent, finit par agoniser, expirer, enfin par pourrir et nourrir les vers de terre. Voilà ce que les Anciens entendaient, autrement que nous, par le “progrès”: on marche résolument, on avance, on progresse, on court, on sprinte, pendant toute sa vie, jusqu'à l'endroit où, avec un peu de chance, d'autres auront creusé notre trou, on y met un pied, on y met deux pieds, on se couche, puis on ferme. La meilleure ou pire ascendance simio-humanoïde, et aussi le triomphe de la technologie moderne, invoqués à tout bout de champ pour justifier le fait que “l'homme est en progrès”, ne changeront fondamentalement rien pour tous ceux qui verront leur dernière heure frapper à la porte, quand bien même ils chercheront, avec courage et stoïquement, à affronter ce moment. Il n'importe, ils crèveront, “dignement” ou non, entourés de leurs proches ou seuls, il crèveront comme des animaux. Le grand abattoir qu'est ce vaste monde ridiculise finalement toutes les idéologies et bonnes volontés morales, sociales et politiques. Le monde de la chute, c'est celui-là, c'est celui du Néandertal, stupidement courbé sous le poids de sa massue, comme celui de son noble et triomphant neveu ou arrière-petit-cousin, que sais-je? le Sapiens Sapientior Sapientissimus (on peut allonger le nom, cela n'y changera rien). La chute, selon la définition judéo-chrétienne, est une évidence, même si je conçois fort bien qu'on ne la trouve pas spécialement sympathique ni drôle, et qu'on préfère la “zapper” dans sa tête. Certains se consoleront peut-être à l'idée qu'au moins, elle est démocratique?
-
Hem ! une nouvelle fois, vous semblez m'assimiler à un gnostique. Je me garderai bien d'y voir de la malveillance de votre part, mais la vérité a ses droits, et je tiens à éviter tout malentendu toujours possible et regrettable ; donc, bis repetita placent : je ne suis pas un gnostique, désolé, vraiment.
-
Je lis la discussion avec beaucoup d'intérêt. Comme annoncé plus haut, je préfère pour l'instant m'abstenir d'une discussion sur la gnose en général – quitte à revenir sur ma décision plus tard, pourquoi pas? Je me contenterai de “balancer” un verset biblique (sans contextualiser), d'abord pour vous, @Blaquière, mais pour tous les autres aussi; un verset qui suggère que la question, dans la religion judéo-chrétienne tout au moins, n'est pas aussi simple ou tranchée que ce que vous laissez entendre: «Je suis le Seigneur, et il n'y en a pas d'autre, qui forme la lumière et crée les ténèbres, qui fais la paix et crée le mal: c'est moi, le Seigneur, qui fais toutes ces choses.» (Isaïe 45, 6-7)
-
Ne croyez pas que je cherche à être elliptique . Je vous invite simplement à le lire, y compris ses enseignements médicaux. Je vous recommande La Grande Astronomie (qui n'est pas un ouvrage médical). Et aussi: posez cette question à votre évêque. Après deux trois verres, il finira bien par vous en dire un peu plus. Vrai ! je tâcherai de ne plus vous confondre.
-
Cela rappelle un commentaire (que je ne parviens pas, pour l'instant, à retrouver, mais cela pourrait bien être du Jérôme), selon lequel le nom hellénisé de Thomas (Thômas) est expliqué, non d'après l'hébreu theôm, «jumeau», mais d'après le grec thôma, «étonnement», et l'hébreu thama, «s'étonner». – L'Évangile de Thomas nous a été certes conservé en copte (le texte dit shpêre pour «s'étonner»), mais comme on le fait remarquer dans l'édition de la Pléiade, son origine est probablement grecque. On pense à un passage bien connu chez Platon, Théétète, 155d (@Blaquière doit s'en souvenir !) : «Il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner. La philosophie n'a point d'autre origine.»
-
L'Église devrait donc attendre l'avis de la faculté de médecine pour savoir si elle peut recommander la lecture d'un auteur gnostique?