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Scénon

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Tout ce qui a été posté par Scénon

  1. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Excellente question, Abraham s'est posé la même ! Voici un commentaire, typiquement rabbinique, tiré des Pirqé de Rabbi Éliézer, sur le verset où Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac » (Genèse 22, 1).
  2. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Pour rebondir une dernière fois, je l'espère (nous avons une bibliothèque de Nag Hammadi à finir...), sur le sacrifice christique d'Isaac, voici les propos pauliniens les plus frappants : «Abraham ne broncha pas dans sa foi, lorsqu'il offrit son fils unique sur qui reposaient les promesses [d'une abondante descendance]; il estimait que Dieu était assez puissant même pour le ressusciter des morts» (Hébreux 11, 17 19). Et voici quelques passages suggestifs d'Origène, Homélies sur la Genèse, VIII, 1 et ss. (trad. Doutreleau) : «Abraham espérait donc qu'Isaac ressusciterait [...]. Bien mieux, pour parler plus clairement, Abraham savait qu'il était à l'avance la figure de la vérité à venir.» « “Et il [Abraham] parvint le troisième jour, dit l'Écriture, à l'endroit que le Seigneur lui avait fixé [pour le sacrifice d'Isaac]” (Genèse 22, 3). [...] La résurrection du Seigneur a lieu le troisième jour. » « Il [Abraham] renvoie ses serviteurs. “Vous donc, dit-il, restez ici ; moi et l'enfant nous irons, et quand nous aurons adoré, nous reviendrons vers vous” (Genèse 22, 5). Dis-moi, Abraham, dis-tu bien la vérité aux serviteurs en affirmant que tu vas adorer et que tu reviendras avec l'enfant, ou bien les trompes-tu? [...] – Je dis bien la vérité, répond-il, et j'offre bien mon enfant en holocauste. C'est pourquoi, d'une part, j'emporte le bois avec moi et, d'autre part, je reviens vers vous avec l'enfant. Car je crois, et telle est ma foi, “que Dieu est assez puissant même pour le ressusciter des morts”. » « Qu'Isaac porte lui-même le bois pour l'holocauste, c'est la figure du Christ qui “porta lui-même sa croix” (cf. Jean 19, 17)». Ces citations n'épuisent pas les parallèles établis entre le sacrifice d'Isaac et celui de Jésus-Christ.
  3. Scénon

    Ecrits gnostiques

    J'ai l'impression que les trois premiers alinéas que vous citez parlent en réalité du Père, et que c'est seulement à partir des mots «C'est lui-même, véritablement, qu'il engendre, etc.» qu'il est question du Fils engendré par le Père, pour que le ce dernier soit connu par l'intermédiaire du Fils. Intéressant. Ces auteurs sont trop peu lus, on gagne cependant à les fréquenter.
  4. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Ce qui illustre, une fois encore, qu'Isaac est lui aussi ressuscité.
  5. Scénon

    Ecrits gnostiques

    En effet, c'est encore saint Paul qui parle du sacrifice d'Isaac à quelques reprises. Quant à l'Évangile canonique, ce n'est pas pour rien que peu après la résurrection, il met dans la bouche de Jésus cette parole: «Ne me touche pas!» qui fait écho à: «N'étends pas la main sur le garçon!»
  6. Scénon

    Ecrits gnostiques

    C'est en effet assez étonnant comme oracle. Sa statue a été vandalisée récemment, et devinez ce que les malfaiteurs ont laissé intact...
  7. Scénon

    Ecrits gnostiques

    De quel sacrifice parlez-vous pour l'Ancien Testament? Je pensais que vous cherchiez des versets sur le sacrifice accompli par le Christ. Je n'ignore pas que le Christ (Messie) est mentionné dans l'Ancien, mais y est-il question d'un sacrifice du Messie? je n'en ai pas de souvenir. Pour le sacrifice christique dans les textes de Nag Hammadi (ou autres), si quelqu'un a le courage de parcourir l'index à la fin du tome de la Pléiade...
  8. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Je n'en ai pas découvert de traces explicites dans les Évangiles canoniques. Peut-être en trouverons-nous, qui sait ? dans un Évangile purement gnostique bien de chez nous... Sinon, ce qui me frappe dans les Évangiles, c'est le très grand nombre de versets parlant des «sacrificateurs» qui s'acharnent sur Jésus et qui, finalement, obtiennent qu'il meure. Tout dépend de la traduction dont on dispose: le terme hiereus est souvent rendu par «prêtre», mais étymologiquement, le sens du mot est bien «sacrificateur».
  9. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Est-ce des citations comme celles-ci que vous cherchez (il doit y en avoir quelques autres) ? I Corinthiens 5, 7 : « Notre Pâque, Christ, a été sacrifié ». Éphésiens 5, 2 : « Le Christ vous a aimés et il s'est livré pour vous comme offrande et sacrifice à Dieu ». (Et cessez de vous traiter de “Fils de Dieu” entre vous, de grâce ! Un peu de tenue !)
  10. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Je l'avais compris, et je n'ai rien contre des réflexions personnelles. Mais on voit l'utilité d'attirer constamment et aimablement l'attention de ses interlocuteurs sur le fait qu'on ne comprend une tradition qu'à travers ceux qui la représentent. Hélas! souvent, si je m'y risque, je passe pour vanter “l'imaginaire”, hanter “les hautes sphères” (j'en deviens poète d'alexandrins, comme vous le voyez!)...
  11. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Il va de soi que si on ne réunit pas le Nom, comme l'a fait Jésus, on ne l'imite pas.
  12. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Oui, je pourrais, mais ce serait trop long pour tout citer en une fois. Pour être très bref, il faut savoir qu'un principe d'exégèse traditionnelle est que le texte biblique ne dit pas tout. Ainsi, tout ce qui se passe entre les versets Genèse 22, 10 et 11 n'est pas relaté dans le texte écrit, mais bien dans la tradition orale; et selon cette tradition, c'est à ce moment précis qu'a eu lieu le sacrifice. C'est cela qui explique, par exemple, qu'un peu plus loin (verset 16) Dieu dit: «Puisque tu as fait cette chose, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique». Dans les Pirqué de Rabbi Éliézer, chapitre 31, par exemple, on lit: «Lorsque la lame atteignit le cou d'Isaac, son âme s'envola et sortit. Lorsqu'Il [Dieu] fit entendre sa voix entre les deux chérubins et qu'Il dit: “N'étends pas la main sur le garçon”, l'âme réintégra le corps. Abraham le délia et Isaac se mit debout sur ses pieds. Isaac connut alors la résurrection des morts.» Il y aurait bien d'autres choses à citer, chez les rabbins comme chez les chrétiens, et jusque dans le texte biblique lui-même, mais avec ce qui précède, on voit suffisamment pourquoi les chrétiens ont tellement insisté sur le rapport entre les deux sacrifices, celui d'Isaac et celui de Jésus.
  13. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Oui, le chrétien qui l'est vraiment, c'est-à-dire qui a imité Jésus-Christ en Tout.
  14. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Je rappelle que selon l'exégèse rabbinique, Isaac a été sacrifié par Abraham. En perdant cela de vue, on ne comprendra pas le parallélisme constant établi, dans l'exégèse chrétienne, entre le sacrifice d'Isaac et celui de Jésus.
  15. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Peut-être, je l'ignore... Tout ce que j'ai compris d'après les rabbins (dont Rabbi Jésus), c'est qu'il faut réunir les deux moitiés du Nom, et que seul celui qui les a réunies est un authentique témoin de Jéhovah. Inutile de dire qu'ils ne courent pas les rues, ceux-là.
  16. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Si son Nom est unifié, oui, alors il réunit tout en lui: le ciel et la terre unis en un.
  17. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Tout dépend de quel Dieu on parle. Il y a le Dieu de colère, il y a le Dieu du jugement, le Tout-Puissant, le Très-Haut, et ainsi de suite. En fait, le Dieu dont parle Jésus dans le verset cité de Luc, et en traduisant le grec exactement, c'est le Dieu «Un», c'est-à-dire unifié. Jésus fait allusion à l'enseignement judaïque bien connu du Nom de Dieu séparé en deux parties par l'effet du péché originel. La plupart des hommes ne connaissent qu'un Dieu “éparpillé”, soit une idole terrestre, insensible et impuissante, soit un Dieu céleste, idéal, désincarné, lointain, insensé, inaccessible. Le Dieu «bon», c'est le Dieu réunifié, le Dieu Un.
  18. Scénon

    Ecrits gnostiques

    On peut évidemment se référer ici à la théologie “classique”, et au verset de Luc 18, 19 où Jésus dit : «Que m'appelles-tu “bon”? Aucun n'est bon si ce n'est un seul: Dieu», parfois complété par les mots: «mon Père qui est dans les cieux, qui fait lever son soleil sur les justes et les injustes et fait pleuvoir sur les saints et les pécheurs» (Marc 5, 45, avec quelques variantes). Ce qui est intéressant, c'est l'application, par les chrétiens gnostiques, de cette définition évangélique – nous sommes bien en Égypte – à Osiris, le Père dans la Triade égyptienne, surnommé traditionnellement Oun-nefer (ou: Ounen-nefrou), «l'Être bon», et aussi «Producteur des biens».
  19. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Pendant au moins deux mille ans (je dis “au moins”, car on pourrait remonter aussi au chair et au sang du Dionysos grec, dieu et homme dont le modèle est l'Osiris égyptien), aucun chrétien (ou Grec ou Égyptien) n'a eu les capacités intellectuelles pour faire cette admirable réflexion; voilà qui est proprement stupéfiant. Tout aussi stupéfiant est le fait que vous ne paraissez pas avoir envisagé une seule seconde comment eux voyaient ou voient les choses; et cela aussi, c'est le signe d'une intelligence très avancée.
  20. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Les créateurs de ces peintures ont bien évidemment imaginé, c'est-à-dire rendu en image, la conception doctrinale traditionnelle du Sacrifice. Il ne faut pas confondre imagination créatrice et fantasmes délirants. Même un Bosch, avec ses représentations souvent si étranges et “fantastiques”, ne fait que transposer en images des conceptions purement traditionnelles: rien n'y est gratuit ou laissé au hasard. Nous parlions du Saint Sacrifice: j'en propose deux illustrations qui, peut-être, valent simplement mieux que de longs discours. Bref, pour mes moqueries, avec ou sans “raison”, il vous faudra encore patienter. Ou en d'autres termes :
  21. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Voici deux peintures de maîtres flamands, qui illustrent le Saint Sacrifice de la Messe :
  22. Scénon

    Ecrits gnostiques

    J'en trouve le texte plus intéressant que celui de la Marseillaise, même si celle-ci a plus de puissance poétique et d'entrain.
  23. Scénon

    Ecrits gnostiques

    Merci à vous également de cette réponse. En effet, je pensais au Minuit, chrétiens !
  24. Scénon

    Ecrits gnostiques

    J'ai attentivement lu votre contribution. Merci de toutes ces précisions, auxquelles je n'ai rien à répondre pour le moment. Nous aurons peut-être l'occasion d'y revenir bientôt, ou un peu plus tard.
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