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Tout ce qui a été posté par January
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Des enfoirés, une honte.. Bon, reprenons Sérieusement la fin des débats hier soir... Prsdt : Nous sommes au troisième jour de votre procès. Vous avez compris que les attentes étaient très fortes. Les éléments techniques sont précis. Vous avez tous ces éléments en tête. Vous devez maintenant vous exprimer. Que souhaitez-vous dire librement à la cour ? JD : Je voudrais d’abord, c’est peut-être pas le mot adapté, avoir des excuses après des parents, de la famille d’Alexia pour ce que je leur ai fait, je leur ai enlevé leur fille, après je leur ai menti. L'histoire du complot... a détruit votre vie, a détruit aussi la vie de ma famille, à qui j’ai menti aussi, les gendarmes aussi à qui j’ai menti, qui ont dû faire des recherches supplémentaires, une perte de temps, aux médias à la France. Oui c’est pas pardonnable ce que j’ai fait, je voulais quand même le dire. je me suis servi un apéritif, je me suis assis dans le canapé. Alexia est partie se changer... Je ne la vois pas, elle est dans la chambre... Elle a mis un ovule, c'était dans le dossier () Elle revient, me demande un rapport, je refuse... Ensuite il y a des réflexions de sa part sur moi, que je ne suis jamais là pour elle, de ne pas m’occuper d’elle, comme à chaque fois (qu'il y a une dispute) je veux partir de la maison, fuir le conflit, une dispute a commencé. qui s’est terminée dans les escaliers où je l’ai frappée, étranglée. Oui... Je l'ai tuée, oui. Long silence. Je me rappelle avoir mis son corps dans le Nemo... Être parti le matin dans un bois... Mettre le feu au corps... Me faire un alibi... Mentir à tout le monde." Il a de longues plages de silence entre les étapes. (il s'exprime très très difficilement, c'est lent, pâteux, d'immenses silences entre chaque phrases) Prsdt : Ca reste court, monsieur Daval.. parlons de ces crises. Vous aviez parlé des crises d'Alexia. Qu'en est-il de ce soir ? - Ce soir là il n'y a pas eu de crise. La crise c'était le matin. De temps en temps, ça lui arrivait d’avoir le gout métallique dans la bouche, des blacks out d’avoir des propos incohérents..des gestes de violence. Prsdt : Quels gestes ? - De me repousser, de me taper, des tapes. - Vous avez parlé d’une côté cassée quand même ? - Oui mais ça était pas pendant une crise mais pendant une dispute. y’avait beaucoup plus de disputes (que de crises). ça lui arrivait d’avoir des black out mais surtout des disputes par rapport à notre relation de couple Prsdt : Je suis surpris que vous n’ayez pas plus de choses à dire aujourd'hui. JD : notre situation de couple était très compliquée, elle avait des soucis, j’avais mes soucis ce qui provoquait beaucoup de conflits entre nous deux. L'histoire d’avoir un enfant, les demandes de rapports sexuels assez fréquents, que je pouvais pas forcément lui apporter avec le problème d’érection, les reproches comme quoi que j’étais distant et jamais là pour elle car je fuyais cette situation, comme quoi j’étais pas un homme.. Que je prenais jamais de décision, tout ça était source de conflit. Prdt : C’était vrai ce qu’elle disait ? - Je m’étais éloigné, je la fuyais oui. On gardait tout pour nous, on disait rien aux autres. Interrogé sur le désir d'enfant, Jonathann Daval répond: J’en avais envie, je voulais un enfant, si je voulais vraiment, mais étant donné le problème d’érection c’était assez compliqué..
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Je préfère prendre du recul, revenir demain.
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Grégory Gay témoigne toujours, il est souvent repris à l'ordre par le président parce-qu'il veut défendre ses analyses et ce n'est pas ce qu'on lui demande. Il tente avec l'empoisonnement, genre toxicologue, non, le président l'interrompt : encore raté. Il reparle sur question de la façon dont il a vécue l'accusation de JD et de la confrontation. C'est un peu l'heure à laquelle la salle s'endort. On doit entendre JD sur le fond, mais à mon sens il est trop tard.
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Grégory Gay, mari de Stéphanie (le président vient d'annoncer que J. Daval sera interrogé ensuite) Le beau-frère commence par évoquer le dossier, mais le président de la cour l'interrompt aussitôt, à deux reprises. "Il est inutile de lire ces pièces, ce n'est pas votre rôle", lui explique le magistrat, qui au-delà "de ses analyses d'enquêteurs", souhaite l'entendre sur "son témoignage personnel" et ses rapports avec Alexia et Jonathann. Grégory Gay se justifie : J'ai été accusé, ma vie a été perturbée, j'ai passé ces dernières années à scruter tous les rapports du dossier pour savoir qui était Alexia. Grégory Gay reprend les dires de sa femme, moins bien qu'elle. "JD, un personnage transparent. Cordial, très en retrait. C'est peut-être son côté peu avenant qui créait cette distance." "Avec Alexia il était toujours aux petits soins, très attentif et c'est bizarre cette dualité avec son désintérêt pour la PMA, pour sa vie de couple. L'excuse d'avoir du travail pour pas emmener sa femme chez le médecin....pour avoir un enfant on fait ça a deux." "Il était aux petits soins en apparence, quand on était là,mais derrière y avait rien." "Quand Alexia disparaît on nous met sur la piste de la joggeuse. Lui c'est le cadet de mes soucis. Moi je cherche Alexia partout. Jonathann lui il attend, effondré, en sachant qu'on cherche pour rien". "Le soir de la disparition, il nous la fait passer pour folle. Nous on cherche une femme en vie et lui il dit qu'il se faisait battre. Je ne comprenais pas, ça n'avait pas de sens". Le prsdt lit le témoignage d'un cousin qui dit que le soir de la disparition, Jonathann Daval est prostré sur le canapé avec plaid et tisane. G. Gay : Oui son comportement ne correspondait pas avec la situation.
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Les premières questions à Stéphanie portent sur JD, elle répète qu'il voulait faire plaisir à tout le monde et du coup, il était caméléon, il était gentil, il rendait service, jamais rien de plus. Il a bien dit qu'il se sentait prêt à avoir un enfant mais il montrait tout l'inverse. Elle revient également sur le fait que sa soeur n'aurait jamais, jamais pris de médicaments alors qu'elle voulait avoir un enfant. Lors de sa première grossesse, Alexia s'était plaint de douleurs à l'épaule en disant "et je ne peux rien prendre !" Sa soeur lui avait dit que "si, tu peux prendre un doliprane". Même un doliprane elle n'osait pas le prendre. Me Schwerdorffer lui rappelle ses déclarations au moment de la disparition de sa soeur : "Pour moi, il s’agit d’un couple uni et son mari est un homme avec la tête sur les épaules, je sais que ma soeur a du caractère elle peut ne pas être facile, il se plie en quatre pour elle." Stéphanie : Entre temps j’ai lu un dossier ! - Un dossier a changé toutes ces années ? - A l’époque je ne nie pas que c’est comme ça que je les voyais - Peut-être a-t-il été comme ça.. Vous avez vu comment est Jonathann, vous avez dit que ce n'était pas un mâle dominant. Stéphanie : Il est effacé, c'est pour ça que comme mes parents je ne le croyais pas coupable. Force est de constater que je me suis trompée. - vous n'avez jamais prononcé toutes vos accusations contre la famille de Jonathann jusqu'à aujourd'hui, pourquoi cela surgit aujourd'hui devant cette cour ? - C'est pour expliquer à quel point Jonathann était dans le mensonge tout le temps.
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Je n'ai pas envie de terminer par l'horreur et les mensonges de l'accusé. Je préfère terminer par qui était ma soeur, qui elle était vraiment. J'ai apporté une lettre qui rayonne du bonheur de ma soeur. Cette lettre m'est adressée, à moi, mon mari et mon fils... D'ailleurs j'ai un message de mon fils : "dis-leur qu'elle ne s'appelle pas Alexia Daval. Elle s'appelle Alexia Fouillot". La lettre lue par la soeur d'Alexia est celle où elle leur annonce qu'elle est enceinte, et qu'ils vont être oncle, tante, cousin. [...] "C'est tout, j'ai terminé. "
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La maman de Jonathann avait déclaré à ma maman qu'elle ne viendrait pas au mariage de son fils parce qu'elle serait en vacances dans sa résidence dans le Sud... Je ne vous parle pas des écoutes téléphoniques où cette femme se réjouit de la théorie du complot et « de la vague de suicides que ça allait entraîner dans notre famille ». On a découvert que le mensonge c'est un art de vivre chez Jonathann. Quand il est avec nous il déblatère sur sa famille, quand il est avec sa famille il déblatère sur nous, il ment à son patron... Il veut faire plaisir à tout le monde, c'est tout. Il ne se remet jamais en cause. Il blâme toujours les autres. C'est toujours de la faute des autres. Pour obtenir une vérité de lui, il faut aller la chercher. Et il blâme la victime. Peut-être qu'elle a mérité ce qui lui est arrivé Alexia ? Moi je pense aux violences psychologiques qu’a dû subir ma sœur pendant tout ce temps... les violences conjugales c’était sûrement pas la première fois. On en arrive pas à un massacre du premier coup ! Je pense qu'elle était violentée psychologiquement. Ce n'est que mon opinion, mon ressenti. Elle devait être rabaissée. C’est pour ça qu’elle n’en a pas parlé ni à moi ni à ma mère. Elle n’a pas maigri sans raison. Les violences c’est pas parce qu’on ne les voit pas qu’elles ne sont pas là.
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Stéphanie, soeur aînée d'Alexia J'aimerais parler de ma soeur. C'est elle la victime, il ne faut pas l'oublier. Si on est là, c'est pas à cause d'elle, c'est à cause de l'accusé. C'est elle qui s'est fait tabasser, étrangler, brûler. On partageait beaucoup de choses. On a été gâtées. Nos parents ont beaucoup travaillé mais c'était pour nous. On est très famille, comme on dit. On a eu une enfance heureuse. Grâce à mon parcours d'infertilité, ma soeur va pouvoir aller plus vite, le médecin d'Alexia va comprendre qu'elle souffre des mêmes problèmes que moi. (Elle raconte avec bcp de courage son parcours PMA. Ses 5 ans pour arriver à avoir un enfant. Elle souffre d'un syndrome des ovaires polykystiques, (OPK). Sa soeur aussi, ce qui a rendu le diagnostic plus simple pour elle.) Un jour il faut tout abandonner, ça ne marche pas. J'ai eu des doses de médicaments bien plus fortes qu'Alexia, et je rassure tout le monde : je ne suis devenu ni folle, ni hystérique, ni castratrice. Une intervention de la dernière chance a fonctionné, et j'ai réussi à avoir un enfant. Pour Alexia aussi son parcours a fonctionné. On est des millions en France, on n'est pas toutes hystérique, ni castratrices.. Le soir de sa mort, Alexia a mis un ovule de progestérone. C'est donc qu'elle est en fin de cycle. Donc elle SAIT qu'elle ne peut pas tomber enceinte ce soir là. Si l’accusé s’était intéressé au parcours de PMA, s’il avait fait les rendez-vous avec elle, il aurait su que le soir du meurtre elle avait mis un ovule et que cela permettait de déclencher un cycle ! (un coup dans l'aile, la version de JD) "Ma soeur était seule. ça se vit à deux ces choses-là, mais Jonathann ne l'a jamais accompagnée. Pour une de ses opérations aux ovaires elle y est allée seule... Son mari ne prend pas la peine de l'accompagner à l'hôpital... Il ne se sent pas concerné. (elle dit que sa soeur lui avait confié se sentir seule) La signature de la maison... Ils vont acheter une maison pour construire leur foyer... Il ne vient pas. Elle est seule. Je me rappelle être allée choisir du parquet, du carrelage, avec ma soeur... Elle était seule. Il disait toujours "je travaille". Mon sentiment est que depuis leur mariage elle se retrouve isolée. La défense voit des reproches dans les sms d'Alexia... Mais moi j'y vois des appels, "rentre, je suis seule... ça fait deux ans que je suis seule... Depuis le mariage, il y a une fuite en avant de l'accusé. Et comme elle se sent seule, elle envoie des SMS. C'était un appel au secours. L'enfant, ce n'est pas envisageable quand on n'a pas grandi soi-même. Alors quand on n'a pas grandi, on retourne chez sa maman... parce que ce que l'on découvre dans le dossier après le crime, c'est qu'il passe ses journées chez sa maman, qu'il ne va pas au travail... On le découvre un an après la disparition d'Alexia.
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C'est tendu.. I. Fouillot : "Vous avez l'âge d'Alexia, qui était une jeune fille qui voulait être libre, évoluer, vous comprenez ça ? Me Spatafora : ce couple ne voulait admettre ni l'un ni l'autre que c'était terminé ?" - On a pas besoin de massacrer quelqu'un pour ça ! C'est pas Alexia qui a tué Jonathann ! L'avocate et I. Fouillot sont d'accord pour dire que JD ne voulait probablement pas d'enfant. Isabelle Fouillot : Vous trouvez normal qu'Alexia doive s'occuper de tout ? la vente de la maison, il était pas là ! C'est pas normal ! Me Spatafora : On est d'accord. Isabelle Fouillot : Qu'est ce qu'il est venu faire et chercher dans notre famille ? Je ne voyais pas ce 'petit garçon' capable de telles horreurs. Comme quoi, il ne fait jamais se fier aux apparences..
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Me Spatafora évoque les tensions dans le couple. I. Fouillot : Ce ne sont pas des tensions que je sens mais des messages où elle dit à Jonathann qu’elle a besoin de lui auprès d’elle. La place d’un homme est auprès de sa femme, de sa famille. Ils se sont mariés pour quoi ? Pour fonder une famille, c’est ça le sens de la vie. Un mari, il est là pour travailler, aider son épouse, vous trouvez normal que ce soit Alexia qui ait tout décidé pour la maison, qu’il était jamais là ?
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Sur le fait que son mari ait serré Jonathann Daval dans ses bras lors de la confrontation : c’est dur de désaimer quelqu’un. Me Schwerdorffer : il vous appelle maman ? - oui - c’est pas commun - je pensais qu il n’avait pas d’autre maman - Il vous a investi comme maman ? - oui. - Est ce qu’il est pas un moment tombé amoureux de votre famille ? Est ce que vous n’avez pas l’impression qu’on était dans la confusion ? Qu'il était dans la confusion ? - Ce n'est pas moi qui ait envoyé ces messages là ! Il nous disait tellement qu'il n'avait pas de famille ! - Le couple n’allait pas bien.. - oui pour massacrer quelqu’un comme ça c’est que ça n’allait pas bien ! elle était malheureuse parce qu’elle l’aime, lui peut être qu’il n’aimait plus Alexia, c’est pour ça qu’il voulait devenir un veuf éploré. Me Schwerdorffer : Vous l’avez senti ce manque de maturité, de masculinité ? C’est pas dans le sens physique, physiologique, mais dans le sens qu’il prenne ses responsabilités ? - Je pense qu’il n'a pas coupé le cordon ombilical avec sa maman.. Randall Schwerdorffer et Isabelle Fouillot se connaissent très bien. RS dit qu'il partage sa première hypothèse (Jonathann ne pouvait pas quitter la famille d'Alexia). Schwerdorffer lui dit qu'il est désolé qu'elle ait appris par lui à la tv que Jonathann Daval "était le meurtrier". il dit qu'il avait prévenu leur avocat de l'époque, JM Florand, pour qu'il les prévienne une demie heure avant. Il dit "je n'avais pas le droit de vous répondre madame." (c'est vrai, l'explication c'est que R. Schwerdorffer était l'avocat de la partie civile Jonathann Daval à l'époque, et d'un seul coup, il bascule en défense...)
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Sur le fait qu'Alexia ait caché ses difficultés à ses parents : Elle a voulu nous protéger elle voyait notre couple uni je pense que pour elle c’était une sorte d’échec. Sur le coup de fil où elle avait trouvé sa fille "saoûle" : J’ai pas cherché plus loin. Je me suis dit qu’ils avaient dû boire un coup.. Sur les critiques autour du fait que la famille Fouillot était trop présente dans la vie de Jonathann avant le meurtre: Jonathann quand il est rentré dans notre famille il nous disait qu’il n’avait pas de famille, que sa mère ne comptait pas pour lui.. Je lui disais va voir ta maman, elle a besoin de toi aussi. C'est un des premiers mensonges de Jonathann Daval, puisqu'il va bien voir sa mère et sa famille. (Là il y a quelque chose effectivement)
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Prsdt : On a pu avoir cette idée que la famille était omniprésente. Avant le drame, Jonathann semble être souvent dans votre famille, que pensez-vous de ces commentaires qui disent que Jonathann n'avait plus la liberté de voir sa famille ? Isabelle Fouillot : Quand Jonathann est entré dans notre famille, il nous disait qu'il n'avait pas de famille, que sa mère ne comptait pas pour lui. Je luis disais d'aller voir sa mère... Il nous a fait croire qu'on était son unique famille.. Je pense que dans sa famille il y avait de la jalousie envers Alexia. Me Portejoie : Comment, durant ces trois mois, se comporte Jonathann à votre égard ? - On voulait l’entourer. Il venait à la maison, il m’envoyait des mots d’amour pour nous dire qu’il nous aimait... Il m’appelait maman.. A Noël, J.Daval était seul. Ses parents était en vacances dans le midi. Leur fils a perdu sa femme, il est triste. Je ne comprends pas. Là où on revient sur la version du complot familial ... I. Fouillot : Quand le juge nous apprend dans son bureau que nous sommes soupçonnés d'un complot... On est ressortis libres... Le juge nous dit avant de partir "ne vous inquiétez pas, ça reste dans le bureau"... On sort, on ouvre nos portables, c'était déjà dans les médias, "Grégory".. Pendant 6 mois on a vécu avec ça... Alors le secret de l'instruction hein... Vivre 6 mois en étant accusés de meurtre... Je vous remercie pour cette version, c'était top ! (elle s'adresse à Me Schwerdorffer ). Maintenant, à chaque mot qui va sortir de la bouche de Jonathann, je ne saurai pas si c'est un mensonge... J'espère que je pourrai croire ce qu'il va dire... Je l'espère.
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L'audience est ouverte Isabelle Fouillot, mère d'Alexia Je suis là pour alexia, pour défendre sa mémoire, trois années se sont écoulées, plus le temps passe et plus elle nous manque. Rien ne peut enlever cette douleur que l'on ressent au fond de soi. J'ai appris que c'était Jonathann le meurtrier, en direct, à la télé. On l'apprend d'un avocat qui parle, et qui dit en même temps qu'"Alexia avait une personnalité écrasante. Cette idée que c'était la faute d'Alexia a perduré dans la tête de la défense.. Alexia c'était tout sauf ça et je veux rétablir aujourd'hui la vérité. (à JD) tu la connaissais ! On lui a donné de l'amour, on l'a fait grandir dans des valeurs, elle a choisi Jonathann, elle est tombée amoureuse de Jonathann. J'ai découvert ce garçon un soir à la maison... C'était le choix d'Alexia, on l'a suivi. J'ai une carte que j'ai retrouvé dans les affaires d'Alexia. Je vous la lis (elle se tourne vers le box): mon valentin, pour t'avoir regardé un jour, le sens de ma vie a changé. Tu es un être atypique, aussi gentil que Diablotin. Tu es une des personnes les plus importantes de ma vie, avec Happy. Tu es une personne de confiance. (elle s'adresse à JD) : Je ne supporte pas ce que tu t'acharnes à faire depuis 3 ans Jonathann. C'est par ces mensonges que sont arrivés les médias. (à la cour) Si le soir il avait appelé les secours, on n'en serait pas là aujourd'hui. Ce n'est pas ce qu'il a décidé de faire. Quand on aime quelqu'un, est-ce qu'on brûle son corps ? Pour moi c'est impossible tout ça... Tous ces mensonges... On croyait tout ce qu'il nous disait pendant ces trois mois. Il est gentil, il a bonne mine, il présente bien... Et maintenant on découvre quelqu'un d'autres. Le complot familial on en a souffert. Si tu nous as aimé un jour, comment as-tu pu faire ça ? Le complot familial, toute sa famille le savait. Nous on l'a appris le jour J devant le magistrat instructeur. On a perdu notre fille, et en plus on nous remet des coups de poignard sans arrêt. (à JD) Je ne sais pas si tu as inventé le complot familial seul, je ne pense pas. Je pense qu'il y a des écoutes téléphoniques où tu demandes à ta maman ou était placées les caméras à Gray.. Maintenant je me demande : pourquoi toutes ces horreurs... Comment peut-on en arriver à un tel drame ? Il y a une raison à tout ça, n'est-ce pas Jonathann ? On ne tue pas gratuitement.. Ma première hypothèse : je pense qu'Alexia en avait marre de cette situation, qu'elle voulait te faire revenir vers elle, et qu'elle voyait bien que tu ne t'impliquais pas. Dans nos sociétés quand ça ne va pas on divorce. Mais tu ne voulais pas en entendre parler. si tu divorçais, tu perdais tout... M Ma deuxième hypothèse : vu que tu ne veux pas d'enfant... Parce que l'enfant c'est toi, ça se voit dans ton comportement... Tu as décidé peut-être d'être un veuf éploré, et tu nous gardais, tu devenais notre fils. J'aimerais bien qu'aujourd'hui pour une fois tu sois un homme dans ta vie, que tu nous dise la vérité. Si tu veux sortir grandi de cette histoire, si tu veux pouvoir te regarder dans une glace... Je voudrais que tu puisses sortir grandi. Happy va bien... Happy est avec nous sur le canapé, on en prend soin, c'est tout ce qui nous reste d'Alexia. Voilà à quoi mène le mensonge, à la destruction. Nous n'avons plus rien.
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Germinal - Zola
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Le père d'Alexia continue de s'exprimer, il dit n'avoir jamais rien vu alors que le couple a vécu un an sous leur toit. Pour lui c'était un couple uni, "au dessus de la moyenne". Me Portejoie : Jamais Alexia ne s’est confiée à vous ? - Elle avait cette dignité, la dignité dans notre famille, c’est une éducation. Prsdt : Et puis il s’agit de sujets très intimes évidemment.. Me Spatafora : avez vous pu penser qu'il était tellement attaché à vous qu'il ne pouvait imaginer se séparer d'Alexia ? - Oui on en arrive à se demander si Jonathann ne pouvait pas concevoir la vie sans Alexia, ou sans nous. L'a-t-il tuée en pensant rester avec nous et nous garder ? Jonathann était toujours égal à lui même, jamais en colère il était super amoureux, il la protégeait, il s’en occupait c’est pour ça que l’on ne se souciait de rien. L'avocate lui rapelle qu'il a dit à Jonathann lors de la reconstitution : "je ne te prends pas dans les bras, par respect pour Alexia. Mais sache que je t'aime toujours". Aujourd'hui JP Fouillot parle de "faiblesse", se demande s'il a eu tort, il dit qu'il est sentimental; et qu'aujourd'hui il ne le ferait plus "parce que j'ai découvert des monstruosités". "Aujourd'hui je culpabilise d'avoir eu ces mots quand je pense à Alexia." J-P.Fouillot se tourne plusieurs fois vers Jonathann et lui adresse plusieurs fois la parole : Pourquoi cet assassinat ? Pour une relation sexuelle refusée, parce qu'elle voulait te quitter ? Pour ne pas avoir mangé de pommes de terres ? C'est grotesque ! Est-ce que Happy était là ? Est-qu'elle t'a regardé faire ? Est-ce par amour que tu l'as enlevée ? Ou est-ce un trophée que tu as voulu garder ? Me Schwerdorffer lui demande : Si Jonathann vous avait appelé après avoir tué Alexia ? - Cela aurait tout changé. S’il avait prévenu qui que ce soit, le phénomène médiatique engrangé par toute l’affaire ne se serait pas produit.. Donc cela aurait été entre parenthèses un meurtre comme un autre. ça n’aurait rien changé au niveau qu’Alexia ne serait plus là. On aurait pu prendre la dispute avec un peu plus de réalisme. Si ce massacre n’avait pas eu lieu, je veux dire les circonstances.. Si Jonathann avait étranglé tout simplement, si Jonathann avait étranglé Alexia point terminé, mais non. Là, on aurait peut être réagi autrement. Mais là c’est le massacre d’un corps. Tout ce scénario derrière, meilleur acteur, meilleur scénariste mais au bout du film y’avait marqué 'fin', ça il y avait pas pensé.. L'audience est suspendue.
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Le père d'Alexia Daval : Pendant les accusations de complot, la France entière découvre une famille qui est suspecté d'avoir pu participer au meurtre de sa propre fille... Pendant 6 mois... C'est horrible... C'est terrible les regards, même du meilleur client qui vient boire le café le matin. Il avait une place de fils chez nous, non pas parce que nous n'avions pas de garçon, mais ils ont habité un an avec nous, ils ont habité dans la maison d'à côté, ils ont habité dans la maison des parents d'Isabelle... On était proches. Nous avions le même amour envers Jonathann et Grégory...La seule différence était la distance, Grégory est à 300 km. Jonathann nous a toujours dit que sa première famille, c'était nous... Il nous voyait comme ses parents. Est-ce notre faute ? Est-ce sa faute ? Est-ce la faute de sa famille à lui ? Nous avons tout donné à Jonathann. Nous lui avons donné notre fille. Il nous l'a prise.
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Assesseur : Comment décririez-vous le couple ? Témoin : Les relations étaient tout ce qu'il y avait de naturel... Ils ont même habité un an chez nous... On nous le reproche maintenant, on aurait été responsables du manque d'érection de Jonathann... Excuse-nous Jonathann !, La dignité dans notre famille c'est une éducation. Jamais Alexia ne nous évoqué de problèmes. Pendant ces trois mois, à aucun moment nous n'avons pensé que Jonathann ait pu être à l'origine d'une telle horreur.. On apprend tout doucement qu'il y n a des soupçons par la presse... On ne comprend pas, on est abasourdis... Notre avocat à ce moment ne nous en avait jamais fait état.
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Le président salue la dignité du témoignage de Jean-Pierre Fouillot : Vous aviez Jonathann à côté de vous pendant tous ces trois mois... Témoin : Il parlait avec nous des éventuelles pistes explorées... Il était avec nous, avec un peu plus de tristesse apparente... Il est même venu à nous dire que son meilleur ami serait selon lui le principal suspect. Le problème est qu'à chaque nouvelle information il la connaissait et pouvait changer sa version, puisqu'il était à table avec nous midi et soir... Et nous on essayait de lui amener le plus d'amour possible.. Il nous disait : je reste avec vous, car je n'ai pas de famille... Jonathann nous a toujours parlé en mal de sa famille, surtout de sa mère. Une femme méchante, etc... Isabelle essayait de le modérer. Après le décès, tous les soirs, nous étions 10, 15, 20 personnes quelquefois chez nous. On se retrouvait et on, parlait de l'affaire, des éventualités... Les repas se sont toujours bien passés... On nous a reproché de faire la fête... On nous a reproché de festoyer, alors que la famille de Jonathann était avec nous ! C'était pour parler d'elle, parler d'Alexia, pas autre chose ! Nous n'avions qu'une peur, c'était que Jonathann mette fin à ses jours... C'est pour ça que l'on a été encore plus proches de lui, pour le sauver de cette horreur, alors que c'est lui qui en était la cause.. Un frère de Jonathann nous a traités de "Daesh", parce que nous aurions eu une mainmise...
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Jean-Pierre Fouillot, père d'Alexia Monsieur le président, monsieur l'avocat général... Imaginez la difficulté en tant que papa d'Alexia d'être devant vous à la barre, pour parler de ma fille, ma fille disparue, du meurtre de ma fille. Excusez-moi si j'ai des difficultés. Nous sommes désormais en mode veilleuse. 3 mois se sont écoulés après le drame, en présence de Jonathann à la maison constamment. Il pleurait avec nous tous les soirs. Il avait un chagrin immense comme nous. Soi-disant comme nous. Pendant ces trois mois on l'a chéri encore plus, il mangeait avec nous, il sortait avec nous, pendant ces trois mois avant ses aveux il s'est moqué de nous, il a usé de notre bonté, je ne sais pas comment le dire... Qui a déclenché les médias ? Qui les a amené sur cette horreur ? Une seule personne les a amenés : Jonathann par son attitude, Jonathann par ses mensonges, Jonathann par ses 4, 5, 6 versions... Et cette histoire de complot familial... Nous, accusés, à tort... On nous a sali, Jonathann nous a salis, il a cassé notre honneur pendant 6 mois avant qu'il avoue que le complot n'était qu'une mascarade. pendant cette histoire de complot nous sommes passés du mode veilleuse en mode feux de guerre, ces feux aux camions militaires, nous avons fait la guerre pour prouver que nous n'étions pas responsables, nous devions prouver tous les jours qu'Alexia était une bonne personne. Ce samedi matin, Jonathann est venu au bar, il a fait son petit café lui-même, comme d'habitude, et voilà, il s'était montré, pour prouver à tout le monde que tout allait bien... Il savait très bien qu'il y avait un tracker sur sa voiture... Il m'a dit pendant cette période : "le tracker ça n'est pas un problème, j'en fais ce que j'en veux." Je ne sais plus quand il m'a fait cette réflexion. Les fameuses crises d'Alexia... Jamais personne de l'entourage d'"Alexia, en famille, au travail, n'a vu une de ces crises... Ce sont uniquement les dires de Jonathann... ( et les consultations médicales alors ?) L'altercation le fameux soir ? Les morsures sur Jonathann ? Vous avez vu les images de l'autopsie d'Alexia ? Le corps d'Alexia est mutilé, massacré, s'il y avait eu une vraie altercation il y aurait eu plus de traces sur Jonathann.. La reconstitution... La mise à mort d'Alexia... La mise à mort de ma fille... Imaginez-vous la difficulté à supporter un tel acte pour des parents... La chose la plus horrible, outre l'étranglement, c'est sa longueur..Si je vous demandais 4 minutes de silence, là maintenant, ça serait long, long... long.. Quand je vois Jonathann (à la reconstitution) traîner Alexia par les pieds, la traîner par les pieds dans la cave... Comment peut-on dire avoir aimé quelqu'un que l'on traîne par les pieds ? C'est impossible. Quand il traîne le mannequin dans le bois, je vois ma fille, je vois le corps de ma fille, sa tête qui frotte par terre contre les ronces... C'est le moment le plus horrible de toute cette affaire. La mère de Jonathann dit de tout ça : c'est dommage... Mais un vol de mobylette c'est dommage ! Là il s'agit d'un meurtre ! C'est horrible un meurtre ! C'est une horreur ! ça n'est pas dommage ! "Pourquoi Alexia a-t-elle été assassinée ? Pour une dispute ? Parce qu'elle voulait le quitter ? Parce qu'elle voulait te quitter Jonathann ? Parce qu'elle n'a pas mangé assez de raclette ? C'est absurde... Seule Jonathann a la réponse... Et éventuellement son chat Happy.. Notre vie n'est plus une vie. Nous avons vendu notre outil de travail prématurément (le café). Nous ne savions plus si les clients venaient nous voir pour un café ou pour nous jauger... Tout cela a été trop difficile. Notre futur est simple : nous avons pris perpétuité. Est-ce que ce sera le cas de Jonathann ? Seuls vous en déciderez. L'avenir on ne le voyait qu'avec Stéphanie et Alexia et nos petits-enfants. ça ne sera pas réalisable. (à JD) Tu t'es caché pendant l'autopsie... J'espère tout simplement que la peine à perpétuité te sois octroyée. J'ai fini.
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Complètement. Et là où on repense très fort à Me Florand... . J'ai vu une image incroyable hier soir. La mère d'Alexia avant de partir, devant le tribunal, qui saluait la foule pendant bien 30 secondes, je n'ai jamais, jamais vu ça O_O
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Il envoie les textos qu'on connait, et même un sms à Alexia (qu’il a donc tuée la veille) en lui disant "je vais jeter les cadavres des bouteilles que tu as vidées". AG : Pourquoi brûler un corps ? - sans doute pour ne pas qu’elle puisse être identifiée, il lui enlève son alliance. Et puis pour ne pas qu’on retrouve des éléments de preuves.. Questions de Me Spatafora (défense) à l'enquêteur. Elle lui rappelle qu'au cours de cette GAV les enquêteurs n'ont pas vraiment cherché à savoir si Jonathann Daval avait porté des coups à Alexia, ils étaient surtout obnubilés par sa reconnaissance globale des faits. Me Spatafora : On aurait pu lui poser toutes ces questions lors d'une sixième audition, il restait du temps. (Ce qu'elle veut souligner, c'est qu'il était tout à fait prêt à coopérer plus, contrairement à ce que semble dire l'enquêteur.) Gendarme : on devait le présenter aux juge d'instruction.. Me Schwerdorffer : Ce n'est pas parce que les comportementalistes de la gendarmerie (des psychologues), qui suivaient la GAV, vous ont dit qu'il ne passerait pas aux aveux ? - Ils m’ont dit qu’il était possible qu’il ne passe pas aux aveux. Mais une de mes qualités est quand même la pugnacité. J'ai demandé à faire une 5ème audition. (au passage, le gendarme a dit tout à l'heure que la mère d'Alexia a dit à l'époque aux gendarmes : "Prenez votre temps, ne nous faites pas un nouveau Petit Grégory". Classe...) Randall Schwerdorffer : Les aveux, en vérité, vous n'en aviez pas besoin. Vous avez tous les éléments (voisin, tracker, bouchon d'aérosol, drap). Si vous ne le voyez pas, vous êtes aveugle. Randall Schwerdorffer attaque le gendarme sur des éléments centraux qui se retrouvent rapidement dans la presse (la présence du tracker dans la voiture, le bruit de la plaque la nuit au passage de la voiture, le drap qui a enveloppé Alexia..) Gendarme : J'ai fait l'objet d'une audition de l'inspection de la gendarmerie, les fuites ne viennent pas de moi. Me Schwerdorffer s'embrouille avec l'AG.. Me S. : Les fuites viennent de la gendarmerie !! AG : Je trouve inadmissible qu'on mette en cause les enquêteurs. Le prsdt saisit l'occasion au vol : J'ai lu dans la presse, décidément, que la famille voulait interpeller Jonathann Daval et lui poser des questions. Ce n'est pas possible puisque je ne l'ai pas encore moi-même entendu. (ce matin dans la presse s'exprimait très longuement la mère d'Alexia et le beau-frère effectivement et disaient qu'ils allaient "l'interroger"....) Prsdt : Les parties civiles pourront poser des questions à Jonathann Daval, par l'intermédiaire de leur conseil, mais avec mon autorisation. Et donc pas ce matin. (non mais qui c'est le patron ?) L'audience est suspendue. Suivra l'audition de la famille d'Alexia.
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Il nous dit qu'il a préparé un document sur son ordinateur qui établit un emploi du temps complet de la soirée et du samedi selon ses alibis, document rédigé une semaine après les faits, il dit qu'il a rédigé ce document avec les conseils de sa belle-soeur Stéphanie Gay. L'avocat général félicite l'adjudant chef pour cette garde à vue, ces aveux obtenus à 16h30, malgré la pression médiatique. Le gendarme : le problème de ce brassage médiatique c'est qu'il y a énormément d'informations qui paraissent dans la presse et qui peuvent parvenir aux oreilles des auteurs et modifier leurs réponses à nos interrogations. On est devenu parano, on avait changé les barillet des serrures des portes de la section de recherche, on avait sérigraphié d'une manière particulière tous les documents de l'enquête pour repérer d'éventuelles fuites, on voulait garder un coup d'avance sur les médias. On n'a pas eu le ressenti qu'il veuille se soulager lors de cette dernière audition, tous les maigres aveux qu'il a fait l'ont été à la suite de nos questions. Il va rester à chaque fois a minima, il va très peu nous décrire les différentes phases du meurtre. Le fait de se constituer un emploi du temps très complet lors de la matinée du samedi, en allant chez sa mère, chez ses beaux-parents, tout ça dans l'espace d'un footing qui n'existe pas, c'est une volonté de dissimulation du crime.
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Jusqu'à la dernière audition il évoque une "crise" le matin du samedi, malgré le fait qu'on le mette devant des contradictions flagrantes. On le confronte aux éléments point par point pour lui démontrer que personne ne peut croire à ses explications. Il répond "j'aimais Alexia, je n'ai pas tué Alexia, pour la dernière fois, ce n'est pas moi. C'est à ce moment qu'on le laisse s'entretenir avec ses avocats pour essayer de favoriser des aveux. C'est la première fois que j'autorise des entretiens supplémentaires avec ses avocats par rapport à la procédure normale, pour faire sortir la vérité. On est à la 5e et dernière audition, il revient de l'entretien avec ses avocats en pleurant, il a le même comportement que lorsqu'il pleurait au micro lors de la marche blanche, ce qui n'a pas facilité notre travail ça non plus... Il nous dit "c'est moi, elle a fait une crise extrêmement violente, je voulais la maintenir contre moi et sans le vouloir je l'ai étouffée." Ce sont des aveux a minima. Il nous dit "je l'ai mise dans la voiture, je voulais qu'elle se réveille." Il minimise clairement son implication. On est à la dernière audition qui n'était initialement pas prévue. On avait avancé toutes nos billes, il devait être présenté aux magistrats. On essaie d'aller plus loin, et là il y a à nouveau un blocage, "je ne sais pas", "je ne sais pas"... Il ne pleure plus.
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L'audience est ouverte. Xavier Blanchard, gendarme J'ai été engagé le lundi 30 octobre (le gendarme fait partie de la section de recherche de Besançon) au moment de la découverte du corps d'Alexia Daval dans le bois d'Esmoulins. J'ai ensuite participé à l'hypothèse de travail mettant en cause le mari, avec 17 enquêteurs pendant 3 mois d'enquête. Analyses, auditions, perquisitions, exploitation de données... Au bout de 3 mois d'enquête, nous avons la certitude que le meurtre est du fait de Jonathann Daval, sans complicités. Son interpellation a été soigneusement préparé pour maximiser nos chances d'obtenir la vérité. Nous interpellons M. Daval vers 9h10 alors qu'il sort de son domicile pour aller au travail, de manière à éviter un geste d'auto-destruction s'il venait à avoir des soupçons que nous allions l'arrêter. Au cours de l'audition, nous reprenons d'abord complètement son emploi tu temps, notamment sur tous les points où nous soupçonnons des mensonges. Il nie tous les faits au cours de 3 auditions. Nous lui exposons crescendo tous les faits, on est au 2e jour de garde à vue, l'heure de la présentation au juge approche, je sollicite une 4e audition à la 32e heure de garde à vue pour obtenir la vérité. Il s'entretient avec ses avocats, il revient au bout d'une minute, se met à pleurer, et nous dit : c'est moi qui ai fait ça, je ne le voulais pas. On va obtenir des aveux partiels, il minimise son implication. Il nous explique que la veille, au retour du repas Alexia a eu une crise et s'est mise à être violente. Il nous dit qu'il la serre dans ses bras pour la conduire au lit, dit qu'il a été griffé et mordu. Il ne parle pas de coups portés à Alexia. Constatant la mort de son épouse, il dit l'avoir transportée au sous-sol, l'avoir installée dans le Citroën Nemo, l'avoir recouverte d'un drap, lui avoir enlevé son alliance. Il prend plusieurs cachets de Stilnox, tente de dormir, redescend plusieurs fois voir le corps. Au matin il envoie le SMS avec le téléphone d'Alexia, il roule vers le bois d'Esmoulins, dissimule le corps, puis tient un emploi du temps très rythmé le reste de sa matinée pour constituer ses alibis. Lorsque nous l'interpellons, il a une attitude tout à fait neutre, passive, il ne semble pas plus inquiet que ça, presque comme s'il n'était pas concerné par les faits. L'interpellation se fait sans violence. Il ne conteste pas sa mise en garde à vue. Pendant la garde à vue pour obtenir des réponses il faut quand même beaucoup parler. L'audition a été particulièrement préparée en amont, présentée à des collègues de la division sciences du comportement pour valider mes choix de mode interrogatoire. Ma première question en garde à vue c'est "avez-vous des déclarations à nous faire ?" Nous sommes deux enquêteurs dans le bureau et une collègue qui note tous les propos. Pendant de longues heures nous n'aurons que des réponses très brèves, "je ne sais pas", "je n'ai pas tué Alexia", je ne sais pas" Il est toujours très distant par rapports aux faits, extérieur à ce qui se passe. Sur la 3e audition même les avocats trouvent que l'on piétine devant une personne qui nous tient tête. Six pages de questions dans le dossier où les seules réponses sont "je ne sais pas".