January

Christelle Chapusot, une collègue de Jonathann Daval C’était quelqu’un de très gentil. On a du mal à comprendre ce qui est arrivé. En dix ans, je ne l'ai jamais vu élever la voix ou être agacé par des clients. Jamais. C'était quelqu'un de très discret, réservé. On parlait très peu. Avoir des enfants ? Ça viendra quand ça viendra qu'il disait.. Stéphanie, la soeur de JD Je suis très triste d'être ici et de le voir (dans le box) à côté de moi. Jonathann venait me voir régulièrement quand j'habitais au dessus de son travail. Et quand on était voisin, il venait encore plus souvent, pour manger ou se reposer. C'était un beau couple, poursuit la soeur. (...) Alexia lui reprochait souvent de faire attention à ce qu'il mangeait, pas trop gras. Sportif oui mais il était très maigre déjà. Le désir d'enfant ? J'avais déjà posé la question, on parlait de beaucoup de choses mais non, je n'étais pas au courant de leur problème pour avoir un enfant. Jonathann avait montré à sa sœur des SMS, que le prdt lit : "Si je pars (on sous-entend un suicide), j'espère que tu donneras plus d'amour à Happy à moi !" ou "Je vais prendre le sécateur et le retourner contre moi." Ils ne sont jamais venus ensemble à la maison. Quand il venait faire la sieste, c'est parce qu'il ronflait quand il dormait, et ça dérangeait Alexia. A Noël, Jonathann venait seul chercher ses cadeaux. Oui il aimait Alexia. Pour lui c'était sa princesse. Depuis 3 ans, quand je vais le voir en prison, c'est toujours le même Jonathann. C'est toujours mon petit frère.

@Oh la la!Oui. Perso ça me choque pas parce-que la nuit et "à la maison" je peux porter des shorts en molleton (sweat) et c'est pas fait pour dormir en principe, alors... Genre ça :

Elle est montée se changer en rentrant (short). Il a toujours dit qu'il ne lui avait mis que ses baskets.

L'audience est suspendue après que les scellés aient été présentés au jury. L'AG a voulu rétablir à la bonne place criminel et victime. La famille n'acceptera jamais la version, et même le verdict si ça se trouve, ils peuvent retenter la préméditation en appel, encore et encore. Il FAUT, absolument, que JD soit le Monstre dans le box. Le problème c'est qu'il ne correspond pas à ce qu'il a fait, ils ne peuvent pas l'accepter.

L’avocat général demande à ce qu’on ouvre plusieurs scellés : Nous ne jugeons pas un dossier papier, nous jugeons des faits. Je veux donc montrer à la cour la bonbonne utilisée pour brûler le corps, le briquet et les vêtements de joggeuse et lunettes d’Alexia. Bon vous savez quoi ? Le verdict on l'aura à Noël à ce train là.. Le temps que Matthieu Husson s'achète une paire de.. Et qu'il arrête de laisser la partie civile et l'AG présider le procès ! Ah mais ils peuvent l'avoir à l'usure hein, peut être dans une quinzaine de jours avec un peu de chance, sans dormir et sans manger, il va peut être finir par raconter l'histoire qu'ils se sont inventé. Bah c'est ça, il ne reste plus que ça..

AG : POURQUOI ? C'est dans quel film que Blier il gueule "on tourne en rond merde !!" Excusez-moi mais là faut que je dédramatise parce-que j'en crois pas mes yeux en fait... AG : Vous avez refusé la vérité à une mère ! Ce qui s'est passé, c'est parce-qu'elle voulait vous quitter ? - Non Me Schwerdorffer : M. Daval vous avez compris que la famille d'Alexia veut entendre une vérité mais pas votre vérité, soit : il y a eu une dispute, vous vous êtes battus, vous l'avez tuée... - Oui.

Nous sommes d'accord, là faut arrêter les conneries quoi, je suis sur le cul... Me Richard et Me Schwerdorffer s'engueulent sur les ovules.. Et c'est reparti pour un tour : Me Richard interroge Jonathann Daval sur la demande de relation sexuelle d'Alexia le soir du drame. Me Richard : Est-ce que dans le cadre d'une relation sexuelle non utilitaire le meilleur moyen est de prendre un somnifère et un ovule gynécologique ? Me Richard : Votre version de la dispute ne tient pas la route... Il est encore temps de nous dire : qu'est-ce qui vous menaçait ce soir-là ? - J'ai pas pu fuir la dispute... Me Richard : Pourquoi ? - La dispute - A propos de QUOI ? - Les reproches - POURQUOI ? - pour la dispute ! - MAIS POURQUOI ? - Mais on se disputait ! J'ai tout dit ! (non mais là c'est gonflant, MATTHIEU HUSSON ! Interviens !)

IF : Pourquoi t'as fait ça Jonathann ? - Je voulais fuir la situation. - Tu as fui d'une drôle de manière... Tu vois où ça nous mène ?! IF : Quand ta femme n'est pas bien, pourquoi tu ne rentres pas chez toi ? Tu vas chez ta mère ? Tu te fichais d'Alexia... - Non je l'aimais IF : La seule hypothèse que je vois c'est qu'elle voulait s'en aller... JD : Non c'était une dispute.. Tout est ressorti... Toutes ces années de colère - Et t'es pas capable d'en parler ? Silence de Jonathann IF : C'était quoi la finalité de la tuer ? JD : Quelle se taise... - Là elle s'est tue. Tu es heureux maintenant. Tu ne l'entendras plus. Tu as gagné. IF : Elle s'est tue à jamais Alexia. Je n'entendrai plus jamais sa voix, son rire. Quel gâchis Jonathann. - J'ai tout détruit. - Tu as détruit Alexia et tu nous as détruits aussi... Est-ce que c'est une vengeance ? - Non IF : Tu as cru qu'elle t'appartenait Alexia ? C'est pour ça que tu as fait ça ? JD : On s'aimait...* - Tu as une drôle de façon d'aimer... Ne me dis pas que c'est une dispute ! - C'est une dispute Isabelle, faut me croire. IF : D’un coup ! Comme ça ? C’est ça qui a tout déclenché ? "Tu n’es pas un homme" ? - Ca, tous les reproches - Là tu mets la faute sur Alexia... Tu ne lui en faisais jamais des reproches ? - Si - Ah... Une dispute ça va dans les deux sens. La meilleure solution c'était le divorce. - On ne pouvait pas divorcer... L'image pour les autres. - Et l'image maintenant ? C'est sûr quelle belle l'image maintenant. Tu existais à travers Alexia ? Est-ce que tu avais besoin d'elle pour exister ? Si elle était partie, est-ce que tu aurais supporté ? - Moi non - C'est ça le noeud du problème, vous n'avez pas divorcé. - On ne pouvait pas divorcer. - Comment ça se fait ? Elle en avait ras-le-bol Alexia de cette situation. J'ai découvert qu'elle était tout le temps toute seule. Si t'étais venu nous en parler... Est-ce que tu as quelque chose à me dire ? - Je suis désolé pour tout... - C'est si peu... j’attends mieux, Jonathann. - Je ne peux rien dire de plus. - Tu ne peux rien dire de plus ? Alors je te souhaite un bon séjour en prison. (Alors j'ai jamais vu un truc pareil, là franchement c'est quand même très particulier)

Le président lit la restranscription. Jonathann : Elle a fait une crise, une crise d’hystérie, je me suis enfermé dans un scénario, ça s’est passé tellement vite, ce n’était pas prémédité. Elle me faisait des reproches comme d’habitude, elle m’a frappé mais je ne l’ai pas frappée. Elle est tombée dans les escaliers. Je sais pas pourquoi j'ai réagi comme ça.Je vous ai pris votre fille.. Deuxième hypothèse hasardeuse : il ment regardez comme il ment ! (?) Fin du visionnage. Prsdt : Est-ce que vous pouvez expliquer aujourd'hui pourquoi vous étiez si sincère sur le reste mais n'admettiez pas toute la vérité ? JD : J'étais encore dans le mensonge... Mais mon émotion était sincère Prsdt : Votre émotion était sincère mais votre bouche n'a pas dit toute la vérité ? - C'est ça. Les coups... la crémation... Je ne pouvais pas avoir fait ça à ce moment-là. J’ai aussi menti en parlant de crise. Mais ma réaction était sincère. (WTF ? Je n'ai pas de troisième hypothèse hasardeuse, si vous en avez une...) Isabelle Fouillot est appelée à la barre pour s'adresser directement à Jonathann Daval. Elle s'avance, dit bonjour à JD, qui lui dit bonjour à son tour. IF : Dans l'extrait qu'on a vu tu dis que tu as tout perdu. C'est quoi tout perdu ? JD : Alexia, Vous... Toute ma vie. - Pourquoi t'es pas venu nous voir si ça n'allait pas ? Tu avais peur qu'Alexia te quittes ? - Non... - Alors si c'est pas ça le noeud du problème, pourquoi tu n'es pas venu nous voir ? On aurait pu faire quelque chose. On n'a rien vu. - On ne pouvait pas parler de nos problèmes de couple. - J'arrive pas à comprendre encore aujourd'hui. S'il-te-plaît lâche-toi aujourd'hui. Tu sais que c'est la dernière fois qu'on se parle aujourd'hui ? J'ai besoin de savoir. - C'est une dispute. Les mots de trop. - Elle voulait juste que tu prennes soin d’elle ! On a l’impression que tu veux tout mettre sur le dos d’Alexia. - Je voulais éviter le conflit... Il y avait des reproches, il y avait plein de choses... - Et alors ? ça mérite ça ? Moi aussi je fais des reproches à Jean-Pierre ! C’est pas grave ! Tu te rends compte que tu nous as tout pris ?! (je nage en pleine quatrième dimension)

On voit Isabelle Fouillot questionner JD qui bafouille, essaie de répondre, pleure. I.F : Si tu avoues tout on pourrait te pardonner Jonathann.. Explique-moi ce qui s'est passé JD : c'est allé crescendo.. - Vous vous êtes mis à vous battre ? - on s'est frappés. Elle est tombée. Elle est tombée... Dans les escaliers. IF : Pourquoi tu nous as pas appelé ? Si c'était un accident ? On aurait appelé la gendarmerie... On serait pas embarqués là-dedans depuis un an - J'étais tout seul dans la maison. Je suis désolé. Je suis désolé. Tout le monde pleure. Ils se prennent dans les bras. JD : Je dirai tout, je dirai tout. - Merci Jojo, merci Jojo.. Ne me demandez pas quelle est la nécessité de ce visionnage, je cherche (on n'a même pas vu le chat en plus). Hypothèse hasardeuse : attendrir les jurés avec le comportement de la famille, tellement bonne, tellement compréhensive, tellement.

Le président annonce que le verdict devrait être rendu demain en soirée. La cour va regarder la séquence dans le bureau du juge où Isabelle Fouillot fait parler Jonathann Daval en lui montrant la photo de Happy le chat. Jonathann se met à genoux devant Isabelle Fouilot. Elle le relève et le prend dans ses bras. Il pleure à chaudes larmes. Jean-Pierre Fouillot lui serre la main. Me Florand tend des mouchoirs à Jonathann. "Tu va pouvoir te reconstruire maintenant Jonathann" lui dit Isabelle Fouillot. Jonathann continue à parler (on entend mal) "On avait des problèmes comme tous les couples mais je ne l'ai pas voulu. -On entend le juge répondre "vous n'êtes pas mis en examen pour assassinat M. Daval". Alors ils ne visionnent pas le début, WTF ? Ah voilà, on rembobine. On avance, on recule, on débobine, et on ne trouve pas la séquence....... Dans l'enregistrement Isabelle Fouillot lui dit : On pourra te pardonner Jonathann. C’est quoi le déclencheur ? - Une crise - Mais vous pouviez en discuter !! Non, fait-il de la tête.

Bah t'es pas HS tu parles de l'affaire. c'est Alexandra Lange. Mais on peut aussi parler de Jacqueline Sauvage. Faut remettre les choses en place, la victime c'est Alexia. Après chacun est libre d'avoir sa propre conviction. Perso j'attends la fin des débats. Je sais que pendant les débats, souvent, on a l'impression d'avoir découvert le "truc" et hop c'est fini, on bloque. Pour que la journée suivante tout s'effondre, et que celle d'après tout recommence.. C'est pour ça qu'il est urgent d'attendre la fin des débats, les réquisitions et les plaidoiries.

JD tue sa femme et ce qui est important c'est de savoir s'ils avaient signé un contrat de mariage ? Ca a du t'échapper....

Vu le retard, le verdict est attendu demain, pas aujourd'hui.

Je crois que t'as pas compris. Il veut la tuer, il l'a dit et répété. Stop. Ce qu'il veut, c'est qu'elle se taise oui, mais à jamais.

Il ne prendra pas perpétuité.

Aymeric Henry, frère de JD Pour moi j'ai perdu deux personnes. J'ai perdu deux personnes, Alexia et Jonathann. Même si je l'aime toujours, je serai toujours là pour mon frère. (c'est témoignage éclair, il n'a pas d'autre déclaration spontanée et pas de questions des avocats... Quand la cour en a marre à ce point-là, mieux vaut arrêter !) Marie-Pierre Grosjean, compagne d'Aymeric Henry J’étais très proche d’Alexia. Au début, c’était le couple parfait, c’était mon couple modèle, après ça ne l’était plus. ça n’allait pas entre eux et tout le monde le savait. Je savais qu’ils avaient de grosses difficultés de communication et qu’elle n’était plus heureuse. Je pensais que le couple divorcerait. Quand Alexia nous a annoncé sa grossesse j’ai cru qu’ils avaient un second souffle, Quand elle nous l'a annoncé, elle rayonnait, Jonathann aussi. Après elle a perdu le bébé et elle se plaignait des absences de Jonathan qu’elle se sentait seule, qu’ils se parlaient même plus, qu’ils ne s’adressaient plus la parole. Quand on s’est connus jeunes, on évolue différemment, Je pense qu’ils n’avaient pas les mêmes attentes, je pense qu’Alexia voulait fonder une famille et Jonathann n’était pas prêt. Il a pas évolué, de celui que j’ai connu en 2014, en 2017 il était toujours le même. Alexia, sa soeur, c’était son modèle, l’emploi le mariage, les enfants. Ce désir de grossesse, c'était devenu une obsession. Elle disait 'je le cherche mais il ne répond pas à mes avances'. Elle insistait beaucoup pour avoir des rapports. Ce désir d'enfant c’était son chemin de vie, elle voulait l’accomplir absolument, ça ne marchait pas. C'était devenu une obsession pour elle, elle lui mettait la pression. Ils avaient toujours un amour l’un pour l’autre. On se bat en fait pour son couple, je pense qu’ils s’aimaient sincèrement les deux et je pense qu’Alexia aimait encore Jonathann. Elodie Girard (a fréquenté un temps le frère de JD) C'était un couple heureux sans histoire, on pouvait être admiratif, ils avaient le sourire la joie de vivre. Alexia avait une image de la famille, des valeurs qu’elle voulait respecter, peut-être imposer un modèle [qu’elle avait en tête]. Je suis vraiment désolée pour toutes les parties concernées par ce drame. - Vous avez su que le bonheur apparent était moins serein ?, demande le président. - Non. Non, Randall Schwerdorffer a tout tenté en amont pour ça, il s'est battu comme un lion sur la qualification des faits. Maintenant c'est terminé, c'est un homicide (et pas un féminicide), la boucle est bouclée. Il va plaider le pétage de plomb, demander la clémence tant qu'il va pouvoir en s'appuyant sur le harcèlement d'Alexia, mais c'est plié, il le sait.

Me Richard relit une cote concernant les ovules gynécologiques "pour nous éviter de faire revenir un autre expert à la barre". La question est remise à demain. Matthieu Chardeyron, ami d'enfance de JD Il était voisin dans le même lotissement à Gray. Il est devenu avec Alexia bien plus tard. Jonathann c'était un garçon discret, jamais un mot plus haut que l'autre. On jouait au foot, on était copains quoi. Je n'ai jamais été choqué par ses TOC. Quand il a grandi ça allait beaucoup mieux. Il était calme, il était gentil. Pour moi c'était un couple des plus normal, il n'y avait rien de particulier à pointer du doigt.. J'ai eu des soucis personnels à une période, et là ils m'ont tendu la main... Et après Alexia m'a confié certains soucis, et Jonathann de son côté, il me confiait des choses qui ne sont pas faciles pour un homme. On en est venus à parler du divorce, j'ai dit 'c’est dommage, crevez les abcès'. J’avais compris qu’ils se disputaient alors que d’extérieur, le couple paraissait sans histoires. Une fois que la porte était fermée, qu'est-ce qui se passe derrière... A qui ça n'arrive pas des difficultés dans un couple ? J'ai essayé d'apporter mon soutien comme j'ai pu. On ne peut pas être de tous les évènements. Alexia partait parfois au quart de tour,. Peut-être qu’elle disait des choses sous le coup de la colère, je ne sais pas.. Il n'a jamais pété plus haut que son cul Jonathann... Je l'ai vu s'énerver une seule fois quand on est allés le chercher une fois chez lui et qu'on a chahuté dans sa chambre où il s'énervait sur un devoir de maths. Il a eu un regard noir mais n'a rien dit. un soir de réveillon où il savait que j'étais seul, ça sonne, c'était Jonathann... Il était venu chez moi juste pour que je ne sois pas seul. Voilà, c'est ça le Jonathann que je retiens. Pour moi, c’est pas lui qu’est là, c’est une personne que je connais physiquement mais qui a pris sa place. Je ne conçois pas ce qu’il s’est passé. c'est terrible tout ce qui est arrivé, je suis désolé pour la famille d'Alexia . Mais je suis désolé, mon Tann je t'aime toujours... Je te le dis comme ça, je serai toujours là. Tant pis. Mélanie Grosjean, meilleure amie d'Alexia Alexia était ma meilleure amie. Je connais Alexia depuis la 5e au collège. On a fait toutes nos années lycée ensemble. J'ai fait la connaissance de Tann quand elle l'a connu. On se voyait souvent tous les trois. La dernière fois que je l'ai vue vivante c'était en août à Paris. Jonathann, c’était aussi un ami, quelqu’un avec qui je m’entendais bien, qui était gentil. J'étais témoin à leur mariage. Pour moi ce sont des gens qui se sont vraiment aimés. Mais un ou deux ans avant le drame il y avait des conflits, un manque de dialogue qui a dégradé la situation. Assez souvent qu’elle racontait qu’ils s’engueulaient, elle disait qu’il fuyait la confrontation, qu’il était parti comme d’habitude.. Elle avait perdu beaucoup de poids et les traitements hormonaux, forcément ça joue sur vos humeurs. Elle avait un peu changé, elle était peut-être plus nerveuse, un peu moins empathique. Jonathann avait changé, il a perdu beaucoup de poids, il s’était mis au sport, il s’exprimait un peu plus. Mais bon dans un couple, quand vous ne communiquez plus, quand l’autre parle, il vous agace. C’est un cercle vicieux. Je croyais qu’ils allaient divorcer en 2018. Je me demandais s’il avait rencontré quelqu’un, ils étaient jeunes, la suite logique c’était une séparation, je voyais bien qu’ils souffraient, s’ils s’étaient séparés avant on en serait pas là. Etait-il raisonnable de vouloir un bébé, demande la défense? - Ils se connaissent depuis plus de 10 ans, vous avez grandi avec, vous vous êtes mariés, vous vous êtes projetés, vous pouvez pas tirer un trait sur tout parce que ça va pas depuis un an. Au fond d’elle, elle l’aimait toujours, elle était encore un cran en dessous cette rupture. L’enfant ça fait très longtemps qu’elle essayait, vous avez toujours l’espoir de le retrouver (Jonathann), que c’est un gros nuage au dessus de vous. (il est 21h45, Me Schwerdorffer demande si on peut en rester là, il n'est pas validé)

Me Randall Schwerdorffer revient sur la carte de la Saint-Valentin lue à l'audience et écrite en 2013. : l’homme qui lui plaisait tant en 2013. Là on est en 2017. Vous pensiez que vous aviez les moyens de combler Alexia ? - A ce moment là non. RS : Elle vous reproche de ne pas être l’homme qu’elle souhaitait avoir. Et vous, vous n’êtes pas en capacité de le faire. Vous n’êtes pas l’homme de la situation, vous n’êtes pas à la hauteur.. Vous êtes heureux avec Alexia ? - Non. - Elle est heureuse avec vous ? - Je ne crois pas.. RS : On voit qu’elle est très malheureuse, très intelligente, brillante, très jolie, bac +5. A un moment, il faut être à la hauteur. Vous n’arrivez pas à ce que n’importe quel idiot est capable de faire, un enfant. Elle vous aime en plus et vous n’êtes pas capable de lui parler.. Ca crée la distance. - oui - Vous êtes tous les deux responsables de la situation. Qu'est ce qu'elle vous a dit ce soir-là ? - T'es pas un homme. - On vous reprochera toujours tout, Jonathann. Vous avez tué Alexia. Mais est-ce que vous regrettez ? - Oui, je regrette. (bref, précis. Brossage du portrait d'un petit garçon qui a dérapé) C'est le moment des requêtes avant une courte suspension d'audience (oui oui on continue). Me Schwerdorffer demande à citer un gynécologue pour débattre de la question de l'ovule. L'Avocat général demande à ce qu'on ne visionne pas la confrontation entre la famille d'Alexia et JD (chat Happy.. C'est avec la photo du chat que I.Fouillot l'a fait craquer). Prsdt : Il y a encore un certain programme demain, il est évident que nous ne sommes pas sûrs de finir vendredi.

Me Spatafora arrive en disant : On va démonter un certain nombre de lubies de l'accusation...Je vais d'abord évacuer cette question. Jonathann Daval, avez-vous violé Alexia ? - Non. - Un ovule, vous savez comment ça fonctionne, M. Daval ? Vous savez comment ça fonctionne ? - Non. - Vous êtes un homme, vous ne savez pas tout ça ! Si je vous parle de mycose, d’ovule pour la sécheresse vaginale, vous savez pas tout ça ! - ... Me Spatafora se fait reprendre à l'ordre (elle plaide). Me Spatafora : Vous êtes complètement déconnecté de ce couple Monsieur Daval... Vous comprenez que c'est dur pour une femme ? Mais dans la fuite on n'affronte rien monsieur Daval... C'est pas la meilleure des attitudes si on veut sauver son couple... - Oui... Me Spatafora : Après les reproches, Alexia ne veut pas que vous partiez, elle veut que vous affrontiez les choses. Et Jonathann, on va se parler franchement. Vous ne poussez pas sa tête, vous la claquez ? Parlons honnêtement. Qu’est-ce qui se passe pour devenir aussi violent ? - L’accumulation des reproches que j’ai subis toutes ces années, j'ai la rage, la colère. - Il se passe quoi dans votre tête ? - la mort.. Je voulais qu'elle se taise. Me Spatafora : Pourquoi vous lui mettez un drap ? Pour la couvrir ? - Pour pas qu’elle ait froid. Dans le dossier, précise l’avocate, il est indiqué que le corps a été déposé ‘avec précaution’ [le président confirme]. Sur les accusations contre sa belle-famille : Vous vouliez sortir de toute cette déception que vous aviez engendré auprès de votre famille ? Votre maman qui venait au parloir elle allait peut être retrouver une image positive de vous ? - oui. - Aujourd'hui, vous regrettez tous ces mensonges ? - oui - Vous ne pouviez pas le reconnaître avant ? - non, je ne pouvais pas - Vous n'étiez pas construit pour ? - Non.

AG : On peut s’interroger sur un procès qui dure 5 jours alors que l’auteur a reconnu l’homicide conjugal. La question du comment on le sait, reste en suspens la question du pourquoi.. Est-ce que vous aviez déjà pensé par le passé, compte tenu des difficultés, à cette issue tragique ? - Non, parce que j’arrivais toujours và fuir - Pourquoi pas ce soir là ? - Elle m’a retenu. AG : Est-ce que ce soir-là Alexia avait décider de vous quitter ? - Non AG : Nous ne croyons pas au fait qu'elle vous a demandé un rapport sexuel Monsieur Daval, vous mentez... - Non. Je ne mens pas. AG : Est-ce que vous aviez fait un repérage du bois avant ? - Non, j'y suis allé par hasard. - Et le véhicule ? - J'ai pris le Nemo AG : J'ai de la peine à le croire là aussi (il enchaîne sur le mensonge "jogging") La supercherie elle aurait pu durer des années ? - oui - pourquoi ce soir là ? - Le soir n’était pas choisi c’est la dispute qui a mal tourné Sur les mensonges JD répète qu'il ne pouvait pas avoué, risqué de tout perdre. AG : La famille d'Alexia a raison de dire que vous avez créé la médiatisation. Mais dans cette médiatisation vous êtes maintenant l'incarnation de celui qui a tué sa femme, du féminicide, il va falloir le porter ça... - Oui.

Donc, on était resté sur Me Portejoie.... Qui fait répéter à JD qu'il a bien voulu la mort d'Alexia. Il dit "c'est important pour la qualification des faits". (c'est surtout important pour déstabiliser l'accusé, la qualification des faits est pliée depuis trèèès longtemps avant cette audience : meurtre sur conjoint). Il demande ensuite si pendant ces trois mois de mensonge, à aucun moment il n'a eu envie de dire la vérité à ses beaux-parents. Si, il a voulu, mais n'a pas pu. GJ Portejoie : Vous dites l’avoir traînée ‘comme un sac-à-patates’ jusqu’à l’endroit où vous avez déposé le corps. Vous la tirez par les jambes sur 50m. Mais ce n’est pas un chemin balisé, ce sont des ronces. Comment peut-on tirer ainsi celles qu’on a aimée ? - ... - Qu’est-ce qui vous amène à dire ‘ce n’est pas moi, c’est un complot familial ? - C’était pour sortir de prison... - Vous êtes glaçant de sang-froid ! Où trouvez-vous l’énergie de faire ça ? - Cette personne, c’était pas moi... - Si, c’était vous ! Qu’est-ce qui vous anime ? - [La peur] de tout perdre... - Mais vous aviez déjà tout perdu ! Et donc c'est à ce moment-là que GJ Portejoie s'écrie que JD ne prend pas les perches qu'il lui tend, que c'est le dernier moment, qu'il faut qu'ils sortent avec des certitudes, qu'il est difficile à gérer, et il va se rassoir dans ses effets de manche plutôt pathétiques. JH Portejoie prend la suite et commence en disant qu'il espère avoir plus de chance que son père. Il interroge JD sur l'ambiance dans la voiture et s'attaque ensuite à démonter les déclarations de JD sur la demande de rapport sexuel d'Alexia. JH Portejoie : Pourquoi Alexia voulait-elle un rapport ? - Pour tomber enceinte. - Elle ne pouvait pas tomber enceinte ce soir-là, c’est dans son dossier médical ! - Alors peut-être pour avoir du plaisir, je ne sais pas. - Elle avait mis un ovule et pris un somnifère ! Ça ressemble à une femme qui veut un rapport, selon vous ? - Ca n’empêche pas... - Et quand vous allez à 12h15 chez les gendarmes, vous lancez des fausses pistes. Vous y réfléchissez quand ? - L’après-midi. Les réponses de J. Daval sont lacunaires. - Vous ne nous aidez pas beaucoup, M. Daval. - Je ne peux pas en dire plus que ce que je dis. - Pourquoi la tirer par les pieds plutôt que par les aisselles ? - Bah dans le Nemo, elle arrivait par les pieds. - C’était votre femme ! Les avocats pc se succèdent et utilisent les mêmes ficelles : ils essaient de le provoquer, mais rien n'y fait. Me Estève prend sa grosse voix d'avocat qui veut impressionner en cour d'assises. Ca marche pas et même, ses questions inquisitrices renforcent le sentiment de sincérité de JD.. Me Caty Richard (qui est toujours sur la thèse de profanation de cadavre) : Vous dites que nous ne pourriez pas avoir de rapport. Pourquoi ça a marché mercredi et pas ce soir là ? - Parce que j’avais pas pris le cachet (comprendre, le viagra ou cialis) Me Richard : Ses absences, ce goût de métal dans la bouche, elle dormait, elle vous demandait plus rien, vous aviez la paix? Elle vous sollicitait pas ! (elle reprend la thèse de l'empoisonnement) Me Richard : Est-ce que vous vouliez un enfant ? - Oui je voulais un enfant... - Vous avez accompagné Alexia à tous ses rendez-vous ? - Oui deux-trois fois.. - Vous utilisiez Google à la maison ? Jonathann Daval sursaute et écarquille les yeux (y a pas que lui) - Vous vous souvenez avoir appelé votre belle-mère le 27 septembre 2017 par rapport au bol alimentaire ? Que lui avez-vous dit ? - Je ne sais plus... Me Richard : Alexia, elle vous comprenait pas, vous ne faisiez rien pour qu’elle comprenne qui vous étiez. Vous lui aviez parlé franchement une fois, de vos problèmes de couple? - Non. - Vous pouviez comprendre qu’elle essayait de vous faire réagir ? de vous retrouver ? - Peut être. - vous persistez à dire qu'elle le faisait violemment ? - Oui.

Je reviendrai demain sur la fin de l'audience.. C'est vraiment n'importe quoi ces débats jusqu'à point d'heure. Je relaierai demain matin, c'est mieux..

GJ Portejoie fait ce qu'il sait faire de mieux, avec ce phrasé caractéristique, du Portejoie dans le texte : Essayez de vous libérer un peu, de vous lâcher. C’est le dernier moment ! (...) Vous ne saisissez pas la perche que je vous tends ! (mais quelle perche nom de..?! Il veut absolument que la version de ses clients corresponde à la réalité..)

JD a répondu à toutes les questions pendant la projection des photos. On voit la gendarme qui représente Alexia le bloquer devant la porte, c’est l’accès pour accéder au garage. "Pour éviter le conflit pourquoi ne pas revenir dans le salon?" "J’aurais pas pu fuir la situation elle aurait persévéré". La gendarme l’agrippe par le bras.. Il attrape la porte pour accéder au garage, elle se remet devant le passage, il passe quand même, la plaque contre le mur et la rambarde, elle lui met des coups de genou, elle le mord au creux du coude, il lui plaque la tête contre le mur, il la cogne. Puis il serre les mains autour du cou. Elle tombe la tête en avant dans les escaliers, il gifle Alexia pour voir si elle se réveille, il la tire par les bras jusqu’en bas, il l’allonge dans la salle de sports, "je l’avais remis à plat pour voir".. On est maintenant des les bois.. Prsdt : Ce bois, vous le connaissiez ? - Non, pas plus que ça - Vous vous souvenez de l'endroit où vous l'avez mise ? - Non - C'était un endroit difficile d'accès quand même. - Oui - Vous aviez déjà pris la bombe ? - Oui - Vous aviez idée de la crémation ? - Oui c'était ce matin-là - Vous l'allongiez sur le dos entre les deux troncs ? - Oui L'audience est suspendue pour 15 mn. Ca reprendra avec les questions de la cour.