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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. Oui mais soi-disant qu'il serait interdit d'en parler. On n'a pas le droit de dire que des femmes tuent selon l'auteur. Ah.. Bah moi je me gêne pourtant pas.
  2. Le lien de Huyette traite de la délinquance et ici tu parles de crimes. Faudrait savoir.. Comme d'habitude tu pars dans tous les sens.. Quand au lien de l'INSEE, tiré du lien : Ce traitement judiciaire différencié, en apparence plus clément envers les femmes, repose en partie sur trois facteurs appréhendables statistiquement : la nature des infractions commises, la complexité de l’affaire (approchée par le nombre d’infractions) et le passé délinquant de l’auteur de l’infraction. En effet, la délinquance féminine est dans l’ensemble différente et moins violente que celle des hommes. Les femmes sont condamnées pour des affaires moins complexes et ont surtout deux fois moins souvent d’antécédent judiciaire. Néanmoins : La prise en compte simultanée du nombre d’infractions et de l’existence d’antécédent judiciaire réduit les écarts observés entre femmes et hommes, notamment pour le contentieux routier et l’usage de stupéfiants, où femmes et hommes font l’objet de sanctions identiques. Elle ne va pas jusqu’à les abolir pour les autres catégories d’infractions, notamment en matière d’atteintes aux biens ou aux personnes, pour lesquelles les femmes bénéficient de peines moins sévères que les hommes. C'est donc extrêmement simpliste ta façon d'affirmer : Les femmes prennent moins cher que les hommes. C'est beaucoup plus compliqué que ça. Tu comprends pourquoi ta voix ne porte pas ?
  3. January

    Affaire Daval, le procès

    Je deviens de plus en plus critique par rapport à la justice. En fait chaque fois que j'assiste à une audience ou que je lis des débats, je crois que je ne vais pas voir pire et si, ça arrive tout le temps. Là je ne sais même plus combien il y a eu d'aberrations dans ce procès ! oui, je deviens de plus en plus critique. Et c'est justement parce-que je me rends dans les cours ou que je lis les débats. Comment on peut être pertinent si on ne fait pas ça ? Si on ne connaît rien au fonctionnement ?
  4. Tu ne lis même pas ce que j'écris alors ? Oui, et d'ordinaire c'est sur ces faits-là qu'on m'envoie. C'est pourquoi j'ai relayé plusieurs affaires, @Misery pourra même te le confirmer.
  5. Merci. Et c'est Alexia Fouillot. Pour le reste, tu vas voir le topic, j'ai tout dit. Et je ne m'exprime pas sur un verdict si je n'ai pas lu les débats, du coup je ne m'exprimerai pas sur celui-là. Pour ce qui est de l'affaire Fiona, je pense que tu peux aussi retrouver tous les débats, des trois premiers procès, ils sont ici j'ai tout relayé, même quelque fois j'étais dans la salle d'audience. Si tu veux avoir un avis plus pertinent que la moyenne (c'est pas une critique, c'est obligé, si on lit les débats on est plus pertinent).
  6. Ah bon, tu défends rien, t'as pas de cause ? Ah bah alors y a pas de bonne nouvelle pour toi suite au verdict que j'ai donné hier. Dommage.
  7. En fait c'est juste ça on en a bien l'impression ! Et même pas il aura lu les débats de l'affaire Daval. S'il les avait lu, il saurait qu'il s'est passé quelque chose d'excellent pour sa cause, c'est idiot hein ?
  8. Qui c'est ? On sait que tu détestes les femmes mais là, jusqu'à écorcher son nom, là t'as ni son prénom ni son nom hein ?
  9. January

    Affaire Daval, le procès

    Pire que ça ! Je ne sais pas combien nous sommes à connaître le fonctionnement de la police et de la justice dans le coin. Pourtant c'est pas faute d'avoir expliqué dès les premiers relais de procès que j'ai fait, je crois que j'ai du tout retracer depuis, à partir d'une GAV jusqu'au verdict des assises et bien sûr, tous les protagonistes, leur statut, leur pouvoir. Et chaque fois qu'une question est posée je tente de répondre du mieux que je peux. Il faut croire que ceux qui accusent de voyeurisme ne sont là que pour ça en fin de compte...leur propre voyeurisme. (faut voir le nombre de vues c'est poilant) Mais c'est très récent ces réactions, ça n'a jamais débordé comme ça. Peut être parce-que là j'étais pas dans la salle ? Parce-que c'était pas ce dont je m'occupe d'habitude mais que c'était Daval ? Mystère.. Tout le monde s'est demandé pourquoi cette affaire était si médiatisée. Alors qu'il fallait avoir des peaux de sauciflard quelque part pour ne pas le savoir. Les associations féministes dès le début ont été vent debout dès que l'agressivité d'Alexia a été dénoncée. Et non, on continue à faire la réflexion stupide : haaan c'est trop médiatisé ! Ce que beaucoup attendaient, c'est qu'elle ait fait craquer son mari, et que ce soit enfin reconnu par la justice. Et c'est arrivé. (pas tout à fait mais la conjugopathie a été reconnue) Si on ne voulait pas en entendre parler il suffisait de ne pas allumer ni tv ni radio ni rs. Mais ça semble bien compliqué pour beaucoup de monde.. Perso je n'ai lu absolument aucun article de presse, rien entendu à la tv (je ne la regarde pas) ni radio (je ne l'ai pas écoutée). Je me suis plongée dans les débats, uniquement. Tout le reste comme on dit, c'est de la littérature. C'est bizarre il y a très peu de gens qui lisent les débats de Charlie Hebdo... Pas assez de spectacle, beaucoup trop compliqué peut être ?
  10. January

    Affaire Daval, le procès

    Malgré les débats il nous manque des éléments, à moins d'être sur place, personne ne peut commenter cette décision-là, faut déjà en tenir une couche et comme d'habitude il y a du client ! On dirait que certains connaissent personnellement JD ici, ou ont eu en main les plus de 6000 pièces du dossier.. La partie civile est satisfaite, JD a prévenu lors des débats qu'il ne ferait pas appel, c'est uniquement en fonction de ça qu'on serait à la rigueur autorisé à dire que la décision est juste et cohérente. L'affaire est close.
  11. January

    Affaire Daval, le procès

    Non. C'est la perpétuité. Alors même toi tu viens sur le sujet et tu ne lis pas ce que j'écris ? Je n'ouvre pas ce genre de sujet pour parler "fait divers". Tu devrais lire le réquisitoire et lire l'explication que j'ai postée ensuite, et je répète : c'est perpétuité.
  12. January

    Affaire Daval, le procès

    VERDICT 25 ans de réclusion
  13. January

    Affaire Daval, le procès

    C'est pas croyable.. Pas croyable !
  14. January

    Affaire Daval, le procès

    L'AG en pleine conf de presse
  15. January

    Affaire Daval, le procès

    On a bien compris que les neuf personnes qui vont maintenant délibérer vont répondre oui aux deux questions et que la perpétuité est encourue. Je rappelle que c'est tout simplement le code pénal. Le meurtre sur conjoint est un meurtre avec circonstances aggravantes et c'est la peine prévue, la réclusion criminelle à perpétuité. Pour autant, le jury peut décider de ne pas suivre les réquisitions de l'avocat général.
  16. January

    Affaire Daval, le procès

    Les derniers mots de Jonathan Daval Prsdt : Monsieur Jonathann Daval levez-vous s'il vous plaît. Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose pour votre défense ? - Oui - Allez-y. (Il regarde la famille Fouillot et la sienne) Pardon. Pardon. Prsdt : Les débats sont maintenant terminés. Le président lit dans un grand silence certains articles de procédure concernant ce que les jurés devront faire. "Avez-vous une intime conviction ?" sera la question centrale. Les jurés vont maintenant se retirer. L'accusé sera dans un lieu retenu jusqu'à la décision." (Ils devront aussi répondre à : "Est-il coupable d’avoir volontairement donné la mort à Alexia Fouillot ?" Et "était-il le conjoint d’Alexia Fouillot ?") L'audience est suspendue, le jury se retire.
  17. January

    Affaire Daval, le procès

    C'est un comble, Me Schwerdorffer a mieux respecté et représenté Alexia Daval que les avocats de la partie civile...
  18. January

    Affaire Daval, le procès

    Bah j'comprends pas. Ils ont faim ? Il n'y a plus de plaidoiries non.
  19. January

    Affaire Daval, le procès

    L'audience est suspendue jusqu'à 14h15. Jonathan Daval prendra la parole une dernière fois et le jury se retirera pour délibérer.
  20. January

    Affaire Daval, le procès

    Me Randall Schwerdorffer, défense de Jonathan Daval La perpétuité c’est une peine qu’on prononce pour les criminels les plus dangereux de la société. Ceux qui ont fait le pire. Francis Heaulme, tueur d'enfants. Fourniret. Marc Dutroux; Guy Georges. Nous nous défendons Jonathann Daval . Quel est le point commun ? Aucun. Si : la médiatisation. On n'est pas sur ce type de crime ni de criminel - car Jonathann Daval est un criminel, il ne le conteste pas. Ce qu'on vous réclame sur les bancs des parties civiles c'est de venger Alexia ! Le mensonge n'est pas puni par la loi. Il est désagréable. Mais il n'entre pas dans un jugement. Vous êtes ici au nom de la loi. Vous allez juger, comme c’est écrit derrière vous sur ce serment, ‘sans haine et sans crainte’. Je n'ai pas vu Guy Georges derrière la glace de cette cour d'assises. C'est avec votre vécu, votre expérience, vos défauts aussi que vous devez analyser ce dossier. Vous n'oublierez jamais cette décision que vous allez prendre. Ce qu'on vous demande aujourd'hui c'est de juger, pas d'avoir des préjugés. Twitter, Facebook, où un ramassis d'imbéciles commentent cette affaire, demandent une peine, réclament une peine, je ne les fréquente pas. On est entre nous là ! La matière criminelle elle est difficile. C'est ahurissant ce qui s'est passé dans cette cour d'assises. On a eu des réquisitions à mille lieues des témoignages qui ont été apportés à cette cour. On doit accepter dans un dossier criminel qu'on ne sache pas tout. Quand on ne sait pas tout, on ne devine pas. On n’a pas toutes les réponses, et il faut l’accepter. Vous devrez vous dire : "moi j'ai jugé, j'ai pas préjugé". Faites votre travail de juré. On n'est pas sur les réseaux sociaux. Vous allez juger l’affaire. Mais que l’affaire, rien d’autre. Vous n’allez pas être le bras armé de certaines associations féministes. On ne juge pas un féminicide ici. C'est un meurtre, ça suffit. Pourquoi on vous parle de viol post-mortem ? Pourquoi on vous parle de camisole chimique ? Et maintenant de rupture ?!! Parce que cet homme a l'air tellement trop normal qu'il faut le diaboliser, le rendre machiavélique pour les médias ! Acceptez que ce soit juste Jonathann Daval, celui que l’on appelle un garçon, ‘un enfant’ comme l’a dit la mère d’Alexia, elle le connaît bien. Aujourd'hui, on est dans une société tellement moraliste, qu’oser dire qu’elle lui faisait des reproches serait un outrage à Alexia. On doit le dire : le couple n’allait pas bien. Alexia était excédée par ce garçon. Ça, c’est la réalité ! Ce n’est pas salir l’image d’Alexia que de dire que c’était une femme comme vous, et Jonathann Daval un homme, comme vous. Ce qu'on sait d'Alexia Daval, c'est qu'à certains moment elle était agressive. ça n'est pas salir sa mémoire de dire ça. C'est une femme normale, comme vous comme moi. On a le droit de le dire. Quand on voit les sms, on constate que ça ne va pas du tout. Il peut prendre soin d’elle mais il ne pourra jamais la combler. Il a trouvé en Alexia tout ce qu’il n’avait pas chez lui. Un niveau social. Cette femme qu’il n’avait même pas osé remarquer. ‘Moi qui me sens tout petit’. C’est énorme. Elle regarde Jonathann, et elle lui dit "tu n'es pas un homme". TU N'ES PAS UN HOMME ! (il s'est rapproché des jurés, ne parle que pour eux) Tu n'es rien, tu es transparent... On vous annonce une préméditation ? On vous trompe. ça c'est de la manipulation judiciaire. Il n'y a aucune préméditation dans cette affaire. Les mensonges sont TOUS postérieurs à ses actes. On ne juge pas un assassin comme quelqu'un qui a agit à chaud. (il s'est redéplacé face au président) On vous a parlé d'empoisonnement, de viol post-mortem. Honteux. HONTEUX ! Nécrophile maintenant... Il faut salir celui-là pour le condamner à perpétuité dans une affaire où il n'a pas le profil pour cela ! Ceux qui ont agité le spectre du viol... c'est bien, c'est très bien ça hein.. C'est de la boucherie judiciaire ça. Arrêtez, ARRÊTEZ. Hypocrites ! Il n'y a pas de viol. Traqui l’a dit. Pas d’éléments ! TERMINÉ ! La maison était devenue une prison pour l’un et une prison pour l’autre. On était profondément malheureux des deux côtés. On vous a parlé aussi de séparation. Vous n'êtes pas là pour croire les scénarios des parties civiles ou de l'avocat général. Votre théorie est une théorie monsieur l'avocat général. Elle prend son traitement le soir parce qu'elle a toujours dans l'optique de faire un enfant avec son compagnon. Est-ce que UNE SEULE FOIS Alexia a parlé de divorce ? Est-ce qu'on a UN sms qui parle de divorce ? Non. Elle est malheureuse, mais il n'y a pas de rupture. Lui, il répond toujours à côté de la plaque parce qu’il ne comprend rien ! ‘Bisous mon cœur, je t’aime’. Les crises ça arrive dans les couples... Dans n'importe quel couple... A moins que je ne sois entouré ici que de gens parfaitement mariés, sans aucune aspérité. Non ça n'est pas un féminicide, non ça n'est pas un crime de possession... ça vous arrangerait tellement. C'est le crime de Jonathann Daval. Il ne se débat pas dans cette histoire conjugale. Il ne part pas. Il ne peut pas. On a disséqué la vie de Jonathann Daval. Disséqué. Il n'y a rien qui ait échappé aux enquêteurs. Si quelqu'un peut nous dire qu'il a eu un seul accès de violence, qu'il se lève ici. Il n’affronte pas l’autre, jamais. Il n’affronte pas la discussion, il n’est pas dans la violence. Le rapport de la neurologue : Cette patiente au tempérament anxieux se plaint de goût de fer dans la bouche, d’agressivité envers son conjoint. Ce soir-là c'est pas une crise... Il va y avoir une dispute. Jonathann Daval n'est pas un homme qui rentre chez lui et qui bat sa femme. Jonathann Daval ne ressemble tellement pas à l’acte qu’il a commis qu’il faut le déshumaniser au maximum ! pour désaimer celui qu'on aimait tant, il faut le salir, pour l'exécuter socialement. On n’est pas là pour croire dans une cour. L’intime conviction, ce n’est pas l’intime intuition. C’est tellement plus profond que ça. On n'est pas là pour croire, dans une enceinte judiciaire. Qu'est-ce qui s'est passé ? On ne sait pas. Il s'est passé quelque chose. Sans rentrer dans des scénarios délirants. Il fuit. Comme toujours. Et Alexia lui dit "arrêtes de fuir "! Jonathann Daval, son fonctionnement dans le couple c’est fuir. Il fuit. Ce soir-là malheureusement, il n’a pas pu fuir. Elle le retient ou il la retient, peu importe. Il y a une confrontation. Elle le retient. Il faut parfois accepter la simplicité d'un dossier. On a juste une femme qui est extrêmement malheureuse qui attend beaucoup de lui, lui dit qu’il n’est pas un homme. Mais si c’est un homme, mais un homme fragile, malconstruit, qui a été raillé, moqué, qui a des failles narcissiques immenses. Il ne peut pas avoir une conversation normale, il a une rage narcissique. ça explose. Dans un dossier qui n’est pas médiatisé, qui ne serait pas politisé presque, c’est ce qu’on appelle un coup de sang. Un déferlement de violence qui dure quelques minutes. Alors oui, ça explose. Jonathann Daval n’a jamais été violent. Sauf une fois dans sa vie. La réalité du dossier c’est que Jonathann vous devez faire sans lui, parce qu’il a trop menti. D’ailleurs, vous ne devriez jamais croire, les seules gens qui croient ce sont les religieux. Votre responsabilité est beaucoup plus lourde. Une simple altercation dégénère. En découlent des coups au visage et une strangulation. C’est ça que vous jugez. Vous jugez une chose simple... Et c'est pas assez pour certains ! On en veut une autre de vérité ! Il y a d'autres affaires, en ce moment, tout à fait similaires à celle de Jonathann Daval, où on ne réclamera pas de perpétuité, parce qu'il n'y aura pas assez de caméras. On a l’expert Canterino qui vient et vous dit : c’est un obsessionnel, il a un mode fonctionnement que nous connaissons en psychiatrie. L'obsesionnel fuit, il efface. Se débarrasser du corps permet de fuir. Dans cet instant où il est passé du monde normal au monde criminel, comment réagir ? On ne sait pas. La dissimulation du corps, la crémation, c'est pour dire "ça n'est pas moi, ça ne peut pas être moi." On peut analyser dans un fauteuil ce qu'aurait du faire Jonathann Daval, mais on n'a pas tous commis de crime. On ne sait pas ce qu'on aurait fait. N’importe qui peut se retrouver dans une cour d’assises (...) On n’apprend pas à vivre en couple. On devrait peut-être, ça servirait plus que les mathématiques. Un journaliste m'a dit : "c'est glaçant maître ?" Mais c'est quoi ça ? Vous croyez qu'il y a des crimes pas glaçants ? Vous croyez qu'il y a des crimes sympathiques ?! Tous les meurtres sont glaçants ! J'ai vu un jour un type intelligent sur un plateau télé - c'est pas si fréquent - qui disait : "on peut avoir tué quelqu'un, et toujours l'aimer." Vous allez juger sous le seau de votre serment. Dans sa personnalité il y a des choses rationnelles et d'autres irrationnelles. On peut avoir tué un homme ou une femme et le regretter sincèrement, pleurer sincèrement. Il l'aimait profondément. Mais vous niez cela . Pourquoi ? Parce que ce serait plus simple. Tous ceux qui le connaissent l'ont dit. Il aimait Alexia. Les gendarmes dès le deuxième jour ils ont tout, ils peuvent l'arrêter. Ils se congratulent mais honnêtement ils peuvent le mettre en garde à vue. Et après il y a l'enterrement, et la marche blanche... Pourquoi il a été surfilmé, surmédiatisé ? On guettait sa chute. (Randall Schwerdorffer explique qu'il est prévenu par un journaliste que les gendarmes vont arrêter Jonathann après l'enterrement. Mais l'arrestation est annulée car trop médiatisée. Ça fait une semaine qu'il est dans le dossier.) On peut tous jouer les hypocrites, mais on a vu des délires dans cette affaire Daval. C'est vous maintenant les jurés qui devez arrêter cette folie, cette hystérie, c'est votre responsabilité, votre travail. Le passage à l’acte sur une phrase de trop d’Alexia, on ne l’excuse pas. On est tous d'accord, on ne tue pas une femme pour une remarque. Ce n'est pas le problème. On veut comprendre, car juger c'est comprendre, ce n'est pas excuser. Et on ne va pas vous demander de l'excuser, pas plus qu'on ne s'excuse d'avoir commis un meurtre. Je vous demande de ne pas suivre les réquisitions de l'avocat général. Vous ferez fi de cette ambiance qui s'est construite autour de ce procès. Vous ne jugez pas un Fourniret ou un Guy Georges. Vous jugez Jonathann Daval, point. La perpétuité n'est pas adaptée dans cette afaire, on en a plein d'exemples dans la jurisprudence. Vous avez une liberté totale dans votre décision. Vous prononcerez la peine que vous estimerez juste. Vous prononcerez une peine en femmes et en hommes libres.
  21. January

    Affaire Daval, le procès

    Me Ornella Spatafora, défense de Jonathan Daval D'ici quelques minutes, vous vous retirerez (les jurés). Nous savons tous quelle décision vous allez prendre : une peine. Car cette homme ne conteste pas sa culpabilité. ll a tué cette femme, sa femme qu'il a tant aimée. Quand vous prendrez votre décision, je vous demande de ne pas oublier les cinq jours que nous avons passés ensemble. Après 5 jours de débats, je pense que vous disposez de toutes les cartes pour prendre la décision la plus juste. Vous l’avez compris, JD ne conteste pas les faits, mes propos visent à expliquer comment un homme comme vous et moi a basculé dans le crime. Parce qu’on ne naît pas criminel : on le devient. Sa mère l'a surprotégé cet enfant qui semblait si fragile. Ce garçon qui dès l'enfance a une personnalité des plus fragiles vivra une étape particulièrement difficile, la perte de son père. C’est un enfant qui présente énormément de problèmes de santé, asthme, surdité, scoliose à l’adolescence. Puis le jeune garçon introverti et timide qu’il est, subira les moqueries, on le surnomme à titre anecdotique le Quasimodo. Jonathann et Alexia sont jeunes quand ils se rencontrent. Quand on est toute jeune, on est heureuse de sortir avec un garçon plus vieux, doux, affectueux et, en plus, qui plaît à nos parents. Jonathann trouvera rapidement sa place, la place du fils que les parents n’ont pas eu, au sein de cette famille. Au sein de ce couple, auprès de celle qu’il aime, il se sent peut-être pour la première fois exister. Alexia est heureuse dans cette union. Le couple s’aime .Alexia se dit : pas de souci, si je dois porter le couple, je le ferai. Elle ne se rend pas compte que le virage qu'elle essaie de donner à son couple, elle le prendra seule. Comment faire avec un mari qui a des troubles de l’érection ? Alors Alexia se remet énormément en cause. ‘Est-ce que c’est mon physique qui ne lui convient plus ?’ On comprend aisément en tant que femme, c’est dur. Arrive le désir d’enfant « ce sont les souhaits d’Alexia mais Jonathann qu’en est-il ? Est il prêt pour construire cette vie de famille ? Vous allez me dire : ils pourraient en parler, communiquer, mais il n’y arrivera jamais. Il n’arrivera jamais à lui dire qu’il n’est pas prêt. Il va faire ce qu’il sait faire de mieux : fuir et subir. Les crises, les black-out, les humeurs... Jonathann ne voyait pas cette souffrance chez Alexia. Cette souffrance, elle se voyait aussi dans sa perte de poids. Cette anorexie, mettons les mots sur les mots, ce n’est pas anodin. L’anxiété, l’angoisse prend le dessus, mais Jonathann ne perçoit pas la détresse de sa femme. Il n'y a pas de séparation comme on veut le sous-entendre. Le couple a des projets, on le voit bien. Mais la fausse-couche va mettre à néant tous les espoirs. Alexia essaie de le faire réagir, elle voudrait qu'il soit là pour elle, elle est malheureuse, elle commence à être agacée par l'attitude de Jonathann, et lui fuit de plus en plus. Et là tous les griefs seront bons contre Jonathann. Elle n'en plus plus Alexia. Et Jonathann ne comprend pas. Il est complètement absent de cette relation. L'homme parfait qu'elle avait idéalisée, il ne la comprend pas, il ne peut pas lui offrir la vie parfaite dont elle rêve. Jonathann n’a pas les armes pour affronter tout cela, alors il se réfugie ailleurs, il va voir ses parents. Le Couple s’accroche parce que le couple s’aime, jusqu’au bout le couple s’est aimé. Il ne peut pas lui offrir la vie dont elle rêvait. Vous l’avez bien compris, ce n’est pas un garçon qui a beaucoup confiance en lui. Mais il perd tout quand Alexia lui dit ‘t’es pas un homme, pourquoi t’es pas comme ça’, il n’a plus rien. C’est ce qui se passe ce soir-là. Jonathann Daval, ce qu'il a commis ce soir là, c'est effectivement tuer sa femme, dans un contexte de conjugopathie. Les tensions sont telles qu'il y a effectivement peu d'issues. Il y a plusieurs paramètres à prendre en considération par rapport à la peine que vous devrez infliger à ce garçon. La conjugopathie a expliqué ce crime qui n'est pas un crime de possession. Ce n’est pas un acte de sang-froid. Il n’y a pas de dangerosité criminelle, comme l’a dit l’avocat général. Je souhaiterais évacuer cette notion de dangerosité criminelle. ça n'est pas Jonathann Daval. Vous ne devez pas occulter que pendant 33 ans cet homme a été gentil, serviable, agréable. Je ne crois pas qu’on puisse dire beaucoup de mal de lui. C’est aussi pour ces qualités qu’ils l’ont aimé. Ça pose une question que vous devez avoir en tête pendant le délibéré : l’acte qui lui est reproché et la personne qu’il est sont-ils en adéquation ? Une peine juste n'est pas celle qui plaira aux parties civiles ou qui correspondra à l'impact médiatique que cette affaire a pu avoir. C'est celle qui sanctionnera Jonathann pour ce qu'il a fait, et l'homme qu'il est.
  22. January

    Affaire Daval, le procès

    Me Emmanuel Dupic, avocat général Réquisitoire Vous avez vécu une semaine éprouvante. Nous sommes tous fatigués, nous avons tous des cernes, vous vous êtes couchés tard. Une semaine marquée par beaucoup d'émotions. Finalement les faits ont été reconnus. Mais il fallait répondre à la question du pourquoi. Il s’agit d’une affaire judiciaire qui dépasse chacun de ses acteur en raison de la très forte médiatisation qui a parasité cette affaire. Un verdict est attendu aujourd'hui par la famille, par l'accusé, par vous, et par la société française, que je représente. Vous allez juger un crime particulièrement épouvantable, vous allez juger aussi la construction d'un mensonge. La défense vous présente un homme soumis dans son couple, humilié, qui n’avait pas d’autre choix que de commettre un massacre. Vous allez finalement juger trois morts : l'agonie d'une femme mariée, sa crémation, et l'accusation contre la famille chargée de porter ce crime. Je tiens à saluer la dignité des deux familles dans ce procès car les tensions étaient fortes. Je salue la remarquable enquête de la gendarmerie. Je salue votre tenue du procès monsieur le président. Mon rôle est de requérir au nom de la société. Pas au nom de l’opinion publique. Je ne suis pas non plus l’avocat des familles. Mon rôle est de vous présenter une synthèse de ce dossier, un dossier compliqué de 6 273 actes, recueillis en 3 ans. Je suis contraint d'évacuer tout de suite la médiatisation, la médiatisation absolue dans ce dossier a nui à l'enquête et aurait pu perturber la découverte de la vérité. Jonathann Daval a été informé quasiment en temps réel. En janvier 2018, J. Daval sait qu’il est suspect dans ce dossier et donc les enquêteurs vont entendre un homme qui a pu complètement préparer son interrogatoire. Aujourd’hui il faut s’interroger sur la violation permanente du secret de l’instruction. une violation qui s'est poursuivie jusqu'à la tenue du procès, j'appelle le législateur à produire un nouveau cadre pour protéger le secret qui nous permet d'élucider des crimes. Il existe désormais un déséquilibre patent en matière judiciaire sur la communication : les parties civiles peuvent communiquer tous azimuts alors même que l'autre partie ne le peut pas. J'étais procureur adjoint au parquet de Meaux auparavant où j'ai suivi deux "Cold Case" dans lesquels nous n'avons jamais retrouvé les cadavres (dont l'affaire Estelle Mouzin). Donc quand les gendarmes m'appellent pour la disparition je la prends très au sérieux tout de suite. Je demande une audition poussée dès 18h (le samedi) (de Jonathann) et nous avons tout de suite des doutes. C'est la raison pour laquelle nous allons mener une perquisition avec beaucoup de moyens dès le dimanche. Je suis inquiet, je demande à la gendarmerie de déclencher des moyens très importants. Il faut retrouver le coprs. Pas de corps, pas de crime. Les disparitions il faut les résoudre dans les 48h. Drones, hélicoptère, chiens. Il faut retrouver le corps. Pas de corps, pas de crime. Et par chance, le 3e jour, dans une zone éloignée des lieux de jogging indiqués par J. Daval, un élève gendarme de Chaumont tombe sur un corps caché, extrêmement difficile à trouver, loin du supposé parcours du jogging. Ce corps était destiné à ne pas être retrouvé, on était quasiment sur un crime parfait. Il se serait passé quoi ? On l'aurait découvert par hasard, un an après ? Comment aurait-on pu remonter à Jonathann Daval ? Il serait peut-être encore dans sa belle-famille... La scène de crime est capitale. L'autopsie a parlé, la Citroën Nemo a parlé, le drap a parlé, l'aérosol a parlé, on sait comment Alexia est morte. Jonathann Daval on l'a vu refuser de révéler le mobile. Pour la défense c'est les disputes, la bagarre. La défense vous présente Jonathann Daval comme une personne soumise, et Alexia comme une personne qui décide de tout. Je ne partage pas cette analyse. En réalité, il l'a tuée parce que Alexia voulait le quitter... Elle voulait le quitter tout simplement. Et ça ça n'est pas possible dans la construction de Jonathann Daval. A sa mère, jamais Jonathann Daval n'a fait état de crises, de disputes avec Alexia... Le médecin traitant de Jonathann, jamais Jonathann ne lui a parlé de coups (D'Alexia), de disputes violentes, de soumission. Il n'y a aucun élément qui permette de caractériser des crises d'Alexia Daval qui rendraient la vie de Jonathann impossible. Jamais, aucune. Donc c'est difficile de suivre Jonathann dans une crise, des disputes, quelques chose qui fait cocotte-minute. Par contre le départ, il apparaît plausible. On est dans un intime que ne connaissait pas la famille d'Alexia. C'est un couple qui ne marchait plus, plusieurs témoins nous l'ont dit. C'est un monde qui s'écroule pour Jonathann Daval si Alexia met fin à la relation... C'était ça le scénario, le crime parfait, qu'on ne la retrouve pas pour qu'il puisse rester dans le cocon de la famille. Le mensonge, les affabulations, c'était pour rester dans le cocon familial. Ce dossier transpire le mensonge. Il y a du mensonge partout. C'est un manipulateur, un simulateur, un menteur. Il n'est pas jugé pour ses mensonges, mais ils illustrent le fonctionnement de Jonathann Daval. La vérité du mobile, elle n'est pas entendable. C'est pour ça qu'il ne veut pas vous la dire. Il ne peut pas dire qu'elle voulait le quitter. Parce qu’il est épouvantable de tuer une femme parce qu’on ne veut pas qu’elle vous quitte. La place qu’il a pris dans cette famille fait qu’il ne peut pas accepter la séparation, c’est leur gamin, leur fils, c’est un monde qui s’écroule si Alexia met fin à la relation. 14 déclarations de Jonathann Daval dans ce dossier, sans compter le procès, 6 versions différentes (il refait la chronologie). C'est quand même une émotion à géométrie variable chez Jonathann Daval... Dans la fameuse vidéo de la confrontation, il refuse encre de reconnaître la crémation... Il faut bien comprendre que pour nous enquêteurs ça signifie qu'il y a des complices ! Il manipule ! Les moments de vérité, avec JD, ils sont toujours partiels. C’est encore, en fin de procès d’assises, une vérité partielle, et ça traduit le côté manipulateur depuis le début. Jonathann Daval transforme la réalité en fonction des circonstances. Mensonge dès la première audition où il émet des soupçons sur un ami... Manipulation, contrôle... Il est très calme pendant les auditions. Il nous tient tête froidement pendant l'enquête. Il vous l'a dit à la barre le directeur d'enquête : "cela est peu courant", surtout pour un crime conjugal. Alors quand on découvre ce document que lequel, il fait la liste de tous ses alibis, cela nous interroge. La manipulation elle est dans le samedi matin, je vais au café, je vais voir ma mère, j'envoie de faux sms... Le côté simulateur interroge. J'avais ouvert l'information judiciaire pour assassinat. Il n'a pas été mis en examen pour assassinat mais pour meurtre conjugal. Effectivement je n'ai pas retenu la préméditation dans mon acte d'accusation, mais je m'interroge. L'expert Tony Arpin nous dit : "il transforme la réalité en fonction des circonstances". Et revient sur l'audition des gendarmes : "il répondait avec assurance et précision, calme comme pas concerné par les faits." La défense est sur la théorie de l'homme ordinaire qui explose. Ce n'est pas ça que nous disent les experts : c'est un homme qui est en maîtrise et en contrôle, qui le soir du crime est en toute-puissance envers sa compagne qui veut le quitter. Il peut devenir simulateur pour préserver son égo et éviter que son image soit écornée pour autrui, nous disait un expert. Il est capable de s'adapter. Dépendant de l’être aimé, Il ne supporte pas dans ce domaine le rejet, la rupture. Il est dangereux sur le plan criminologique. Il faut en tirer des conséquences. Il cache une propension à la toute-puissance, nous disait un autre expert. Alors vous allez juger un crime conjugal. C'est ce qui est retenu. Certains appellent ce crime le féminicide. Pour ma part je m'en tiens aux termes juridiques. Une femme décède tous les deux jours et demi dans notre pays pour ça, 88 déjà cette année je crois. Mais c'est un crime conjugal particulier... Le crime, sa mort ; sa deuxième mort, la crémation, et puis le crime sur la famille, le mensonge. Alors quelle est la peine que nous pouvons prononcer ? Nos législateurs ont défini la peine que vous pouvez prononcer aujourd'hui. C'est une peine criminelle aggravée. Il y en a peu, qui sont punies de réclusion criminelle à perpétuité : crimes sur mineurs crimes sur ascendants, terrorisme, et depuis 1992, tuer son conjoint. Le législateur a prévu cette peine pour protéger les femmes dans le couple. Alors je sais bien que la défense vous a présenté des affaires où il y avait eu des peines de 20 ans, de 10 ans... Revenons sur les faits : il l'a tabassée. Il y a ensuite l'acte criminel, la strangulation. On en a peu parlé finalement. Mais elle est importante. La strangulation est une asphyxie mécanique. C'est un mode particulièrement épouvantable de donner la mort. Deux facteurs interviennent : un facteur mécanique et un facteur asphyxique. Le temps de survie est égal à celui de la pendaison, environ 3 minutes. Il aurait pu décider d'arrêter, d'arrêter sa pression. 4 minutes... Dans une strangulation la victime se voit mourir. C'est ça que vous allez juger. L'agonie d'Alexia. 4 minutes. Le délai est incompréhensible. La crémation, il faut la comprendre comme l'impossibilité d'avoir une sépulture pour la famille. Et la vie continuait (Pour Jonathann), sans Alexia mais dans la famille Fouillot.. Alors il est difficile de ne pas s’identifier au calvaire de cette jeune femme de 29 ans qui est massacrée par son mari, difficile de ne pas s'identifier à une mère et un père à qui on dénie une sépulture, Alors, quelle peine ? Mesdames et messieurs les jurés je vais en appeler à votre courage. Vous allez répondre oui aux deux questions de la culpabilité et je vous demande de prononcer une peine de RECLUSION CRIMINELLE A PERPETUITE
  23. January

    Affaire Daval, le procès

    Me Gilles-Jean Portejoie L'opinion publique est une gueuse, qui tire le juge par la manche. Je voudrais dire aux parties civiles... (ah j'te jure ferme ta gueule !) Vous avez été pendant toute la durée de ce procès, et en amont de ce procès, remarquables, étonnants, exemplaires, en un mot admirables, admirables, admirables.. Vous avez été depuis le début de cette affaire remarquables de dignité. Jamais une once d'animosité dans votre bouche. Vous êtes des parties civiles hors norme, je le dis comme je le pense.Quand vous êtes accusés, vous me passez un coup de téléphone, vous me dites mais il faut réagir ! vous me dites "je veux le voir les yeux dans les yeux, je veux qu'il soit en face de moi, à quelques mètres de moi". Rarement j'avais vu ça. Et c'est la confrontation. Je sollicite une confrontation... Dans un ricanement général. Un ricanement général ! Je me souviens d'articles dans la presse locale... On a vu les images de cette confrontation... Vous ne déviez pas d'un chouïa dans la matinée Monsieur Daval... Et là quand Isabelle arrive, active, à la recherche de la vérité, qui trouve les justes mots, un moment intense. Devant ce savoir-faire de la partie civile, et bien il craque. C'est grâce à la ténacité de Grégory Gay que tout cela arrive. Vous n'êtes pas des parties civiles comme les autres. Sans vous nous n'aurions pas cheminé sur le parcours de la vérité. A la reconstitution, dans la forêt; Jonathann nie... Il nie, il nie... Et là, nouvelle intervention des partie civiles. Et enfin les choses bougent, on avance. On était tous happés. Il a reconnu, il va reconnaître la crémation... Tout ça c'est un véritable travail, dur, laborieux, courageux, que vous menez dans cette affaire... Vous avez pesé de tout votre poids sur le déroulement de la procédure. Nous n'en serions pas là sans vous. Je vais vous faire une confidence : je suis très fier d'être votre avocat, vous êtes des gens admirables de combativité. Je vais essayer de vous parler Jonathann. J'ai essayé de vous tirer vers le haut hier, pour que vous dépassiez la version qui est toujours la vôtre depuis la reconstitution.Je veux vous dire que votre belle-famille avait pour vous une immense affection. Et qu'elle ne comprend pas aujourd'hui plus que jamais vos dénégations. C'est parce que depuis le départ que vous n'avez pas mesuré cette affection que nous mettons tout sur le tapis. Un procès se réduit toujours à quelques certitudes précises... C'est pas compliqué un dossier pénal, c'est souvent les experts qui rendent un dossier compliqué... Vous parlez de disputes et d'humiliations, mais sans la moindre preuve ! Vous n'avez aucune preuve aujourd'hui à nous apporter de la dispute... Mais nous on a des preuves de ce que vous avez fait ! Est-ce que vous rendez compte de ce que vous avez fait... Vous ne me regardez pas derrière votre barre... Vous vous rendez compte de la mort ? Est-ce que vous vous rendez compte des conditions de la mort mesdames messieurs les jurés ? Qu'est-ce qui peut justifier que l'on donne la mort comme ça ? C'est votre femme... Vous vous aimiez encore, je ne sais pas après tout... Que vous n'ayez pas eu le réflexe, à un moment , de vous arrêter... Mais non, vous continuez, vous allez au bout. Compte tenu de votre comportement, on ne veut rien oublier. On n'oublie pas non plus comment vous avez mis le feu au corps. Si vous mettez le feu au corps de votre épouse, c'est pour la faire disparaître, avec toute la symbolique de Verlaine : Brûler le corps d'une personne, c'est vouloir qu'elle n'ait jamais existé ! Comment oublier ces mensonges à répétition car ce sont des drames à répétition... C'est une affaire balzacienne monsieur le président, avec des relents de luttes des classes, que le Nouvel Observateur a parfaitement relaté. Envolée. Chaque fois que vous bougez dans vos version, on se prend un coup dans le coffre. Ce sont autant de trahisons.Quand on prend à témoin la France entière et qu'on lui ment, elle n'aime pas ça la France entière, elle vous en veut la France entière. Je suis convaincu que vous n'avez pas seul l'idée du complot de Grégory. Quand on lit les textos... Les sms ? Comment on dit monsieur le président... Moi je suis de l'ancien monde. Enfin n'oublions pas le cynisme dont vous faites preuve le samedi matin... Vous faites pas l'ENA mais bon vous avez quand même un QI de 91, ce ne sont pas les comportements d'un gamin immature qu'on nous a décrit dans les expertises ! Ce sang-froid, ce cynisme, ce détachement, je vous avoue Monsieur Daval, c'est horrifiant. Horrifiant pour les parties civiles. Le gendre, aimé, tueur, massacreur, aménage son emploi du temps pour se donner des éléments de défense.. Qu'attendons-nous de vous messieurs-dames les jurés ? Là on est très modestes : une décision qui soit à la hauteur de nos souffrances. Je crois que c'est pas mal comme formule.. Je vous laisse une formule de Paul Valéry. Paul Valéry adorait les cours d'assises. "La fonction la plus essentielle de l'être humain, c'est de créer de l'avenir". C'est ce que je vous souhaite à toutes et à tous. et à vous aussi, Jonathann Daval.
  24. January

    Affaire Daval, le procès

    Me Portejoie (fils) pour la famille Fouillot Jean-Pierre (Fouillot) a parlé de perpétuité... De peine à perpétuité qu'on lui infligeait... La place des parties civiles est essentielle, parce que pendant trois ans elles ont été humiliées, martyrisées, face à la France entière..." L'opinion publique n'a pas sa place ici, elle n'a pas sa place dans un prétoire. Mais cette opinion publique, qui lui a tendu la main ? C'est Jonathann Daval, il l'a attirée, nourrie, entretenus avec l'histoire de la joggeuse. Le premier alibi de Jonathann, c'est Jean-Pierre. On va le voir, le matin, prendre un café... Tous ces alibis... Il est sans cesse dans le calcul Jonathann Daval .On salit la mémoire d'Alexia. On refait le procès de la lutte des classes, contre les Fouillot qui seraient des notables. Tous ces mensonges, ça les mine à petit feu les Fouillot. Et Jonathann Daval ? Il s'en fiche. Et ça continue tout au long de ce procès. On a eu des excuses. Est- ce qu'on peut appeler ça des excuses. Ces excuses M. Daval on ne les prend pas ! On n'a rien eu. Pas de réponses. Encore aujourd'hui, les parties civiles ne peuvent formuler que des hypothèses. Pourquoi un tel massacre. Jonathann Daval a gardé ses secrets pour lui. Peut-être parce que ces vérités ne sont pas entendables. Vous allez délibérer, vous aurez quelques certitudes. D'abord il, a reconnu hier : il y avait cette volonté de tuer Alexia. Il l'a massacrée. 5 à 10 coups de poings. Un étranglement de 4 à 5 minutes. Voilà les certitudes que vous aurez. Me Portejoie père parle à Caty Richard, oubliant que son micro de retransmission est ouvert : "c'est beau hein ? "La pensée sera juste, pour Isabelle et Jean-Pierre, si vous prenez en compte l'atrocité de la mort, l'atrocité de la stangulation, l'atrocité de la crémation, et puis tous ces mensonges. Il ne faut jamais dire que le procès permet de faire un deuil. J'espère avec ce procès que vous pourrez trouver une forme d'apaisement, Isabelle et Jean-Pierre. C'est ce que je souhaite aussi à M. Daval, parce qu'il m'arrive d'être de l'autre côté de la barre. Mais Monsieur Daval, vous ne pourrez pas vivre toujours avec ça. Un jour vous devrez dire la vérité.
  25. January

    Affaire Daval, le procès

    Me Anne-Gaëlle Julien, pour la famille d'Alexia. On vient vous livrer un puzzle géant, en vrac. Vous avez une tâche fastidieuse mais nécessaire. Je vous avoue que je suis perplexe à propos de Jonathann Daval. Il est encore, toujours dans la fuite. Vous n'aurez de de sa part aucune réponse sur les nombreuses incohérences qui sont criantes et qui demeurent. Jonathann Daval aura réussi à rester au centre de l’attention. Vous n’aurez de sa part aucune réponse sur les nombreuses incohérences qui sont criantes et qui demeurent. Les parties civiles devront s’en contenter aussi, elles n’auront pas le choix. Jonathann Daval qui a fait preuve d'une violence inouïe la nuit du meurtre a aussi fait preuve d'une violence aussi inouïe durant une longue période de mensonge. Il leur a volé leur deuil. Pourtant il les voyait souffrir, jour après jour. Il est très serviable, mais extrêmement égocentré. Vous faites bloc, pendant 3 mois, et on vient vous apprendre que la personne que vous avez choyée est l'auteur de cet acte abominable... Et quelques semaines plus tard on vient vous apprendre que vous êtes d'accusées d'être les auteurs de cet acte par la même personne. M. Daval, avez-vous pensé au petit James [le fils de Stéphanie et Grégory Gay, soeur et belle-sœur d’Alexia], âgé de 2 ans et demi, avant d’accuser son père ? Vous n'avez pensé qu'à vous-même. C'est en raison de cette trahison que Grégory Gay s'est penché corps et âme sur ce dossier, parce qu'il fallait trouver des éléments pour répliquer à l'absurde.
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