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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. January

    F1 - Saison 2020

    Abu Dhabi Alors vous voyez même quand c'est pas Mercedes en tête ça peut être super ch
  2. January

    Les oiseaux de nos jardins

    J'ai beaucoup moins d'oiseaux cette année.. Décimés cet été ? Ils sont là, moineaux, verdiers, mésanges, sittelles, tourterelles, rouge gorge, rousse queues mais ils sont bien moins nombreux. On a vu le pic épeiche une fois.. Pourtant nous avons déjà eu deux grosses chutes de neige, la température ne dépasse pas 4°C, les oiseaux vont très peu à la graisse (ça aussi je trouve bizarre). C'est comment chez vous c'est normal ?
  3. @Crève Voilà, j'ai fini le Goncourt. Etonnant choix et belle surprise de décerner le prix à un roman de science-fiction. C'est un bon roman, mais ce n'est pas un Goncourt.
  4. Tout est tellement incohérent dans cette affaire, je n'ai jamais vu ça.. Comment on pourrait avoir un raisonnement sensé avec toutes ces déclarations plus farfelues les unes que les autres. Je plains sincèrement les jurés
  5. Y a pas que le boeuf dans la vie..
  6. C'est quand même dingue, 7 ans.. 7ans sans jamais changer le fond de la version : "on l'a trouvée morte, on est parti l'enterrer". A chaque procès la tentation m'a saisie et j'ai tout repris en me disant : "et finalement si c'était la vérité ?..." Pourquoi BM ne le dirait pas si la version était différente ? Il n'a rien à perdre il a pris 20 ans il se reprendra 20 ans. Ca ne change rien qu'il soit dit aujourd'hui que Fiona est morte le samedi et pas le dimanche, qu'on l'a mise ailleurs dans d'autres conditions. Un mensonge de plus ? On n'est plus à ça près ! Et pourquoi il ne le dirait pas, lui, l'autre lui a fait à l'envers comme pas possible, on comprend pas s'il y avait une autre version qu'il ne la livre pas.
  7. Les mécanismes psychologiques à l'oeuvre n'ont rien à voir pour moi
  8. Pour moi rien à voir. Rien. Prsdt : Quand elle parle de Fiona, on n'arrive pas à percevoir l'authenticité de ses sentiments. Je dis bien l'authenticité, pas la sincérité. Zagury : L'un des grands problèmes de ce type d'affaire c'est qu'on voudrait projeter notre propre affect, notre propre raisonnement sur ces situations. Or, ce n'est pas possible.C'est une personnalité caméléon. Le caméléon prend la couleur de l'endroit où il se pose. Elle aussi. Renaud Portejoie, pour la défense, interroge à son tour Daniel Zagury. Il revient sur la "confusion spatiotemporelle" de Cécile Bourgeon au moment de l'enterrement. Zagury : La seule hypothèse qui me semble possible, et dont nous parlons dans notre rapport, c'est celle d'une sauvegarde narcissique qui fait qu'on expulse. Le président passe à la lecture d'une nouveau rapport d'expertise psychiatrique concernant Cécile Bourgeon.Cet examen est intervenu il y a quelques mois à la demande d'un juge des affaires familiales de Perpignan, après la naissance du quatrième enfant de l'accusée. Cécile Bourgeon devient "vindicative et virulente" au fil de l'entretien, écrit la psychiatre. N'exprime "aucun regret" sur son comportement ancien. L'audience est suspendue jusqu'à lundi..
  9. Je sais pas je comprends vraiment pas le truc. Pourquoi la cuisiner autant elle, et pas lui ? C'est comme ça depuis le début. Heureusement que cette fois au moins, il a Luciani, parce-qu'avec Khanifar on se souvient qu'il ouvrait la bouche juste sur les faits et rien d'autre et que son avocat n'était pas prompt à porter sa voix à sa place... Ah bah je vais la relancer elle m'a pas répondu pour le jury. Dr Zagury : Quand elle parle de Fiona, on n'arrive pas à percevoir l'authenticité de ses sentiments. Je dis bien l'authenticité, pas la sincérité. L'un des grands problèmes de ce type d'affaire, répond le docteur Zagury, c'est qu'on voudrait projeter notre propre affect, notre propre raisonnement sur ces situations. Or, ce n'est pas possible. A ce moment-là (lors de l'inhumation supposée, NDLR), pour elle, la sauvegarde du lien avec Berkane était plus importante. C'est une personnalité caméléon. Le caméléon prend la couleur de l'endroit où il se pose. Elle aussi.
  10. Me Daphné Pugliesi pour Amar Ramdani Il était temps d'avoir la parole sur le fond de ce dossier. (..) j'ai accepté d'être muselée pendant 6 années, de ne pas avoir le droit de m'exprimer, d'aller le voir tous les 15 jours au parloir. On a du supporter les erreurs pendant 6 ans, les mandats d'arrêt européens. J'entends bien que c'est le procès de la liberté d'expression mais elle est où la liberté d'expression devant la chambre de l'instruction ?! Je regarde le box et je me pose cette question: avons nous tous les participants à ces attentats ? Un commandant est venu à la barre et nous a dit qu'il y avait des mystères dans ce dossier"(elle cite notamment l'ADN M14, des traces papillaires..). Ces zones d'ombres ne sont pas que pour les absents, elles sont aussi pour ceux qui sont là devant vous dans le box. Pouvons-nous nous satisfaire d'avoir un défilé de policiers à votre barre et qui vous disent que nous n'avons que des hypothèses.(...) C'est l'instruction qui transforme le plomb en or. Le terrorisme n'est pas du côté de la défense, la défense elle ne va terroriser personne. On vous dit que la défense va exiger des preuves absolues. Les armes, plus de 90% des armes n'ont pas été retrouvées. Sont-elle en France, sont elles en Belgique ? Ces armes, j'ai du mal à croire qu'elles viennent de filières différentes. En réalité, chaque acheteur de Claude Hermant aurait dû être une hypothèse de travail. On aurait du s'intéresser à tous ces gens (elles citent plusieurs noms et les 'gitans de Lille') mais non on ne s'y est pas intéressé. On a fait le choix de séparer 2 instructions. Le 14-01-15 on savait déjà 5 jours après les attentats d'où provenaient les armes. Pourquoi n'a-t-on pas joints ces 2 dossiers ? Parce qu'il était important de garder ce volet lillois loin de la presse. On a tenu à éloigner le volet lillois des attentats parce qu'il posait la question de la défaillance et de la responsabilité de l'Etat dans la fourniture des armes. Quand on a 4 millions de personnes qui descendent dans la rue pour crier au massacre, on n'a pas envie de dire que les armes elles viennent d'un indic qui bossait pour la gendarmerie de la police et pour les douanes. En avril 2015, on sait déjà que les armes sont liées aux attentats. Il a fallu un an pour que le juge obtienne des bribes d'information... M. Le ministre de l'Intérieur, on va avoir un problème, il va falloir déclassifier a dit le juge après que des informations ont paru dans la presse. Il se passe des choses en Belgique, et quand je dis ça je ne mets pas en cause M. Karasular (elle épluche le volet armes lillois, citant, Claude Hermant, Chrisptophe D. , Samir L... ) Nous les informations c'est dans la presse que l'on est allé les chercher, car on est écarté de la procédure. C'est la Voix du Nord, le 12 janvier 2016 Et Mediapart, et les articles de mars 2017. Aujourd'hui, vous avez une hypothèse, l'hypothèse Ramdani ; Ramdani il connait pas Samir L. , Polat, Raumel... Il connait Makhlouf, c'est son cousin, Alwatik, de détention, et Fares qu'il a vu.. Qu’on vienne pas me dire que celui-ci joue un jeu ! On a dressé un portrait d'Amar Ramdani qui n’était absolument pas le sien ! Ramdani a été le 1er détenu DPS de bois d'Arcy à avoir travaillé (...) Qu'on ne vienne pas me dire que parce qu'il s'est disputé une fois avec un agent pénitentiaire ça fait de lui un terroriste. Ramdani est musulman, il voulait se mettre avec une femme musulmane et alors ? Je suis Corse, mon conjoint est Corse (...) Vous n'avez rien pour montrer une quelconque radicalisation ? On peut être amis et on peut ne pas parler religion. Ramdani n'est pas radicalisé, c'est pas son idéologie et il n'a pas été destinataire des confidences de Coulibaly. Alors la téléphonie d'Amar Ramdani... L'avocate décortique maintenant les fadettes. Et puis d'un seul coup Me Pugliesi aux accusés à sa droite (Prevost, Abbad, Martinez, Karasular et Catino, dont plusieurs ont décroché face à la précision de l'avocate) : QU'EST CE QU'IL Y A ? Je vous embête ?! faudrait pas vous endormir pendant ma plaidoirie ! Elle reprend : Les investigations ont établi qu'entre le 13 février 2014 et le 23 janvier 2015, Amar Ramdani a utilisé au moins 31 lignes différentes. Je ne sais pas si on lui a greffé un téléphone dans la main.. On vient me dire que Ramdani a stoppé les communications le 7 janvier ? (Puis elle évoque plusieurs périodes de plusieurs jours sans appels avec Coulibaly) J'ai envie de dire, c'est sans appel ! si Ramdani avait 31 lignes c'était pour ses escroqueries diverses et il avait plusieurs correspondants avec qui il échangeait beaucoup. Il n'avait pas plus de contacts forcément avec Coulibaly qu'avec d'autres. J'ai pas de traces papillaires pour Ramdani. 17 ans c'est effrayant. Excusez-moi mais ça terrorise. Il n'y a pas de téléphonie croisée. Polat ? Ramdani et Makhlouf (son cousin éloigné) ils le le connaissent pas.... Coulibaly avait-il vraiment besoin d'Amar Ramdani pour financer ses attentats ? Coulibaly a réussi à sortir 60 200 euros avec ses escroqueries, sans l'aide de celui-ci (elle regarde Ramdani). Et l'attentat lui a coûté 12 500 euros à Coulibaly ! Je vous demande de l'acquitter.
  11. La France entière a eu le sentiment d'être flouée (par l'enlèvement inventé de Fiona) J'ai eu l'occasion de voir d'autres situations semblable Quand quelqu'un s'aperçoit qu'il a en face de lui un cadavre, soit il appelle les secours, soit il construit un mensonge. un scénario qui n'est pas forcément en continuité avec sa personnalité de base. Le sujet n'a pas d'autre issue, ensuite, que de tenir ce rôle. Ou bien de craquer. Cécile Bourgeon n'est ni une marionnette soumise, il me semble, ni une perverse froide et violente. Ce que l'on peut dire formellement, continue le docteur Zagury, c'est qu'il n'y a pas d'altération neurologique de la mémoire. S'agit-il alors d'un pur et simple système de défense psychologique partagé avec son compagnon ? Je n'ai évidemment pas la réponse. Ou est-ce plutôt un gommage inconscient des souvenirs concernant une période vécue dans un état singulier ?
  12. C'est quand même fou c'est comme si on n'attendait rien de lui, elle on essaie, on répète encore et encore les mêmes questions, et lui non, on n'essaie même pas... Daniel Zagury, psychiatre à la barre (pointure entre toutes les pointures) Il a examiné Cécile Bourgeon il y a 6 ans dans le cadre d'une contre-expertise. Cécile Bourgeon ? Des capacités intellectuelles, difficulté dans les rapports avec sa mère, relation complexe avec son père. Carence affective intrafamiliale. On élimine formellement une maladie mentale. Par contre, on retrouve chez elle une angoisse de l'abandon, une grande variabilité de l'humeur et des émotions et une immaturité affective aux confins du puéril. Il y a chez elle une inconsistance de la personnalité. Mais le paradoxe, c'est que sur ce manque d'assurance, elle paraît très assurée. On a du mal à saisir Fiona et ce que représentait l'enfant pour Cécile Bourgeon. Elle en parle d'une façon idéalisée, plaquée. Cécile Bourgeon nous dit qu'elle a toujours voulu que Berkane soit heureux, montré qu'ils étaient heureux même s'il la frappait. Il y avait chez elle un très fort désir de transformer Berkane. Du coup, quand il se montre violent, elle le prend pour elle.
  13. "M. le président, je vous l'ai dit, c'est Me Daphné Pugliesi qui va en quelques sortes "s'y coller" (rires dans la salles). On a évoqué un temps l'hypothèse qu'Amar Ramdani avait pu être celui qui avait tiré le 7 janvier 2015 au soir sur Romain D. Romain D. a forgé une conviction là-dessus et a dit à la juge qu'il reconnaissait Amar Ramdani. Saint-Palais rappelle que les avocats ont réussi à trouver des éléments qui exonèrent Ramdani : Je veux que nous gardions cette vigilance jusqu'au bout. Me Saint-Palais, avocat d'Amar Ramdani, revient aussi sur le procès d'Amedy Coulibaly en novembre 2013 : Ramdani est allé voir le procès, l'accusation se sert de cela pour dire qu'il a un intérêt pour le terrorisme. Ramdani a toujours dit que Coulibaly était un ami, un frère. On dit qu'il dissimule mais il a toujours dit que c'était un ami. Ramdani est sorti de prison en juillet 2013, quand on sort de prison on s'intéresse au sort de celui qui est resté en prison. Il est de l'honneur de celui qui est sorti de s'intéresser à celui qui reste. Coulibaly est jugé. Vous signifiez-vous ce que ça veut dire quand on est en prison. C'est le plus important quand on est jugé. Alors oui Ramdani va au procès de son ami Coulibaly. Oui Coulibaly a été dans une affaire terroriste. Non Ramdani n'avait pas de confidences là-dessus. J'aime que ce sentiment de fraternité entre anciens détenus soit entretenu et vécu. L'avocat général vous dit que Ramdani a fait quelque chose de grave car il a été voir un procès de terrorisme. Me Saint-Palais, avocat d'Amar Ramdani revient aussi sur l'usurpation d'identité. Ramdani avait été interpellé le 23 janvier 2015 à son domicile à Garges-les-Gonesse en exécution d'un mandat d'arrêt européen délivré en août 2013 par les autorités espagnoles pour trafic de stupéfiants et détention d'armes de guerre. Amar Ramdani été placé en garde à vue le 9 mars 2015 alors qu'il était détenu à la maison d'arrêt de Bois d'Arcy en exécution du mandat d'arrêt européen délivré par les autorités espagnoles. Les vérifications effectuées par la Chambre de l'instruction de Versailles en charge de l'exécution du mandat d'arrêt espagnol, ont établi que ce mandat d'arrêt ne s'appliquait pas à Amar Ramdani qui avait fait l'objet d'une usurpation d'identité. Est projeté à l'écran maintenant à la demande de Me Saint-Palais un PV de surveillance du 23 août 2014. Est noté qu'à 11h37 la voiture de Coulibaly arrive. 13h14, deux hommes pénètrent dans la voiture de Coulibaly. "Le PV indique qu'il est avec Xh6" (vu à 11h28)" poursuit Me Saint-Palais (on ne voit rien sur les photos, une ombre, un homme avec portant un sweat bleu à capuche , impossible de conclure que c'est Ramdani) est écrit "ils se dirigent vers le pique-nique". Me Saint-Palais : A 14h50, ils quittent le pique-nique. je vous produis donc la fadette (du tél de Ramdani) de cette journée du 23 août 2014, de 10h39 à 15h43. 1er appel de 10h39 à 10h50, nous sommes à Garges-lès-Gonesse au domicile d'Amar Ramdani (...) Puis nous sommes ensuite à Saint-Denis, à 38 kilomètres du pique-nique...Ramdani a toujours dit qu'il n'avait pas participé au pique-nique Sanabil d'août 2014. Nous maintenons que Ramdani n'est jamais allé à ce pique-nique. Avez-vous un seul témoignage dans le dossier qui dise que Ramdani s'est radicalisé, qu'il a réagi mollement aux attentats de janvier 2015 ? Vous n'en avez aucun. A la buanderie, vous n'avez pas d'exemple de radicalisation pour Ramdani. Ramdani a été choqué le soir des attentats de Charlie Hebdo, il a été choqué d'apprendre que son ami Coulibaly était l'auteur des attentats de Montrouge et de l'Hyper Cacher. Ramdani n'est jamais allé au domicile de Coulibaly (...) Coulibaly ne lui a fait aucune confidence. C'est le 9 janvier 2015 que lui (Ramdani) devant sa télé se dit (en voyant la photo de Coulibaly après l'attaque de l'Hyper Cacher), avec un petit réflexe de voyou bien sûr, 'il va falloir que je me méfie de l'exploitation qui va être faite. Me Saint-Palais insiste sur la nécessité de la preuve, preuve qui n'existe pas selon lui dans le cas de Ramdani : Vous ne pouvez pas dans ce cas entrer en voie de condamnation.
  14. Me Saint-Palais pour Amar Ramdani Je me lève pour Amar Ramdani et sa défense est portée superbement depuis 5 ans par Daphné Pugliesi. Depuis 5 ans, Me Pugliesi a la conviction qu'il n'est pas possible d'entrer en voie de condamnation dans les termes tels qu'ils sont portés par la voix de l'accusation. Me Pugliesi est sûre que rien ne pouvait venir conforter la thèse de l'accusation et cette conviction elle me l'a transmise et j'espère qu'elle vous la transmettra. Plaider c'est partager une conviction, c'est défendre des hommes. Nous voulons quand nous nous levons tenter de vous convaincre et espérer encore que ce sera utile (...)Nous nous sentons bien fragiles et bien démunis au moment où nous nous levons. Il est toujours difficile de se défendre dans un procès d'assises et c'est encore plus difficile dans un procès comme celui-ci où le déséquilibre est tel. Nous avons eu ici des témoignages sublimes des parties civiles.(...) Beaucoup de paroles ont été portées ici, fortes, superbes. Nous ne voulons pas faire semblant. La justice est habituée à faire semblant. Nous avons fait semblant que ce procès ici pouvait se tenir sans porter atteinte aux intérêts des accusés. Pour la première fois des juges prononceront des condamnations à l'encontre ce ceux qu'ils n'auront pas vus, qui portaient des masques bleus chirurgicaux. J'ai souhaité que le masque soit porté. J'ai voulu protéger Me Jean Chevais (doyen des avocats ici) et il est toujours là (rires dans la salle, Me Chevais avait protesté contre le port du masque). Nous allons faire semblant que les frères Belhoucine sont vivants et vous allez juger des morts, cela permet d'évoquer la complicité, les faits. Je ne voudrais pas que l'on continue de faire semblant sans le dire. M. l'avocat général, vous avez dit nous allons les juger car nous n'avons pas la preuve absolue qu'ils sont morts (les Belhoucine). Je saurais m’en souvenir M. l’avocat général. Car il va vous en manquer beaucoup des preuves. Me Saint-Palais, avocat d'Amar Ramdani, décrit ce dernier comme " garçon intelligent", "un beau gosse" "Ramdani que certains soupçonnent de manipulation", que certains soupçonnent de faire usage de sa belle gueule pour "séduire" et convaincre. Il faut que nous parvenions à juger au regard simplement de l'arrêt de mise en accusation et de principes du droit. Me Saint-Palais, avocat d'Amar Ramdani évoque les "plaidoiries de partie civile qui appellent à la condamnation". Puis il ajoute "Et nous. Nous nous croyons que tout est encore possible."
  15. C'est laborieux, ça fait presque trois heures qu'il dépose le psychiatre.. Là l'audience est suspendue. Incroyable aussi le temps de la déposition de CB par rapport à celle de BM...
  16. L'avocat général interroge le docteur sur le risque de "réitération" (autrement dit de récidive) chez Bourgeon. Réponse du psychiatre: Il me semble réel, compte tenu de sa personnalité. Le risque existe, les soins sont nécessaires sur le mode de l'injonction. A la demande de Renaud Portejoie, le conseil de Cécile Bourgeon, l'expert apporte une précision : Bien sûr, je parle du risque de réitération dans l'hypothèse où les faits (pour lesquels l'accusée est poursuivie) sont établis.
  17. L'expert raconte cette phrase désarmante de Cécile Bourgeon, qui lui a rapporté que 2007 était sa meilleure année : j'ai eu le permis, j'ai eu Fiona, j'ai eu le CAP. Elle place Fiona sur le même plan que le reste... Me Lebert : Quelle est la place de Fiona dans le discours de Me Bourgeon ? Témoin : A l'entendre, c'était une relation sans nuage. Elle ne la décrit pas comme on décrit habituellement une petite fille On ne se la représente pas On n'a pas grand chose en fait. Me Lebert encore: Au fond, y a-t-il de l'affect chez Cécile Bourgeon ? Témoin : Il est difficile de répondre. On ne sait pas ce qui se passe dans la profondeur des personnes. Je n'imagine pas non plus qu'elle n'ait été qu'un bloc de marbre avec sa fille.
  18. Expertise de CB Une jeune femme qui parle et pleure abondamment, sans résistance, d'allure un peu naïve, avec des propos lénifiants. On sent en revanche ce besoin de capter l'attention de son interlocuteur. Lors de l'entretien, Cécile Bourgeon disait "regretter d'avoir été toujours défoncée" et renvoyait la responsabilité des coups mortels sur son compagnon. Cécile Bourgeon a un discours variable sur Berkane Makhlouf. Tantôt violent, tantôt protecteur. Là non plus, "pas de maladie mentale". Cécile Bourgeon parle "brièvement" à l'expert de sa relation avec Fiona: "Que du bonheur". "Un peu comme pour un bon film". Sur l'amnésie: "On n'en retrouve pas objectivement, il n'y a pas d'éléments pour ça. On a plutôt l'impression qu'elle cherche à éviter de se confronter à une certaine réalité." "Capable de dire une chose et son contraire, ce qui donne à ses propos une impression de faible consistance." "Cécile Bourgeon a eu du mal à se construire une identité stable. Elle a cherché ensuite à se donner l'image d'une femme libre, autonome et émancipée". La rencontre avec Makhlouf aurait agi, disait-elle à l'époque, comme une "révélation". Prsdt : Est-ce que Mme Bourgeon est intelligente? Dr Bissuel: Elle n'est pas d'un niveau intellectuel supérieur, mais nous n'avons pas trouvé de déficit. Elle a du langage, elle comprend le sens des mots.
  19. Me Luciani, pour la défense : Avez-vous rencontré des personnes qui sont, d'un point de vue psychiatrique, incapables de s'en prendre à des enfants ? Témoin : La réponse est négative. Assurer que quelqu'un ne s'en prendra jamais à un enfant... C'est impossible à dire. La violence à l'intérieur de chaque être humain peut surgir à tout moment. Le président revient sur les manifestations de tendresse de Fiona envers Makhlouf à l'école, dans la rue. Question: ce comportement peut-il être compatible avec des violences exercées dans le huis clos familial ? Expert : C'est un peu étonnant. Après, on peut aimer un enfant et le battre.
  20. Docteur Yves Bissuel, psychiatre, à la barre. Il a procédé à l'examen séparé des deux accusés avec l'un de ses confrères. Lors des deux premiers entretiens, ce dernier faisait valoir "un sentiment aigu de persécution", accusant par exemple les surveillants pénitentiaires de vouloir "l'empoisonner". Lors du troisième entretien, Makhlouf est hospitalisé dans une unité spéciale pour détenus. "Complète transformation", note alors l'expert. Et fin du sentiment de persécution antérieur. Témoin : Berkane Makhlouf ne possède pas de maladie mentale susceptible d'altérer son discernement mais il est plutôt immature, avec des carences et l'impossibilité de se construire une personnalité. Il se donne alors l'image d'un homme irréprochable. Un discours très maîtrisé. Il cherche toujours à donner la bonne réponse pour dire en somme que les problèmes c'étaient les autres. Il décrit Cécile Bourgeon comme brutale, colérique, agressive. L'expert raconte les carences, l'échec scolaire, la toxicomanie, la violence: Berkane Makhlouf "ne dispose que de faibles ressources pour tempérer ses réactions. Témoin : Il ne présente pas de maladie mentale susceptible d'altérer ou abolir son discernement. Mais c'est un homme immature, fruste, mal construit. Nous n'avons pas trouvé de troubles de la mémoire. Et puis pas spécialement d'agressivité de sa part lors de nos rencontres. Prsdt : Il soutient pourtant ne plus savoir où Fiona a été enterrée. A quoi cette amnésie peut être due, si elle est réelle ? Témoin : C'est une question complexe. Il peut arriver, même si c'est relativement rare, que des personnes oublient des choses émotionnellement fortes. Elles peuvent en quelque sorte se protéger par l'oubli. A une nouvelle relance de la cour, le psychiatre dit privilégier l'hypothèse d'une "stratégie de défense". Il est question d'une emprise de Berkane Makhlouf sur Cécile Bourgeon... L'expert : C'est tout à possible avec quelqu'un comme lui. Cécile Bourgeon nous a d'ailleurs dit qu'elle avait recherché "l'homme fort". Sur les enfants et BM, témoin : On peut considérer (comme le fait l'accusé) que les enfants sont sacrés et à un moment perdre le contrôle. M. Makhlouf a certainement une déficience de ce côté-là. Me Fribourg: La drogue peut-elle favoriser la survenue de gestes violents ? Réponse: Oui. Comme l'alcool, elle agit par perte de repères.
  21. Joel Sollier égrène la litanie des déclarations contradictoires et des fluctuations de l'accusé tout au long de l'enquête. "Vous comprenez pourquoi on a des doutes que vous ne levez pas..." Dans le "huis clos" décrit par le couple, Joël Sollier déduit que le "drame" n'a pu être provoqué que par deux personnes: Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf. "Si on écarte la chute de trottinette un temps évoquée et la thèse de l'empoisonnement à laquelle le ministère public ne croit pas si on en reste aussi sur ce que vous avez dit précédemment à savoir que les coups portés par CB n'étaient pas de nature à tuer Fiona.. Finalement, qui reste-t-il ? BM : Ben oui... L'avocat général revient sur l'improbable scène de l'enterrement et rappelle les propos tenus à l'audience par l'ancien patron de la PJ de Clermont-Ferrand ("Si le corps aurait été à Aydat, on l'aurait trouvé", avait-il dit). BM : Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Qu'on a menti, qu'on l'a enterrée ailleurs ? Je sais même pas si c'est Aydat moi ! Je sais pas, je connais pas ! Je n'ai pas le permis, pas la voiture, je suis pas originaire de Clermont. Le magistrat relève que "tout oppose" désormais les deux accusés dans leurs versions, hormis les conditions de l'enterrement. Joel Sollier: "C'est le seul accord que vous avez. Comment cela se fait-il ? Vous comprenez que l'on se pose la question.. Cécile Bourgeon n'a pas toujours dit la vérité, loin de là, mais au moins sa version est cohérente. Quand on vous écoute vous, il n'y a pas de cohérence... BM : Je suis écœuré d'avoir été condamné deux fois de suite (lors des procès précédents) pour des violences sur des enfants. Je suis écœuré. AG, juste avant de se rasseoir: Vous n'êtes pas le seul, M. Makhlouf. BM : Franchement, si je savais où est Fiona, il y a longtemps que je l'aurais dit. Me Luciani pose ses premières questions à Berkane Makhlouf, qu'il défend depuis le début de ce quatrième procès. Une nouvelle fois, Makhlouf confirme le décès de Fiona dans la nuit du 11 au 12 mai et la réalité de la scène de l'enterrement. On tourne en rond.
  22. AG : Vous avez dit à plusieurs reprises que vous n'étiez pas un monstre. La qualité de vos contacts avec les enfants est avérée, aucun souci là-dessus. Mais est-ce que sous le coup de la drogue, il n'y a pas un risque de se conduire comme un monstre pendant vos moments de colère ? - C'est vrai, j'ai des colères monstres mais pas au point de m'en prendre à des enfants. Je m'en prends à des adultes mais jamais aux enfants. J'ai des limites quand même dans ma vie. Dès qu'il y a un enfant, je me calme. Rien que de parler, c'est un effort énorme pour moi. Mais je me bats pour montrer mon innocence. En tout cas une partie de mon innocence, parce que je suis pas totalement innocent. AG : Pour résumer vous avez commis des violences graves à l'égard de beaucoup de personnes de votre entourage y compris à l'encontre de Cécile Bourgeon Donc vous avez tapé tout le monde sauf Fiona, qui meurt de blessures et de violences ? On est d'accord ? - Oui. L'avocat général reprend le fil de son intervention : Pour reprendre les propos de votre avocat, vous avez le profil de l'emploi, vous êtes le coupable idéal, vous cochez toutes les cases... Ce qui pourrait changer cette position, c'est le récit que vous faites des faits. C'est le deuxième point que je vais aborder.
  23. Le parquet continue de composer en disant:"on a des déclarations" et nous parle d'un témoin central qui n'est pas venu à la barre (Souliman B. qui aurait fui en Espagne, qui était en fait chez ses parents dans le Nord). Le parquet est au stade de l'hypothèse car il n'a rien pour démontrer que ces voyages dans le Nord étaient pour les armes...Rien. Le parquet un peu excédé par le volet armes lillois nous dit : les participants de Lille ont été définitivement jugés, il n'y a pas de lien. Mais les armes, c'est rien ?? Les réquisitions c'est pas un exercice de broderie ! Comment les armes passent de Claude Hermant à Mohamed Fares, on n'a pas d'éléments! Le parquet parle de zones d'ombre mais pardon là on est en pleine opacité. L'accusation est prise au piège de ce dossier lillois. On a des réquisitions fumeuses et indignes de celles que l'on est en droit d'exiger. On sait que les policiers parisiens savent dès le 16 janvier 2015 l'origine des armes et il faudra attendre l'article de Mediapart pour avoir Claude Hermant ! Me Zoé Royaux lit des extraits de conversations téléphonique et sms entre Claude Hermant et des interlocuteurs (Sébastien L. notamment) sur les armes. On vous demande sur une hypothèse decondamner Saïd Makhlouf. On vous demande de broder, de faire rentrer les pièces du puzzle en forçant un peu ! Le parquet pendant toutes ses réquisitions à regarder la salle, pas vous, la salle. On est pas là pour faire des photos, la Une des journaux ! Le parquet ne parvient à à démontrer l'élément intentionnel. Saïd Makhlouf a-t-il adhéré de façon intentionnelle à une AMT ? Non. Connaissait-il la radicalité de Coulibaly? Non? Connaissait-il les projets terroristes de Coulibaly ? Non. Amar Ramdani, tout comme Saïd Makhlouf, compte tenu de sa grande proximité avec Amar Ramadani, ne pouvaient ignorer, en participant notamment à des recherches et fournitures d'armes pour le compte d'Amedy Coulibaly. même s'ils ne connaissaient pas dans le détail son projet, qu'il était susceptible de commettre des crimes terroristes en lien avec son idéologie jihadiste. Ils ont à ce titre participé tous deux à l'AMT. C'est ça l'accusation, on fait de la psychologie de comptoir ?! Makhlouf clame son innocence depuis 5 ans. Après 4 ans d'instruction, le dossier est carencé. l'avocate générale vous a dit : "la défense va terroriser la cour en vous demandant une preuve absolue". Bon alors déjà je ne suis pas sûre du choix du verbe.. Et nous ne demandons pas de preuve absolue, nous demandons juste des preuves. (...) L'intime conviction c'est la certitude de la culpabilité, c'est ce qui protège un homme de l'erreur judiciaire. Je vous demande d'acquitter Saïd Makhlouf, de répondre non aux questions.
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