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Tout ce qui a été posté par January
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Me Schwerdorffer revient sur la notion de dispute, de rixe, et interroge le médecin légiste sur la morsure constatée sur Jonathann Daval le jour où il a signalé la disparition et imputée à Alexia. Me Schwerdorffer : Est-on capable de distinguer une morsure humaine d’une morsure de chat ? Retour sur la photo de morsure sur le bras de Jonathann Daval qu'on a vue hier Pr Tracqui : Il est facile de distinguer une morsure humaine. Là, on est dans un cas difficile, avec une petite lésion, pas de certitude à 100 % que ce soit une morsure humaine. (La partie civile respire, et pour une fois ne remet pas de pièce dans la machine, étonnant..)
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Me Caty Richard tient à faire souligner au légiste qu'il ne constate rien matériellement qui fasse penser à un échange de coups. Il confirme. Me Caty Richard souligne aussi que si Jonathann Daval affirme avoir mis le feu aux quatre coins du drap, les départs de feu constatés sont plutôt au niveau du cou et de la région pelvienne. L'expert confirme encore. L'avocat général demande au légiste si Jonathann Daval a pu manipuler le corps de son épouse sans l'aide d'un tiers. L'expert répond que pour lui, l'accusé pouvait traîner le corps de sa femme seul, comme il a fini par l'affirmer lors de l'enquête.
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Le professeur Tracqui a assisté à la reconstitution où Jonathann Daval a donné une complète version des faits, cette fois-ci compatible avec les constatations médico-légales. "La tête cognée contre le mur du garage, les 5 à 10 coups de poing", puis la strangulation. Quand il la lâche, son corps tombe dans l'escalier. Il affirmait ensuite "l’avoir secoué et violemment giflée pour la réveiller. Il l'avait ensuite tirée par les bras, serait allé chercher le véhicule Nemo, l’aurait rentré le garage et y aurait mis le corps d’Alexia. Jonathann Daval dit ensuite avoir "pris des médicaments, des somnifères situés dans la table de nuit, s’être réveillé plusieurs fois et être allé voir le corps. Vers 9h30, il prend la direction du bois d’Esmoulins. Sur place, il sort le corps de son épouse en la tirant par les pieds et en la faisant chuter à terre sur le dos. Il est allé chercher un drap et a recouvert le corps. Lors de la reconstitution, il reconnaît pour la première fois avoir bien mis le feu au cadavre. Il a aspergé le drap avec une bombe aérosol puis a mis le feu à des branchages. Il indique avoir allumé à chaque coin du drap. La question "a-t-il ciblé certaines zones anatomiques ?" lui est posée. "Il répond par la négative". Il ne s'explique pas sur le ciblage de zones particulières de crémation du corps (cou, zone pelvienne). Cette version finale de Jonathann Daval où il assume seul la responsabilité de la mort et de la crémation d'Alexia est "compatible" avec les constatations faites sur le corps d'Alexia. Me Portejoie fait remarquer qu'il s'est passé 18 mois entre les premiers aveux de JD et la reconstitution de juin 2019 où il donne le récit le plus complet.
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Le professeur Tracqui est de retour à la barre après une suspension d'audience. Il compare les déclarations de Jonathann Daval aux constatations médico-légales. La première version du récit de la nuit par Jonathann Daval n'était pas compatible avec les lésions observées par les légistes sur le corps d'Alexia. Pour rappel, première version : Il l'aurait attrapée par le cou, puis étranglée avec ses 2 mains. Après 4-5 minutes, le corps d'Alexia aurait chuté dans les escaliers. Jonathann l'a traîné jusqu'au garage pour le mettre dans sa voiture de service. Cette version omet les coups. Et le légiste dit bien qu'une chute dans les escaliers n'aurait pas occasionné les lésions (plus graves) qu'il a constatées.
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Faut attendre l'audition des toxicologues là dessus.
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Me Schwerdorffer fait préciser au légiste qu'il n'y a pas eu de fracture constatée au niveau du visage. Il est question ensuite du dernier rapport sexuel entre le couple, qui fait débat. Me Schwerdorffer revient sur les spermatozoïdes et précise que JD a fait état d'un rapport sexuel avec Alexia le mercredi. Légiste : C'est compatible. Me Schwerdorffer : A t-on la preuve de l'existence d'un rapport sexuel post-mortem ? Légiste : A l'examen, rien ne permet de faire une telle affirmation, Non seulement il n'y a pas de preuve, mais pas d’argument positif en faveur de cette hypothèse. (Pour rappel, ils ont donc un rapport le 25, le mercredi. Alexia est tuée le 28 et retrouvée le 30, le lundi, soit 4-5 jours après le rapport).
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L'AG utilise la même ficelle que les parties civiles (et que tous, dans tous les procès). Reformuler les termes techniques pour choquer les jurés. AG : Est-ce qu'on peut parler de tabassage ? D'acharnement ? - Je n'utilise pas ce terme dans mes rapports, je ne me prononce jamais sur l'intentionnalité des faits. Je ne peux pas me prononcer sur la notion d'acharnement. L'AG insiste, mais le légiste se défent : ce n'est pas de me compétence, je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de celui qui fait ça. Demandez aux psychiatres. (Pour rappel : JD a dit lors de la reconstitution qu'il bloquait le corps d'Alexia avec le sien contre le mur quand il l'étranglait)
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Les avocats se font expliquer/préciser, les termes techniques employés. Le président demande au légiste pourquoi Alexia aurait ingéré des aliments en rapport avec une raclette et qu'on ne les retrouve pas dans le bol alimentaire. Le légiste évoque une possible régurgitation. Ce qu'il faut comprendre c'est que par rapport au bol alimentaire, le légiste remettait immédiatement en question le moment de la mort d'Alexia. Tout de suite il a posé la question : "mais quelqu'un l'a vue courir cette petite ?" Et non, personne ne l'avait vue courir. Dès ce moment les enquêteurs ont douté un peu plus des dires de JD. Me Richard attaque sur les spermatozoïdes retrouvés dans le vagin d'Alexia. Le légiste précise : les spermatozoïdes vivent classiquement 3 jours et jusqu'à 5 jours, dans le vagin. Il répète encore : aucune lésion traumatique. (pour rappel : JD déclare la disparition le 28/10, on retrouve le corps le 30/10) Sur la régurgitation, une possible anorexie avait été évoquée, notamment par la mère d'Alexia, mais le légiste indique : Aucune trace trouvée dans l'oesophage qui indiquerait que la jeune femme se faisait vomir de façon répétée/ habituelle. Sur les coups portés : Me Portejoie : "Mais qu'est-ce qu'il s'est vraiment passé finalement entre eux deux ? - Rien ne permet d'affirmer que les coups ont été donnés avant la stangulation. Je ne peux pas me prononcer sur la chronologie des actions vulnérantes. Me Portejoie : Combien de coups auraient été portés d'après vous ? - Il faut compter entre 5 et 10 coups violents pour obtenir ce tableau lésionnaire. Sur question il ré-explique encore : Sur l'asphyxie par étranglement, il faut une privation d'oxygène de 4 à 5 minutes pour que cela entraîne la mort, après la perte de conscience, qui intervient au bout de 30-40 secondes si on serre en continu, expiique le professeur. Me Portejoie assène à l'attention des jurés : C'est extrêmement long. maginez ! 4-5 minutes de pression, c’est ça la scène, c’est énorme ! Déjà une minute de silence, c’est long ! Me Portejoie : Jonathann Daval a-t-il eu conscience qu'Alexia perdait connaissance ? - oui, c'est perceptible, s'il est en état de s'en rendre compte. Mais quelqu'un qui est en train de serrer le cou de quelqu'un n'est pas dans un état normal. (je comprends pas bien le déroulement du procès décidémment. L'histoire de la mère de JD, maintenant Portejoie qui plaide littéralement - il n'a pas le droit - et n'est pas repris par le président. Bon...)
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Le légiste poursuit en évoquant les lésions dorso-lombaires, compatibles avec un placage au sol, il termine en répétant que les coups au visage ont été particulièrement violents (là encore ça correspond à ce que dit JD). Alexia est morte par strangulation manuelle. Sur question du président, le témoin précise : La compression bilatérale des artères carotides c'est quand on appuie très fort sur les deux côtés du cou. Il ne faut pas appuyer très longtemps pour provoquer une perte de connaissance. Après tout dépend si la pression est poursuivie ou pas. Prsdt : Combien de temps pour la perte de connaissance ? Légiste : C’est difficile à dire, il n’y a pas deux étranglements qui sont pareils. Mais il ne faut pas appuyer très longtemps avant de provoquer une perte de connaissance au bout de quelques dizaines de seconde. Si on continue à appuyer, en l’espace de 5 minutes, cela provoque des dégâts irréversibles au niveau cérébral qui vont entraîner la mort.
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Bon, je ne suis pas très câlée en vocabulaire technique médical mais on comprend bien ce que dit le légiste néanmoins. Il détaille vraiment tout ce qu'il a fait et c'est pas très sympa à rapporter (incisions etc...) donc pour le coup, j'abrège. Tous les hématomes, toutes les effusions hemorragiques, jusqu'à la congestion des poumons, tout concorde avec ce qu'a avoué JD. Le légiste a été surpris par le bol alimentaire, important pour une jeune fille si frêle (elle avait beaucoup mangé, bon, c'était bizarre pour quelqu'un qui était parti courir...). Il répète que l'examen complet du bloc génito-anal ne révèle absolument aucune lésion. Pas de sang, aucune trace suspecte. JD s'adresse à Me Schwerdorffer et se roule en boule sur son banc, plus personne ne peut le voir...
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L'audience est ouverte. Antoine Tracqui, médecin légiste qui a supervisé toute l'autopsie d'Alexia Daval Après une brève explication sur le lieu où a été retrouvé le corps, le professeur débute l'exposé de l'autopsie. "Autopsie pratiquée le 2 novembre 2017 à l'hôpital de Besançon. Corps d'une jeune femme de 29 ans, mince, 1m69, brûlures au 2e et 3e degré sur 30% du corps, notamment dans la région abdominale pelvienne et génito-anale." Le professeur détaille toutes ses constatations visuelles dans des termes très techniques et très détaillés. "Importante tuméfaction ecchymotique des paupières, des lèvres." "Abondant écoulement sanguinolent lorsque l'on examine la cavité buccale. Traces d'ecchymoses au niveau du cou. Pas de lésions suspectes sur le cuir chevelu. Ecchymose récente sur la main en regard de l'éminence Thénard (c'est le renflement que vous avez à la base du pouce). Pas de lésion de défense instrumentrale." "Importante dermabrasion sur les genoux qui évoque un frottement appuyé ou un ripage. 3 dermabrasions d'apparence récentes sur les hanches." Le médecin précise ce que tout le monde attend depuis les allégation de Me Portejoie hier : dans la zone génitale, l'examen ne "met pas en évidence de lésions traumatiques suspectes", c'est à dire pas de violences sexuelles. (les parents d'Alexia sont sortis de la salle à l'arrivée du légiste et JD se bouche les oreilles et se recroqueville dans son box)
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C'est beau le palais de justice de Vesoul..
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Ouf, je ne venais plus trop ici ça devenait lourdingue... Il y a un truc que je voulais raconter. Les agences immo sont à l'arrêt, les visites sont interdites, un contact vu hier me dit que certains collègues se sont faits épinglés et que ça va jusqu'au retrait de leur carte pro ! (dinguerie)... Pendant ce temps-là, les tribunaux assurent leurs audiences d'ajudication immo et hier, nous avions une visite dans le vieil Annecy. Annecy désert, au moins pour une fois c'est facile d'accès. Bien avant l'adresse, on voit une file de gens impressionnante. C'était la queue pour la visite de l'appartement ! L'huissier a fait entrer tout le monde en même temps, allez vas-y 60 personnes entassées dans un triplex de 150 m² ! (re-dinguerie). Paie ta logique.... (Je raconte comme si j'y étais mais je n'y étais pas, mon boss et ma collègue s'occupent des visites, moi c'est exceptionnel, c'est ma collègue qui m'a raconté. Elle était en colère, s'ils ne sont pas malades ils auront de la chance, la Haute Savoie est très malade en ce moment..)
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Je sais pas vous mais moi j'ai du mal avec la mère d'Alexia Daval.. Quatre shows par jour, même Portejoie on dirait que ça le gonfle, dès hier matin ils disaient aux journalistes : "Non mais c'est bon vous allez nous voir pendant cinq jours." Mais elle, elle veut s'exprimer, elle reste plantée devant les micros. C'est peut être un genre de thérapie ou..? Gare à la décompensation dans ce cas. Je compatis à la douleur de cette femme comme tout le monde mais je ne sais pas... Un truc me gêne, j'ai du mal à expliquer, une certaine domination.. On dit partout les époux dignes et humbles et moi je vois tout l'inverse, distorsion cognitive ? Je me souviens de Maître Florand, quand il a quitté le dossier il s'est dit "soulagé". Me Florand toujours si discret, il s'est exprimé cette fois-ci en disant que c'était très bien comme ça, que les Fouillot décident de se séparer de lui, de toute façon, il comptait sortir de ce dossier. La méthode des Fouillot : annoncer le débarquement de leur avocat...devant les caméras de télévision. Tu m'étonnes qu'il ait été obligé de s'exprimer Me Florand.
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Un technicien gendarme vient expliquer toutes les recherches et analyses faites sur les trraces de pneus retrouvées à proximité du corps d'Alexia. Médecin légiste Les opérations au bois d'Esmoulins ont commencé vers 17h20. Le corps était au sol, entre deux troncs, avec des débris végétaux en partie brûlés sur le corps. Le corps était brûlé notamment sur le visage, le cou, les membres supérieurs. Elle avait des chevaux blonds, courts, brûlés en partie. Il y avait une paire de lunettes sur le visage. Le corps était vêtu de vêtements de sport. Les lividités étaient installées. La rigidité cadavérique était présente. Le nez paraîssait empâté. Il y avait des ecchymoses. Il y avait également des lésions traumatiques très fortement suspectes sur le visage. On pouvait envisager de visu une phase de détresse respiratoire. Des lésions aux ongles évoquaient des réflexes de défense. (Toute la famille d'Alexia sort de la salle sauf Grégory Gay alors que les photos de la découverte du corps vont être projetées dans la salle.) Les images sont diffusées, plusieurs personnes quittent la salle, JDaval ne regarde pas, il s'est tassé dans le box et s'essuie les yeux. L’avocat général demande la diffusion d’autres images. Le président s’interroge sur sa pertinence car elles sont choquantes. L'AG réplique : C est la vérité, c’est un homicide... Avocat pc : combien de temps le corps a-t-il brûlé ? Le médecin légiste n'a pas de réponse. Randall Schweerdorffer demande au médecin légiste s'il a relevé des traces de violences sexuelles. Le médecin répond : "à l'issue de l'autopsie, non". Médecin traitant de JD Le médecin qui stupéfie toute la salle : J'ai dit des choses sous la pression de l'interrogatoire. Les choses que j'ai dites se sont faites avec l'aval de JD, qui m'a autorisé à parler. J'ai appris ensuite que je suis toujours tenu au secret médical, même avec l'aval de JD. Ces propos je les rétracte. Je n'ai absolument rien à dire aujourd'hui. Me Portejoie reconnaît volontiers le droit au secret médical mais souhaite que le Président lise la déposition du médecin qui a été versée au dossier. L'avocat général reconnaît que les médecins ne sont autorisés à violer le secret médical que dans des affaires concernant des mineurs, mais il tente de convaincre le médecin de parler néanmoins. Sans succès. Le président lit la déposition du médecin. Il décrit Jonathann comme "un bon petit gars sans problème qui lui semble équilibré". Il est confirmé dans la déposition que Jonathann Daval consultait pour des problèmes d'érection datant d'une période durant laquelle le couple vivait sous le toit des parents d'Alexia, trop près de leur chambre pour faire l'amour tranquillement. L'audition du légiste tourne court. L'audience est levée. Euh.. Non. Les enquêteurs avaient la conviction au bout de 48 heures que c'était lui, ils ont orienté toutes leurs recherches en ce sens, le tracker a été une preuve de plus c'est tout, ils en avaient déjà bien assez. Ca a été long parce-qu'il a fallu attendre le retour de toutes les analyses, ça a été dit lundi matin à l'audience. Mais de toute façon, les enquêteurs savaient que c'était lui, ils leur fallait juste le retour des éléments. Ca a été une enquête facile, ça aussi ça a été dit. Le petit Poucet.....
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L'abyssin - Jean-Christophe Rufin ?
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Le patron de Jonathann Daval raconte qu’il est passé au magasin le matin de la disparition d’Alexia. Il était venu chercher une imprimante pour dépanner un voisin. Témoin : Il m’a demandé quelle imprimante irait le mieux. Son comportement était complètement normal, comme d’habitude. Jamais j’aurais pu croire qu’il avait fait ce qu’il a fait avant. Me Portejoie : On pourrait lui demander ce qu’il a fait pendant la nuit ? À quel moment il a mis le corps de son épouse dans la voiture ? C’est important pour la famille. Le président recadre et indique que l’accusé répondra mercredi.
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L'employeur de Jonathann Daval "Jonathann a été embauché en 2006, les clients étaient contents, tout se passait bien. La dernière année il y a eu quelques dérapages au niveau de l'organisation du temps de travail on va dire." C'est l'employeur qui a indiqué aux gendarmes qu'un tracker a été installé dans le véhicule professionnel de Jonathann Daval, car "à plusieurs reprises il devait être en clientèle et il ne s'y trouvait pas. Il était autonome pour son emploi du temps." "Le motif de son absence auprès des clients était qu'il allait chez sa mère."
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No way ! Du premier coup, bravo, à toi !
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L'enquêteur toujours à la barre, explique que Jonathann Daval n'est pas très "pro actif" pendant les recherches, qui mobilisent des maîtres chiens, la brigade fluviale, les hélicos... Beau coup de moyens. "Le samedi, on est sur un accident de la route, ou un accident de chasse. Le dimanche, il restait plus beaucoup d'hypothèses. dont celle de l'enlèvement" dit l'enquêteur. Jonathann Daval ne lui paraît pas suspect à ce moment-là, "puisqu'il répond à nos questions, il ne nous cache rien". Donc les violences alléguées de la part de sa femme ne le font pas tiquer. Le président donne lecture du témoignage de Jean Aubert, le voisin des Daval. Il explique avoir entendu à 1h26 le passage d'un véhicule sur une plaque mal ajustée qui fait du bruit le long de la maison des Daval. Il a noté l'heure car le bruit de cette plaque s'entendait "volets et fenêtres fermés" et que l'heure lui a paru tardive, sans être incongrue ; il s'est dit "tiens ils doivent rentrer d'une soirée".
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Indice n°1 : Retour au bercail
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Lionel Ditleblanc, Adjudant de la gendarmerie, OPJ à Gray Le 28 octobre 2017 il est en patrouille dans le secteur de Gray. Son commandant d'unité l'envoie au bar-PMU des parents d'Alexia pour signaler la disparition et poser quelques questions. Il part ensuite sur le parcours possible d'Alexia Daval tel que décrit par Jonathann. Puis il est envoyé au domicile des Daval pour une visite domiciliaire et l'accueil d'une équipe cynophile, en présence de la maman de Jonathann. Il saisit le téléphone d'Alexia Daval à la maison et de retour à la gendarmerie il commence à exploiter le téléphone et à auditionner Jonathann. Le lendemain, il refait le parcours de jogging avec Jonathann dans la voiture de patrouille. Recherches vaines. Très vite les gendarmes apprennent les conflits entre Jonathann et Alexia et le traitement pour l'infertilité présumée d'Alexia. Les gendarmes ont une batterie de questions usuelles (et notamment médicales) quand quelqu'un vient leur signaler une disparition, d'où ces informations. Très vite lors des auditions Jonathann cite plusieurs fois le reproche précis d'Alexia : "si je me mettais à poil devant un vrai homme il me sauterait dessus tout de suite". Le gendarme indique que Jonathann lui rapporte cet épisode "sans haine". On projette à la cour la photo du bras de Jonathann où l'on voit une trace nette de morsure ; Jonathann raconte aux gendarmes que cela date du dernier accès de violence d'Alexia la veille.
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Résumé des faits par le président ce matin : Samedi 28 octobre 2017 vers midi, quand Jonathann se présente à la gendarmerie de Gray pour signaler la disparition d'Alexia. Le couple avait dîné la veille chez les parents d'Alexia, avaient passé la nuit ensemble, Alexia était partie faire son jogging vers 9 heures, selon les dires de Jonathann. Les gendarmes relèvent un sms du téléphone d'Alexia disant à sa soeur qu'elle allait courir. Les recherches sont lancées dès le signalement de la disparition, de très nombreuses vérifications sont faites, le fichier des délinquants sexuels de Gray est passé au peigne fin par les gendarmes. C'est un ratissage le 30 octobre qui permet de retrouver le corps partiellement calciné d'Alexia sous des branchages dans le bois d'Esmoulins à 3 km de Gray. Les gendarmes relèvent rapidement un certain nombre d'incohérences dans le récit de Jonathann sur l'emploi du temps du couple et d'Alexia. Le véhicule professionnel de Jonathann Daval est équipé d'une puce qui suit les déplacements du véhicule, il révèle que la voiture a bougé à 1h26 la nuit où Alexia est sensée avoir dormi avec son mari dans leur maison. Elle est relevée aussi au bois d'Esmoulins. Il y a des traces de pneus de la voiture à la lisière du bois d'Esmoulins, et des traces de boue et de terre sur la voiture dans le garage des Daval. Jonathan est donc interpellé à son domicile le 29 janvier 2018 ; les enquêteurs perquisitionnent également son domicile. Il conteste toute implication dans la mort de son épouse lors des 4 premières auditions mais craque à la cinquième. Il explique qu'une dispute a éclaté fortuitement et qu'il a frappé et étranglé Alexia. Il reconnaît être l'auteur du faux SMS à la soeur d'Alexia, mais conteste être l'auteur de la crémation. Le 27 juin 2018 il est à nouveau entendu et prétend cette fois qu'Alexia a déclenché une crise de violence chez ses parents et que c'est son beau-frère Grégory Gay qui a tué Alexia et que la famille est complice de la dissimulation du corps. Lors d'une confrontation avec les parents d'Alexia en décembre 2018, il reconnaît à nouveau le meurtre et avoue l'avoir transportée au bois d'Esmoulins. S'en suivront des expertises nombreuses et minutieuses sur la maison, la voiture ; des expertises toxicologiques sur le corps d'Alexia ; des expertises sur Jonathann ; le président précise qu'il prenait un traitement contre les troubles de l'érection. Jonathann explique que le soir du meurtre Alexia l'avait mordu, il l'avait frappé et étranglé pendant 4 minutes. Il explique s'être mis en colère pour la, première fois de sa vie cette nuit là. Le rapport du président évoque les difficultés sexuelles du couple, Jonathann évoquant des humiliations répétées d'Alexia qui "utilisait des sex-toys en sa présence", appareils "retrouvés dans la table de nuit de la chambre." Jonathann a réexpliqué que la nuit du meurtre Alexia avait sollicité une relation sexuelle qu'il avait refusé ; Alexia commençant à l'insulter et à l'humilier, Il se mettait alors en colère et la frappait avant de l'étrangler, gestes reproduits lors d'une reconstitution. Le jour de la reconstitution au bois d'Esmoulins, c'est à nouveau la maman d'Alexia qui l'exhorte à dire la vérité ; Jonathann finit par avouer qu'il a bien transporté Alexia, qu'il a bien tenté de brûler le corps, qu'il l'a bien caché sous des branchages. Suit la description du parcours personnel et professionnel de Jonathann Daval ; il rencontre Alexia en 2004 à 21 ans, le couple se marie en juillet 2015, sa belle-famille l'adopte rapidement. Une expertise psychiatrique relève qu'il offre une image fragile mais qu'il a une personnalité très complexe et très différente de l'image qu'il veut laisser paraître. La dégradation de l'entente du couple avait produit une blessure narcissique chez jonathann, selon un autre expert. Le 6 janvier 2020, le juge d'instruction ordonne la mise en accusation de Jonathann, pour avoir donné volontairement la mort à Alexia. Le crime de meurtre avec la circonstance aggravante qu'il est commis par le conjoint est passible de la réclusion à perpétuité.
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Pas que, je répète, apparemment il y a un volet médical, il est urgent d'attendre...
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L'audience reprend. La mère de Jonathan Daval s'approche de la barre en fauteuil roulant. Il est le 6ème enfant de ses parents qui se sont séparés peu après. il a 3 demi freres et sœurs plus jeunes. "Jonathann c'est un enfant qui a été très calme, qui vivait un peu dans sa bulle, il est timide, réservé ... Il n'est pas comme il a été décrit. Il a ses défauts comme tout le monde. C'est le plus calme de tous ses frères et soeurs. Avocate PC : vous pensez que votre présence peut influencer votre fils ? Témoin : je ne suis pas là pour l’influencer mais ça peut l’aider. Ma présence est importante pour lui comme pour moi. Il faut qu'il dise ce qu’il a à dire de lui même, la vérité." (la déclaration de Martine Henry est très brève, on l'entend juste aujourd'hui pour qu'elle puisse rester dans la salle et écouter les débats, elle sera ré-entendue jeudi). Adeline Pillot, gendarme de l'équipe d'enquête Elle était OPJ de permanence le samedi 28 octobre 2017, c'est elle qui accueille J.Daval quand il entre dans la gendarmerie avec son beau-frère Grégory Gay. A. Pillot : Il est entré en pleurs, il annonce qu'il est très inquiet pour sa femme qui est parti courir et qui n'est pas revenue. Il explique avoir déjà fait plusieurs rondes en voiture à sa recherche. Il explique qu'Alexia prend un traitement pour avoir un enfant, qu'elle peut avoir des pertes de mémoire ou des accès d'évanouissement. Je demande : Vous êtes-vous disputés ? Il dit Non. Quand il est entré dans mon bureau il ne pleurait plus, il a répondu avec assurance et précision à nos questions. Nous avons immédiatement pris cette disparition au sérieux. Je n'ai pas décelé lors de la première audition d'éléments me permettant d'avoir un doute sur ses dires. Je lui ai posé les questions que l'on pose dans nos procédures en cas de disparition inquiétante (traitement médical, tendances suicidaires...). Pas d'accord. Faut pas confondre "faiblesse" et "complexe d'infériorité", rien à voir.