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Tout ce qui a été posté par January
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Me Apelbaum , pour Abdelaziz Abbad Ma consoeur vous a parlé de son malaise, sa colère, sa honte. Moi je voudrais simplement vous confier ma fatigue. Je suis fatigué d'abord de cette suspension nécessaire évidemment mais qui nous a fait perdre le fil de l'audience et qui a permis au parquet de réinventer le fil de l'histoire. Je suis fatigué du réquisitoire que j'ai entendu, un réquisitoire bas de gamme, monsieur le président, et je pèse mes mots... Un réquisitoire parfois surréaliste où l'on vous parle de deux duos en miroir de chaque côté de la frontière: Karasular-Catino,Abbad-Martinez. L'histoire de ce duo en miroir est l'histoire la plus mystique que j'ai entendu à cette audience. Quand on entend dire que 4 ans de prison c'est une peine digne d'une comparution immédiate, je ne suis pas pressé de voir madame l'avocate générale retourner en audience de comparution immédiate. On a essayé d'inventer de nouvelles choses qui pourraient vous permettre de fonder une condamnation, pour faire coller le dossier à la réalité. Ces 3 inventions, c'est d'abord le fait qu'Abbad a rencontré Said Kouachi et qu'il l'identifie parfaitement, puis une rencontre du 3 janvier et enfin, l'existence d'autres armes, en plus des armes rouillées. Pourquoi Abbad n'a-t-il pas pu rencontrer Saïd Kouachi? J'ai entendu cette phrase : A Charleville-Mézières, tout le monde se connait. C'est une expression. Si on écoute le parquet, c'est littéral, tout le monde se connait ! Vous savez je connais des personnes qui vivent à Charleville-Mézières et qui ne connaissent pas Abdelaziz Abbad et Saïd Kouachi.. Le mode de vie des frères Kouachi est totalement anormal, cloisonné, fermé. Les seules personnes dont on est proche sont des gens dont on partage l'idéologie. L'univers des Kouachi est tellement cloisonné, restreint, que l'enquêteur SI562 nous a dit qu'il n'avait jamais réussi à placer auprès des frères Kouachi une source humaine. il y a un seul moment dans l'histoire des Kouachi où Saïd est à l'initiative de quelque chose, c'est à l'imprimerie de Dammartin-en-Goêle quand s'agit de mourir. Et on veut nous faire croire que Saïd Kouachi, effacé, en retrait par rapport à son frère, aurait été à l'initiative de cette recherche d'armes auprès de quelqu'un qu'il ne connaît pas dans un endroit qu'il ne connait pas ? Je suis affligé qu'on ait pu écrire une erreur dans l'OMA et la répéter à l'audience : "Abelaziz Abbad connait Soumya B. (femme de Saïd Kouachi) depuis le collège". Ils se sont connus, mais ils ne se voient plus ! Ils n'ont plus aucun contact. Soumya B. et Abdelaziz Abbad n'ont plus aucun lien depuis 11 ans au moment des faits. Et C'est comme ça qu'on a créé un lien avec Saïd Kouachi ! Vous avez eu à cette barre Claude Hermant et Christophe D. Ils nous ont expliqué que le trafic d'armes c'est un métier et qu'ils en sont assez fiers. Mais Abbad lui n'a pas de lien avec les armes. Depuis le début de cette histoire, je comprends qu'il y ait une frustration, tout un pan de cette histoire n'a pas été élucidé... Quel intérêt y a-t-il de faire retransiter des armes dont personne ne veut (les fameuses "armes de merde"). Toute cette histoire n'a aucun sens. Qu'avez-vous d'autre que la ressemblance évoquée en garde à vue par Abbad pour dire qu'Abbad et Kouachi se connaissaient et se voyaient ? de la téléphonie, des surveillances.. Rien. Eclat de Ali Polat : T'ES QU'UN MENTEUR !! Depuis tout à l'heure tu fais que mentir. Fils de pute !! Prsdt : S'il vous plait,vous vous taisez ou je vous expulse ! Me Apelbaum : Les armes d'Abbad ne ressemblent à rien, elles sont 'pourries', 'de la merde', 'vieilles'. Les armes des Kouachi sont récentes. Et elles sont tristement en parfait état de marches. Ce sont des armes de marque, identifiables. lI n'y a pas d'association de malfaiteurs terroristes pour Abbad, il n'y a même pas d'association de malfaiteurs tout court. Il n'y a qu'un port et un transport d'armes. Alors 18 ans de réclusion criminelle avec peine de sûreté des deux tiers. Je vous le dis, la pilule est un peu dure à avaler. Quand vous êtes en garde à vue, accusé de terrorisme, interrogé 8 fois, il y a des contradictions, des mensonges.... Récemment un magistrat nous a dit avoir compris des choses sur la garde à vue après être passé par là, combien c'était fatigant. "Parfois je me dis que ça ne nous ferait pas de mal d'y passer tous, moi le premier. 48 heures en garde à vue, ça nous améliorerait le caractère. Il faut voir dans quelles conditions on recueille la parole des hommes en garde à vue avant de critiquer ces paroles. Me Apelbaum cite Sigolène Vinson : "Il faut condamner les coupables s'il y en a". Peut-être que pour tout un fragment de ce dossier, peut-être que devant vous il n'y en a pas. Vous devez condamner Abdelaziz Abbad pour ce qu'il a fait, ni plus ni moins. Ce sera justice pour Abdelaziz Abbad, ce sera justice pour tous.
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On entend maintenant une ATSEM. Elle connaissait les deux accusés. Elle commence à parler en sanglotant. Elle raconte qu'elle a eu pendant 3 ans Fiona à partir de la maternelle, moyenne section. Emue. Le dernier jour où je l'avais vu, je l'ai trouvé très très mal. Le 7 mai, vers 16h20, quand on a récupéré les enfants pour la garderie du soir j'ai été surprise par son teint, très pâle, gris avec des cernes. Ca m'a choquée. Je lui ai demandé si ça allait, elle m'a dit oui. Je lui ai mis la main sur le front pour voir si elle avait de la fièvre, elle n'était pas chaude. Elle n'avait mal nulle part. Je l'ai laissée aller dans la salle de jeux et je ne l'ai jamais revue. Prsdt : Lors de votre audition, vous avez employé une expression pour la qualifier : petit cadavre.. - Oui.. Je n'ai jamais vu un enfant avec un teint pareil. On aurait dit un petit cadavre. C'était choquant. Je regrette un peu cette expression mais c'est l'impression qu'elle m'a donnée ce jour-là. Sur questions : Fiona aimait bien son beau-père, elle en parlait beaucoup. Les deux (accusés) avaient une attitude normale avec un enfant. Le témoin précise qu'elle n'a jamais eu de problèmes avec CB et BM. Sur questions : En moyenne section CB nous a parlé d'un incident survenu dans l'appartement. Selon elle, Fiona avait bu la moitié d'un flacon de Toplexil. Elle nous a dit de ne pas nous inquiéter si la petite était un peu bizarre, comme 'bourrée' Mais on n'a rien remarqué d'anormal.. Sur question d'AL Lebert (et séparation de CB et NC) : Son papa n'est plus venu récupérer Fiona du jour au lendemain.. (témoignage au galop, beaucoup de retard...) Une enseignante (professeure des écoles) à la retraite. Elle a enseigné à Fiona. Cécile Bourgeon ? A l'époque, une maman aimante mais qui n'assumait pas son rôle de maman, en retard, pas sérieuse. Je n'ai jamais constaté de coups sur cette petite fille. Elle n'était pas à l'heure quand il fallait poser Fiona à l'école ou la reprendre. Elle courait toujours de partout. Je faisais beaucoup parler les enfants le lundi matin. Plusieurs fois, Fiona m'a raconté que pendant le week-end elle était allée dans des caves, des garages. Je trouvais cela un peu bizarre. J'ai remarqué que la petite fille était un peu blême le mardi 7 mai. C'est vrai qu'elle avait une petit mine. Elle s'est plainte à moi pendant la récréation du matin en me disant 'J'ai froid, je suis fatiguée'. II ne faisait pourtant pas froid, mais je l'avais mise un peu à l'écart, au chaud. Prsdt : Votre collègue a parlé de "petit cadavre".. - C'est son appréciation. - Cela ne vous a pas marquée ? - Pas plus que ça. L'audience est suspendue. Deux témoins à entendre cet après-midi, et Cécile Bourgeon, sur les faits.
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10 décembre Me Poincloux, pour la défense d'Abdelaziz Abbad Abbad doit être condamné car il a fourni des armes aux auteurs des attentats ? Il n'est même pas renvoyé pour ça ! On vous dit qu'Abbad est un intermédiaire mais Polat et Karasular se connaissent déjà, ils n'ont pas besoin de lui pour jouer l'intermédiaire. Il n'y a pas de service. Pendant les réquisition à cette audience, on vous a dit je ne reviendrai pas sur ce point (la ressemblance avec Kouachi). C'est dommage parce que cette ressemblance elle va fonder toute l'accusation. La SDAT a raison. Les 1eres déclarations sont souvent vraies. Abbad étaient en panique, il se demandait pourquoi il était là, c'est à cause de l'autre. Abdelaziz Abbad, dès sa première audition de garde à vue, a expliqué avoir été sollicité par un individu qu'il désignait comme étant Marwan H, accompagné d'un autre individu qu'il reconnaissait sur photographie comme étant Saïd Kouachi. Abbad avait précisé aux enquêteurs que les photographies de Saïd Kouachi qu'il avait vues dans la presse étaient plus ressemblantes avec l'individu qui était venu pour les armes, notamment celles où Saïd Kouachi portait des lunettes. Au fur et à mesure des auditions d'Abbad cette reconnaissance s'est transformée en une forte ressemblance, puis en une simple ressemblance. Abdelaziz Abbad a reconnu avoir recherché des armes pour l'individu pouvant être, selon lui, Saïd Kouachi et avoir eu des contacts dans ce but avec Ali Riza Polat et Metin Karasular puis il était revenu sur ses déclarations. A l'audience le président avait dit à Abbad: "Au fil des gardes à vue puis devant la juge, il y a des versions diverses dans vos déclarations, on trouve un peu tout et son contraire". Abbad avait répondu au président : Y'a de tout dans les interrogatoires. Il fallait leur donner un petit peu de pain (aux enquêteurs) pour qu'ils me laissent tranquille. J'ai dit des choses qui n'étaient pas forcément vraies". Abdelaziz Abbad a admis avoir transporté des stups, reconnu qu'on lui a demandé des armes, mais a affirmé n'en avoir jamais fournies. Abdelaziz Abbad a dit ici à l'audience :"J'ai compris que je m'étais incriminé tout seul. Dès que j'ai sorti le nom de Saïd Kouachi, ils (les enquêteurs) m'ont plus lâché avec ça. J'ai dit que j'avais pu le croiser. Après, ils n'étaient que là dessus". Abbad et Martinez ont été constants, ils disent :'ces armes elles nous ont été présentées mais on ne les a jamais achetées' (car c'était "de la merde")" N'en déplaise au parquet, je vais encore citer l'enquêteur de la SDAT. " Puis elle évoque le sac d'armes "rouillées". Pour Abbad il n'y a pas d'association, Abbad acquiert des armes pour lui. Le débat n'est pas dans le caractère terroriste. Tous les éléments matériels on les a depuis la garde à vue.
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Me Costantino : Il y a une forme de réserve et de retenue dans vos propos..Il y a quand même eu beaucoup de signaux. Si vous aviez été à Versailles (la ville où l'institutrice exerçait avant), vous ne vous seriez pas plus inquiétée pour Fiona ? Est-ce que le curseur n'aurait pas été placé plus bas ? - Fiona grandissait un peu tout seule, c'est vrai, mais ne présentait pas de troubles particuliers. En classe, elle avait un comportement et des résultats normaux. Les parties civiles demandent au témoin si elle "a été prévenue" des absences de la fillette en classe et si on lui a présenté des certificats médicaux. - Les absences n'ont pas besoin d'être signalées par certificat médical. La règle en vigueur est qu'une notification dans le carnet de liaison suffit. Prsdt : Est-ce que vous avez été informé d'un certificat médical de 21 jours d'absence, datant du 10 mai et formulé par le Docteur L.? - Non. - Avez-vous été informée d'une longue absence à venir de Fiona ? - Non. Ca a été une année difficile, dans une école difficile, que je découvrais. En fait, j'ai détesté cette année. Je me suis toujours demandée pourquoi cette école (Jean-Philippe Rameau à Clermont) n'était pas classée en Zep. Les parents ne mettent pas leurs enfants à l'école. Quand on voit de la lumière, quand on a du chauffage, on vient. Sinon, non. Il n'y pas eu de défaut de surveillance, je le dis clair et net. Après, je pense qu'il aurait sans doute fallu être un peu plus vigilant. Mais le climat dans l'école n'était quand même pas formidable. Fiona était noyée dans une masse d'enfants à problème. Je suis restée un an dans cette école...et j'ai détesté cette année avec tout ce qui s'est passé. Je n'ai jamais vu de parents aussi agressifs que dans cette école. Il ne fallait jamais rien dire ! Le président intervient et coupe la parole à la maîtresse, qui digresse : Si on pouvait revenir au dossier qui nous intéresse et à Fiona.. Témoin qui perd patience et hausse le ton : Quand je dis que c'était de la pas-traitance, c'est parce que, par exemple, Fiona venait à l'école l'hiver sans manteau, sans chaussette. Ou avec des chaussettes pas à la bonne taille. Pour moi, c'est une enfant qui grandissait tout seule. Je n'ai pas vu d'hématome ou de bosse sur le visage de Fiona le 7 mai. Renaud Portejoie : Fiona était-elle en mesure de vous parler d'éventuelles difficultés rencontrées au sein de la cellule familiale ? - Oui. (Et là Portejoie il croit avoir "fait un coup" mais pour moi pas du tout. Je trouve ça bien présomptueux comme réponse ce "oui" ferme et définitif, ça décrédibilise le témoin).
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On entend l'institutrice de Fiona lors de l'année scolaire 2012-2013, en grande section maternelle. Fiona était amenée à l'école le matin par sa maman ou M. Makhlouf. Ils la récupéraient le midi, pour le repas, elle ne mangeait jamais à la cantine. C'était une petite pétillante, intelligente, assez turbulente, comme une enfant de son âge. Elle manquait souvent l'école, notamment le matin. A l'époque, rappelle le président, la scolarisation n'était pas obligatoire avant l'âge de 6 ans. Témoin : Mais à partir du moment où un enfant était inscrit, il devait quand même venir à l'école régulièrement. Elle était souvent absente, on a signalé ses absences à l'Inspection. Un courrier a été envoyé à ses parents pour leur rappeler que l'absence de la petite devait être justifiée. Sur la semaine précédant la disparition : Je me rappelle l'avoir vue la dernière fois le 7 mai, quand elle quittait l'école après la garderie. Elle avait une sucette et était montée sur un toboggan. Je lui ai demandé de descendre parce que je trouvais ça dangereux. L'enfant portait alors un "gros bandeau jaune dans les cheveux". Le même que celui remarqué par la guichetière du cinéma du Centre Jaude, le 8 mai et filmé par la vidéosurveillance de deux enseignes du centre-ville clermontois le même jour. Témoin : C'est la première fois que je la voyais avec ce bandeau-là. J'ai trouvé que ce n'était pas joli. Fiona l'avait enlevé ce bandeau, dans la journée. Mais l'institutrice n'a aperçu aucune trace de coups ce lundi. Lors de sa première audition devant les policiers, le témoin avait affirmé que Fiona avait "mauvaise mine" le 7 mai. Témoin : Je ne me souviens plus, mais si je l'ai dit, c'est que c'était vrai. Une absence de plusieurs jours avait été demandée au mois d'avril pour un départ à Perpignan. Témoin : Cécile Bourgeon était enceinte, elle était livide. Elle m'a dit qu'elle était fatiguée. L'institutrice explique avoir fait "plusieurs signalements" pour des suspicions de maltraitance infantile au fil de sa carrière. "Peut-être quatre ou cinq en 25 ans". Sur question : je ne parlerais pas de maltraitance, mais de 'pas-traitance'. On sentait qu'elle n'était pas suivie à la maison, que l'école n'était pas forcément la préoccupation des parents. On savait que l'année précédente, Fiona avait bu une bouteille de Toplexil, sirop pour la toux. C'est une raison qui m'a motivée à l'inscrire pour la visite médicale. Selon l'institutrice : Fiona n'était pas particulièrement suivie, portée .On voyait que ce n'était pas la préoccupation du moment pour ses parents. J'ai constaté des retards Un jour elle m'a parlé d'une dispute entre sa maman et BM elle était triste mais pas d'autres épisodes. Prsdt : Pour Fiona, le milieu de familial était plus défaillant que d'autres ? Témoin : Non, j'ai juste constaté que Fiona était venue plus apaisée après un séjour chez ses grand parents. Elle avait des yeux immenses et bleus, comme j'en ai rarement vus. C'était un feu d'artifice.. On ne peut pas avoir une vigilance permanente avec les familles sauf si l'on constate des hématomes ou autres sur l'enfant. Moi je n'en ai pas vu sur Fiona
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Déjà il y a deux injections et d'après les "glâneries internet", c'est pas une partie de rigolade pour certains...
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AG : Y avait-il une obligation d'assiduité ? A partir de quel seuil les absences étaient considérées comme trop élevées ? Témoin : Il n'y avait pas de seuil. AG : La semaine du 6 mai, elle n'a été présente qu'une demi-journée... Si 42 absences en 5 mois n'est pas un chiffre élevé en 5 mois, à partir de quand le devient-il ? - Il y avait des absences plus nombreuses dans cette classe-là et cette année-là, l'école se situe dans un quartier difficile. Je vous rappelle que Fiona n'était pas dans ma classe cette année-là. Ma collègue ne m'a rien signalé. AG, agacé : C'était une école ou quoi ? J'ai l'impression que ça fonctionne plus comme une garderie que comme une école ! - Ce n'est pas une garderie, le travail n'est pas le même. AG : Concrètement, si je comprends bien, il y a eu une tolérance dans un premier temps. Puis, l'inspection a envoyé un courrier aux familles (qui ne mettaient pas leurs enfants à l'ordre) afin de les rappeler à l'ordre et brandir la menace de l'exclusion ? L'institutrice, qui n'avait pas l'enfant dans sa classe en 2013, confirme. Il semblerait qu'un courrier ait été envoyé aux parents de Fiona. Renaud Portejoie tente de banaliser les absences... AG : Etiez-vous sensibilisée aux questions de maltraitance infantile ? - Je n'ai pas souvenir d'avoir eu de réunion sur ce thème. Renaud Portejoie au témoin : vous avez pu constater des violences ? - Non. Le président lit le compte-rendu d'une visite médicale effectuée dans l'école par Fiona, début avril 2013. Cécile Bourgeon l'accompagnait . Le praticien qui s'est chargé de l'examen évoque "une mère jeune, attentive aux demandes sa fille, qui a semblé rassurée par les résultats obtenus par l'enfant". Il n'a alors relevé "aucun signe de manque d'affection ou de maltraitance". L'ancienne directrice/institutrice de l'école de Fiona confirme que personne, dans le personnel de l'établissement, n'avait remarqué le moindre signe alarmant au sujet de la fillette. Sur les absences, intervention de Me Luciani : Ce n'est pas 42 en 5 mois. Mais 24 en 4 mois...ça fait 6 demi-journées par mois. Donc bien moins élevé.
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Une retraitée de l'Education nationale, ancienne institutrice de Fiona. Elle a aussi connu CB quand elle était petite. Elle était enseignante de Fiona quand elle avait 2 ans et demi. Elle a aussi travaillé l'année d'après avec l'enfant en soutien, Fiona avait des problèmes de concentration. Témoin : Elle était souvent absente, mais il y avait beaucoup d'absents dans cette classe-là. Le lundi 13 mai, l'institutrice -qui était aussi directrice de l'école maternelle- a appelé Cécile Bourgeon après avoir appris la disparition de Fiona. "C'était pour lui donner un message de soutien". Elle a vu Fiona la dernière fois le mardi 7 mai, 5 jours avant son supposé enlèvement dans les allées du parc Montjuzet. Elle précise que des signalements avaient été transmis en amont à l'inspection académique pour notifier les absences récurrentes d'élèves. Témoin : C'était une petite fille très vivante, un peu coquine, mais ça se passait bien. Elle indique que l'élève était un peu absente, souvent le lundi matin parce que les parents avaient du mal à se réveiller. Le président Chalbos se plonge dans les détails des absences de Fiona. Le registre de l'école n'en mentionne aucune en septembre et octobre. La fillette manque à l'appel deux demi-journées en janvier 2013. 4 demi-journées en février; 2 demi-journées en mars; 13 demi-journées en avril; 5 demi-journées en mai, jusqu'à la disparition du 12. Elle manquera au total 42 demi-journées d'école, dont 17 journées complètes, entre septembre 2012 et mai 2013. Avec une forte accélération dans les semaines précédant son décès. Témoin, sur le comportement de CB à l'école : Je n'avais rien remarqué de particulier à l'époque, elle l'aidait à se déshabiller à se déchausser. Je ne sais plus si elle l'embrassait. En tout cas, la petite n'a jamais pleuré en arrivant.
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On voudrait nous faire croire que c'est ça une radicalisation, un type qui se moque de la religion...même s'il est musulman. On voudrait faire de Karasular le monstre dont Mme l'avocate générale ne reconnait aucune circonstances atténuantes : il faut le remettre en prison, il n'est pas réadaptable, et puis dehors il a une maîtresse... Heureusement que tous les hommes qui ont des maîtresses ou l'inverse ne sont pas considérés comme ça sinon il n'y aurait plus personne sur terre. Quand Karasular a été placé en garde à vue, on l'a libéré, on n'a pas considéré là-bas que c'était un terroriste. Mais la France le récupère... C'est un témoin de Lille qui est venu dire ici : "Hermant se donnait le bon rôle, sa religion c'est l'argent" et ça n'est pas vrai que pour lui... Vous devez juger mais pour juger, on est en terrorisme, il faut avoir la connaissance. Karasular non seulement il n'est pas terroriste mais il n'est même pas dans une association de malfaiteurs, c'est des gens qui viennent chez lui,on ne lui a même pas donné les 500 euros qu'on lui devait. Karasular le seul bénéfice qu'il a eu de cette affaire c'est de se retrouver là ! Karasular avait-il la connaissance que sa participation à cette affaire de voiture qui n'en était pas une pour lui l'amènerait là ? On n'est pas venu lui dire: 'tu sais on va commettre un attentat on a besoin de toi'. Karasular n'a même pas eu le soupçon. Il vous l'a dit dans un interrogatoire, il devait prendre un petit billet, on lui a promis 500 euros mais il n'a rien eu... Il n'y a pas d'intention, pas de connaissance. Vous ne pouvez pas le condamner. On n'est pas dans le domaine de l'intime conviction. Vous devez avoir l'exigence de cette preuve et si vous ne l'avez pas, vous ne pouvez pas condamner. J'espère que votre décision sera la victoire du droit. Et souvenez-vous que le justice est une vieille dame aveugle qui ne lit que le droit. Le message que je laisse, c'est que ma France à moi, elle est multicolore, elle est le fruit d'un mélange des êtres, des couleurs, elle est généreuse, humaine... Mais ma France à moi aujourd'hui elle va mal.. Prenons garde...
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Me Jean Chevais, pour Metin Karasular C'est vrai au début j'ai râlé pour le masque. Je me suis assagi même si je ne le supporte toujours pas mais je le porte vous voyez. (Au début du procès, Me Chevais avait protesté contre le port du masque, et avait lâché quand on l'y avait contraint : Demain je viendrai en burqa". Il s'excuse de ce propos.) "Depuis le début du procès, je suis venu tous les jours sauf 2 où j'ai été aux obsèques d'un ami. Il rappelle que son client a eu le Covid19 pendant le procès mais que lui doyen des avocats ici y a échappé. Tous ces morts qui forment une escorte silencieuse qui restera incrustée dans nos mémoires.. On a demandé aux parties civiles ce qu'elles attendaient de ce procès. Elles ont dit que justice soit rendue.Chloé Verlhac a dit ici : 'mes enfants n'ont jamais été dans la haine'. Merci Madame, c 'est grâce à votre intelligence, votre courage que votre enfant pourront peut-être supporter votre deuil. J'ai lu votre livre, c'est un témoignage très fort d'amour et de vérité. Ne craignez rien, Tignous ne vous a-t-il pas dit un jour "A tout à l'heure'".. Il faut qu'il soit condamné mais on ne peut rien reprocher aux parties civiles. Elles ont tous les droits même celui de l'excès en demandant pour tous des peines lourdes. La cour d'assises n'est pas là pour appliquer la loi du talion mais pour rendre une décision fondée sur l'état de droit. Avec 45 ans de barre que je fêterai dans deux jours, je n’ai jamais plaidé devant une cour d'assises spécialement composée (..). Me Jean Chevais parle des procès Barbie, Touvier, Papon : il y avait des jurés, les jurés n'ont pas eu peur, ils ont jugé et je crois qu'ils ont aimé écouté et essayé de comprendre. Je pense qu'à chaque fois qu'on essaie de bâillonner le peuple, ce n'est pas un procès pour notre société. M. Karasular n'a rien à voir avec le terrorisme et vous devrez le juger sur des preuves. Notre droit exige des preuves et dans ce dossier vous n'avez pas la démonstration de la preuve (..) L'élément intentionnel fait défaut dans ce dossier mais à défaut de cet élément, vous ne pourrez pas condamner. Il vous faudra trouver la voie de la sagesse : celle du droit. Sinon, je crains que votre décision n’ait que la couleur d’une parodie de justice. Chaque religion doit être respectée et respectable (...) Toutes reconnaissent qu'il n'y a qu'un seul Dieu (..) Voltaire disait : 'c'est aux dieux seuls à se soucier des offenses faites aux dieux.' Souvenez-vous de John Lennon qui a dit en 1966 que les Beatles étaient plus populaires que le pape. Il a du s'excuser d'avoir dit ça. Tout cela nous amène à la liberté d’expression. Je défends un homme, Metin Karasular, c'est juste un être vivant, perdu au milieu de 40 millions de Kurdes. Que fait-on nous la France de ces perdus de l'Humanité ? Rien ou si peu. La première fois que Karasular a mis les pieds en France c'est en prison. C’est un homme simple avec un corps et un coeur et un sang rouge qui coule, comme le nôtre.(...) Il a une femme et 5 enfants. Karasular est devenu un petit trafiquant sans envergure qui cherche un peu d'argent. Il faut bien se débrouiller pour vivre quand on a rien. Je ne veux pas faire l'économie de passer sous silence que les vrais coupables ne sont pas dans ce box, on vous l'a dit déjà. En tout cas pas M. Karasular, ni M. Catino d'ailleurs. Comment peut-on justifier que des poursuites n'aient pas été engagées contre Claude Hermant, Samir Ladjali au seul prétexte qu'il ont été jugés dans le Nord...La complicité est un crime au dessus du trafic (...) Rien n'empêchait que M. Hermant ne soit pas poursuivi. C'est volontairement qu'on ne l'a pas poursuivi. Qu'avaient à cacher la police, la gendarmerie et les douanes ? Hermant a reconnu ici avoir vendu 473 armes qu'il avait remilitarisées alors que c'est interdit et il les a revendues ! Depuis quand la police utiliserait des indics sans vérifier ce qu'ils font réellement. On nous a dit qu'Hermant était connu comme le loup blanc à Lille. Mais la police ne savait pas. Et il a été radié juste après les attentats ! Cet événement ne sera pas une petite tâche sur la robe de l'avocat mais ce sera une grosse tâche indélébile pour les forces de l'ordre et la justice. A vouloir trop faire on fait forcément mal. On pensait que cette affaire (de Claude Hermant) ne serait pas révélée dans ce procès parce qu'il fallait cacher ces hommes. Mais finalement on le sait quand même et le résultat est encore pire parce que maintenant ils (police gendarme) portent la honte de l'avoir caché.
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Suite du témoignage de la deusième surveillante : Je pense qu'elle avait besoin de se confier et c'est tombé sur moi, poursuit la deuxième surveillante. Elle était dans un état de stress parce qu'elle n'arrivait pas à joindre son avocat. Avec ma collègue, poursuit la surveillante, on a fait deux rapports qui sont bien différents. Contrairement à elle, je n'ai pas eu de confidences de Mme Bourgeon sur le fait qu'elle-même ait été violente avec sa fille. Le président lit des PV. Dans l'un deux, une co-détenue de CB disait avoir "des révélations à faire" dans l'affaire Fiona. On les attend encore... Une clermontoise condamnée à de multiples reprises avait, elle, aussi, des révélations à faire (elle a aussi côtoyée CB en détention). "Cécile m'a dit qu'elle a vu Fiona en train d'agoniser dans la chambre, assure l'ancienne détenue. Quand je l'entends expliquer qu'elle l'a trouvée morte, c'est faux. Elle l'a vue agoniser et elle lui a mis sa musique préférée. Elle aurait pu sauver sa fille.." Prsdt à CB : Elle avait une chanson préférée, Fiona ? - ... Prsdt : Je vous parle, madame Bourgeon. CB : Non, pas spécialement. Des fois on dansait.. Prsdt : Mais avait-elle une chanson préférée ? CB : Je vois pas... Elle aimait la musique classique, mais je connaissais pas le titre. C'est un avocat qui rappelle que c'est "Les petits poissons dans l'eau"... Tristesse décidément. Sans doute une mère, et encore, mais pas une maman, Cécile Bourgeon..
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Une surveillante pénitentiaire du centre pénitentiaire de Riom arrive au micro. Elle travaille dans le quartier femmes-enfants de l'établissement. Le matin du 19 novembre 2016, alors que Cécile Bourgeon était détenue sur place en marge du premier procès du couple, devant les assises du Puy-de-Dôme, la mère de Fiona se serait "confiée" spontanément à elle.Cécile Bourgeon lui aurait alors expliqué que Fiona était morte "par accident", qu'elle l'avait mise sur le siège arrière de sa voiture et l'avait enterrée dans un village dont le nom débute par "Cha..." Ces propos ont été consignés dans un rapport que la surveillante a transmis à sa hiérarchie. Cécile Bourgeon conteste ces déclarations: "Je n'ai jamais reconnu avoir mis des coups de pied aux fesses de Fiona, c'est faux. J'ai dû dire l'inverse, et elle n'a pas compris. Je ne vais pas dire quelque chose que je n'ai pas fait !" Prsdt: pourquoi ça ne figure pas dans un rapport ?? CB : Je ne sais pas ! Ptsdt : le contenu du rapport correspond à des choses qui se sont vraiment passées. Qu'est-ce qui a pu vous motiver à vous confier de la sorte à quelqu'un que vous ne connaissiez pas ? - je ne sais pas... La surveillante pénitentiaire: Pendant qu'elle était détenue à Riom, Mme Bourgeon était sous surveillance spéciale. On avait ordre de signaler tout ce qu'elle faisait, tout ce qu'elle disait. Il y avait des instructions claires Renaud Portejoie vient au secours de sa cliente : Cécile Bourgeon a vu des centaines de surveillants pénitentiaires, d'enquêteurs, de magistrats. Elle a toujours contesté avoir donné le moindre coup et elle serait venue vous livrer quelque chose qu'elle n'a jamais livré à personne d'autre? N'y a-t-il pas eu un problème de compréhension entre vous? Prsdt : Elle a toujours contesté avoir donné le moindre coup et elle serait venue vous livrer quelque chose qu'elle n'a jamais livré à personne d'autre? N'y a-t-il pas eu un problème de compréhension entre vous ? - Pour moi, non. Il n'y a eu aucun problème de compréhension. Deuxième surveillante pénitentiaire : Témoin : J'ai été amenée à être en contact avec Mme Bourgeon, explique-t-elle. Un jour où je la raccompagnais à sa cellule, elle s'est confiée à moi sur certains points. Notamment sur le fait qu'elle subissait des violences de Berkane Makhlouf et qu'il était violent aussi avec la petite Fiona, qui refusait de l'appeler 'papa'. Elle m'a dit que le jour du drame, Berkane Makhlouf avait frappé violemment la petite à la tête et qu'ils l'avaient retrouvé morte le lendemain matin. Le corps aurait alors été lavé, puis mis dans un sac, placé sur le siège arrière de la voiture et enterré près d'Aydat, au moyen d'une pelle trouvée sur place.
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Nan mais à un moment donné.. FAUT ARRETER LES CONNERIES !
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Me Bouchat : Karasular n'a jamais été condamné pour avoir cédé une arme, ni pour trafic d'armes. Il a été jugé coupable de détention et de port d'arme. La Mini est proposée à Karasular par Polat, pas par Coulibaly. Mais Karasular n'a pas les moyens de l'acheter et l'oriente vers Tsatsis. Les 7, 8 et 9 janvier 2015, la Mini de Coulibaly n'est toujours pas payée que ce soit en numéraires ou en armes, elle n'est toujours pas payée. Karasular dit ne pas avoir vu Polat et Coulibaly prier dans son garage. Dans le dossier rien ne dit que Karasular était conscient de l'engagement idéologique et religieux de Coulibaly. L'évaluation de la radicalisation de mon client? Le rapport dit : "il s'est bagarré en cour de promenade parce qu'il ne connaissait pas les versets du Coran", "il ne semble pas dans la dissimulation." Le rapport QER dit qu'il ne semble pas être dans la dissimulation", "Il dit avoir vu 3 fois Coulibaly pour une voiture mais affirme n'avoir pas été au courant de ses projets","il ne connaissait pas les Kouachi". "Il est hostile aux engagement djihadistes", "il ne présente aucun facteur de risque","il ne présente pas le profil de quelqu'un de radicalisé", "il est très haineux envers les personnes radicalisés", tout risque de prosélytisme semble écarté". La psy nous dit que Karasular semble 'perdu dans cette affaire'. Je vous demande de juger Karasular avec objectivité, sérénité, compréhension.... Evitez de lui faire porter de manière injuste le poids de la douleur des victimes. Une hypothèse n'est pas en soi une preuve. Karasular n'est pas un des contacts de Coulibaly et de ses 19 lignes dédiées. Il ne connaissait pas les Kouachi. Il ne connait ni la radicalité éventuelle de Polat, ni les antécédents d'Abbad et Martinez. Karasular n'a pas occulté ses contacts pour la Mini avec Coulibaly au contraire, il les a révélés dès le 12 janvier 2015. Karasular n'a pas connaissance d'un projet terroriste, ni de la radicalisation de Coulibaly, ni de la radicalité de Polat. Il n'a pas agi sciemment en connaissance de cause. Nous vous demanderons de répondre par la négative sur la question de l'association de malfaiteurs terroriste criminelle.
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BM : J'ai un cœur. J'ai des problèmes de nerfs, je m'emporte facilement, c'est sûr, mais j'ai un cœur. Plusieurs fois dans ma vie, j'ai essayé de faire le bien, mais ça n'a pas marché. Aujourd'hui, Fiona est morte. Je ne suis pas responsable... Prsdt : On verra ça plus tard M. Makhlouf. Il vous reste encore quelques souvenirs très précis... (VLAN !!)
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Me Michel Bouchat, pour Metin Karasular Je vous demande de retenir que le 12 janvier 2015 Metin Karasular effectue une démarche auprès d'un magistrat du parquet. On lui a répondu qu'il serait convoqué le 13 janvier par la PJ. Le PV est rédigé le 13 janvier. Il est au rendez-vous, il se présente à l'heure, à 9h30 et nous débutons l'audition de l'intéressé qui se termine à 10h45. Il donne son accord notamment pour donner l'adresse de son garage et pour aller rechercher au garage la facture de la Mini, objet de la transaction avec Amedy Coulibaly. ll a eu des contacts avec Coulibaly dans le cadre de la négociation portant sur la Mini. Me Bouchat rappelle que la police s'est rendue avec Metin Karasular peu après au garage de son client, et que ce dernier a désigné à la police deux sacs poubelles remplis de documents. La police y a retrouvé 2 doc portant les noms d'armes et des prix. Me Michel Bouchat, avocat de Metin Karasular (lit le PV) : "L'intéressé nous signale que ces papiers ne lui appartiennent pas, il nous les remet volontairement ainsi que divers éléments de téléphonie retrouvés dans les sacs poubelles". Me Bouchat : Il a collaboré avec les enquêteurs à la remise des documents. Il a marqué son accord pour un test d'écriture, le 13 janvier. Puis il reconnait que pour la liste avec les armes et les prix, c'est son écriture. "J'ai jeté tout mon gsm" dit Karasular aux enquêteurs. Nous sommes le 13 janvier. Suite à la démarche de Karasular, la juge d'instruction a été requise. Ont été décernées des ordonnances de perquisition. Er une perquisition a eu lieu au domicile de l'épouse de Karasular. Les clés de la maison ont été remises par Karasular. Je vous demande de constater que le 12 janvier 2015, Karasular qui n'est pas recherché se présente spontanément à l'autorité judiciaire à la suite d'une transaction d'un véhicule avec Coulibaly, ca n'est pas n'importe quoi. Karasular est le premier, pour autant il n'a pas été le seul à se présenter aux autorités alors qu'il n'est pas recherché. Ce n'est pas l'attitude d'un terroriste, ce n'est pas l'attitude d'un sympathisant (...) Karasular est privé de liberté le 13 janvier 2015. Il sera remis en liberté le 31 mars 2015"Avant d'être remis aux autorités françaises, il restera à disposition des autorités, il répondra à toutes les convocations, il sera notamment auditionné le 1er juin 2016"Il restera libre jusqu'à avril 2017, quand il sera privé de la liberté après qu'un mandat d'arrêt européen a été délivré à son encontre. Je mesure la portée de l'accusation à l'encontre de Metin Karasular. La portée de l'accusation ? Avoir entretenu à la période de préparation des attentats, des liens avec Coulibaly, Polat, Abbad et Martinez,dans le dessein de rechercher et de fournir à Coulibaly et aux frères Kouachi des armes. Lui est reproché aussi d'avoir effectué des recherches d'armes en vue de les fournir à Amedy et stocké, fait transporter par Michel Catino et cédé des armes dans ce même but en relation avec les individus précités. Je vous demande de constater que Karasular n'a rien dissimulé. il dit qu'il a changé de numéro de téléphone il y a 4 ou 5 jours. Sur 471 scellés, il n'y a aucune empreinte de Karasular, ses empreintes génétiques ne se retrouvent sur aucune arme. Les armes de Coulibaly proviennent toutes de la filière lilloise: Claude Hermant, Samir Ladjali. Reste d'origine indéterminée le revolver Nagant. L'origine des armes des Kouachi, l'instruction ne permet par d'établir d'où proviennent les armes des Kouachi, la traçabilité de ces armes ne peut peut être établie. Dans cette liste retrouvée chez Karasular (attribuée par une expertise en écritures à Ali Riza Polat ndlr), il n'y a rien qui correspond aux armes litigieuses. La liste : 1 300 Ramdon 9mm 9 coups 1300 S&W 38 sp 1400 Tokaref 1300 luger 9 mm mitraillette 1000 euros 30 coups 2 chargeurs astra compact 1400 euros colt 45.. Je vous demande de ne pas faire dire à ces listes ce qu'elles ne disent pas.
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Dans son box, Berkane Makhlouf regarde fixement son ex. Main posée sous le menton, comme souvent. Le témoignage accablant se poursuit. Me Luciani, l'avocat de Makhlouf, reproche à la Clermontoise de noircir le tableau et de vouloir accabler son client. Me Luciani : Vous avez été entendue cinq fois pendant l'enquête. Pourtant, très bizarrement, le couteau dont il est question lors de la scène de mars 2012 n'apparaît pas au début. Il surgit seulement lorsque vous êtes devant le juge d'instruction. La scène de viol a changé, vous racontez une scène de fellation contrainte. Vous avez déposé plainte après les violences de cette nuit-là et l'avez ensuite retirée. J'ai retrouvé la plainte en question. Il n'y est nulle part question de ce viol. C'est quand même étonnant non ? BM : Je regrette de l'avoir connue. Ca a été plus qu'épuisant pour moi. C'était une relation basée sur le sexe, sans projet. Elle dit que je suis un pervers, mais c'est elle qui m'a manipulé avec son intelligence. Quand elle parle, on dirait un expert psychiatre ! Il nie tout acte de viol.
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Autre ex de BM Ce qui devait être une relation sans lendemain s'est transformé en cauchemar. C'est une personne toxique, un manipulateur pervers. Il a une phase de séduction, d'emprise. Il est agréable, charmant, charmeur. Et puis petit à petit, il a changé. Il est devenu agressif, violent, sans prévenir. Il instaure une peur. Ca peut être des humiliations, des insultes. Ca s'installe progressivement. Il a besoin de sa proie pour exister. Ce qui devait être une relation sans lendemain s'est transformé en cauchemar. C'est une personne toxique, un manipulateur pervers. Il a une phase de séduction, d'emprise.Il a une phase de séduction, d'emprise. Il est agréable, charmant, charmeur. Et puis petit à petit, il a changé. Il est devenu agressif, violent, sans prévenir. Il instaure une peur. Ca peut être des humiliations, des insultes. Le témoin date la rencontre avec Makhlouf d'octobre 2011. "Ca a duré 9 à 10 mois en tout". On ne vivait pas ensemble, mais petit à petit, il s'est un peu installé, a commencé à faire vraiment comme chez lui. Il prenait beaucoup de place, ne me lâchait pas. Un jour, il a littéralement cassé la porte d'entrée de mon appartement parce qu'il m'accusait de l'avoir trompé. Il me séquestrait, me confisquait les clés du logement, menaçait de me tuer. En mars 2012, elle dépose plainte après "une nuit d'horreur". "J'ai entendu un grand bruit ds l'appartement. J'avais un fou furieux face à moi. J'étais tétanisée, cadavérique. Il a sorti un couteau, il faisait les cent pas en disant 'je vais te montrer, je vais te montrer !' Témoin : Ma fille est même sortie de sa chambre pour s'interposer. Ensuite, il m'a fait monter dans la chambre et m'a forcée à un acte sexuel non consenti. Il y a eu des gifles aussi. Je pensais sincèrement qu'il allait me tuer. Elle portera plainte. Mais finalement, sous la pression de la mère de Berkane Makhlouf, la Clermontoise retire sa plainte. Et renoue la relation avec l'accusé. Témoin : J'étais sous emprise. Je ressentais une sorte d'addiction à ce qu'il m'avait fait connaître de bon. En même tps, il y avait aussi une peur viscérale. Un jour d'août 2012 (après sa séparation définitive d'avec l'accusé), il est arrivé chez moi avec les deux filles de Cécile Bourgeon. Elles étaient très vivantes, très curieuses. Quand il sont partis, Fiona a mis un peu de temps à le suivre. Il l'a grondée. J'ai tout de suite vu sur le visage de la petite un masque de peur. J'ai senti qu'elle avait peur de lui. La Clermontoise se souvient de plusieurs randonnées faites avec Makhlouf autour de Clermont-Ferrand. Elle affirme être allée "deux fois à Aydat" avec lui. "Etonnamment, il aimait beaucoup la nature. Ca lui faisait du bien". Et puis en réponse à une question du président : J'ai du mal à croire qu'il ne se souvient pas de l'endroit où ils ont mis le corps d'une petite fille. Même sous l'emprise de toutes les drogues... Ou alors c'est stratégique. Il est allé volontairement dans un endroit complètement improbable, que l'on ne retrouve pas.
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Stéphanie, autre ex de BM On s'est connus en 2007 ou 2008. Ca se passait très bien au début, et après moins bien. Berkane, c'était quelqu'un de très jaloux, qui s'emportait beaucoup, qui était violent avec moi. J'ai fini par le quitter. es problèmes de drogue se sont aggravés avec le temps. Ca le mettait dans des états assez violents. De Nevers, on est partis habiter à Clermont. Là-bas, son comportement s'est encore détérioré. Son tempérament jaloux était de pire en pire. Je ne pouvais même plus aller voir ma famille seule. Quand je sortais du travail, il fallait que je rentre tout de suite, sinon c'était des crises de nerfs. C'est devenu compliqué. A l'époque, selon son ex, Makhlouf consommait cannabis, cocaïne et héroïne. "Il en prenait pas mal". Ainsi que de la méthadone." Le couple déménage à Clermont-Ferrand "parce que Berkane avait des problèmes avec la justice à Nevers". "Je l'ai suivi sans hésiter. J'étais tellement amoureuse que je ne pouvais pas imaginer d'être séparée de lui. A Clermont, ça s'est très mal passé. Lui pensait trouver un travail, mais ça n'a pas été le cas. Pareil pour moi. On n'avait pas d'argent du tout, ça le rendait fou. Il est devenu encore plus violent avec moi. Il a commencé à lancer des objets sur moi, à me frapper. C'était pas tous les jours non plus, loin de là. mais c'est arrivé quelques fois, souvent parce qu'il était en manque. La jeune femme tente de s'échapper une première fois, mais Makhlouf la rattrape en bas de l'immeuble. "Il m'a fait tomber par terre et m'a ramenée à l'appartement en me tirant par les cheveux. Quand il sortait, il m'enfermait dans l'appartement pour ne pas que je sorte. On n'avait pas de vie. On ne faisait rien du tout. Début mars finalement, elle parvient à se libérer en prétextant un entretien d'embauche: "Très tôt le matin, alors qu'il dormait, j'ai pris quelques affaires, le minimum. Je suis partie. Et je ne suis pas revenue. Le président interroge le témoin sur la relation de Makhlouf avec les enfants (notamment ses neveux et nièces, qu'ils voyaient souvent): Il était super, adorable avec eux. Il aimait beaucoup beaucoup les enfants. Et eux l'aimaient beaucoup. J'ai du mal à croire qu'il ait pu être violent avec un petit. Ou alors c'est vraiment qu'il a changé, que ce n'est plus la même personne. Stéphanie sur la "double personnalité" de BM : il était gentil, bienveillant avec tout le monde, généreux. Et à côté de ça il pouvait devenir incontrôlable. Il m'a énormément rabaissée aussi. Je crois qu'il m'a fait plus de mal psychologiquement que physiquement. Au moment de la première rupture (à Clermont-Ferrand, en 2009), il me harcelait au téléphone, il menaçait de faire du mal à ma famille. C'est pour ça que j'ai accepté de me remettre avec lui. Par peur. BM : Je reconnais. J'ai des souvenirs de violence avec elle. Une fois. Des violences verbales aussi. La séquestration (de son ex, ), j'en ai pas le souvenir. Après, je ne lui ai pas fait que du mal. J'ai donné tout mon RSA un jour réparer sa voiture. J'avais un bon cœur quand même. (au témoin en visio qui est en larmes) Tu vois, moi, j'ai mal fini..
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A la barre une ex-compagne de Berkane Makhlouf, âgée aujourd'hui de 38 ans. Elle l'a connu quand il était adolescent sans le fréquenter. Il fumait un peu et après, en 2008, il est tombé dans la drogue . "En 2009, on s'est séparé. ll a menacé de se suicider. Le témoin se souvient l'avoir aspergé de gaz lacrymogène un jour, mais ne se rappelle plus trop les faits. "Il ne travaillait pas beaucoup, il a fait une formation qui n'a pas abouti. Avant il était joyeux, normal. Il n'était pas comme aujourd'hui. Il est devenu confus, paranoïaque. Je sais qu'il a été violent avec une autre fille qu'il a connu en même temps que moi vers la fin de notre relation. Il a été violent avec elle et un autre homme dont il était jaloux. Il a été condamné pour cela." Le témoin décrit un homme devenu violent, "à cause du manque" (de drogue). "Il cassait tout. Je mettais cela sur le compte de la drogue. [...] Il devait la financer avec le RSA et il dealait." Lorsque le président lui demande s'il y avait des armes à leur domicile, elle répond : Non, je ne crois pas. Elle confirme ses déclarations de l'époque : La dernière année, il faisait que se droguer. Je suis partie au bon moment. Berkane Makhlouf, précise que la témoin "était une femme en or". Il s'excuse pour tout le mal qu'il lui a fait. BM : On était amoureux l'un de l'autre. On a été 5 ans ensemble. Elle m'a vu descendre aux enfers. J'étais dans les ténèbres quand je fumais la cocaïne avec de l'ammoniaque.. Tu as vu où cela m'a mené la drogue..
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Me Lebert, pour les parties civiles, pointe l'absence d'analyse informatique faite sur l'intégralité du compte Facebook de Cécile Bourgeon et regrette que de ce fait, d'éventuelles recherches par mots-clés n'aient pas pu être retrouvées. Eric Chalbos (prsdt) s'énerve : Sauf erreur il n'y a jamais eu de demande d'expertise complémentaire de votre part. Nous sommes en décembre 2020, il serait temps de penser à évoquer d'éventuelles lacunes dans l'instruction ! Pour l'affaire marseillaise, sur laquelle revient Me Portejoie, celle-ci a été partagée 4000 fois sur facebook et l'expert concède que ce qu'il a trouvé n'est pas forcément "probant", mais seulement "troublant"... Effectivement, beaucoup de gens pouvaient avoir ces photos dans leur ordi sans avoir eux-mêmes fait une recherche active là dessus.
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JF Tyrol, expert informatique Il s'est vu confier des missions fin 2013. Il a d'abord analysé un ordinateur portable propriété du couple à Clermont puis des téléphones et un ordinateur trouvé au domicile perpignanais au moment des interpellations. Dans l'ordinateur utilisé par le couple dans l'appartement de la rue Goncourt, l'expert a notamment découvert une consultation Facebook pour le moins troublante, le 11 mai 2013. celle-ci concerne l'avis de recherche de deux enfants portés disparus dans un parc à Marseille. Un scénario qui aurait pu "inspirer" le mensonge mis au point par les accusés. Plusieurs photos au format vignette, sans doute issues de consultations Internet plus anciennes, ont été exhumées par l'expert. L'une concerne une affaire de disparition d'enfant survenue aux Etats-Unis, en janvier 2013. Une autre ramène à un dossier d'infanticide (l'affaire Typhaine Taton). Une image expliquant la façon d'attraper le bras d'un enfant sans lui déboiter... Deux visites sur des forums de mamans ont été retrouvées. Les titres des articles consultés: "Enfant insupportable" et "Crise de nerfs, help !". Dans un téléphone cette fois, des photos prises le 1er décembre 2012. L'une montre Cécile Bourgeon posant tout sourire avec ses deux filles devant une plantation de cannabis. L'expert s'est plongé dans les recherches Internet par mots-clés, menées septembre 2013 sur l'ordinateur du couple à Perpignan.Voici quelques exemples de résultats : Apprendre l'Islam, Soutien aux familles d'enfants disparus, Mauvaise cicatrisation, Invocations pour protéger la maison, SOS Femmes battues, Forum femmes battues, Forum femmes victimes, Se marier sous la loi d'Allah, Numéro d'urgence, etc. Le président revient sur l'avis de recherche des deux enfants disparus à Marseille. Cette page a été consultée le soir du samedi 11 mai, à un moment où, selon les déclarations des accusés, Fiona était toujours vivante.
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Me Lauvaux : Qu'a-t-il de plus Michel Catino que Samir Ladjali, Claude Hermant et les autres ? Rien. Qu'on ne me dise pas qu'il est omniprésent au garage et qu'il appartient à une associations malfaiteurs terroristes parce qu'il a vu untel (Couibaly) prier dans le garage. Quand ils sont entre eux, on n'associe pas le sdf, c'est comme ça que Catino est vu. Et en plus, ils parlent en kurde ! L'accusation dit que la Mini Cooper est vendue est qu'en contrepartie il y a des armes. Mais c'est le Grec qui achète la voiture, l'argent c'est le Grec ! Surprenant d'entendre que Michel Catino n'a pas d'attache avec la France, il a quand même un fils qui y est enterré. Il a 16 condamnations, la plupart pour infraction routière. La plus sérieuse date d'il y a plus de 15 ans : faits de vol, une peine de 15 mois assorti d'un sursis partiel. Il a été présenté comme indissociable de Metin Karasular. (...) Karasular a été condamné pour détention de stups, d'armes, jeux, abandons de déchets.. Figurez-vous que mon client a bientôt septante ans et il n'a jamais été condamné avec M. Karasular ! Dès l'âge de 15 ans Catino est atteint de ce vice qu'il n'a jamais soigné, le jeu. Puis il se marie à 22 ans, ensuite sa vie sera une succession de drames.. le surendettement, la mort de son épouse; 2006, le décès accidentel de son fils dont il ne s'est pas remis, et enfin et pas des moindres, l'affront que représente ce procès. Il a reconnu des faits matériels et il n'a attendu personne pour le faire. Il sait très bien où est le bien est le mal. A la question le sujet présente-t-il un état dangereux, l'expert psychiatre répond que le caractère de dangerosité n'est pas au premier plan. Catino a travaillé en détention, il est pacifique, non violent, poli. Alors, même dans un grand procès, une justice qui se respecte doit être sévère quand il y a lieu d'être sévère mais ne doit-elle pas faire preuve d'indulgence aussi quand il y a lieu ? Nous sommes persuadés avec M. Catino qu'une juste répression peut intervenir.
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Me Fabian Lauvaux, pour Michel Catino Cela fait plus de 3 ans que Michel Catino n'a plus serré son fils et ces petits enfants dans leur bras. Mais pas de misérabilisme. Michel Catino a conscience que ce n'est pas comme ceux qui ne pourront plus jamais ceux qu'ils aiment dans leur bras. Maître Fabian Lauvaux rappelle que son client avait été au départ laissé en liberté, qu'il n'est pas radicalisé et qu'il n'y a pas eu de rapport là dessus "tellement les choses sont évidentes". J'espère que la balance flanquée sur ce mur retrouvera un peu d'équilibre au terme de votre délibéré. 15 ans, c'est le prix de groupe.. Michel Catino a reconnu un certain nombre de faits matériels ayant conscience de la gravité des attaques terroristes. Qu'on nie ou qu'on reconnaisse, à quoi bon, au final c'est le même tarif, 15 ans. Aucune nuance dans les réquisitions. Et on nous dit que l'intention terroriste doit demeurer pour Michel Catino ! C'est évidemment l'acquittement pour toutes les charges terroristes que nous vous demandons aujourd'hui. M. Catino sait depuis le début qu'il y aura une peine. Mais cette association terroriste que l'on veut lui imputer ! Tuer les pires insulteurs de l'islam, se venger des pires ennemis de l'islam !! Les réquisitions ne peuvent être suivies à la lecture du dossier. (...) Il n'y a rien de pire que de mal juger un coupable. J'ai beau me retourner et le regarder (il regarde son client dans le box) je ne vois pas un soldat du califat. Même sans Michel Catino, les attentats ils ont lieu.. Catino c'est argent casino, casino argent. Argent trafic, trafic argent, argent Catino. Michel Catino est plus souvent au casino qu'avec Metin Karasular ou dans son garage. C'est objectif. Il a joué le rôle de nourrice, il a la détention d'armes qui n'ont pas été utilisés, la rémunération... L'accusation suppute certaines choses sans les démontrer et sans emporter je crois votre intime conviction. Maître Fabian Lauvaux, avocat de Michel Catino rappelle ce qu'a demandé le parquet hier à l'encontre de son client pour "deux armes" : "15 ans, 2/3 de sureté, inscription au Fijait (Fichier des auteurs d'infractions terroristes)".
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L'audience est suspendue. Et là... Je crois qu'on est nombreux à se dire : "Et son détachement émotionnel là, depuis lundi dernier, c'est la drogue aussi ?"