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Que se passe-t-il en Algérie ?


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Une dizaine de journalistes ont été interpellés dans la matinée, jeudi 28 février, en Algérie, alors qu’ils participaient à un rassemblement contre la censure. Tous ont été libérés dans la journée. Ils dénoncent des pressions subies par la profession. Le pouvoir algérien aurait-il peur que les médias parlent de la contestation qui vise Abdelaziz Bouteflika ? Pour Pierre Haski, président de Reporters sans frontières, invité de franceinfo : "Il y a une vraie bataille de l’information qui est en cours en ce moment en Algérie".

 

Ce qui est incroyable dans ce qui se passe depuis bientôt une semaine, c’est cette mobilisation des journalistes.

Dès le début, on a vu des journalistes réclamer, que ce soit sur le service public ou dans le privé, la liberté d’informer de ce qui se passe dans le pays. Cette mobilisation des journalistes quel que soit le statut de leurs rédactions était quelque chose de très nouveau et quelque chose de très important dans le contexte politique de l’Algérie d’aujourd’hui. C’est cela qui est en jeu : cette capacité que peuvent avoir les journalistes algériens à rendre compte sur ce qui se passe. Vendredi dernier [22 février], le jour où les premières manifestations ont eu lieu, les chaînes du service public ont fait un black-out sur ces événements. Il y a une vraie bataille de l’information qui est en cours en ce moment.

Ce que disent les journalistes algériens est très important. Ils essaient de dire à leurs dirigeants : laissez-nous faire notre métier parce que si ce n’est pas nous qui le faisons, l’information circulera de toutes les manières, et cela, sans être traitée par des professionnels et avec toutes les rumeurs et manipulations possible.

On voit bien qu’il y a un réveil de toute la société. On a eu des manifestations d’avocats, d’étudiants et de professeurs. Les journalistes sont une des composantes centrale de toute la société qui vit dans cette zone grise entre contrôle et liberté. Aujourd’hui, elle veut pousser les frontières de la liberté plus loin. Le pays ne donne pas de visas à des journalistes étrangers. Le gouvernement algérien devrait réfléchir à cette question. Ce serait dans l’intérêt de l’Algérie aujourd’hui. Laisser entrer la presse et laisser travailler ses propres journalistes. Ceci dit, on est au début seulement d’une histoire qui n’est pas écrite.

https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/algerie/algerie-il-y-a-une-vraie-bataille-de-linformation-qui-est-en-cours-affirme-le-president-de-reporters-sans-frontieres_3211871.html

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Les forces de sécurité algériennes doivent s’abstenir de recourir à une force excessive ou inutile pour disperser des manifestants pacifiques qui protestent contre l’intention du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat, a déclaré Amnesty International à la veille de nouvelles manifestations organisées le 1er mars à travers le pays.

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2019/02/algeria-security-forces-must-not-use-excessive-force-against-peaceful-protesters/

''La journaliste qui a annoncé à la télévision algérienne la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat: Nadia Madassi, a démissionné de son poste ce lundi 4 mars. Elle a pris cette décision, furieuse de s'être vue remettre à la dernière minute la veille la déclaration écrite du président Abdelaziz Bouteflika, dont elle a dû donner lecture à l'antenne, selon un de ses collègues.

Des journalistes de l'audiovisuel public algérien - dont Nadia Madassi - ont récemment dénoncé les pressions exercées par leur hiérarchie concernant la couverture de l'actuelle contestation de la 5e candidature à la présidentielle de Abdelaziz Bouteflika, un mouvement jamais vu depuis qu'il est arrivé à la tête de l'Etat il y a 20 ans.''

https://www.huffingtonpost.fr/2019/03/04/la-presentatrice-qui-a-lu-la-lettre-de-bouteflika-a-demissionne_a_23683780/

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''Dans une lettre transmise et lue dimanche soir à la télévision nationale, le président Bouteflika confirme sa candidature à un 5e mandat... tout en s'engageant, s'il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat. 

C'est par une lettre qu'Abdelaziz Bouteflika s'est adressé aux Algériens, lui qui ne s'est pas exprimé de vive voix depuis l'AVC dont il a été victime en 2013. "J'ai écouté et entendu le cri du coeur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie", assure le président algérien dans cette lettre en partie lue au journal de la télévision nationale et également relayée par son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane, lors d'un point presse.''

https://www.france24.com/fr/20190304-algerie-abdelaziz-bouteflika-lettre-candidat

''Algérie : Manifestations nocturnes en réponse à la lettre de Bouteflika

Le froid et la nuit tombée n’ont pas découragé les milliers d’Algériens venus crier leur mécontentement après la lettre adressée par Abdelaziz Bouteflika au peuple algérien.''

https://www.observalgerie.com/actualite-algerie/la-une/algerie-manifestations-nocturnes-reponse-lettre-bouteflika-3/

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Pour le troisième vendredi consécutif, une marée humaine a défilé dans les rues d'Alger pour protester contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. 

Des milliers de personnes se sont rassemblées à nouveau vendredi dans le centre d'Alger, scandant des slogans hostiles à la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un 5ème mandat.

Marée humaine. Des flots d'hommes et de femmes, brandissant ou drapés dans des drapeaux algériens, ont convergé à la mi-journée vers la place de la Grande-Poste, bâtiment emblématique du cœur d'Alger, rejoignant les milliers de personnes qui y étaient déjà présentes, à l'issue de la grande prière musulmane hebdomadaire. La mobilisation, immense et difficile à évaluer, était largement supérieure à celle des manifestations des deux derniers vendredi à Alger, pourtant déjà impressionnantes. 

195 arrestations, 112 policiers blessés. Alors que la nuit tombait et que le cortège s'était dispersé sans incident, des heurts ont opposé ces groupes de jeunes aux policiers. "A la fin de cette journée du vendredi 8 mars 2019 (...) un nombre important de délinquants s'est manifesté dans le but de commettre des actes de saccage et de vandalisme", a indiqué la Direction générale la Sûreté nationale (DGSN) qui chapeaute les services de la police algérienne. La police a ainsi annoncé avoir arrêté 195 personnes à Alger après ces heurts, qui ont fait 112 blessés dans les rangs des forces de l'ordre.

https://www.europe1.fr/international/algerie-des-milliers-de-personnes-manifestent-a-alger-contre-la-candidature-dabdelaziz-bouteflika-3870239

Il aurait été intéressant de voir la tête que faisaient les partisans de la méthode forte pendant que des millions de manifestants battaient le pavé, ce vendredi 8 mars, un partout à travers le pays. Eux qui brandissaient la menace de la répression pour les tenir dans leurs foyers où ils se terraient depuis des années auraient pu jouir de cette image de l’Algérie qui fait envie dans le monde.

Il n’y a eu ni staccato des armes, ni bruit des pavés tombés sur les casques – hormis des incidents en fin de manifestations à Alger qui étaient le fait de délinquants. Les pays nordiques même verraient dans ces manifestations une source d’inspiration quand en France, “patrie des droits de l’homme”, on ne manque pas de s’étonner de ce civisme.

https://www.tsa-algerie.com/ils-forcent-ladmiration-en-algerie-et-ailleurs/

 

 

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Une vieille vidéo à voir : quoique Yasmina khadra est l'un des mystères algériens...

 

 

 

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Les capitalistes français ont un intérêt très concret au calme social et à la continuité gouvernementale en Algérie. Ils en ont besoin pour la bonne marche de leurs affaires.

La France est le deuxiè­me fournisseur et le troisième client de l’Algérie, pour respectivement 5 et 3,4 milliards d’euros. Le montant du capital français investi directement dans le pays est de 2,4 milliards d’euros. On y trouve quasiment toutes les grandes sociétés cotées à Paris : Engie bien sûr, qui est le principal acheteur de gaz naturel à la Sonatrach ; PSA y exploite 1 000 ouvriers ; Renault 2 000 ; Danone dispose de 30 % du marché du yaourt ; la BNP s’y est fait construire un siège en 2016 pour gérer ses plus de 2 milliards de chiffre d’affaires ; Castel y fabrique et distribue les boissons ; l’inévitable Vinci a construit le métro d’Alger ; Bolloré, Veolia, Total, Air liquide et tout le gotha du capital hexagonal pressurent le peuple algérien, sous l’œil bienveillant et intéressé de la clique militaire au pouvoir.

Les accords d’Évian, signés au départ des troupes françaises, comprenaient des clauses organisant le maintien des intérêts des capitalistes français dans le pays. Elles ont été scrupuleusement respectées jusqu’à ce jour. La France, son gouvernement et ses investisseurs tiennent avant tout à ce qu’elles le soient encore demain.

https://journal.lutte-ouvriere.org/2019/03/06/france-algerie-le-silence-des-profiteurs_117732.html

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Le gouvernement algérien a décidé d’avancer les dates des vacances de printemps dans les universités, qui débuteront dès le 10 mars. Une manière de contrer la mobilisation importante des étudiants dans la rue,

https://www.courrierinternational.com/article/conge-obligatoire-contestation-en-algerie-des-vacances-forcees-pour-decourager-les-etudiants

L’avion privé du gouvernement algérien supposé ramener de Genève le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, a atterri, dimanche 10 mars peu après 17 h 30, à la base militaire aérienne de Boufarik, à une quarantaine de kilomètres au sud d’Alger, selon plusieurs chaînes algériennes d’information.

Le président Bouteflika, 82 ans, affaibli par les séquelles d’un AVC depuis 2013, avait été hospitalisé le 24 février à Genève (Suisse) pour des « examens médicaux périodiques ». La présidence a confirmé le retour du président en Algérie, où des manifestations contre sa candidature continuent de bouleverser le pays.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/03/10/l-avion-cense-transporter-abdelaziz-bouteflika-a-quitte-la-suisse_5434073_3212.html

Lycées fermés, transports publics à l’arrêt à Alger, rideau baissé chez certains commerçants… La mobilisation contre un cinquième mandat du président Bouteflika se poursuivait en Algérie, tandis qu’un appel à la grève générale avait été lancé sur les réseaux sociaux pour dimanche 10 mars. En fin d’après-midi, le retour d’Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé en Suisse depuis deux semaines, a été annoncé par un communiqué de la présidence.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/03/10/en-algerie-appel-a-la-greve-generale-contre-un-cinquieme-mandat-du-president-bouteflika_5434027_3212.html

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"Dans un discours prononcé ce dimanche à Rouiba, à l’Est d’Alger, le vice-ministre de la Défense nationale affirme que « le peuple et l’armée partagent la même vision de l’avenir ».

« L’Algérie est chanceuse de son peuple et l’armée est chanceuse de son peuple. Le peuple a conscience des défis d’un monde sans pitié », a-t-il déclaré.

https://www.alg24.net/urgent-gaid-salah-entre-peuple-larmee-vision-unifiee-vers-lavenir/

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Membre, 113ans Posté(e)
stvi Membre 20 709 messages
Mentor‚ 113ans‚
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Le 09/03/2019 à 12:52, Lowy' a dit :

Les capitalistes français ont un intérêt très concret au calme social et à la continuité gouvernementale en Algérie. Ils en ont besoin pour la bonne marche de leurs affaires.

La France est le deuxiè­me fournisseur et le troisième client de l’Algérie, pour respectivement 5 et 3,4 milliards d’euros. Le montant du capital français investi directement dans le pays est de 2,4 milliards d’euros. On y trouve quasiment toutes les grandes sociétés cotées à Paris : Engie bien sûr, qui est le principal acheteur de gaz naturel à la Sonatrach ; PSA y exploite 1 000 ouvriers ; Renault 2 000 ; Danone dispose de 30 % du marché du yaourt ; la BNP s’y est fait construire un siège en 2016 pour gérer ses plus de 2 milliards de chiffre d’affaires ; Castel y fabrique et distribue les boissons ; l’inévitable Vinci a construit le métro d’Alger ; Bolloré, Veolia, Total, Air liquide et tout le gotha du capital hexagonal pressurent le peuple algérien, sous l’œil bienveillant et intéressé de la clique militaire au pouvoir.

Les accords d’Évian, signés au départ des troupes françaises, comprenaient des clauses organisant le maintien des intérêts des capitalistes français dans le pays. Elles ont été scrupuleusement respectées jusqu’à ce jour. La France, son gouvernement et ses investisseurs tiennent avant tout à ce qu’elles le soient encore demain.

https://journal.lutte-ouvriere.org/2019/03/06/france-algerie-le-silence-des-profiteurs_117732.html

c'est beau le baratin de lutte ouvrière , et c'est touchant aussi de trouver encore des personnes qui se laissent bercer par une propagande d'extrême gauche ...

c'est vrai que les exportations et les importions vers l'Algérie   tournent ensemble au maximum ,à 9 milliards sur un total d'importation et d'exportation en France  de 1.350 milliards d'Euros ....c'est à dire moins de 1% .... les théories fumeuses anti capitalistes de lutte ouvrières sont ridicules ...

Il est bien plus facile d'investir au Maroc qu'en Algérie .....

dire que les accords d'évian ont été scrupuleusement respectés c'est un gros mensonge ... s'ils l'avaient été ils n'y auraient pas eu autant de massacres et de disparitions durant l'été 62 et une exode massive d'un million de personnes ... en revanche côté Français on a respecté les accords sur les quantités et le prix plancher  du gaz que l'on s'était engagé à acheter pendant une période de 3 ans renouvelable  ... 

http://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/algerie-accords_d'Evian.htm

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Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, renonce à briguer un cinquième mandat et annonce le report de l'élection présidentielle prévue le 18 avril, a-t-on appris ce lundi de l'agence de presse officielle. 

Dans un message à la nation publié par l'agence officielle APS, le chef d'État précise que la présidentielle aura lieu "dans le prolongement" d'une conférence nationale" chargée de réformer le système politique et d'élaborer un projet de Constitution d'ici fin 2019.

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia va remettre sa démission au président Bouteflika.

https://www.bfmtv.com/international/algerie-abdelaziz-bouteflika-renonce-a-briguer-un-5e-mandat-et-reporte-l-election-presidentielle-1650083.html

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Les annonces du président de la République ont enflammé les réseaux sociaux durant toute la soirée de lundi. Un déluge de commentaires indignés traduit un sentiment d’amertume et de frustration largement partagé par les internautes qui relayaient, en boucle, des appels à de nouvelles manifestations pour dénoncer ce que d’aucuns qualifient de «manœuvre» du pouvoir pour se pérenniser et contourner les autres revendications populaires. «Soyons 40 millions d’Algériens ce vendredi pour leur dire : dégagez !», «Non à une transition conduite par le même clan !», «Oui au départ, non au report !», «Rien n’est acquis, le combat continue !», tels sont les mots d’ordre qui résument l’état d’esprit de beaucoup d’internautes. Sur de nombreux «murs», les noms de Bedoui,Lamamra, et Lakhdar Brahimi viennent remplacer ceux des Ouyahia, Ghoul et Sidi-Saïd sur le podium des «symboles du régime» voués aux gémonies.

Ces appels sont appuyés par de nombreux activistes et personnalités de l’opposition qui ont émergé lors de la protestation citoyenne, tels que Sofiane Djilali, Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul ou encore KarimTabou, qui dirige un parti non agréé, alors que les chefs de partis légaux se gardent prudemment d’y adhérer, bien que certains d’entre eux, comme Ali Benflis, Abdelakder Bengrina ou Abdelaziz Belaïd, ont déjà fait connaître leurs réactions hostiles aux décisions annoncées par le chef de l’Etat qu’ils qualifient d’«anticonstitutionnelles» e qu’ils jugent globalement en-deçà des aspiration du peuple qu’il a exprimées lors des grandes manifestations pacifiques.

Moins bruyants, les plus optimistes se réjouissent de ce qu’ils désignent comme «une demi-victoire» et «un premier acquis» qui ouvre la voie à une deuxième république.

https://www.algeriepatriotique.com/2019/03/12/colere-et-frustrations-sur-la-toile-appels-a-de-nouvelles-manifestations/

 

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La population algérienne a repris la rue, digne, calme, tranquille, pacifique (Silmiya). Pendant longtemps, l’image de la violence a collé à l’Algérie : violence de la colonisation, violence de la décolonisation, violence islamiste pendant la « décennie noire » et violence de la répression du pouvoir militaire… Peur du retour de cette violence jusqu’en 2018 qui fait que, malgré quelques velléités, les Algériens n’ont pas participé aux « printemps arabes » de 2011.

Et soudainement, en février 2019, la population algérienne redescend dans la rue pour protester contre le projet de candidature de la momie Bouteflika à un cinquième mandat. Le vendredi (jour férié) 22 février, c’est des dizaines de milliers de personnes qui se retrouvent dans les rues d’Alger (bravant l’interdiction de manifester dans la capitale qui date de 2001), ainsi que dans les principales villes algériennes. Le 1er mars, les manifestants sont des centaines de milliers dans toutes les grandes villes algériennes, le 8 mars, ils sont des millions (dont plus d’un million à Alger), dans les grandes villes, mais aussi les petites ; en semaine, différents groupes sociaux (avocats, journalistes, étudiants…) descendent à leur tour dans la rue. Ces manifestations du vendredi 8 mars -où les femmes étaient particulièrement nombreuses- sont les plus importantes de l’histoire de l’Algérie indépendante, c’est une lame de fond.

Comment expliquer ce phénomène qui semble surgir du néant, d’autant plus qu’en décembre dernier, alors que les premières rumeurs d’une nouvelle candidature de Boutef’ commençaient à circuler, des appels à manifester à Alger n’avaient eu aucun écho ? Il est bien évident que la théorie de la manipulation par l’un des clans au pouvoir (comme cela avait été le cas à l’automne 1988) ne tient pas. C’est la jeunesse -celle qui est née à la fin, ou après la « décennie noire », qui n’a pas connu d’autre président que Bouteflika- qui est la première à descendre dans la rue suite à des appels à manifester contre le cinquième mandat dans les réseaux sociaux.
Ce qui est remarquable, c’est la résilience de cette jeunesse qui est passée au-delà de la peur de la génération précédente, qui ne veut pas revivre la tragédie des années quatre-vingt-dix, qui n’en peut plus de la gérontocratie mafieuse qui s’accroche au pouvoir comme une sangsue, mais une jeunesse qui veut simplement vivre dans une Algérie libre et démocratique et qui invente des formes de dissidence alternative en rupture avec les schémas du passé (les syndicats et les partis politiques -à de rares exceptions près- sont absents des mobilisations). Mais cette jeunesse n’est pas seule, elle a été rejointe par la génération précédente, celle qui devrait aujourd’hui détenir le pouvoir économique et politique, et même par des anciens combattants de la guerre de libération (il faut noter en particulier la présence aux manifestations de Djamila Bouhired, 84 ans, icône de la Bataille d’Alger de 1957, torturée et condamnée à mort).

Ce qui est très nouveau aussi, ce sont les formes de ces manifestations. Elles sont joyeuses, respectueuses (par exemple quand un cortège passe devant un hôpital, il devient silencieux pour ne pas gêner les malades) ; des petits groupes plus organisés essaient d’éviter les frictions avec les forces de sécurité et parfois offrent des fleurs (de ce fait, les incidents sont rares ; il y en a cependant eu à Alger à la fin de la manifestation du 8 mars, mais ils sont restés circonscrits) ; d’autres -et parfois des habitants qui regardent passer les manifestants- offrent des bouteilles d’eau ; à la fin des manifestations, des groupes de jeunes nettoient les rues … Et toujours l’humour incisif qui brocarde les puissants et en particulier « le cadre », c’est-à-dire la photo de Bouteflika encadrée qui supplée l’absence systématique du président aux cérémonies officielles ; sur les pancartes, on peut voire des centaines d’annotations humoristiques, parfois « gentilles » telle « Tant qu’à être dirigés par un cadre, il vaut mieux que ce soit Mona Lisa », parfois provocatrices comme celle d’une étudiante « Le clan Boutef n’aura même pas notre soutien-gorge », mais aussi plus critiques « Tous les pays ont une mafia, mais la mafia a un pays : l’Algérie ».

Ce n’est pas seulement le cinquième mandat que le peuple algérien remet en cause aujourd’hui, c’est tout le système de prévarication, de corruption qui, certes, a commencé à se développer dès la présidence de Ben Bella (1962-1965), mais qui a atteint un degré inégalé depuis que Bouteflika est au pouvoir avec son clan qui monopolise une part importante de la rente des hydrocarbures. Beaucoup aujourd’hui demandent une seconde République basée sur l’élection d’une assemblée constituante et parlent d’une seconde libération. La lame de fond qui balaie l’Algérie emportera t-elle le  « système » ? En a t-elle les moyens ? L’importance des mobilisations en est une force, le pouvoir hésite, d’autant plus que la puissante ONM (Organisation nationale des Moudjahidine -anciens combattants de la guerre de libération) a retiré son soutien à Bouteflika et que, sans faire pour l’instant tache d’huile, les défections se développent parmi le patronat affairiste et certains parlementaires.

Le retour de Bouteflika à Alger dimanche soir 10 mars a rapidement eu une traduction politique : lundi soir, le projet de cinquième mandat est abandonné, la présidentielle du 18 avril est repoussée (illégalement ?), le premier ministre, l’impopulaire Ahmed Ouyahia, est limogé, une conférence nationale sera organisée et une nouvelle constitution sera soumise à référendum. Une première victoire pour les manifestants, c’est ce que pensent certains… mais la réalité ne me semble pas aussi positive : Bouteflika reste au pouvoir pour une durée indéterminée et le « système », en faisant sauter le fusible Bouteflika et en repoussant la présidentielle, se donne le temps de préparer sa succession, c’est-à-dire à tenter de garder le pouvoir et la rente. Comment réagira la population ? Déjà un quatrième vendredi de manifestations se prépare pour le 15 mars. Qu’en sortira t-il ? Il est bien évidemment trop tôt pour le dire, mais je ne pense pas que les annonces de ce soir soient satisfaisantes pour tous les Algériens : c’est le « système » que beaucoup veulent changer, pas seulement un homme.

Jacques Fontaine

NB : L’histoire étant en train de s’écrire, il n’est évidemment pas possible de tirer des conclusions actuellement.

https://www.ensemble-fdg.org/content/algerie-espoir-et-vigilance

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  • 4 semaines après...
Invité fx.
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  • 2 mois après...
Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 815 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
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https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/16/en-algerie-des-organisations-de-la-societe-civile-se-mettent-d-accord-pour-une-transition-de-six-mois-a-un-an_5476910_3212.html

En Algérie, des organisations de la société civile se mettent d’accord pour une « transition de six mois à un an »

Pour la première fois depuis le début du mouvement de protestation, des syndicats et des associations ont réussi à trouver un consensus pour une sortie de crise. 

 

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  • 3 semaines après...
Invité Lowy-
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Ce qui se passe en Algérie…

Une guerre des clans , l’espoir d’un renouveau , la condamnation de la mafia qui a géré le pays depuis plus de vingt ans et l’utopie de prise de pouvoir du peuple, une gestion juste des richesses du pays

L’algerie connait chaque jour des arrestations ; le général Salah Gaid ponctue chaque semaine par des discours qui laissent parfois perplexe le peuple algérien;

Le gouvernement bricolage comme se plaisent à l’appeler les algériens  continue d’exister ; chaque vendredi des manifestations : ni le mois de jeune , encore moins la chaleur n’a empêché les algériens de sortir dans la rue et de crier encore l’envie que ‘’tous soient enlevés’’, le slogan de la révolution joyeuse dans son arabe particulier ‘’yatnahaou gâa’’ ;

Le vendredi dernier à été ponctué d’arrestations , des heurts avec la police aussi; la fraternité des premiers vendredis avec les forces de l’ordre s’étiole un peu plus au rythme des discours du général ;

tout autre drapeau que celui de l’Algérie a été interdit dans les manifestations ; le drapeau amazigh et nailli faisaient partie des manifestations et continuent d’ailleurs , ainsi que le drapeau palestinien - le pieds de nez des algériens à la gestion hypocrite de la cause palestinienne par les pays arabes-

l’idée de création de fédérations en Algérie à été soulevé par certains politiques  qui veulent que l’Algérie se subdivise en confédérations , ce que réfute le peuple pour le moment avec toutes ces adhésions culturelles , linguistiques et ethniques;

La division du peuple serait le déclenchement d’une probable guerre civile ,

Les islamistes sont quasi inexistants , ils se terrent peut être pour mieux surgir plus tard;

Les manifestations regroupent toutes les catégories sociales, adhérences politiques, les algériens sont très diversifiés dans leur conception des choses politiques mais ils sont tous unis pour  faire dégager la mafia en place qui malheureusement dans sa gouvernance à fait disparaitre toutes les institutions de l’état, les ramifications de cette gouvernance sont partout, la corruption à atteint même les plus infimes parties des entreprises publiques et privés ;

L’oligarchie est mise à nu par ce qu’ils possèdent de biens mal acquis

Les algériens découvrent aussi de façon hallucinante la braderie du pétrole et du gaz tout autant que divers contrats nationaux...

Les têtes d’affiche des plus grandes entreprises ont été arrêtés tout autant que les hommes forts du gouvernement Bouteflika ,  le chef du gouvernement et premier ministre ,  le n°1 des services secrets  et plusieurs ministres et généraux, une chef de parti est accusée de haute trahison ainsi que l’ex homme fort de l’Algérie : laid Bouteflika , le frère de l’ex président.

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/10/en-algerie-la-trotskiste-louisa-hanoune-placee-en-detention-provisoire_5460334_3212.html

https://www.nouvelobs.com/monde/20190630.AFP9539/algerie-arrestation-d-un-celebre-veteran-de-la-guerre-d-independance.html

https://www.france24.com/fr/20190613-oeilmedias-algerie-ouyahia-sellal-arrestation-france-aeroports-paris-privatisation-trump-tw

https://blogs.mediapart.fr/rachid-barbouch/blog/130619/abdelmalek-sellal-en-detention

https://www.huffpostmaghreb.com/entry/hamid-melzi-en-detention-preventive-et-transfert-du-dossier-dahmed-ouyahia-au-procureur-general_mg_5d1628b6e4b07f6ca57c5c67

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