V pour défaite
V pour défaite
Pendant quelques années,
J’en pensais condamnée
Chacune des issues :
Les vitres et la porte.
Mais me voilà déçu :
De la cave à l’aorte,
Il envoie de nouveau
Tout sang dessus, dessous ;
Pas pingre pour deux sous,
Déverse à grandes eaux
Ce liquide ponceau,
Me rendant comme saoul.
De rares émotions
N’étant pas à court d’air
Empruntaient ses artères,
Fonçant sans précaution ;
Puis, mon cœur, regagnaient
A bout de souffle, veines,
Pour y agoniser,
Elles qui naissaient à peine.
Aujourd’hui, cependant,
C’est en un flux constant
Qu’elles parcour’nt, encore
Et encore, mon corps.
Lavoisier n’eut pas tort :
Pas de perte sans gain.
Mon système sanguin
Le démontre et déplore.
Si je suis plus humain,
Je suis aussi moins fort.
Je gagne la passion,
Je perds des contreforts.
Je gagne en frustration
C’ que je perds en raison.
Mon cœur en perd la tête,
Et crie : « V » pour défaite.
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