Voyage
Assis, las, il se sentait pesant,
Cette impression de tomber, sans pouvoir s'arrêter.
Ne pouvant définir si sa chute était incroyablement lente
ou si l'illusion était dûe à la profondeur de la descente.
Mollement, il se laissait transporter
Etrangement, il ne croisa ni horloge ni lapin blanc.
Son esprit ayant vogué, emporté par la brise,
S'enfonçait en tourbillonant dans le sofa, comme digéré.
Ce monstre marin aux accoudoirs tentaculaires
l'engloutissait vingt milles lieues sous les mers
Il allait sûrement rejoindre quelques épaves échouées
dans ces profondeurs à jamais incomprises.
En levant les yeux, il pouvait voir la surface, lointaine,
Lumineuse, qui ondulait sous ce doux scintillement,
Il aurait tellement voulu passer de l'autre coté du miroir,
Là où cette crevasse deviendrait montagne, une échappatoire,
Là où son fatal désespoir, se muerait en émerveillement,
Cette contrée magique, loin des tensions humaines.
Mais il était perdu d'avance, peu importe ce souhait,
Ni génie, ni fée pour l'exaucer, il était bel et bien seul,
Sa chute n'en finissait pas, un voyage au centre de la Terre
Croisera t'il quelques créatures préhistoriques ou légendaires
Les dents affutées, luisantes, débordant de leur gueules
Qui enfin feraient cesser cette déchéance de camé qu'il haïssait ?
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