Yves
tu étais la lumière
combien de fois me l'as tu montré ?
en as tu ri de mes clowneries
tu souriais avec mes enfants
surtout advotia d'ailleurs
tu leur faisais des cadeaux venant du coeur
à chaque fois que tu les voyais
tu étais une présence ô combien importante pour eux
j'étais à tous tes anniversaires
as tu toujours mon chèque de 1 centime de franc avec toi ?
suis-je bête
on n'emporte rien dans l'au-dela
et ce matin je pleure
hier ce fut très dur
de te voir bruler
on se tenait par la main
oui laurent, ton ex, était là
tu ne voulais pas savoir qui t'avais contaminé
mais tu l'étais bel et bien
envahi par cette saloperie de maladie
tu luttais, tu avais des projets,
on a été te voir dans cette maison médicalisé pour les séropositifs
comme toi
je la connaissais déja pour avoir été voir un collègue la bas
ce fut dur d'y retourner,
ils avaient encore des guirlandes que je leur avait offert un noël passé
tu es parti et je n'y crois pas encore
j'entends encore ta voix calme et ponderé me disant :
suis ton coeur et ressert moi au passage
je t'adorais tellement tu étais la gentillesse même,
tes parents étaient là, assis sur une chaise, pas vaillants du tout
ton frère n'était pas beau à voir, il était effondré
comme nous tous d'ailleurs
on avait beau se reconforté
tu étais trop important pour nous
maintenant qui va nous remonter le moral ?
qui va nous pousser de l'avant ?
qui va nous engueler de ne pas avoir fait le test régulièrement ?
qui va nous faire découvrir Mozart et sa beauté ?
yves, je sais que tu es parti sereinement
avec le sourire aux lèvres
le pasteur a dit quelques mots simples au temple
quelques personnes ont parlés
moi je ne pouvais pas, j'aurais aimé te dire
combien tu me manquerais
Lubna, ta nièce, a lu ce poème de Verhaeren
lorsque tu fermeras les yeux
si magnifique
j'espère que tu l'as aimé comme nous
maintenant on va avancer
et je peux le dire
ce sera dur
qui va nous houspiller de bon matin
qui va nous faire sourire à la vie
la veillée s'est fini très tard
on avait du mal à se quitter
on n'arrivait pas à partir
c'était un hommage sans fin
tellement tu le méritais
tu étais si gentil
alors ce matin je suis triste
j'ai du mal à continuer le chemin
alors j'écris ces quelques lignes
tout ce que je n'arrivais pas à dire hier après midi
trop de chagrin en moi
pas possible de parler
j'avais une boule dans la gorge
qui n'est pas prête de partir
sur mon mur de photo il y a toi sur l'échelle en train de ramasser des cerises
tu étais si beau dans ta salopette et ton chapeau de paille
j'écoute en boucle ce piano de chopin,
la pluie qui tombe l'accompagne
à moins que ce ne soit les pleurs sur mon visage
sois heureux yves ou que tu sois
promis je ferais attention à mes enfants et à moi
tu me manques trop
tu ne croyais pas en la réincarnation
moi si
alors que va tu devenir ?
j'espère que les anges vont te faire une haie d'honneur,
tellement tu la mérites
tu étais un mec bien
je ne te l'ai pas dit
on ne dit jamais assez aux gens que l'on estime
qu'ils sont des gens biens
tu étais mon ami
salut à toi, yves
Il est mort de cette saloperie appelé le sida, un beau matin de décembre, dans un temple alors qu'il priait.
0 Commentaire
Commentaires recommandés
Il n’y a aucun commentaire à afficher.