Aller au contenu

Hors saison

Noter ce sujet


Invité

Messages recommandés

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Lu un article sur comment gérer ce type d'épidémie (type grippe, transmission par les postillons)
1- on laisse faire la nature : le pic arrive très vite et très haut, et lorsque le virus est très dangereux, les soins intensifs explosent et c'est l'hécatombe.
2- on confine : la courbe est aplanie, les soins intensifs tiennent, mais cela dure des mois
3- on agit dès que le virus apparait sur la terre (puisqu'avec les avions, la contamination est immédiate), on impose aux arrivants (touristes..) des certicats de test, on teste les suspects, on confine manu militari les zones infectées (car les gens cherchent à fuir) et on met le paquet sur elles, on impose des distances (toutes les situations de proximité sont suspendues : écoles .. ou bien sont possibles avec des équipements fiables à 100 % : médecine, achats ..)

Modifié par I.Thomas-Gil
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
  • Réponses 102
  • Créé
  • Dernière réponse

Meilleurs contributeurs dans ce sujet

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Le retour du politique, après avoir été submergé par l'économique. La question de l'enrichissement (toujours plus riche) va être remplacée par celle de l'organisation de la vie (vivre dans de bonnes conditions). Le politique, c'est l'auto-imposition de règles. Encore faut-il que l'on sache lesquelles permettent la vie dans de bonnes conditions, puisque tel est le sens du mot "politique'. Le politique est lié au "bon". Le monde est ceci et cela et par ailleurs il nous apparaît, à nous animaux parlant, comme bon ou mauvais. C'est sous cet "éclairage" que le politique a été pensé, chez Platon : le mythe de la caverne. La relation à la règle vivante. (nous avons discuté hier soir, auprès d'un bon feu. Ce matin, je ranime les braises, il y a un vent plutôt frisquet.)

Modifié par I.Thomas-Gil
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Francesca, Minouchka ont une certaine classe. Cela vient de leur éducation. Bernado et moi, qui sommes issus de milieux ouvriers, nous nous sentons souvent dépassés, lourds, hors sujet. Ou plutôt, nous ne parlons pas comme elles. La différence ne tient pas au sujet abordé mais à la manière de l'aborder. C'est une des choses qui apparaissent avec le plus de netteté dans la Recherche : la manière de parler d'une chose quelconque varie selon le milieu d'où l'on vient. La question qui se pose : cette hiérarchie, ce jugement sur la perfection de la personne, sont-ils fondés sur la nature humaine ou bien est-ce pure contingence, pure convention, simple produit de la nécessité pour une société d'inventer une nature humaine qui s'accomplissse dans les classes supérieures. On est tenté de répondre : ces filles ont de la classe, elles parlent avec esprit et cela avec une aisance naturelle qui nous fait croire qu'elles sont ainsi de manière innée alors que c'est évidemment le fruit de l'éducation. On est tenté d'ajouter : cette éducation est ce qui permet à l'humanité de s'accomplir en vérité. Mais cela vient de ce que nous sommes dans le chaudron où nous voyons les choses de l'intérieur. Un ethnologue, qui nous verrait de l'extérieur saurait que ce que nous prenons pour la perfection n'est que notre perfection.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Hier nous avons fêté l'anniversaire de mon fils qui se confine à Guilvinec, chez un copain de promo : les Gadz'Arts se serrent les coudes, ils sont une dizaine à mener joyeuse vie tout en suivant leurs cours diffusés sur Internet. Ce matin, grande promenade au soleil, dans l'arrière-pays dans le bruit des tracteurs et des tronçonneuses. Nous nous sommes interrogés sur les conditions de l'action. En résumé les philosophes, les scientifiques cherchent l'explication, c-à-d l'universel : exemple, tous les virus ont ceci en commun ...ce qui permet de comprendre cela ..etc . Ils le cherchent, ils ne le trouvent pas. Ils sont à l'extérieur de ce dont ils parlent, par hypothèse. Ils ne font en fait que des hypothèses à la queue leu leu. Parfois, cela permet d'anticiper un peu ce qui va arriver. L'extériorité à ce dont on parle implique une modestie que perdent les hommes imbus d'eux-mêmes, persuadés d'avoir raison, d'avoir l'explication de ce qui se passe. Ils deviennent alors catégoriques. Mais n'est-ce pas une condition pour agir? Peut-on douter et agir ? ou bien, dans les faits, est-ce que douter est le commencement de l'action ? J'agis parce que je teste, je cherche une réponse : mais à quelle question ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

.. lu cet après-midi, dans mon lit douillet, une nouvelle racontant le destin de deux frères. L'un décide de vouer sa vie à aider les autres : il va par les chemins, à l'aventure, et se propose d'aider le premier qu'il rencontre. Vous avez besoin d'aide ? C'est pas de refus ! et ainsi, les jours passent. Son frère choisit de se calfeutrer, d'aménager sa maison, son jardin, de rechercher le plaisir, de se sentir à son aise, sans contrainte, léger, vide, se remplissant de bonnes choses, au contact de la beauté, comme un coeur qui bat au rythme du sang qui le remplit et qui s'en va.
Ni l'un, ni l'autre n'ont fondé de famille : qu'est-ce que fonder une famille ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Nous formons une petite communauté immergée dans un océan dont nous avons bien du mal à nous faire une idée. Le pont d'un navire : il nous faut de temps en temps donner un coup de collier, ajuster l'organisation, réfléchir tout comme les marins modifient leurs gestes en fonction de l'état de la mer, tout comme le musicien ou le peintre sont inspirés par ce qui leur apparait. Notre vie est une mi-écoute, une vague attention, une porte entrouverte, il y a ce qui se passe. Il existe alentour d'autres communautés, d'autres hommes : comme ils nous paraissent étranges et inquiétants ! On échange avec eux de nombreux objets mais on se tient à distance : on ne cherche pas à les comprendre. Et puis il y a le grand océan de l'Empire avec ses lois et sa technique. Nous disposons grâce à cet empire d'une protection relative contre les pillards (la pègre sous toute ses formes, venue on ne sait d'où, les mythes et les religions en parlent comme d'une sorte de principe : le mal) et d'un ensemble d'objets plus ou moins magique-fétiche que nous sommes incapables de fabriquer et même de concevoir : ce petit Chrome-book acheté sur Amazon, ces médicaments dans notre pharmacie, ces voitures, ces horloges ...

Modifié par I.Thomas-Gil
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

La science, le savoir : une représentation, un schéma qui correspond terme à terme avec des éléments de la réalité (Wittgenstein dans sa première philosophie). Il faut à la science des symboles univoques qui servent de "représentant" pour les éléments de la réalité. Il faut aussi à la science un concept de relation pour que ces symboles puissent entrer en rapport quantifié, numérique, mesuré, les uns avec les autres : telle mesure (de telle qualité réelle) avec telle autre : a ---> b, a = f(b), si a alors b + 1 etc..). 
Nous sommes face au réel, brusquement, comme si nous étions des extra-terrestres découvrant les vivants de cette bonne vieille terre. Un extra-terrestre ne sait pas ce qui se passe en moi. Il me voit rougir, mais il ne peut savoir ce qu'est la honte. Il mesurera ma rougeur, l'accélération de mon coeur, apprendra le sens du mot honte. Mais il restera à l'extérieur de ce dont il aura tiré un schéma. En ce sens la science est universelle : une intelligence artificielle, un extra-terrestre peuvent savoir, anticiper ce que je vais faire sans jamais connaître la vérité de ce qu'est la honte. Et moi-même, je ne le sais pas. Je me sens honteux sans savoir ce qui déclenche cela. Pourtant me demande Minouchka, tu dois bien en savoir un bout, essaie d'analyser ce qui te traverse l'esprit. Oui, je me souviens, un jour ...OUi, c'est vrai, que je viens de penser à une chose qu'il me gêne de te dire. Ainsi commence la réflexion qui plonge dans la signification : celle qui nous met en présence de ce qui en nous s'adresse à nous mais que nous ne savons pas interpréter. Interpréter, ce n'est pas savoir "totalement", sans reste, à la manière d'une équation. C'est se trouver à l'intérieur d'un labyrinthe : c'est être ce labyrinthe pendant que l'extraterrestre me regarde faire ceci et cela, rougir, parler. Ce qui est chose vue pour lui, extérieure à lui, est pour moi une énigme : j'ai honte de t'avoir volé les dix euros que tu avais laissé traîner sur la commode de l'entrée. Pourquoi ai-je fais cela ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Le langage est fait avec des phrases qui peuvent parler d'événements (la lune et Vénus au dessus de l'océan). Les mots (lune, Vénus, Océan) pointent en direction des généralités (la lune en général, ...). On pourrait certes inventer des mots pour chaque sensation particulière et cela donnerait : tradezque et aytgdrefst sont au-dessus de ajabsvet. Mais ce langage serait le mien propre, impossible à traduire et à communiquer. Comment pourrais-je moi-même l'utiliser ? Il faudrait que la lune ayant telle couleur, telle forme (que je nomme tradezque) puisse être reconnue sans doute possible et que je me dise : ah voici de nouveau tradezque. Mais comment puis-je reconnaitre cette sensation ? à partir de mon souvenir ? mais comment je suis sûr que c'est la même sensation ? 
Question : comment je fais pour reconnaître sans le moindre doute la lune ? Il faut une pratique régulière de la même sensation pour que celle-ci soit intégrée dans un langage. Le langage s'apprend en agissant avec les autres et non seul à partir de mes sensations. C'est parce que la lune est nommée par les autres dans des phrases qui en parlent que nous en venons à la reconnaître sans doute possible. Nous sommes un effet du langage : il nous permet de donner à nos sensations des objets et il nous permet d'en parler au gré des circonstances. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

La discussion a roulé sur la pandémie, ce matin, au Bistrot du port (autour d'un bon café et de croissants tout chaud sortis du four de Victor notre boulanger préféré). Ici, la pandémie sera venue et elle aura été repoussée grâce à plusieurs choses. 
1- nous formons une communauté habituée à gérer les problèmes sans compter sur la grâce divine (les fameux évangélistes) ni sur l'Etat providence (politico-médiatique). Notre jugement est, comme ce matin, le produit d'une discussion : nous parvenons à surmonter les ego (la fermeture à l'autre est le problème fondamental de la survie).
2- nous avons disposé d'un arsenal technique fourni par l'Etat : les tests. Dans une situation de propagation sous forme de postillons, il faut deux choses : s'imposer (par la force d'une volonté de fer) une distance dite sociale de 3 m et mettre en place une surveillance sans faille : si le virus est là, c'est un départ d'incendie. On met autour des coupe-feu. La zone infestée est coupée du monde, mais cela doit rester humain (ce n'est pas une punition). Il faut et il suffit alors de disposer d'un énorme budget pour tester tout le monde, mettre à l'isolement les malades et les traiter sans attendre les complications. 
3- il faut donc, logiquement, à l'échelle de la planète, un pouvoir souverain en matière sanitaire pour éviter que l'incendie n'en finisse pas, pendant des mois, de venir et de revenir. Il faut pouvoir traiter à un instant t le virus sur toute la planète et lui régler son compte globalement en trois semaines. C'est une question de survie : l'économie planétaire doit être repensée en terme d'économie locale et autarcique et ce qui est le marché global doit être protégé de toute forme d'arrêt brutal source de chomage de masse.

 

Modifié par I.Thomas-Gil
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Irène donne enfin de ses nouvelles. Elle est prise par sa petite famille et par son travail d'institutrice. Elle communique avec ses élèves par mail : elle en a 24 au CM2 et c'est un gros travail, nous dit-elle. Minouchka a sorti un vieux recueil de dictées. Tous les soirs elle va nous tester et envoyer à Irène un texte à dicter à ses éléves via Skype. Bernado nous a lu un petit apologue : je suis un quelque chose. Ma particularité est  d'être programmé pour me maintenir dans un certain état que les hommes appellent "vie". J'ai appris à parler et l'autre jour on m'a dit ceci : tu n'as pas honte de ne chercher qu'à te maintenir en vie ? Tu pourrais penser aux autres. Je lui ai répondu ceci : est-ce que tu demandes à une huitre si elle a honte de bailler ou à un chat s'il a honte de miauler ? 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Ce soir, sous la véranda, nous nous sommes attablés, chacun avec son cahier d'écolier, comme le samedi matin, jadis, pour le moment de la dictée. Voici le titre, nous dit lentement Minouchka, adorable maitresse d'école : Soir d'orage.

La nuit de mon arrivée dans cette ferme du Sahel, je ne pouvais pas
dormir. Le pays nouveau, l’agitation du voyage, les aboiements des
chacals, puis une chaleur énervante, oppressante, un étouffement
complet, comme si les mailles de la moustiquaire n’avaient pas laissé
passer un souffle d’air… Quand j’ouvris ma fenêtre, au petit jour,
une brume d’été lourde, lentement remuée, frangée aux bords de
noir et de rose, flottait dans l’air comme un nuage de poudre sur un
champ de bataille. Pas une feuille ne bougeait, et dans ces beaux
jardins que j’avais sous les yeux, les vignes espacées sur les pentes
au grand soleil qui fait les vins sucrés, les fruits d’Europe abrités dans
un coin d’ombre, les petits orangers, les mandariniers en longues
files microscopiques, tout gardait le même aspect morne, cette immo-
bilité des feuilles attendant l’orage. Les bananiers eux-mêmes, ces
grands roseaux vert tendre, toujours agités par quelque souffle qui
emmêle leur fine chevelure si légère, se dressaient silencieux et droits,
en panaches réguliers
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Encore une belle journée. Les travaux dans les fermes de l'arrière-pays ont repris. Nous prêtons main forte. Nous nous sommes rendus à la ferme de la Jaloustre dans un vallon où se cache une charmante rivière au fond ocre. Ce soir, Bernado nous a commenté un texte qu'il a trouvé dans une revue. L'idée : le vivant serait un programme de détermination de ce qui peut le compléter. Cela donne lieu chez l'enfant à une plénitude vécue dont il aura la nostalgie. Il va trouver sans cesse des bouts de cette plénitude puis il va tenter de devenir à son tour pour l'autre ce qu'il voit : retrouver la plénitude dans le regard supposé de l'autre. Il devra sortir de cette unité imaginaire pour faire l'épreuve de la présence en vis à vis du désir de l'autre, retrouver en quelque sorte la vérité du vivant désirant autre chose, pouvoir regarder l'autre en train de le regarder, à l'infini (la positivité fuyante et renaissante).

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Ce matin, la querelle habituelle entre ceux qui collent au discours officiel et à la loi (il faut faire comme on dit partout et c'est donc vrai : on laisse les masques de plongée au personnel médical et on fait ses courses la bouche ouverte, on ne sort pas à plus de dix mètres de chez soi et même que dans certains pays on fouette et on tire sur les contrevenants) ... et ceux qui expliquent inlassablement que depuis que les chinois nous l'on dit : 9 personnes sur dix ne savent pas quand elles sont contagieuses : donc, il faut confiner et tester les zones infectées, il faut rester à 3m de son prochain (dès qu'on sort de chez soi), il faut porter un équipement pour ne pas contaminer l'air autour de soi : chaque personne étant un nuage de virus en puissance). 
Minouchka avec sa modeste formation philosophique et quelques recherches poursuivies avec une équipe de d'ethnologues, nous a rappelé ceci : 
Quel est notre cadre de pensée ? est-ce celui qui apparait un peu mieux dans cette période de suspension, de mise entre parenthèses et attendant la suite ? 
C'est le : il y a du transcendantal. Pour résumer : il y a un arrière-plan de la pensée ordinaire, un arrière-plan qui n'est pas accessible. S'il n'est pas accessible, comment pouvons-nous connaître son existence et son contenu ? En remontant de notre expérience vers ses conditions de possibilité. (en raisonnant : si ...alors, par de simples hypothèses donc).
Ainsi : la culture est devenue (au XX°s, mais au 19° c'était la Raison) notre arrière-plan, un homme (un gitan par exemple, ou un corse ou un pygmée ..) pense avec des préjugés qu'il ne connait pas et qu'il n'a pas à connaître (de même que le pianiste ne doit surtout pas commander ses doigts pour un certain nonmbre de taĉhes, idem celui qui fait du vélo). Or, les cultures transmises (le produit du temps humain) sont en train de sombrer dans l'oubli (refoulement freudien ?)  et les Etats tentent de suppléer à ce défaut en produisant à la six quatre deux de la "culture" à la louche : la communication du système médiatico-politique tente de nous dire (au doigt mouillé) ce que nous devons savoir et de masquer ce que nous ne devons pas savoir (le discours édifiant et lénifiant de la presse : la doxa, l'opinion produite par une poignée de gens "éclairés"). 

Modifié par I.Thomas-Gil
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Nous avons, au village, un ancien rugbyman qui a eu son heure de gloire au Stado et qui est devenu complétement parano du jour où sa femme s'en est allée dieu sait où. Il est impossible de lui causer : tout de suite il en profite pour dire combien x ou y sont de sacrés beaux connnards. Ah bon ! qu'est-ce qui s'est passé ?
D'où vient cette parano ? Cela vient des autres qui nous ont trahi ou bien qui ont tenté de nous “baiser”. Ou bien cela vient de notre imagination (oui, c'est plutôt cela). Dans les deux cas, on se met en scène dans un procès que l'on joue et que l'on rejoue avec fureur (dans le rôle du procureur évidemment). Puis une fois le verdict tombé, on envisage sérieusement la punition que l'on va faire subir à ce salaud qui nous aura bien eu mais qui ne perd rien pour attendre.
Cette parano est omniprésente : comment expliquer la soif de conquêtes et de domination qui règne sur cette pauvre terre ? tout n'est que ceci : établir, garantir sa domination sur l'autre, lui fermer la porte au nez, le maintenir hors du monde, le repousser violemment pour échapper à sa violence.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Nous passons nos journées à flâner. Nous allons par les chemins, celui de la falaise, celui qui va au phare, celui des dunes, ceux qui pénètrent l'arrière-pays, ceux des marais, celui des pêcheurs longeant la petite rivière au fond ocre ... Nous flânons puis nous courons dans les vagues au milieu des goélands. Ah voici Joelle : elle dresse ses chevaux, aujourd'hui sur le sable mouillé un étalon noir comme le jais. Voilà, c'est comme ça, chaque matin de beau temps, nous profitons de ce "confinement" oblogatoire pour bavarder et réfléchir. 
.. je résume nos propos, c'était hier et la mer alors sans arrêt roulait ses galets ... les mots sont présents de multiples façons, avons-nous dit. Ils font mouche : l'inconscient parle. Ils posent l'être : quelqu'un, en qui nous avons confiance, parle. Ils décrivent la réalité : l'objectivité du savoir que nous tentons de transmettre à l'autre, parle. 
L'histoire de chacun est celle d'une dialectique : cela commence par l'unité et cela aboutit à une retrouvaille de cette unité. Entre temps, il y a eu le rejet de l'autre. Retrouver l'autre suppose qu'on s'en est séparé. 
Les médias veulent occuper la place de celui en qui nous avons confiance. Mais ce n'est pas possible. Leur seule place possible est de contribuer, comme chacun de nous, à décrire la réalité. 
Le détour par la réalité est ce qui nous permet de retrouver l'autre. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

A partir d'un sujet posé sur ce forum, nous avons discuté hier soir du phénomène de la loi. En résumé : les hommes vivent partout avec des règles implicites, transmises, intégrées dans des modes de vie. Et l'on voit, à la fin de l'âge dit de la pierre taillée, apparaitre des empires qui imposent aux hommes des règles édictées par un principe que nous nommons d'un terme vague et flou avec un article défini, désignant l'unicité de ce phénomène : "le" pouvoir. Il s'agit du prolongement du "pouvoir" myhique d'être "origine", "commencement", "liberté", celui de faire table rase, de partir de rien et d'initier l'unité originelle du comportement humain (créer "la" forme humaine). Ce mot apparait dans des textes qui eux-mêmes vont devenir des points de référence, des absolus pour une pensée dite politique : la loi que se donne un peuple parmi tous les peuples anéantis, réduits en esclavage (que l'on dit acculturés), la loi pour s'en sortir, pour sortir d'Egypte, pour aller de l'avant ; une loi à laquelle un peuple se soumet et s'unifie ainsi (ayant oublié, enfoui, les conduites, les règles implicites qui ne subsistent plus guère que dans la langue, les proverbes, les "superstitions" ..). On trouve cette référence à la loi dans un autre texte fondamental : lorsque Socrate accepte de boire le poison que le peuple athénien, en assemblée, décide de lui imposer en guise de châtiment. La loi apparait : c'est ce que le peuple choisit librement (à partir de rien) comme ligne de conduite, c'est ce qu'édicte Créon, le roi que Sophocle oppose à Antigone. Le peuple apparait pour la première fois comme le principe, il est "un" lorsqu'il est principe, origine, volonté, lorsqu'il est "incarnation" d'un choix, acceptation d'un destin qu'il se donne à lui-même. C'est à cela que Socrate se réfère et qu'il accepte en tant qu'il participe ainsi de ce destin commun : texte qui initie l'idée de communauté politique, seule issue au chaos dans lequel les empires précipitent les hommes en les réduisant à n'être plus que "force de travail", "corps sans âme", pure matière sans forme, pure puissance. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Nous sommes deux à trois mille répartis entre plusieurs hameaux. Il y a la zone côtiere et l'arrière-pays. Le peuplement s'est fait au fil du temps. La politique suivie depuis "toujours" a été de n'accepter qu'un quota fixé de nouveaux venus. Nous nous connaissons tous de près et de loin, il y a de quoi remplir une bibliothèque si l'on voulait raconter tout ce qui se passe en terme d'approche et de rupture. D'abord : les vues que nous avons sur telle ou telle personne et dont nous nous approchons et qui s'en aperçoit et qui nous fait comprendre que c'est oui ou que c'est non. Si c'est oui, c'est inévitablement un bouleversement dans nos vies respectives. Si c'est non, c'est une terrible épreuve. 
Je distinguerai, si j'avais à écrire un roman, entre l'apparition de la positivité et celle de la négativité. Dans les deux cas, cela correspond au constat : un seul être vous manque et tout est dépeuplé. 
La positivité : le Bien décrit par Platon, le soleil qui apparait et qui permet de voir les choses, l'autre en tant que tel, l'autre-même, la pure merveille toujours là (en puissance)
La négativité : le moi, ce qui reste lorsque l'autre s'absente, se dérobe, se refuse, rejette, le trou qu'il laisse, le résidu pensant, le cogito pour écarter la tunique de nessus, transmuter la tunique de souffrance.
La pensée philosophique cherche à décrire la différence entre l'être et l'étant. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Angèlique (qu'on appelle Ange ou Angèle) est allée acheter en ville un chien. C'est pour pouvoir le promener, nous a-t-elle expliqué. Elle perd la boule, parole! le virus aura raison de son cerveau ! Naturellement elle ne porte ni masque ni gants lorsqu'elle fait ses innombrables courses en ville (où le CHU est pourtant débordé et où le virus circule). Elle suit les instructions et les recommandations vues à la télé, en même temps qu'elle fait ses mouvements gymniques, elle se tient ainsi en forme et informée et cela très consciencieusement (l'esprit civique) et c'est ainsi qu'elle a compris qu'il lui fallait un chien pour avoir le droit de trottiner 1 km (aller-retour, elle a une application sur son smartphone qui lui indique les limites de sa promenade, elle a acheté un smartphone parce qu'à la télé on explique que cela permet aux médecins de savoir à qui elle a parlé et ceux qui l'ont contaminée). On lui montre alors, pour réveiller son sens critique, une étude statistique (réalisée par notre médecin local, le beau Pierrot) qui indique ceci :
-- 20% des gens se contaminent dans un rayon de 20 mètres autour de chez eux, avec les voisins de palier, et surtout avec qui on vit les uns sur les autres ...
-- 30% des gens se contaminent en faisant leurs courses sans protection
-- 20% des gens se contaminent en ne respectant pas une distance convenable (2 m minimum, par exemple Angèle s'approche de nous à un mètre pile-poil, c'est le geste barrière n°2, et nous crépite sa salive .. vu qu'elle est sourde et crie en parlant).
-- 30% des gens se contaminent au travail car la protection n'est pas obligatoire et qu'on ne veut pas passer pour un con.
-- 0,000000001 % des gens se contaminent en se promenant.
"Faux, hurle Angèle, fake-new, la vérité ce sont suelement les promeneurs, des criminels et que dans certains pays, le Président de la République a demandé de tirer sans sommation sur ceux qui se baignent et se promènent en tongues et pourquoi on ne parle que d'une seule chose, de réduire la distance de la promenade et qu'à Paris on ne pourra plus que se promener que dans le noir ....etc "
Angèle, tu nous les brises menues !

 

Modifié par I.Thomas-Gil
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

J'adore parler avec Minouchkaya. Nos conversations sont comme les montagnes russes. On ne s'y ennuie jamais. Qu'est-ce qu'une conversation ? Ce n'est pas du bavardage puisque ce n'est pas insignifiant. Ce n'est pas une discussion puisque cela ne prétend pas chercher la vérité. Pourtant il y a dans une conversation, comme dans une discussion une supposition de la vérité. Nous conversons en supposant que les autres sont capables de juger de la vérité de ce qui est dit. Ceux qui conversent s'intéressent à ce qui est dit. Converser dure autant que ce qui est dit est pertinent, évoque une chose à dire qui nous brûle les lèvres. C'est une libération. Pendant un instant nous émergeons de notre monde, là où nous nous embourbons : l'autre et ce contact avec lui grâce à ce qui est dit et grâce à ce que cela nous évoque nous met en joie.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 49ans Posté(e)
I.Thomas-Gil Membre 153 messages
Baby Forumeur‚ 49ans‚
Posté(e)

Ce qui rend un endroit agréable, c'est un certain type de relation avec autrui. Lorsqu'un endroit ne me dit rien de bon, ce n'est pas qu'il soit moche en lui-même (ce que pourtant je crois, ce qui m'apparait avec évidence : l'évidence est juste une indication de la vérité, la trace de ..  autre = x). Un endroit comme une coquille : soit elle est pleine, soit elle est vide. Soit il y a quelqu'un qui me plait, soit il n'y a personne. Soit c'est joyeux, soit c'est triste. Ce qui fait que quelqu'un me plait, à première vue, dans une première évidence, c'est la vérité de son engagement vis à vis de moi. Il me déplait lorsqu'il n'est pas là "pour moi" (il me plait parce que c'est moi l'enjeu de ma quête et donc, il est là "aussi" pour d'autres choses parmi lequelles j'apparais : vouloir l'exclusivité, c'est vouloir faire disparaitre le choix et donc l'autre qui choisit). Je suis l'une des finalités pour l'autre, il me cherche parfois, il a besoin de me voir, de me toucher, que je m'approche de lui : l'apparition de son désir est la musique que l'autre joue en déchiffrant mes mouvements. Lorsque l'autre est dans ces dispositions, il me plait. Je l'aime. Je suis éveillé, mon désir est éveillé. Mais ce n'est pas suffisant pour que cela dure : mon désir disparait car pour qu'il se maintienne il faut que je désire "le petit plus" (un je ne sais quoi) qui fait que j'ai envie de m'approcher tout près de lui, à le toucher (pierre de touche : la vérité présente). Le désir dédoublé, infini, sexuel, mû par tel petit plus, chez moi et chez l'autre (les deux faisant l'émoi), est ce qui est cherché comme le saint Graal. C'est lui : la clé de voûte. Absent, la coquille se vide et l'endroit où je retrouve "les autres" devient sans raison laid et je finis tristement par ne plus y aller.

Modifié par I.Thomas-Gil
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×