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Z’étions trois bons amis


Blaquière

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Blaquière Membre 18 866 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Z’étions trois bons amis...

 

Nous sommes trois bons amis, Jean (c’est moi), Pierre et Paul, dans le dernier wagon de ce train étrange…

Le fond de ce dernier wagon est ouvert, comme un tuyau, comme un tube, ou l’arrière d’un camion bâché si vous préférez et l'on peut voir le chemin parcouru... Quand le train a démarré, quelques personnes (dont les épouses des trois amis) qui semblaient en avoir l’intention n’ont pas eu le temps de s’embarquer, de monter par l’arrière. Elles ont couru un moment après le train, puis ont renoncé. Au premier virage, elles ont donc poursuivi tout droit vers la gauche en abandonnant la ligne pourtant toute tracée de la voie...

Peut-être n’avaient-elles pas vraiment l’intention de prendre ce train ?

Mais qu’est-ce qu’il va vite ce train ! A chaque nouvelle courbe, les voyageurs sont précipités d’un côté et de l’autre, les uns sur les autres ! Tout de même, je me demande si c’est bien normal que ce dernier wagon sous l’effet de la force centrifuge quitte complètement la voie et dérape hors des rails à chaque virage… Avant de se remboîter parfaitement sur les rails en fin de courbe…

Nous voici enfin arrivés au centre ville où nous débarquons. C’est le soir. Dans une rue déserte, nous accompagnons trois jeunes filles chez elles. (Rencontrées sans doute dans le wagon ?) Paul propose à la première de l’accompagner jusqu’à l’étage de sa maison. Une maison sans fenêtre dont le long couloir du premier étage est absolument parallèle au sens de la rue. Ce qu’il fait.

Tandis que nous, les quatre autres qui restons, poursuivons nonchalamment dans le même sens mais en bas sur l’asphalte d’autant plus assombri que la nuit s’épaissit. Ainsi font les jeunes gens de notre âge...

Quand soudain retentissent depuis le couloir parallèle mais caché, là-haut, vers le premier étage de terribles hurlements ! Et nous reconnaissons la voix de la jeune fille que Paul vient de raccompagner !

Stupéfaction !

C’est donc Paul le fameux sadique qui défraye la chronique depuis un certain temps déjà et qui jalonne son chemin de meurtres horribles de tendres jeunes filles qui pourtant avaient tout, chair tendre, seins pointus et yeux clairs et naïfs pour être cajolées ?!

C’est donc lui LE tueur en série ?

LE « SERIÔL KILLER » ?

Un ami ?

Notre ami ?

Stupéfaction ! (Je me répète, mais ça le mérite.)

Par totale inexpérience, je ne sais plus que faire ni comment m’y prendre pour secourir cette pauvre fille…

Mais Pierre, le péremptoire, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, me dit... d’un ton sec et tranchant :

Laisse faire les professionnels !

Ce disant, il me montre en un clin d’œil sa plaque de police sur laquelle j’ai à peine le temps de lire sur font d’étoile de shériff :

Citation

 

Pierre UNTEL Ami de Jean et de Pierre, Policier dûment assermenté en mission spéciale, à la poursuite du fameux SERIAL KILLER, autrement dit du tueur en sérieuse, qui défraye la chronique depuis de longs mois, massacrant de jolies jeunes filles avec une cruauté invraisemblable.

(Errata : Lire « en série » et non pas « en sérieuse » qui n’a pas de sens.)

 

Et il s’engouffre par la petite porte, seule ouverture au bas du long et grand mur aveugle...

D’où il ressort quelques secondes plus tard tirant Paul par l’oreille qui tient toujours la jeune fille sauvée pendue sous son bras.

« C’est vrai qu’il n’avait pas l’air très catholique ce Paul ! Me dis-je, maintenant que j’y pense... Ses grands iris tout noirs, indiscernables du reste de ses pupilles lui font un regard à la fois vaste, vide et vrillant de fou ! Un regard de mathématicien ! Sans compter sa corpulence un peu lourde et raplotte et ses cheveux pas très longs mais très sombres et collés en boucles plates sudoriférantes sur son front pâle blanchâtre... »

Il est armé —d’où la frayeur de la fille— d’un de ces pistolets mitrailleurs à canon court dont raffolent les acteurs américains.

Pierre le contraint à s’allonger sur le dos sur le goudron de la rue. Ce faisant, le sinistre individu défouraille quelques salves au juger, heureusement sans atteindre personne. Et toujours maintient-il cramponnée à son corps la jeune fille qui avait donc itou chu avec lui.

Quand enfin il se sent perdu, sans plus le moindre espoir, puisque est irrémédiablement dévoilée sa nature terriblement forfaitaire, il retourne l’arme contre lui sous le bras qui la tient, sur le côté du thorax et appuie longuement sur la détente... Le son de la pleurante rafale parvient aux oreilles des spectateurs, atténué par la mollesse étouffante des chairs abondamment déchiquetées...

La fille a-t-elle été touchée comme le laisserait supposer le bas de son visage horriblement ensanglanté ?

Mais non !

Il ne s’agit que des éclaboussures de la rafale, dont les dégâts amortis ne sont restés qu’internes à Paul.

La voilà qui se relève !

Ainsi gît, saignant, sanglant, l’ami Paul, au sol, plaie béante et flaquante au flanc, nuque raidie, regard fixe…

 

Pas si fixe que ça ! Il soulève soudain son buste et fait mine à nouveau de tirer sur la foule attroupée qui s’écarte automatiquement comme un goutte d’huile sur de l’eau...

C’est à mon tour d’intervenir ! Je saute à pieds joints sur la tête de Paul et la piétine abondamment jusqu’à la rendre feuille-de-papier-t’y-forme. Mais l’assassin n’est toujours pas maîtrisé qui continue de braquer au juger pour ne plus y voir goutte que de sang, vers la foule apeurée, son pistolet mitrailleur à canon court.

Là, je me dis que je n’en viendrai à bout qu’en laminant à son tour le bras brandisseur d’arme. En effet: comment une fragile feuille de papier pourrait-elle supporter à bout de bras quelque instrument compact, métallique et militaire lourd de plusieurs kilos ?

(Soyons logiques !)

Ce qui est dit est fait ! Et le résultat escompté atteint !

(Et à présent, l’on se rit, (chuis sérieux) du tueur en série… -Bonus-)

Curieusement, je me relève de cette aventure dont je me suis pourtant tiré avec brio, l’esprit chagrin, empreint d’un sentiment pénible…

J’ai perdu un ami, j’ai perdu deux amis !

Pierre est un flic, et Paul était bandit, et je suis quoi, moi, Jean ?

Je suis entre les deux : je ne suis qu’un passant qui piétine et qui passe...

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 509 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

Z’étions trois bons amis...

 

Nous sommes trois bons amis, Jean (c’est moi), Pierre et Paul, dans le dernier wagon de ce train étrange…

Le fond de ce dernier wagon est ouvert, comme un tuyau, comme un tube, ou l’arrière d’un camion bâché si vous préférez et l'on peut voir le chemin parcouru... Quand le train a démarré, quelques personnes (dont les épouses des trois amis) qui semblaient en avoir l’intention n’ont pas eu le temps de s’embarquer, de monter par l’arrière. Elles ont couru un moment après le train, puis ont renoncé. Au premier virage, elles ont donc poursuivi tout droit vers la gauche en abandonnant la ligne pourtant toute tracée de la voie...

Peut-être n’avaient-elles pas vraiment l’intention de prendre ce train ?

Mais qu’est-ce qu’il va vite ce train ! A chaque nouvelle courbe, les voyageurs sont précipités d’un côté et de l’autre, les uns sur les autres ! Tout de même, je me demande si c’est bien normal que ce dernier wagon sous l’effet de la force centrifuge quitte complètement la voie et dérape hors des rails à chaque virage… Avant de se remboîter parfaitement sur les rails en fin de courbe…

Nous voici enfin arrivés au centre ville où nous débarquons. C’est le soir. Dans une rue déserte, nous accompagnons trois jeunes filles chez elles. (Rencontrées sans doute dans le wagon ?) Paul propose à la première de l’accompagner jusqu’à l’étage de sa maison. Une maison sans fenêtre dont le long couloir du premier étage est absolument parallèle au sens de la rue. Ce qu’il fait.

Tandis que nous, les quatre autres qui restons, poursuivons nonchalamment dans le même sens mais en bas sur l’asphalte d’autant plus assombri que la nuit s’épaissit. Ainsi font les jeunes gens de notre âge...

Quand soudain retentissent depuis le couloir parallèle mais caché, là-haut, vers le premier étage de terribles hurlements ! Et nous reconnaissons la voix de la jeune fille que Paul vient de raccompagner !

Stupéfaction !

C’est donc Paul le fameux sadique qui défraye la chronique depuis un certain temps déjà et qui jalonne son chemin de meurtres horribles de tendres jeunes filles qui pourtant avaient tout, chair tendre, seins pointus et yeux clairs et naïfs pour être cajolées ?!

C’est donc lui LE tueur en série ?

LE « SERIÔL KILLER » ?

Un ami ?

Notre ami ?

Stupéfaction ! (Je me répète, mais ça le mérite.)

Par totale inexpérience, je ne sais plus que faire ni comment m’y prendre pour secourir cette pauvre fille…

Mais Pierre, le péremptoire, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, me dit... d’un ton sec et tranchant :

Laisse faire les professionnels !

Ce disant, il me montre en un clin d’œil sa plaque de police sur laquelle j’ai à peine le temps de lire sur font d’étoile de shériff :

Et il s’engouffre par la petite porte, seule ouverture au bas du long et grand mur aveugle...

D’où il ressort quelques secondes plus tard tirant Paul par l’oreille qui tient toujours la jeune fille sauvée pendue sous son bras.

« C’est vrai qu’il n’avait pas l’air très catholique ce Paul ! Me dis-je, maintenant que j’y pense... Ses grands iris tout noirs, indiscernables du reste de ses pupilles lui font un regard à la fois vaste, vide et vrillant de fou ! Un regard de mathématicien ! Sans compter sa corpulence un peu lourde et raplotte et ses cheveux pas très longs mais très sombres et collés en boucles plates sudoriférantes sur son front pâle blanchâtre... »

Il est armé —d’où la frayeur de la fille— d’un de ces pistolets mitrailleurs à canon court dont raffolent les acteurs américains.

Pierre le contraint à s’allonger sur le dos sur le goudron de la rue. Ce faisant, le sinistre individu défouraille quelques salves au juger, heureusement sans atteindre personne. Et toujours maintient-il cramponnée à son corps la jeune fille qui avait donc itou chu avec lui.

Quand enfin il se sent perdu, sans plus le moindre espoir, puisque est irrémédiablement dévoilée sa nature terriblement forfaitaire, il retourne l’arme contre lui sous le bras qui la tient, sur le côté du thorax et appuie longuement sur la détente... Le son de la pleurante rafale parvient aux oreilles des spectateurs, atténué par la mollesse étouffante des chairs abondamment déchiquetées...

La fille a-t-elle été touchée comme le laisserait supposer le bas de son visage horriblement ensanglanté ?

Mais non !

Il ne s’agit que des éclaboussures de la rafale, dont les dégâts amortis ne sont restés qu’internes à Paul.

La voilà qui se relève !

Ainsi gît, saignant, sanglant, l’ami Paul, au sol, plaie béante et flaquante au flanc, nuque raidie, regard fixe…

 

Pas si fixe que ça ! Il soulève soudain son buste et fait mine à nouveau de tirer sur la foule attroupée qui s’écarte automatiquement comme un goutte d’huile sur de l’eau...

C’est à mon tour d’intervenir ! Je saute à pieds joints sur la tête de Paul et la piétine abondamment jusqu’à la rendre feuille-de-papier-t’y-forme. Mais l’assassin n’est toujours pas maîtrisé qui continue de braquer au juger pour ne plus y voir goutte que de sang, vers la foule apeurée, son pistolet mitrailleur à canon court.

Là, je me dis que je n’en viendrai à bout qu’en laminant à son tour le bras brandisseur d’arme. En effet: comment une fragile feuille de papier pourrait-elle supporter à bout de bras quelque instrument compact, métallique et militaire lourd de plusieurs kilos ?

(Soyons logiques !)

Ce qui est dit est fait ! Et le résultat escompté atteint !

(Et à présent, l’on se rit, (chuis sérieux) du tueur en série… -Bonus-)

Curieusement, je me relève de cette aventure dont je me suis pourtant tiré avec brio, l’esprit chagrin, empreint d’un sentiment pénible…

J’ai perdu un ami, j’ai perdu deux amis !

Pierre est un flic, et Paul était bandit, et je suis quoi, moi, Jean ?

Je suis entre les deux : je ne suis qu’un passant qui piétine et qui passe...

bonsoir 

drôle d'histoire ? il semble qu'il y est des amis à éviter quand ne les connait ni d'êve ni d'adam .:D

bonne soirée

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 866 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 2 heures, le merle a dit :

bonsoir 

drôle d'histoire ? il semble qu'il y est des amis à éviter quand ne les connait ni d'êve ni d'adam .:D

bonne soirée

Oui !

Et mon idée c'était qu'on voit souvent des gens qui ont eu une conduite abominable et quand on questionne les voisins, ils disent : il était charmant, poli, discret, disait toujours bonjour !... Bref, l'ami idéal !

Et moi-même ne serais-je pas un "sériôl killer" qui m'ignore ?! :smile2:

Docteur Blakyière et mister Hyde !

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 509 messages
Maitre des forums‚
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il y a 38 minutes, Blaquière a dit :

Oui !

Et mon idée c'était qu'on voit souvent des gens qui ont eu une conduite abominable et quand on questionne les voisins, ils disent : il était charmant, poli, discret, disait toujours bonjour !... Bref, l'ami idéal !

Et moi-même ne serais-je pas un "sériôl killer" qui m'ignore ?! :smile2:

Docteur Blakyière et mister Hyde !

oui , on croit parfois connaître les autres sur les apparence et on ne se connais pas sois même ? c'est un peut mon cas . certaines profondeur de m'à personnalité me restent inconnu et mystérieuses ?:)

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 866 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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il y a 3 minutes, le merle a dit :

oui , on croit parfois connaître les autres sur les apparence et on ne se connais pas sois même ? c'est un peut mon cas . certaines profondeur de m'à personnalité me restent inconnu et mystérieuses ?:)

Moi c'est pareil ! je suis très très profond !

Un gouffre ! :smile2:

Insondable, insondé ! Si un jour quelqu'un arrive au fond, ça va totalement bouleverser nos connaissances sur l'Univers ! (Et sur le vide quantique!)

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