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La politique monétaire de la BCE condamne l'Europe au chômage de masse


economic dream

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

Un élément macro-économique qui explique (en partie ) le chômage de masse qui sévit en Europe depuis 30 ans.

La politique de la BCE s'inscrit évidemment dans la ligne droite de cette théorie puisque la mission principale de la BCE est de "garantir la stabilité des prix" , avec une cible d'inflation de 2 % ; l'arbitrage entre chômage et inflation se fait donc en défaveur de l'emploi.

Et comme la BCE est indépendante du pouvoir politique, les dirigeants politiques n'ont rien à dire sur ce sujet .

Un récent rapport de l'OCDE estime le NAIRU français à 8 % en 2013.

Je pense qu'en général, il faudrait remettre en cause le dogme anti-inflation de la BCE et rappeler plusieurs choses :

- l'inflation touche surtout ceux qui ont beaucoup de capitaux

- il est possible d'atténuer les effets de l'inflation pour les salariés en réintroduisant l’indexation automatique des salaires sur l'inflation

- les périodes de plein-emploi ont toujours coïncidé avec des taux d'inflation élevés

- entre le chômage de masse et l'inflation, c'est bien le chômage de masse qui est le plus pénible pour ceux qui travaillent ( pression de la masse des chômeurs sur les salaires, plus de flexibilité, etc.)

- l'inflation permettrait de réduire le poids de l'endettement , ce qui serait très salutaire aujourd'hui

"Le NAIRU

Alain Grandjean | Catégorie: Inflation

Le concept de Nairu (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment(1)) a été mis au point dans les années 70 pour justifier l’idée qu’il est impossible de faire baisser le chômage en dessous d’un certain niveau (le Nairu, parfois appelé taux de chômage naturel) sans relancer l‘inflation. Elle fortifie bien sûr les politiques monétaires neutres ou restrictives.

Cette idée et la pertinence du concept de Nairu sont aujourd’hui fortement débattus suite à une décennie de chômage limité (et inférieur aux estimations habituelles du Nairu) sans accélération de l’inflation aux USA. Pour situer les enjeux, il est important de noter qu’en France(2)le Nairu avait été fixé pour la France à 9% par le ministère des Finances pour l’année 1997. En clair cela veut dire que si l’on en croit cette estimation et l’idée de Nairu, il n’y avait alors pas grand-chose à faire au plan de la politique macroéconomique (toute relance se traduisant par de l’inflation, le chômage étant à peine supérieur au Nairu). Les seules actions légitimes concernaient la flexibilisation du marché du travail permettant de baisser le Nairu…

1 Un peu d’histoire

Le concept de Nairu s’inscrit dans la longue réflexion relative aux liens entre chômage et inflation. Intuitivement il est assez naturel de penser qu’un taux de chômage élevé fait pression à la baisse sur les salaires, donc sur les prix, et qu’inversement une situation de chômage faible permet aux salariés de faire pression à la hausse sur leurs revenus.

Dans le monde des économistes, cette réflexion a été marquée par la célèbre courbe de Phillips. En 1958 l’économiste néo-zélandais Alban William Phillips (1914-1975), publie un article dans la revue Economica pour rendre compte de son travail mené à la London School of Economics. La recherche porte sur une liaison éventuelle entre le taux de croissance du salaire nominal et le taux de chômage, elle repose sur l’observation de l’économie anglaise de 1861 à 1913 puis de 1867 à 1957. La relation statistique observée est forte et négative. Elle permet de conclure à la forte résistance à la baisse du salaire nominal (la courbe est “plate” au delà d’un taux de chômage de 5 à 6 %).

Elle est aussi réinterprétée dès 1960 par Robert Lipsey (Econometrica) comme une relation entre inflation et chômage, en assimilant hausse des salaires à hausse des prix. La même année deux des principaux représentants de la “synthèse néoclassique” (interprétation de Keynes par le schéma IS-LM) Paul Samuelson et Robert Solow développent une analyse semblable.

La relation montre qu’il faut choisir, arbitrer, entre la lutte contre l’inflation et la lutte contre le chômage. C’est pour cela qu’on parlait dans les années 70 du “dilemme inflation – chômage”.

Les années 70 dites de stagflation (concomitance d’un chômage et d’un taux d’inflation assez élevés) viennent ruiner cet édifice théorique. Le Nairu fait alors son apparition sous la houlette de Milton Friedman, le chef de file de l’école libérale de Chicago. A ses yeux le chômage traduit un mauvais fonctionnement du marché du travail. Pour chaque pays il y a un niveau de chômage normal, habituel, “naturel”, reflétant la qualité du marché du travail : certains pays sont caractérisés par une plus grande flexibilité du marché du travail, leur “taux de chômage naturel” est donc plus faible. Pour résumer les conclusions de Friedman il faut dire que l’arbitrage entre inflation et chômage n’existerait qu’à court terme, à long terme le taux de chômage est indépendant du taux d’inflation.

2 La situation actuelle

Les Etats-Unis ont vu leur taux de chômage osciller entre 3,9 et 6,8 % entre 1992 et 2000, avec une hausse des prix de 2,1 % en moyenne, alors que le Nairu était traditionnellement estimé à 6%. Deux types d’explication de ces anomalies ont été développées(3).

Selon certains, on aurait simplement assisté à une baisse du Nairu au cours des années 90. Plusieurs facteurs expliqueraient cette évolution :

- l’ouverture croissante de l’économie américaine à la concurrence internationale et les mesures de déréglementation du marché intérieur auraient accru la flexibilité sur le marché des biens; la chute du taux de syndicalisation, la réduction de la taille moyenne des entreprises, le recours accru à la sous-traitance auraient fait de même pour le marché du travail.

- les salariés américains auraient modéré leurs exigences salariales

- la diminution du poids relatif des jeunes, dont le taux de chômage est relativement élevé, dans la population active, aurait entraîné, toutes choses égales par ailleurs, une baisse du Nairu américain moyen.

Sans aller jusqu’à nier l’existence même d’un Nairu, d’autres experts mettent en doute son caractère opératoire. Ils observent que non seulement le Nairu fluctue au cours du temps, mais que sa valeur exacte à un moment donné demeure mal connue. Ainsi, même si les estimations du Nairu n’oscillent qu’entre 5,5 et 5,9% pour les États-Unis en 1996, leur précision reste faible : l’intervalle de confiance à 95% de telles estimations serait ainsi compris entre 4,3% et 7,3%. Les prédictions de l’accélération de l’inflation fondées sur l’écart entre le taux de chômage observé et le Nairu semblent donc peu sensibles au niveau du Nairu qui est retenu.

Devant cette méconnaissance du niveau et des effets du Nairu, en faire un critère d’action risque d’être contre-productif, et beaucoup d’économistes pensent qu’il vaut mieux observer d’autres indicateurs."

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Selon l'économiste Bernard Salanié :

"Réciproquement, une baisse de l'inflation ne peut être obtenue qu'au prix de l'acceptation d'un taux de chômage supérieur au taux de chômage structurel pendant la période de désinflation.

Pour donner un ordre de grandeur on estime que la valeur du "taux de sacrifice" est entre 2 et 3% : pour réduire l'inflation de 1%, il faut tolérer une augmentation du taux de chômage de 2 ou 3% pendant un an, ou de 1% pendant 2 ou 3 ans. C'est la forme moderne de la courbe de Phillips, parfois évoquée dans les journaux, qui représente les variations de l'inflation en fonction du taux de chômage. Elle rend bien compte du processus de désinflation qu'a connu la France au milieu des années 80."

Dans l'actualité : L'inflation faiblit en zone euro, le chômage bat un niveau record

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Invité Jadis
Invités, Posté(e)
Invité Jadis
Invité Jadis Invités 0 message
Posté(e)

Salut,

l’Europe n'est pas fédérale donc la BCE n'a pas lieu d'être ...

mini_40559662558102.jpg

:D

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Membre, 34ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

Un peu d'histoire, de 1870 à 1895, le monde occidental a été dans une période de déflation constante et ce pour une raison simple, le stock monétaire était fixe mais l'innovation technologique et la réduction des couts ont fait que les prix ont baissé. Je n'ai pourtant pas l'impression que cette période soit mentionnée comme une période de disette et de malheur. Et je doute que cette période n'était pas en plein emploi. Donc l'inflation n'est pas la solution à tous les problèmes, d'ailleurs il est franchement simpliste de vouloir essayer de trouver une solution à un problème complexe.

Ah et quid de la stagflation? C'est de la magie, de l'inflation avec du chômage, on m'aurait menti?

Il me semble clair que l'inflation n'est pas la seule raison pour laquelle nous avons du chômage, sinon le Zimbabwe connaitrait le plein emploi.

Sinon le Nairu sert à mesurer le chômage structurel, des effets conjoncturels peuvent tout à fait faire varier le chômage sans que le Nairu bouge.

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