dévolie-moi de sylvia day

Parisienne

« Dévoile-moi » : toujours plus chaud!

Sylvia Day est l’auteur du nouveau livre érotique « pour ménagères ». ( (DR.) )Renaud Baronian | 06.11.2012, 07h44

On ne pourra pas lui reprocher d’avoir surfé sur la vague du succès de « Cinquante Nuances de Grey ». Car lorsque Sylvia Day, 39 ans, s’est lancée dans l’écriture de « Dévoile-moi », publié demain en France, le livre de E.L. James sortait à peine. D’ailleurs, c’est après la parution de son « Dévoile-moi » aux Etats-Unis il y a quelques mois qu’on a commencé à parler de « mummy porn », soit littéralement le porno de la ménagère. Car, à ce moment-là, ce n’était plus un, mais deux livres érotiques que s’arrachaient alors les lectrices anglo-saxonnes.

L’œuvre de Sylvia Day tient aussi du phénomène : deux millions d’exemplaires écoulés en deux mois du premier volume de sa trilogie, « Crossfire », et un million au Royaume-Uni. Vendu depuis dans trente-quatre pays, le livre est déjà best-seller dans dix d’entre eux. Et il y a deux semaines, le second volume de la trilogie s’est installé en tête des ventes outre-Atlantique, délogeant de la première place « Une place à prendre », de J.K. Rowling, très attendue pourtant après sa saga « Harry Potter »

Mais que raconte ce livre qui passionne tant les femmes de 28 à 45 ans? « Dévoile-moi » suit le destin de la jeune Eva, employée dans une agence de pub, qui va tomber amoureuse de son patron, Gideon Cross, milliardaire beau comme un dieu et dominateur. Rapidement, ils vont se lancer dans une relation pimentée par beaucoup de sexe, tous deux devant composer avec un lourd passé…

L’intrigue ressemble à s’y méprendre à celle de « Cinquante Nuances de Grey », selon un canevas presque toujours identique dans toutes les romances érotiques. Plus intriguant, l’Américaine Sylvia Day a suivi le même chemin éditorial que la Britannique E.L. James : elle a lancé son roman érotique sur Internet avant d’être repérée par des éditeurs à la suite du succès de « Dévoile-moi » sur la Toile.

« Je ne voulais pas transiger sur ce que j’étais en train d’écrire, je n’étais partante pour aucune concession, explique l’auteur, que nous avons rencontrée il y a quelques jours à New York. Je pensais qu’aucun éditeur n’accepterait cela et je me suis donc orientée vers une publication sur Internet, qui me garantissait une grande liberté. »

Tout comme E.L. James, Sylvia Day ressemble à ses lectrices, petite bonne femme toute simple un peu dépassée par son succès, d’une étonnante lucidité sur ce qu’elle écrit : « Nos héroïnes sont jeunes et tombent amoureuses d’un type très riche et très beau : tout ça n’est pas réaliste, évidemment. La romance relève du fantasme, c’est même sa raison d’être. »

Et « Dévoile-moi » provoque la même réaction que « Cinquante Nuances… » chez ses lectrices, telle Gina, New-Yorkaise de 28 ans : « Ce roman a sorti mon couple de la routine, il a réveillé notre appétit sexuel », dit-elle, précisant préférer le style de Sylvia Day à celui d’E.L. James car « les scènes de sexe sont plus réalistes ». Et pour cause. « Je me suis employée à décrire honnêtement ce qu’une femme peut ressentir durant l’acte sexuel, conclut l’auteur. Il ne faut pas croire que les femmes envisagent le sexe sous l’unique angle de la tendresse. »