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17 octobre 1849. "Je vous conjure de faire ouvrir mon corps", prie Chopin deux jours avant d'expirer.


Invité David Web

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17 octobre 1849. "Je vous conjure de faire ouvrir mon corps", prie Chopin deux jours avant d'expirer.

Le pianiste craint d'être enterré vivant. Pas de risque, car sa soeur fera prélever son coeur pour l'emporter en Pologne.

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Les derniers jours de Frédéric Chopin sont atroces. Le musicien de 39 ans agonise durant cinq jours, allongé sur son lit, crachant du sang, victime de longues quintes de toux qui l'empêchent de respirer. En bref, tous les signes de la tuberculose. Horrible à vivre, désespérant à voir pour ses proches. Les médecins sont impuissants, ils ne peuvent que prescrire du laudanum pour calmer ses douleurs. Mais au moins le musicien agonise-t-il dans un superbe appartement ensoleillé de la place Vendôme. C'est sa richissime élève Jane Wilhelmina Stirling qui l'a loué, car le sien, celui de Chaillot, est bien trop froid. Amoureuse, Jane désirait épouser son pianiste, mais lui n'a jamais éprouvé la moindre attirance pour elle. "Je me sens plus proche du cercueil que d'un lit nuptial", avait-il écrit à un ami.

Pour accompagner Chopin jusqu'au seuil des ténèbres, il y a aussi sa soeur, Ludwika Jedrzejewicz, accourue de Pologne en septembre à sa demande, la princesse Marcelina Czartoryska, Solange - la fille de son ex-compagne George Sand et son époux, le sculpteur Clésinger -, son dernier protégé, Adolf Gutmann, son ami, Thomas Albrecht, et son confident, le père catholique Aleksander Jelowicki. Une seule grande absente : George Sand, qui avait pourtant promis de le prendre dans ses bras lorsqu'il serait en train de mourir. Mais elle ne lui a jamais pardonné d'avoir pris le parti de Solange lors d'une horrible bagarre familiale. Beaucoup de visiteurs sonnent également à la porte de l'appartement. Tous veulent saluer une dernière fois l'immense artiste.

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Membre, Artisan écriveur , 57ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
57ans‚ Artisan écriveur ,
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Merci David Web pour cette intervention passionante et enrichissante (comme d'hab)...

Question à cent balles : qui, au Père Lachaise, est enterré en face de Chopin ?

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Invité David Web
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Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
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Un gars qui disait : "Noël au scanner, Pâques au cimetière"...

Bien à toi. ;)

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Membre, Artisan écriveur , 57ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
57ans‚ Artisan écriveur ,
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Il disait surtout : "Noël en Espagne : Paco Rabanne".

Bonne nuit, et bravo : je vous adresse les cent balles à quelle adresse ?

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Membre, Too old to die young, 51ans Posté(e)
Rob Gordon Membre 4 731 messages
51ans‚ Too old to die young,
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Merci David pour le sujet.

Plus jeune je m'intéressais beaucoup à la vie de Sand (sa relation amicale avec Flaubert ou celle plus romanesque avec Chopin) et m'étais demandé pourquoi n'avait-elle pas accompagnée Chopin dans son dernier voyage.

On va dire qu'elle était rancunière ou qu'on ne sait pas tout...

Chopin a envoyé ses félicitations à George Sand pour le mariage de Solange :

Portrait_de_Solange_la_fille_de_George_Sand.jpg Portrait de Solange, la fille de George Sand « Vous dirai-je combien votre bonne lettre que je viens de recevoir m’a fait plaisir et combien les excellents détails touchant tout ce qui vous occupe maintenant m’ont intéressé. Personne plus que moi parmi vos amis, vous le savez bien, ne fait de vœux plus sincères pour le bonheur de votre enfant. Aussi, dites-lui de ma part, je vous prie. Dieu vous soutienne toujours dans votre force et votre activité. Soyez tranquille et heureuse. »

Voici la dernière lettre que Frédéric Chopin écrit à George Sand. Entre temps, il s’est passé un certain nombre de choses. Le prétexte a été une affaire de voiture prêtée à Solange par Chopin. En effet, un mois après le mariage, George Sand a complètement rompu avec sa fille et son gendre au point de leur interdire l’accès à Nohant et Solange, malade, demande à Chopin de lui prêter une voiture. Ce dernier lui répond ainsi : « Je suis bien peiné de vous savoir souffrante. Je m’empresse de mettre ma voiture à votre disposition. J’en ai écrit à madame votre mère. Soignez-vous. Votre vieil ami. » George Sand écrit alors à une amie qu’elle considère que Chopin est passé à l’ennemi. (Solange) Voici donc cette dernière lettre :

« Je n’ai pas à vous parler de Mr. Clésinger. Ma pensée ne s’est familiarisée avec le nom même de Mr. Clésinger, que du moment où vous lui avez donné votre fille. Quant à celle-ci, elle ne peut m’être indifférente. Vous vous rappellerez que j’intercédais auprès de Vous en faveur de Vos enfants sans préférence, chaque fois que l’occasion s’en présentait, certain, que Vous êtes destinée à les aimer toujours, car ce sont les seules affections qu’on ne change pas. Le malheur peut les voiler mais non dénaturer. Il faut que ce malheur soit bien puissant aujourd’hui pour qu’il défende à Votre cœur d’entendre parler de Votre fille, au début de sa carrière définitive, à l’époque où son état physique exige plus que jamais des soins maternels. En présence d’un fait aussi grave qui touche à Vos affections les plus saintes, je ne relèverai pas ce qui me concerne. Le temps agira. J’attendrai, toujours le même. Votre tout dévoué. Ch. »

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