Histoire des protections féminines

Les femmes ont toujours eu leurs règles. Ce qui change au fur et à mesure des périodes, c’est l’image des femmes menstruées et donc de fait leur mode de protection « périodique ».

Que ce soit dans les sociétés pharaonniques égyptiennes, japonaises, romaines, africaines, les femmes avaient l’habitude d’utiliser les ressources naturelles pour ne pas être gênées par les écoulements de sang. Elles enroulaient autour d’un petit morceau de bois, du lin, de la mousse végétale, du coton; qu’elles plaçaient dans le vagin.

La religion chrétienne a érigé le sang menstruel au rang d’impuretés. Nous l’avons vu dans la première partie de l’histoire de nos « menstruations » : la femme réglée est considérée comme empoisonnée. Il était donc conseillé, par les religieux, de pratiquer des saignées lors de la période menstruelle, il ne fallait pas avoir de rapport sexuel durant cette période au risque d’avoir un enfant roux, lépreux…

Il était or de question pour une femme d’introduire quoique ce soit dans son vagin durant cette période, elle ne devait en aucun cas, toucher ce sang « impur ». Ainsi le processus utilisé autrefois dans les sociétés anciennes était interdit et inenvisageable !

L’histoire des protections féminines suit l’histoire des sous-vêtements féminins. Au Moyen-Age, les femmes n’avaient pas de sous vêtements proches du corps, donc on laissait couler le sang, l’urine et les excréments sous les jupes. Les « shorts » longs ont faits ensuite leur apparition mais étaient fendus. Seules les femmes plus aisées pouvaient s’offrir une pièce de tissu qu’elles cousaient à l’entre-jambe durant la période menstruelle. Petit à petit le caleçon s’est fait plus proche du sexe de la femme. Cependant ça n’était simplement que pour le côté pratique et non hygiénique.

En 1800, aux USA, les femmes et les adolescentes portaient des « sacs à chiffons » qui contenaient des morceaux de tissu. Ces tissus étaient ensuite bouillis à la fin du cycle. De nombreuses femmes, partout dans le monde, ont trouvé leur « trucs » pour rendre leur vie plus pratique lorsqu’elles avaient leurs règles…C’est pourquoi, réellement, nous ne pouvons dater l’apparition de la serviette périodique en elle-même. En ce qui nous concerne, nous refusons de prendre une date de sortie commerciale comme invention des serviettes périodiques alors que de nombreuses soeurs l’ont fait avant !

Nous pouvons tout de même dire que la généralisation d’une protection périodique date de la fin du 19 ème/ début 20 ème siècle. En effet, ce sont les thèses hygiénistes qui ont poussé les femmes à acheter des produits dits d’hygiène féminine. Il n’était plus question de voir du sang menstruel ni de sentir les odeurs.

Au même moment, les déodorants intimes, les douches/sprays vaginaux portatifs (aérosols) ont faits leur apparition.

Afin de tenir ces serviettes, les femmes portaient des ceintures sanitaires ou tabliers sanitaires.

En 1931, le Docteur Earl Hass a l’idée d’utiliser des compresses chirurgicales comme protections périodiques. Il crée le Tampax (contraction de Pack et de Tampon). Le 19 novembre 1931, l’idée est brevetée. En 1933, c’est Gertrude Tenderich qui rachète la licence. Mais le puritanisme, la gêne de montrer ce produit, empêche sa diffusion par une publicité. De plus son mode d’utilisation rebute plusieurs femmes, notamment en Amérique.

Les initiatives, telles que la protection de doigt, l’applicateur, ont permis au tampon de faire son apparition dans de nombreuses salles de bains. Il faut attendre 1936, pour le voir en France.

En 1931, les coupes menstruelles sont également créées. Mais contrairement au Tampax, elles ne font pas preuve de beaucoup d’intérêts de la part des scientifiques, des publicitaires et donc des femmes. C’est grâce à l’actrice, chanteuse américaine, Léona Chalmers, que l’on doit les tests scientifiques et la commercialisation de la Tassette, en 1937. Mais cette coupelle menstruelle était fabriquée en caoutchouc, et la Seconde Guerre mondiale causa une pénurie de caoutchouc. La tassette tomba alors dans l’oubli jusqu’à la fin du XXème siècle. Le caoutchouc donna des irritations chez certaines femmes, donc un nouveau modèle de coupelle en silicone a fait son apparition.

http://pelenop.fr/?p=872

Le sang effrayait puisque symptôme d' hystérie qui changeait les femmes, et notamment les nonnes astreintes aux mêmes règles de célibat, durant leur cycle en Messalines.

Très intéressant tout ça ! On en apprend tout les jours.

Merci ça fait plaisir de partager.

Quand il s'agit d'apprendre l'histoire de quelque chose, ce n'est jamais inutile. C'est très instructif sur la condition des femmes dans l'Histoire.

Disons que c'est intéressant de savoir comment nos ancêtres vivaient. Je me dis que j'ai de la chance d'avoir l'eau courant, le savon, les serviettes hygiéniques et le reste.

vive la ménopause et la fin des règles.

100 % d'accord. :D

c'est bien intéressant, et on se réjouit de découvrir que la modernité a ses avantages au su de ces pratiques peu recommandables (comme celui d'introduire du bois là où le sang s'écoule!)..brrr, en y repensant, ça fait froid au dos!