6 juin 1942. Une blonde effectue le premier saut en parachute en Nylon. Camel en fait son égérie!

6 juin 1942. Une blonde effectue le premier saut en parachute en Nylon. Camel en fait son égérie!

Pour inciter les femmes à fumer, l'industrie du tabac a besoin d'héroïnes la cigarette au bec. Miss Gray tombe à pic.

Avant la guerre, la femme qui fume a encore mauvaise presse. C'est une femme de mauvaise vie, une actrice, une moins que rien. L'industrie du tabac va mettre un paquet de dollars sur la table pour changer cette image qui lui fait perdre des millions de clients. Alors, elle va se mettre en chasse d'héroïnes la cigarette au bec. Par un tour de passe-passe extraordinaire, en quelques années, la cigarette devient le symbole de la femme libre, indépendante et même sexy. Et l'une de celles qui incarnent le mieux l'héroïne qui fume est une petite blonde sexy de 24 ans qui en a vraiment deux grosses que des mecs eux-mêmes seraient heureux de posséder. Le 6 juin 1942, en pleine guerre, Adeline Gray est le premier parachutiste à se lancer dans le vide, accrochée à une ombrelle en Nylon.

Le Nylon a été inventé quatre ans auparavant par du Pont de Nemours pour remplacer la soie d'origine asiatique. Ce matériau génial a effectué une entrée plutôt modeste dans le monde sous la forme d'une brosse à dents, puis il s'est glissé sous les jupes des femmes pour servir de bas. Et le voilà maintenant à l'assaut du ciel. Léger, économique à produire, le Nylon est idéal pour remplacer la soie des parachutes. Est-il nécessaire de répéter que Nylon n'est pas l'acronyme de "Now you've lost old Nippon", mais la juxtaposition de la syllabe "nyl", qui ne signifie rien du tout, et du suffixe "on" commun à d'autres fibres comme le coton ou le rayon (la rayonne, en français).

"Le point T"

Adeline a déjà 32 sauts à son actif, accomplis depuis l'âge de 19 ans. C'est la seule Américaine à détenir son brevet de parachutiste, dans le Connecticut. Si elle a été choisie pour effectuer le premier saut, c'est qu'en temps de guerre, les hommes sont trop précieux pour être gaspillés. Vous l'avez cru ? Non, l'explication est bien plus simple : Adeline est une employée du fabricant du parachute, la firme Pioneer Parachute Company of Manchester. Du reste, son saut a été précédé par plusieurs tests avec des mannequins. Ce sont les militaires qui, avant de passer commande, ont exigé d'assister à un essai avec un parachutiste vivant, homme ou femme, peu importe.

Avant de s'élancer dans le vide, Adeline cherche du regard le minuscule timbre-poste sur lequel elle est censée se poser devant une cinquantaine d'observateurs. Elle saute. Dans sa tête, elle compte : 1, 2, 3... Cela lui semble une éternité. Le sol vient à sa rencontre comme propulsé par un ascenseur atomique. Elle tire sur la sangle commandant l'ouverture du parachute. "Durant un instant, rien ne se passe et... ça marche ! Il s'épanouit en une énorme ombrelle blanche bienvenue et vous savez alors que vous êtes sauvée..." Adeline se pose comme une fleur devant les représentants de l'armée prêts à se jeter à ses pieds. Elle devient une petite héroïne. La presse lui consacre des articles enthousiastes. Ceux-ci tombent sous les yeux de l'empire du tabac qui a probablement fait plus de victimes que les combats de la Seconde Guerre mondiale. Adeline Gray devient illico l'égérie de la marque Camel.

Le cigarettier lance la campagne "Let's smoke, girls". Quoi de mieux qu'une héroïne comme la belle et courageuse Adeline Gray pour incarner la nouvelle fumeuse ? En février 1943, une pub paraît dans les journaux américains à la gloire de la parachutiste. "Pas étonnant que la première chose qu'Adeline Gray ait faite après avoir touché le sol ait été d'allumer une Camel. Ce que vous auriez sans doute fait aussi ! Une Camel possède toujours une saveur formidable, mais dans un moment tel que celui-ci... Bon, il n'y a pas assez de mots pour exprimer combien c'est formidable !" Ne reculant devant rien, les publicitaires inventent pour elle le point T, comme il y a le point G. Mais le point T est situé au fond de la gorge. T comme tabac, throat (gorge) et taste (goût). Une bouffée de Camel sur le point T et voilà la femme expédiée au 7e ciel. Le point G, puis le point T, dans la foulée, c'est le pied...

Le Point.

moi je préfère le dromadaire !

C'est pas nouveau que les blondes aiment s'envoyer en l'air :cool: :smile2: