Deux modes d'action du psychisme

Je pense que la volonté possède deux modes d'action sur le psychisme : elle peut saisir une pensée, ou la relâcher.

Notre libre-arbitre nous permet entièrement cette liberté d'action : penser.

Pour saisir, il suffit de porter son attention sur une pensée, pour relâcher, il faut porter son attention sur la réalité (admirer un paysage, ce qui est autour de nous, etc) ou tout simplement penser à vide, c'est-à-dire prendre du recul sur nos pensées, notre vie, voir ce qu'on sait comme un ensemble. Je pense que ces deux modes d'action du psychisme, nous les produisons instantanément et constamment, sans même nous en rendre compte, tout le temps.

Malheureusement, en insistant sur l'un ou l'autre, poussé à l'extrême, elle mène tout deux à la catastrophe.

Trop saisir une pensée, comme par exemple, s'attacher fortement à une valeur, mène au fanatisme. L'attachement à une pensée se fait par la peur (telle l'enfant qui s'attache à sa mère par peur de ce qui l'entoure), on a peur qu'oublier telle chose puisse nous nuire. Voyant qu'on est trop attaché à cette pensée, on essaye de faire avec, de vivre avec, on établit alors des hiérarchie, où l'on met notre valeur au plus haut, pour pouvoir accepter qu'on y pense lorsqu'on parle d'autres choses, qui se situent donc naturellement plus bas dans cette hiérarchie qu'on a établit. La hiérarchie a pour but avant tout de nous faire croire que nous n'avons aucun problème psychique, mais en réalité c'est un moyen de s'y adapter. Et quand on tente de relâcher cette pensée qui a de la valeur, on se rend compte que l'attachement est trop fort, et cette pensée nous suit, elle contamine toutes les autres pensées et on arrive plus à s'en détacher : c'est la névrose.

A l'inverse, trop relâcher ses pensées, revient à relativiser, à considérer que tout a de la valeur, à considérer que tout le monde, même les plus mauvais, ont du potentiel. C'est avoir une vision idéal du monde où tout est bien. Le problème, c'est que considérer que tout est bien, empêche de distinguer, ce qui est objectivement "bien", c'est à dire ce qui est utile pour notre vie. Cela nous empêche de sélectionner. A force de relativiser ainsi, à force de toujours chercher à relâcher ses pensées le plus possible, ce qui constitue au fond une forme d'avidité: on cherche à penser à tout tout le temps, et bien à force, on ne pense plus à rien. On se perd dans un monde imaginaire, et on rate la réalité. Rater la réalité nous amène à rater notre vie. On se rend compte que toute nos pensées n'ont servi à rien, et en essayant de se recentrer, à reprendre notre vie en main, on fait face à toute cette relativisation qui nous bloque : c'est la dépression.

Dépression face à névrose, relativisme face à centrisme, égalité universelle face à hiérarchie absolue, monde imaginaire face à fanatisme.

Tout cela renvoie au deux modes du psychisme : saisir une pensée ou la relâcher.

Cela ne signifie pas qu'il faut rejeter complètement le relativisme et le centrisme, cela signifie avant tout qu'ils sont tout deux nécessaire au fonctionnement normal du psychisme, et qu'il ne faut pas faire cette erreur, qu'énormément de gens font, car il ne voit pas ce qui se passe dans leut cerveau, cette erreur d'avoir pour objectif d'être le plus centré possible ou le plus universelle possible.

Très souvent, on pose l'un contre l'autre, les relativisme estiment détenir la vérité, et les centriste aussi. Mais ils ont tout les deux torts, ils confondent la réalité et le fonctionnement de leur esprit.

En se forçant à l'un, chercher à être le plus universel possible, ou à l'autre, chercher à imposer la valeur auquel on croit, cela constitue un ralentissement du fonctionnement du psychisme qui par nature, passe de l'un à l'autre automatiquement. C'est s'handicaper soi-même.

Ce qu'il faut, c'est être capable de passer de l'un à l'autre, sans s'y perdre, en en faisant tout simplement abstraction, afin de construire sa pensée en fonction de la réalité.

C'est simplement un conseil, j'espère qu'il vous aidera.