Salaire et conditions de travail : les attentes des Français

Salaire et conditions de travail : les attentes des Français

Plus d'argent, moins de stress, de meilleures conditions de travail, plus de temps libre... Dans la tourmente économique, les attentes des salariés français semblaient entendues. Pourtant, mi-novembre, le site de recrutement Meteojob et le cabinet de conseil Alixio, fondé par Raymond Soubie, ont pris le pouls de 8.814 collaborateurs en France. Et leur premier « baromètre de la relation candidat-recruteur », dévoilé en exclusivité dans « Les Echos », tord le cou aux idées reçues.

Bien sûr, tous les Français souhaitent être augmentés en 2012. Toutefois, le tableau n'est pas lisse. Des bureaux aux usines, les salariés se satisferaient d'une hausse de salaire de 2,4 % en moyenne. Mais leurs exigences grimpent à plus de 4 % lorsqu'ils ont moins de 30 ans. Les attentes varient aussi selon les métiers. « L es fonctions les plus éloignées du marché, comme la production ou la R&D, ont les attentes les plus élevées. L'espoir est grand dans des domaines comme l'ingénierie, où la pénurie de profils menace. Les professionnels des ventes, des RH ou de la finance sont moins gourmands », souligne Caroline Dana, associée chez Alixio.

Contre toute attente, à la question « Aujourd'hui, et dans le contexte actuel, vous auriez surtout envie de ? », moins de la moitié des sondés (40 %) répondent « gagner plus ». Cadres ou non. Ils ne sont pas plus attirés par la possibilité de participer au capital de l'entreprise (actionnariat, stock-options, actions gratuites).

Travailler davantage

Autre surprise : seuls 14 % des cadres et 12 % des non-cadres militent pour « avoir de meilleures conditions de travail ». « En la matière, il y a plus de demandes de la part des cadres que des noncadres ! » remarque Caroline Dana. De même, les sondés ne sont que 17 % et 19 % à souhaiter un poste plus intéressant. Tandis que ceux qui désirent plus de temps libre ne dépassent pas 5 % ! « Depuis la réforme des retraites, notamment, il y a une prise de conscience qu'il faut travailler davantage », estime Marko Vujasinovic, président de Meteojob.

A l'heure où se succèdent les annonces de suppressions de postes dans les grands groupes, de PSA à BNP Paribas en passant par la Société Générale, l'inquiétude reprend le dessus : un quart des collaborateurs veulent surtout « avoir la sécurité de l'emploi ».

En matière de temps de travail, plus de 54 % des cadres et 67 % des non-cadres plébiscitent surtout une plus grande souplesse. Mais 9 % seulement souhaitent le voir diminuer. Par ailleurs, le télétravail, qui ne concerne que 8 % des Français contre 30 % des Suédois, des Finlandais ou des Belges, n'est pas près de rattraper son retard. A l'exception des cadres franciliens qui en sont friands, la pratique ne séduit qu'un cadre sur trois. « Travailler à distance n'est pas encore dans les mentalités, ni des managers ni des salariés qui estiment souvent que leur tâche s'y prête mal », commente Caroline Dana. Quant à la mobilité géographique, 70 % des Français habitant en région n'y sont tout simplement pas prêts.

Les Echos.