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Indivisibilité républicaine


Invité Quasi-Modo

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Bonjour,

L'indivisibilité républicaine est une valeur introduite à la suite de la révolution française dans la constitution de 1791 dans laquelle citait : "Le royaume est un et indivisible." Cela exclut d'une part toute forme de politique partisane, qui défendrait les intérêts des uns, au détriment, ou sans prendre en considération ceux des autres, mais également toute forme de fédéralisme. Une définition acceptable consiste à dire qu'il n'y a qu'une seule source du pouvoir normatif initial. On comprendra que le modèle de laïcité à la française aujourd'hui déchu y prend son origine.

Elle suppose, entre autres, que les hommes politiques s'adressent à tous les citoyens sans exceptions dans leurs discours. Exactement le contraire de ce à quoi nous assistons lorsque regroupés par communautés d'intérêts, nous nous retrouvons avec des revendications de droits communautaires qui entrent en conflits les uns avec les autres (p.ex. islam contre féminisme). Une des conséquences de l'indivisibilité est de fonder la revendication du droit dans ce qu'il y a de commun entre tous les hommes, c'est à dire dans ce qui de la dignité ou de la nature humaine, fût bafoué jusque là ; autrement dis, il ne peut se fonder de droit qu'en se réclamant de ce qui est commun à l'humanité entière, c'est à dire de ce qui, présent en chaque citoyen, permet l'appropriation "évidente" de la valeur revendiquée.

Une valeur oubliée par la gauche, voire même la droite, la première qualifiant de façon fallacieuse toute forme de défense de cette valeur comme réactionnaire, contre le mélange ou la mixité, etc..., valeur pourtant fondamentale pour la république. Chacun cherche désormais ce qui, du particulier de sa condition (et non plus du commun de notre condition d'Homme), pourrait lui faire exiger quelque droit, et donc exiger de la société entière, considérée alors dans l'altérité, de nouveaux devoirs. Lorsque ces conflits d'intérêts entrent en contradiction, chacun prétend (ce qui est carrément contradictoire) faire ce qui est désormais à la portée de tout le monde, c'est à dire la "généalogie" (bien plus souvent une pseudo-généalogie d'ailleurs) des revendications de l'autre, c'est à dire ramener les revendications en question à la particularité de sa condition, de son histoire, ou à des besoins sous-jacents, sans prendre au sérieux ce qu'il peut y avoir de vrai dans son discours.

Dans la logique de l'indivisibilité, le droit dont on se réclame doit être reconnu de façon équivalente à tout bourreau et à toute victime, y compris au bourreau qui est à l'origine de la revendication. La politique et la partialité de l'antiracisme est une infraction flagrante à ce principe par exemple. On ne peut non plus, sans cultiver l'art du paradoxe, exiger la probité des élites et s'en défendre pour légitimer la corruption des meurs que l'on pratique. C'est rigoureusement anti-républicain. Le fondement qui dût en être l'éthique de réciprocité ("Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse." ou encore "Sois avec l'autre comme tu aimerais qu'il soit envers toi-même."), est désormais remplacée par le "tu quoque" (toi aussi) d'un ressentiment qui prend désormais bien plutôt la forme ("Sois avec autrui comme il a été envers toi." voire "Les injustices que je subis justifient les injustices que je fais subir."). Il n'y a pas de revendication de droit sans l'exigence de soi qui consiste à respecter en soi le devoir qu'on exige de la part de l'autre.

Il n'y aurait ainsi plus de patriotisme possible, mais une sorte de totalitarisme des différences autorisées par le biais du nombre de ceux qui s'y reconnaissent (quid des exclus ou des communautés minoritaires parmi les communautés revendicatrices?), témoignant donc d'un poids plus fort d'un points de vue démocratique. Le "Get rich or die trying" et la généalogie systématique empêche l'émergence des vertus humaines de base qui apparaissent en temps normal spontanément de la rencontre avec l'autre qu'on écoute (et qu'on ne fait pas juste qu'entendre), en cherchant le compromis formant la décence commune.

Les politiques ne seront-ils pas désormais condamnés à ne prêcher que des convaincus reconnaissant leur propre égoïsme dans le discours de leur représentant? Quel intérêt de se rassembler dans des partis politiques ou de défendre la démocratie puisque le public serait désormais acquis avant même que le discours ne soit prononcé?

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Membre, 53ans Posté(e)
alandick Membre 2 873 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
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:o°

Je passe mon tour :D

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Membre, Posté(e)
Le martien Membre 1 727 messages
Baby Forumeur‚
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Le public n'est pas tant acquis que ça quand il frise les 50% d'abstention, mais pour le restant il est vrai qu'il y a peu de gens prennant la peine d'examiner la réalité d'un programme ou de se faire une opinion personnelle.

Il est tellement plus facile de beler dans un troupeau rose, bleu, marine, rouge ou vert.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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J'en arrive finalement à penser qu'il n'y a plus de politique juste, alors que la justice est sensée être l'objet de la politique. Mais y en a-t-il jamais eu?

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Membre, Posté(e)
Le martien Membre 1 727 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

J'estime que les 6 grands partis ont tous une part de justice à 16.6%, mais aucun n'est juste.....

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