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Les prénoms de la nouvelle génération d'immigrés en France


Big-KAZ

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Big-KAZ Membre 268 messages
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Si l'on en juge par les prénoms de la nouvelle génération d'immigrés en France, on pourrait croire que la communauté maghrébine veut se détacher peu à peu de sa culture d'origine pour s'immiscer dans celle du pays qui l'accueille. En effet, ces dernières décennies, on assiste à un repli des prénoms arabes classiques (Karim, Mehdi, Mohamed, Samir¿) au profit de prénoms hybrides (Rayan, Yanis, Yliès, Inès¿) ou composés comme Rachid-Nicholas ou Manal-Cécile¿

Le quotidien français Libération revient sur ce sujet dans son édition du lundi après la sortie du guide "La cote des prénoms", qui recense chaque année les prénoms les plus utilisés dans l'Hexagone.

Selon les auteurs de cet ouvrage, c'est Rayan (dont l'origine est arabe et qui signifie "beau") qui est le prénom le plus répandu cette année parmi la communauté maghrébine, dopé par la vogue anglo-saxonne du Ryan. Ce prénom, qui n'était pas du tout utilisé en 1970, a été attribué en 2001 à 8,2% d'enfants d'immigrés. Yanis, lui, d'origine grecque, a été donné à 6% des cas en 2001 alors qu'il n'existait pas du tout en 1970. Par contre, le score de Mohamed a chuté de 12,5% en 1970 à 8% en 2001.

Comment expliquer ce changement de répertoire? Serait-ce une victoire de l'intégration comme le croient savoir les pères de "La cote des prénoms".

Pour le statisticien Guy Desplanques, "en retenant un prénom métissé, bon nombre de parents manifestent leur désir d'intégration¿ Ceux qui choisissent de donner à leurs enfants des prénoms composés visent à leur laisser la liberté de privilégier ou non leur communauté". "C'est toute la problématique de l'immigration: à un moment donné, il faut quitter sa culture. Et l'acculturation joue".

Mais pour Slah, un père tunisien d'Amélia et Maëlle, il s'agit plutôt d'une "recherche de l'indifférence" pour échapper à "l'apartheid social". Ce dernier a délibérément choisi pour ses deux filles des prénoms qui passent inaperçus pour leur éviter d'être victimes de pratiques discriminatoires, notamment dans les milieux du travail et de l'habitat.

D'après la sociologue Nacira Guénif Souilamas, on assiste de moins en moins aujourd'hui à des demandes de francisation des prénoms au moment de la naturalisation. "Les descendants de migrants ne pensent plus que l'assimilation passe par l'acculturation et qu'il faille effacer toute référence à l'origine au parcours migratoire. Ils ont ainsi choisi de renouer avec des références arabes, persanes qui ne sont pas forcément liées à leur pays d'origine ou à l'histoire des parents". Il s'agit généralement de prénoms faciles, aux consonances fondues, présentables aux familles restées au pays et plus lisses pour la société française. "Ces prénoms hybrides sont la marque d'une appartenance multiple, comme une boîte à outils identitaire".

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