Le public du "central" fait vite la connaissance de la jolie Ivanovic, belle athlète de 183 centimètres qui joue sans complexe pour ses premiers Internationaux de France. A 2-2, elle rentre de nouveau dans le court pour faire le break blanc. Il faut dire que Mauresmo sert mal, elle n'a pas de rythme. Le public respire quand Amélie recolle à 3-3. Mais rien à faire, ses coups ne partent pas. A 4-4, elle perd encore sa mise en jeu. Et le premier set revient logiquement à la jeune Iva, 6/4 en 41 minutes.

Les choses s'aggravent en début de deuxième manche. La Française ne fait que défendre, elle joue court. Après une heure de jeu, la voilà menée 3-1. Puis 15-40 sur son service. C'est un peu la débandade. Etonnamment, Amélie sert trois fois sur quatre sur le point fort de sa rivale, le coup droit. Et les retours sont dévastateurs. Mais Amélie, à qui l'on vient d'infliger une faute de pied sur une deuxième balle (donc une "double"), se fâche. Enfin. Elle efface ces deux balles de 4-1. Puis elle "débreake" dans la foulée. Le public s'enflamme.

C'est même de la folie dans les tribunes quand Mauresmo frappe un passing gagnant trois mètres derrière la ligne de fond, sur un smash d'Ivanovic. La protégée de Loïc Courteau prend le dessus, elle tape la balle avec plus d'énergie, et la Serbo-Monténégrine panique un peu. Amélie recolle à un set partout (4/6, 6/3 après 1h23). C'est la "ola" dans les tribunes.

Mais Ivanovic se reprend vite. Montrant par moments une belle adresse au filet, elle fait la course en tête dans le troisième set. Un coup droit décroisé lui permet de se détacher 3-1. Mauresmo trouve les ressources pour revenir à 3-3. Mais c'est au prix de beaucoup d'efforts en défense. Elle n'arrive pas à trouver le revers adverse. Amélie se bat, elle tente sa chance sur les deuxièmes balles adverses. Mais elle est dominée, c'est évident.

A 4-3, 30-0 sur le service de la Française, Ivanovic fait venir le soigneur. Mais ses problèmes respiratoires ne durent pas. A 5-4 en sa faveur, elle accélère une dernière fois. Crispée, Amélie lui offre la victoire sur un plateau, concédant son service blanc, sur une double-faute, la 10e sur l'ensemble du match. C'est l'abattement dans les tribunes¿ Sauf dans le clan Ivanovic. La jeune fille de Belgrade a épaté tout le monde. Quel ouragan !

Les chiffres du match sont cruels pour la Française. La Serbo-Monténégrine a réussi le double de coups gagnants (42 à 21). "Ce soir, je ne crois pas avoir fait un mauvais match comme par le passé à Roland-Garros. Mais la déception est grande", reconnaissait Amélie. Pendant ce temps, Yannick Noah se dirigeait vers le Zénith, pour animer son traditionnel concert des Enfants de la Terre. Il avait bien besoin de se changer les idées, lui aussi.

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