Le coin des amoureux

J'aime cette photographie de toi.

C'est celle qui m'évoque le plus ce que tu es et ce que tu représentes à mes yeux.

Toute en arrondis, en boucles, en gracieuses trajectoires.

Silhouette sinueuse, comme une arabesque habillée d'un léger voile.

Elle me parle doucement, à peine un chuchotis, au travers de tes courbes.

Pour mieux l'entendre, faut que glisse ma carapace, devenue trop lourde.

Elle me sait, dès lors, plus attentif, plus sensible à ton intime récit,

Il y a tant à dire, sur tes plaisirs inassouvis et tes fantasmes indécis.

Elle me murmure secrètement ta candeur et ton obéissance,

Mais aussi tous les vices inconvenants qui enflamment tes sens.

Elle se fait l'écho complice de mes ordres pervers,

Comme tu me fais complice de tes plaisirs solitaires.

Elle me suggère le lent ballet de tes hanches, vibrant sous tes mains,

Doucement, langoureusement, avec un bonheur tout féminin.

Elle me dévoile en partie, les secrets de ton âme, ta fragilité,

Sans oublier les émois passés, et les troubles encore cachés.

Elle me rappelle tes yeux, dont tu masques la braise, à l'écart,

Derrière des boucles imitant l'incandescence de ce regard.

Elle m'évoque bien sur ton adorable tendresse, et ta coquine attitude,

Elle m'inspire, aussi, le velours et la soie, leur délicatesse,

Qui sont pourtant bien éloignés de la chaleur de tes caresses.

Elle m'exhorte à la prudence, à avancer avec plus de retenue,

Alors que mon appétit de toi, parfois, devient fou, mal contenu.

Elle me souligne également ton abandon et ta soumission,

Actes d'allégeances complices qui définissent notre relation.

Mais même si je sais pouvoir tout exiger de ton être,

Cette photo me prévient que parfois¿ Je ne suis plus le maître.