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DV8 Physical Theatre


Invité Naphtaline

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Il y a des sujets sur le théâtre, sur la musique, le cinéma, la peinture mais je n'ai point trouvé de topic sur la danse... je me devais donc de combler cette lacune ( :sleep: ) avec, pour commencer, une troupe de danse contemporaine, DV8 Physical Theatre, fondée par le chorégraphe Lloyd Nesson dans les années 80 et qui mélange justement un peu tous les genres et, en tous cas révolutionne, celui de la danse moderne.

Pourquoi DV8? En fait, le nom même de la troupe joue sur les mots. D'une part, elle fait référence à la "Danse" et la "Vidéo" (8 pour 8 mm), en raison des nombreux films que la troupe produit (films tirés de ses spectacles), mais prononcez le nom à l'anglaise et vous obtenez: « deviate » (dévier) et c'est aussi ce qu'ils veulent souligner : une volonté de rupture avec ce qui a été fait.

Le travail de DV8 est donc basé sur une prise de risque tant esthétique que physique. En tentant de supprimer les frontières entre danse, théâtre et aspirations personnelles, DV8 souhaite, avant tout, communiquer des idées et des sentiments de façon claire et sans prétention, sans concession pour autant, mais accessible à tous.

Pour chaque nouvelle création, depuis 1987, DV8 a travaillé avec une équipe de designers et de compositeurs contemporains afin de les aider dans leur travail de recherche sur la relation entre le corps, la scénographie et la musique.

Un petit mot sur Lloyd Newson tout de même : Australien, psychologue de formation, son intérêt pour la danse a grandi pendant ses études de psychologie et l'a conduit à la London Contemporary Dance School. De 1981 à 1985, il est chorégraphe et danseur avec l'Extemporary dance Theatre. Il travaille alors avec de nombreux chorégraphes dont Karole Armitage, Michael Clarke, David Gordon, Daniel Larrieu et Dan Wagoner.

En 1986, il devient le directeur de la compagnie DV8 Physical Theatre. Son travail artistique au sein de DV8 a eu un impact dynamique sur la danse contemporaine. « Ce qui l'éloigne d'une grande partie de ses contemporains, c'est son refus de tout formalisme, de toute abstraction » (Bernard Raffalli). Il refuse l'abstraction en danse, se concentre à donner du sens aux mouvements et aborde des problèmes sociaux actuels.

Une danse "déviante" donc à la frontière entre politique et arts de la scène, entre performance et théâtre, entre poésie et un réalisme parfois dérangeant, qui questionne la société et en dénonce les travers : exclusion, homophobie, violence¿

Dead Dreams of Monochrome Men -1988 Cette Chorégraphie est inspirée du tueur en série Dennis Nilsen qui sévit à Londres au début des années 80 et aborde notamment le thème du sida. La compagnie anglaise de danse DV8 a construit un fabuleux ballet de corps, dans un lieu de drague, loin du spectacle filmé : gros plans, noir et blanc fascinant, frôlements des peaux violents ou doux, regards dévorants. Une quête du désir et de sensualité admirable.

Strange Fish- 1992 (Prix Italia Special Prize - Music & Arts, 1994, Best Choreography Festival International Danse Visions 1993 Best Stage Performance Reworked for the Camera IMZ Dance Screen 1993, Pierre Cardin Award Grand Prix International Video-Danse 1993)

A partir du proverbe bouddhique : « Il n'est pas nécessaire de connaître ce que l'on va attraper pour lancer sa canne à pêche » ( ;) ), la conquête de l'autre est le thème central du spectacle Strange Fish. Le film est aussi perturbant et convaincant que l'était le spectacle. Constitué de plans-séquences qui explorent de fond en comble une drôle de demeure, il met en scène de jeunes hommes et femmes, leur quête de croyance et leurs désirs, l'étrange similitude d'affects qu'ils engendrent. Un couloir, une salle de bar, un lieu de culte : chaque lieu se réduit à une proposition frontale, le mur restant l'espace de prédilection d'une danse qui s'y déploie, s'y découpe et s'y heurte.

Enter Achilles (1996), qui, avec quelques faux airs d'un film de Ken Loach, est une sorte de comédie urbaine qui raconte les banlieues des plus pauvres, la vie dans les bars, les rapports entre hommes, l'exclusion.

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Leur dernier spectacle : To be straight with you (2008) est le résultat d'interviews conduites ou recensées par la compagnie, portant sur l'homophobie dans différentes minorités du Royaume Uni. Qu'il s'agisse de confessions recueillies pour le spectacle, ou des extraits d'interviews à la radio, la compagnie insiste sur le fait que tous les mots prononcés sur scènes proviennent des paroles qu'ils ont recueillies. Ce sont ces mots que les danseurs et la scénographie restituent et représentent sur scène: ceux des paroles d'une chanson jamaïcaine homophobe, ceux d'un DJ anglais à propos de ce type de musique, ceux de Peter Tatchel, ceux d'un homosexuel agressé par son père, ceux d'un médecin irakien réfugié au Royaume Uni après le début de la guerre, ceux d'un moyen oriental marié dont l'amant anglais (marié lui aussi) est devenu un ami de la famille...

Toujours en avance sur son temps, Lloyd Newson propose une ¿uvre qui va au delà d'un faux anti-racisme bien pensant qui consiste à fermer l'¿il sur l'homophobie lorsqu'elle concerne des minorités elles-mêmes victimes de discrimination. Au contraire, il offre une image de ces arrosés qui arrosent à leur tour, de personnes victimes de double discrimination, de gens aveuglés par leur interprétation d'une religion, de gens qui essaient de concilier les deux. Des propos très forts, et des images inoubliables.

Le seul inconvénient avec DV8 est que, jusqu'à présent, ils ne remontent jamais leur spectacle.. :smile2:

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