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Michel Piccoli: «Pourquoi je fais ce métier»


Yavin

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Michel Piccoli: «Pourquoi je fais ce métier»


Jeudi 30 octobre - 22:53

Michel Piccoli est à l'honneur de la Cinémathèque dès samedi. Soixante ans de cinéma, plus de 200 films: l'acteur joue comme il respire.



«Pourquoi je continue à faire ce métier? Quelle drôle de question! Un, je ne me suis jamais embourgeoisé. Deux, je suis vieux mais je ne me sens pas vieux du tout. Trois, je suis amoureux de la vie. Quatre, je hais Monsieur Sarkozy. Cinq, le capitalisme est en train de nous faire mourir! Que vous dire d'autre? Tout me passionne, tout peut me révolter.»
Michel Piccoli s'énerve vite, mais il se calme tout aussi rapidement. Prendre à c¿ur son métier est une litote pour ce monstre de cinéma qui, à 82 ans, continue d'enchaîner tournages et répétitions: il préparait hier à Vidy le Minetti de Thomas Berhard qu'il jouera en décembre prochain. Piccoli sur scène et sur écran(s): dès novembre, la cinémathèque lui offre deux mois de rétrospective. Un joli cadeau de fin d'année, un honneur mais pas un hommage: à bientôt 83 ans, l'acteur a passé l'âge des commémorations.

¿ Michel Piccoli: Je cherche, toujours. Je veux découvrir encore plus de choses qui vont vers la folie, le fantasque, le rêve. Notre monde de surconsommation retient les gens loin de nouveaux univers à découvrir. Le cinéma vit cette guerre entre le commercial et l'art: son souci de rentabilité est de pire en pire, les films coûtent de plus en plus cher pour que le grand public trouve cela admirable, et ceux qui veulent créer en dehors de la norme grandiose du commerce rencontrent de plus en plus de difficultés.

¿ Avez-vous su trouver le bon équilibre entre les deux mondes?

¿ Pas du tout! Moi en général je choisis des films qui n'ont rien pour séduire les foules. Si je dis que c'est une qualité, je suis très prétentieux! Si je dis que c'est un défaut, je ne dis pas ce que je pense! (Sourire) Mes films populaires le sont devenus à la longue, depuis soixante ans que je fais ce métier.

¿ Depuis Sortilèges, en 1945.

¿ Non, c'est un mensonge. Sortilèges, je n'y ai pas participé. Mais je ne sais pas pourquoi, on me met tout le temps ce film en tête de ma filmographie. Quant aux 200 films à mon actif, je doute beaucoup que ce soit vrai. Je n'aurais pas eu le temps.

¿ Sautet, Ferreri, Rivette, Godard, Buñuel¿ votre nom est systématiquement associé à celui d'un cinéaste célèbre.

¿ J'ai toujours cherché l'aventure avec des gens qui me semblaient extravagants, fouilleurs de l'âme, inventeurs d'une certaine moquerie de la vie! J'ai toujours eu le goût de travailler en marge de ce qu'il faut faire pour avoir une bonne tenue et une bonne réputation. A force, le temps arrangeant bien les choses, on qualifie d'admirables des ¿uvres huées à leur époque. Je pense aux films de Buñuel, de Ferreri, de Carax, tous acharnés de travail mais surtout des pionniers, des poètes pour employer un mot très démodé.




FRANéOIS BARRAS
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Source: 24Heures.ch
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