Elections "honnêtes à 100%"

le 13 janvier 2005

Le président irakien promet des élections «honnêtes à 100%» le 30 janvier

13 Janvier 2005-21h35

Le président intérimaire irakien Ghazi al-Yaouar a promis jeudi à Paris des élections «libres et honnêtes à 100% » en Irak le 30 janvier, à l'issue d'une rencontre avec Jacques Chirac destinée à relancer les relations de Bagdad avec la France, qui avait pris la tête du «camp de la paix ».

M. Ghazi al-Yaouar a par ailleurs exprimé sa «tristesse pour l'enlèvement » - premier responsable à utiliser ce terme - de la journaliste française Florence Aubenas, disparue depuis le 5 janvier à Bagdad avec son interprète irakien. Il a affirmé que «le gouvernement irakien fait tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir » leur libération. «Ce seront des élections libres et honnêtes à 100% », a-t-il assuré à propos du 30 janvier, appelant à «une participation la plus large possible » à ce scrutin, qu'il souhaite voir se tenir à la date fixée, malgré l'extrême violence qui règne actuellement dans son pays et en dépit de l'appel des organisations sunnites à son boycott. M. al-Yaouar est lui-même sunnite. M. Chirac, cité par son porte-parole, Jérôme Bonnafont, a tenu un langage voisin. «Nous approchons avec les élections du 30 janvier d'une étape capitale pour la réussite du processus de reconstruction de l'Irak; la France souhaite qu'elle soit franchie avec succès », a-t-il dit. Toutefois, réitérant la position française distincte de celle de Washington, il a insisté «sur la nécessité d'ouvrir le champ politique irakien par un dialogue national le plus large possible », devant «associer toutes les composantes de la société irakienne et toutes les forces politiques qui écartent le recours à la violence ». Cette visite officielle avait été repoussée à deux reprises, en raison notammment de commentaires jugés inamicaux du Premier ministre Iyad Allaoui à l'endroit de la France. Toutefois, les relations se sont réchauffées depuis que Paris a voté la résolution 1546 accordant à l'Irak sa «pleine souveraineté » et accepté d'annuler 80% de la dette irakienne.

Cette visite prend place alors qu'une très vive inquiétude règne sur le sort de l'envoyée spéciale du quotidien Libération, Florence Aubenas, portée disparue avec son guide Hussein Hanoun al-Saadi. Alors que Paris se refuse à parler jusqu'ici d'«enlèvement », M. al-Yaouar a utilisé ce terme. «C'est une autre manifestation du terrorisme aveugle qui ne fait aucune distinction entre les être humains, les religions, les sexes ou la nationalité », a-t-il estimé. Il a également évoqué la présence de forces étrangères, auxquelles Paris refuse de participer et dont il souhaite le départ à terme. «Les forces multinationales sont là. Elles sont en train d'aider à rétablir la sécurité en Irak. Elles ont été invitées par le gouvernement irakien et elles partiront dès que nous aurons les forces de sécurité nécessaires capables de rétablir la sécurité sur l'ensemble du territoire irakien », a estimé M. al-Yaouar. Il a aussi appelé à l'unité nationale, mise à mal, selon lui, par des idées «importées ». Lui-même sunnite, il a souligné qu'il était «Irakien avant d'appartenir à une quelconque tribu » et fait valoir d'ailleurs que sa tribu était «composée moitié de sunnites moitié de chiites ». «Nous, Irakiens, sommes tous mélangés. Nous sommes tous Irakiens avant tout. Il n'y avait jamais eu de séparation ethnique ou religieuse entre les Irakiens, ce sont là des théories et une terminologies importées », a-t-il ajouté.

Source: La Libre Belgique

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marielle 0

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