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Faut-il rééditer Mein Kampf ?


Vyvyan

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Membre, 115ans Posté(e)
Vyvyan Membre 184 messages
Baby Forumeur‚ 115ans‚
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Faut-il rééditer Mein Kampf ?

hitler1.1209887249.jpgmardi à 21h sur Arte le documentaire d'Antoine Vitkine

article, le monde

L'histoire commence derrière les barreaux de la prison de Landsberg en 1924 lorsqu'un jeune putschiste du nom d'Adolf Hitler y trompe l'ennui en rédigeant son projet politique, sous un titre (Mein Kampf/ Mon combat) trouvé par l'éditeur. Le projet est clairement exposé : un Etat raciste et totalitaire. Tout y est dans les grandes lignes : impérialisme, antisémitisme, antiparlementarisme¿ Au début des années trente, 290 000 exemplaires en sont vendus mais les observateurs tiennent encore le livre pour le catalogue de fantasmes d'un excité. Peu après, au lendemain de l'accession au pouvoir du chancelier Hitler, ils changent de ton. Le livre devient la bible du IIIème Reich. On le trouve en braille, il est distribué par la dir462px-frmeinkampf20050214.1209886878.jpgection des usines Krupp à ses ouvriers méritants, les maires l'offrent à tous les couples qu'ils marient, les fonctionnaires sont obligés de l'acheter. Quatre millions d'exemplaires à la veille de la guerre, douze millions à la fin du IIIème Reich, un foyer sur deux. « On l'avait mais on ne le lisait pas » diront-ils après. Entendez : si on l'avait lu, on aurait su. L'historien Hans Mommsen va jusqu'à affirmer : « C'est le livre le moins lu de l'époque car il ne donnait aucune réponse politique ». Voire. Le livre imprègne fortement l'Allemagne. Un témoin alsacien se souvient l'avoir lu comme un « avertissement ». Et pour cause : c'est un plan de domination du monde. De nombreuses traductions, prudentes et expurgées des passages les plus menaçants, sont encouragées par les agents de Berlin à l'étranger. A l'exception d'un pays car c'est celui qui y est le plus souvent cité, vilipendé, piétiné : la France. A Paris, Fernand Sorlot, éditeur maurrassien et encore plus anti-allemand que Maurras, passe outre et le publie intégralement en 1934 à l'enseigne des Nouvelles éditions latines. En épigraphe, il place cette injonction du maréchal Lyautey : « Tout Français doit lire ce livre ». Comme n'importe quel écrivain, Hitler porte plainte pour violation du droit d'auteur devant les tribunaux français et obtient le retrait de la vente et la saisie des stocks. Au lendemain des accords de Munich, à l'instigation des réseaux nazis en France, Fayard en publie une version expurgée des passages y distillant la haine des Français sous le titre Ma doctrine tandis que 5000 exemplaires rescapés du Mon Combat interdit sont envoyés aux leaders d'opinion par la LICA qui les a récupérés in extremis avant le pilon. A l'été 1940, ce sera l'un des tous premiers livres que l'occupant, en s'installant à Paris, fera inscrire sur la liste Otto et interdire à la vente. Au lendemain de la guerre, les Allemands détruiront ou enterreront leurs douze millions d'exemplaires du livre désormais maudit tandis que les bibliothèques l'enfermeront dans leur « chambre des poisons ». Aujourd'hui, il y est toujours interdit de diffusion par le ministère des Finances du Land de Bavière (région de son dernier domicile connu) qui détient les droits d'auteur du livre. Officiellement par respect pour la mémoire des victimes. Officieusement parce que l'Allemagne est le seul pays où sa publication ne peut se faire sans que l'opinion y pointe les signes d'une résurgence du nazisme. A l'étranger, il rencontre un succès permanent dans les pays arabes, et au-delà, dans nombre de pays musulmans (80 000 exemplaires en 2007 en Turquie). En France, il s'en écoule plusieurs centaines par an librement en librairie et chez les bouquinistes. Il n'est pas indispensable de se rendre au siège des Nouvelles éditions latines,hitler_mein_kampf_d_272032g.1209886843.jpg reprises par le fils Sorlot, pour se le procurer. Il suffit de le commander dans n'importe quelle librairie, à défaut de l'y trouver en rayon, ce qui m'est déjà arrivé ces dernières années à la FNAC-Ternes et chez Mollat à Bordeaux. Tant mieux car c'est un document historique de premier ordre. Un cas rare de conspiration en plein jour.

Un débat agite depuis peu les milieux universitaires allemands : dans la mesure où les droits du livre tomberont dans le domaine public en 2015, ne serait-il pas urgent de mettre en chantier une édition critique, avec notes, préface et commentaires, afin de couper l'herbe sous le pied aux négationnistes qui procèderont certainement à une édition très personnelle de Mein Kampf ? C'est en tout cas ce que souhaitent nombre d'historiens outre-Rhin. Excellente initiative. A traduire en français. A condition toutefois de n'être pas naïf et de conserver ceci à l'esprit : l'absurdité qu'il y aura à « commenter » les passages où Adolf Hitler explique que les Juifs sont une race dégénérée (une page sur deux) ; s'il s'agit de remettre les pendules à l'heure, pas un paragraphe de ces 700 pages ne devrait y échapper ; l'exercice ne sera-t-il pas vain lorsqu'on sait que de toute façon, Mein Kampf est actuellement disponible gratuitement et intégralement en ligne en anglais ou en français ? Sauf à mettre au plus vite cette édition critique de Mein Kampf sur la Toile, surenchère à laquelle ils se condamnent s'ils veulent vraiment river leur clou aux négationnistes.

("Hitler pose à Berchtesgaden pour la couverture du magazine américain Time qui l'élit "Homme de l'année 1938″ le 2 janvier 1939″ photos D.R.)

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VIP, Posté(e)
Yavin VIP 32 683 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ce sujet existe déjà ici... :snif:

J'ai déjà fusionné ton précédent ce sujet avec le fil de discussion en cours... ;)

Je ferme donc ce sujet...

Merci et bonne soirée!! :snif:

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