Emeutes contre les abus policiers

le 27 décembre 2004

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Emeutes contre les abus policiers

le 27 décembre-21h50-

Des émeutes qui ont fait plusieurs tués après le tabassage à mort d'un adolescent dans une zone industrielle du sud de la Chine le jour de Noël reflètent une nouvelle fois la discrimination dont sont victimes les ouvriers migrants originaires des provinces de l'intérieur.

Il a suffi d'un banal accident lors d'une course en taxi-moto pour mettre à feu et à sang le bourg de Dalang, dans la municipalité de Dongguan, une ville située à mi-chemin entre Hong Kong et Canton où pullulent les usines travaillant pour l'exportation. Vendredi, au lendemain de l'accident au cours duquel un lycéen s'est blessé en tombant de la moto, un autre adolescent, originaire de la province du Hunan est venu réclamer de l'argent au propriétaire du deux-roues, un autochtone, a rapporté le quotidien de Hong Kong 'Wen Wei Po'.

Accusé de vol, ce jeune a été tabassé par du personnel de sécurité local, avant d'être emmené à l'hôpital où il est mort de ses blessures, selon des informations également rapportées par un autre quotidien hongkongais, 'Apple Daily'. Samedi, la tension est montée lorsque plus de 80 proches et amis des deux victimes se sont rendus au bourg de Dalang pour demander des comptes aux vigiles, dont plus de dix ont été blessés. «J'ai entendu dire qu'un voleur avait été battu à mort. Les proches du mort ont exigé des compensations. C'est ce qui a provoqué les incidents» a déclaré à l'AFP Mme Chen, une habitante de Dalang.

Près de 50.000 manifestants ont ensuite afflué vers le lieu des échauffourées alors que des centaines de policiers étaient appelés en renfort, selon le 'Wen Wei Po', un journal proche de Pékin. «J'ai entendu dire que les troubles avaient fait quatre morts», a ajouté Mme Chen. 'Apple Daily', un tabloïd de Hong Kong, a de son côté fait état de «plusieurs» tués. Ces informations n'ont pas pu être vérifiées. Contactés par téléphone, la police et le gouvernement du bourg de Dalang comme de la municipalité de Dongguan ont refusé de répondre aux questions de l'AFP. «Samedi entre trois et six heures de l'après-midi, quatre voitures de police ont été incendiées. J'ai entendu de fortes explosions. Personne n'osait sortir», a ajouté Mme Chen.

Elle a précisé avoir entendu des détonations jusque vers 20H00 locales (13h00 HB). Selon le 'Wen Wei Po', environ 20.000 protestataires, dont certains jetaient des pierres, se trouvaient encore dans la rue à cette heure. «Les fauteurs de trouble étaient très, très nombreux», a déclaré le père de Mme Chen, selon laquelle «les policiers frappaient tous ceux qui ressemblaient à des migrants». Elle a ajouté que des ambulances avaient été renversées par les manifestants, ce qu'a aussi rapporté le Apple Daily. Une infirmière du service des urgences l'Hôpital de Dalang a pour sa part confirmé que des blessés étaient soignés depuis samedi. «Je n'ai pas le droit d'en dire plus», a-t-elle ajouté. Les médias officiels chinois n'ont pas rapporté ces incidents. Selon l''Apple Daily', les autorités de Dongguan craignent pour une mauvaise image de leur ville alors que le chef de l'Etat chinois, Hu Jintao, effectue actuellement une visite dans la province méridionale du Guangdong.

Les migrants de Dongguan, qui travaillent souvent plus de 70 heures par semaine et gagnent moins de 1.000 yuans (100 euros) par mois, affirment qu'ils se font régulièrement tabasser par les forces de l'ordre. La mort de l'un des leurs a fait exploser leur colère rentrée, souligne le 'Wen Wei Po'. Les incidents meurtriers opposant des manifestants aux forces de l'ordre se sont multipliés au cours des dernières semaines à travers toute la Chine.

Source: La Libre Belgique

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