Deutsche Börse à l'assaut de la City

le 15 décembre 2004

Les allemands à l'assaut de Wall Street

15 décembre 2004 - 09h10

Quatre ans après un premier échec, les Allemands y vont plus prudemment. Objectif: faire jeu égal avec Euronext et même Wall Street. (LSE).

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Werner Seifert est un homme très décidé et taciturne. Quatre ans après un premier essai infructueux, le patron de la Deutsche Börse veut cette fois faire aboutir la fusion avec le London Stock Exchange (LSE). Face aux journalistes, il a du mal à juguler son enthousiasme tant la perspective d'une fusion entre la place de Francfort et la City l'émeut: le nouvel ensemble aurait un chiffre d'affaires égal à ceux des rivaux Euronext et Wall Street réunis.

Certes, les dirigeants du LSE ont, dans un premier temps, décliné l'offre allemande de 530 pence par part correspondant à la somme élevée de 1,95 milliard d'euros, mais à Francfort, on y voit une manière de faire monter les enchères. Toutefois, se demandent beaucoup d'Allemands, pourquoi la Deutsche Börse aurait-elle plus de succès cette fois qu'en septembre 2000?

Selon Werner Seifert, les chances d'aboutir sont meilleures parce qu'entre-temps les deux Bourses sont devenues des sociétés cotées appartenant à des actionnaires et «que les actionnaires du LSE veulent vendre», confie-t-il au journal «Frankfurter Allgemeine». Il y a quatre ans, les petits brokers de la City avaient torpillé la fusion. Depuis, leur influence a considérablement diminué. Cette fois-ci, les Allemands sont aussi moins impétueux: ils ne veulent pas obliger les Anglais traditionalistes à s'équiper à tout prix du performant système de marché électronique Xetra; chacun conservera ses structures. Néanmoins, le président de la Deutsche Börse est convaincu que, par exemple, la réunion de plates-formes techniques permettra de faire baisser les frais de transaction dans la City et de générer des synergies.

En 2000, les plans de fusion avec la City avaient aussi effrayé les opérateurs boursiers de Francfort. Seifert avait proposé de concentrer le négoce de valeurs traditionnelles à Londres et de faire de Francfort le centre des valeurs de la «new economy». Après l'effondrement du nouveau marché, les Allemands sont soulagés que ce partage du travail ne soit pas devenu réalité. Seifert n'a pas encore dévoilé toutes ses batteries: il risque de proposer aux Anglais des choses desservant la place allemande.

Werner Seifert dirige la Deutsche Börse depuis 1993. Le Suisse, âgé de 55 ans, a introduit le système électronique Xetra et assuré l'admission à la cote de Deutsche Börse en février 2001. Avec une capitalisation boursière de 5 milliards d'euros, la société devance largement Euronext (2,8 milliards) et le LSE (1,6 milliard).Cependant, si la Deutsche Börse est isolée en Europe, cela est aussi la faute de Seifert, qui n'est vraiment pas bon diplomate. Il a réussi à faire échouer les pourparlers avec la Bourse de Paris, le LSE et, récemment en août, avec SWX, la Bourse suisse. Va-t-il avoir plus de chance cette fois?

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[POLICE] Source: la Libre Belgique

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