Dopage : différences de traitement de l'information.

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CHRISTOPHE DUGARRY CONTRéLé POSITIF DOPAGE.

Le champion du monde de football engage une procédure de contre-expertise, soutenu par son club, Marseille.

Christophe Dugarry dans la seringue ? L'attaquant de l'Olympique de Marseille et de l'équipe de France de football a en tout cas été contrôlé positif à la nandrolone lors du match de championnat OM-Lyon le 30 avril au Stade-Vélodrome, a annoncé hier le directeur sportif du club, Marcel Dib. Ce contrôle a été notifié au joueur dans une lettre émanant de la Fédération française de football (FFF).

" Je suis une fois de plus confronté à une situation plus que difficile, a déclaré Dugarry hier dans un communiqué. On ne me laissera décidément jamais tranquille. J'ai toujours été contre toute forme de tricherie et j'ai toujours montré mon dégoût du dopage. é quoi bon mettre ma santé en jeu et mon avenir, qui sera, je l'espère, bien plus long que ma carrière de joueur (¿). Je vais donc me défendre. N'ai-je pas été contrôlé plus de vingt fois dans ma carrière, dont deux fois au cours du Mondial ? Mais au préalable, je tiens à affirmer ne m'être jamais dopé. " Précisant en outre " que tous ceux qui croient en moi continuent, ils ont raison de le faire ", il a affirmé : " Je vais tout mettre en ouvre pour démontrer aujourd'hui les failles dans l'efficacité de la lutte antidopage, et ma plus grande joie sera de soulever toute la différence entre être positif à un contrôle et se doper. "

Le programme de l'ex-Barcelonais, qui doit normalement rejoindre son équipe demain à Hendaye, où les joueurs de Rolland Courbis effectuent un stage de préparation pour la nouvelle saison qui démarre le 31 juillet, risque maintenant d'être un peu chamboulé. Et de perturber l'équilibre du groupe ébranlé hier par l'inattendu départ de leur capitaine Laurent Blanc (voir ci-XXX).

Mais dans la tourmente, Dugarry a d'ores et déjà trouvé un bon avocat en la personne de Dib. Ce dernier a pris la défense de son joueur en affirmant qu'" il ne s'est pas dopé ". " Tout ce que je sais, c'est qu'il s'agit d'un joueur très sain qui ne boit pas et ne fume pas. Je pense que les contrôles ne sont pas fiables (¿). On va le défendre ", a-t-il ajouté. L'OM, solidaire, n'a donc pas décidé de l'avenir de son attaquant¿ jusqu'à nouvel ordre. Dib : " Il est trop tôt pour savoir si nous devrons nous passer de ses services (¿). S'il devait être déclaré positif, on pourra alors se poser des questions. "

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle affaire de dopage - qui touche un footballeur champion du monde, à quelques jours de l'anniversaire du triomphe des Bleus - risque de jeter un peu plus l'opprobre sur le sport en général, et sur le foot en particulier. Pendant la saison 1997-1998, d'autres footballeurs avaient en effet été contrôlés positifs au même produit : les Français Antoine Sibierski (Auxerre), Dominique Arribagé (Toulouse), Cyril Pouget (Le Havre) et Vincent Guérin (PSG). Ils avaient été suspendus six mois. Christophe Dugarry, vingt-sept ans, qui a demandé hier une contre-expertise, risque une sanction identique¿ si le dopage est avéré.

DAMIEN LESUR

Football : le tabou du dopage

Après avoir longtemps fait l'autruche, le football traîne toujours des crampons pour engager une réelle lutte contre le dopage. Face à ce fléau, le silence apparaît comme un réel sport d'équipe¿ Pourtant, l'augmentation des cadences de matchs, la pression financière et médiatique sont autant d'éléments qui peuvent favoriser la triche.

"Ancien footballeur professionnel, j'ai subi pendant pas mal d'années des piqûres avant les matchs¿ Aujourd'hui, j'ai quelques problèmes de santé¿"¿ Ce type de témoignages atterrit parfois au standard d'Ecoute Dopage. Seul l'anonymat permet de briser parfois le silence qui entoure le dopage dans le foot.

Autant chercher une aiguille dans un vestiaire

"Le foot est un sport technique où le dopage a peu d'intérêt"¿ Opposant sans cesse le cyclisme et le football, ce discours a longtemps été le leitmotiv des instances dirigeantes de la Fédération internationale de football (FIFA). Son président Sepp Blatter lui-même a longtemps défendu cette thèse au point de convaincre une partie du grand public. Ainsi, les 256 contrôles négatifs effectués pendant la Coupe du monde 2002 semblaient accréditer cette thèse. Mais le mythe du foot 100 % propre ne tient pas vraiment. Le ballon rond rassemble tous les ingrédients explosifs favorables au dopage : gros enjeux financiers, grosse pression médiatique, carrière courte des joueurs, inflation incessante du nombre de matchs, entrée dans la carrière à un très jeune âge¿

Enfin, l'utilité même d'un recours au dopage apparaît évident, comme le souligne Dorian Martinez, responsable du service Ecoute Dopage, "Avec un peu de bon sens, on comprend que malgré tout son talent, un joueur (et à fortiori une équipe) sera meilleur s'il peut courir toute la durée du match comme un lapin plutôt que s'il tire la langue dès la 65e minute¿".

La vieille Dame était accro aux médocs !

Depuis, plusieurs affaires de dopage ont secoué le monde du ballon rond. Mais "secoué" apparaît comme un terme un peu excessif tant dans ce domaine, le monde du football peut parfois s'apparenter au monde du silence¿ Ni les déclarations d'Harald Schumacher dans son livre "Coup de sifflet" en 1987, ni les contrôles positifs successifs de joueurs vedettes comme Jaap Stam, Edgar Davids ou Fernando Couto, ni même l'éviction de Maradona du mondial américain en 1994 n'ont pas réellement bouleversé la tradition d'omerta du ballon rond. Et dans chacun des cas, le discours est bien rôdé : il s'agit là de comportements individuels ou d'erreurs liées à la prise d'un médicament ou d'un complément alimentaire par erreur et en aucun cas d'une pratique collective organisée par le club¿ Même si certaines rumeurs lancées par d'anciens joueurs comme Tony Cascarino ou Chris Waddle concernant l'Olympique de Marseille avait pu éveiller les soupçons, c'est bien le procès de la Juventus de Turin qui allait révéler l'ampleur du phénomène¿

Entre janvier 2002 et novembre 2004, le procès mettra à jour 281 types de médicaments répertoriés dans la pharmacie de la Vieille Dame, des injections et des consommations de créatine systématisées (ce produit ne figurait alors pas sur la liste de produits interdits, Zinedine Zidane reconnaîtra lui-même en avoir pris), des résultats d'analyses sanguines troublantes pour plusieurs joueurs et finalement l'usage quasi-certain d'érythropoïétine (EPO) par Antonio Conte et Alessio Tacchinardi¿Après une condamnation en première instance du médecin du club à un an et dix mois de prison, l'appel du Tribunal de Turin conclue en décembre 2005 à une relaxe de tous les accusés. Pouvons-nous encore avoir la naïveté de croire que ces pratiques ne concernent que l'Italie ?

L'omerta joue les prolongations !

Est-ce par peur de tuer la poule aux oeufs d'or ? Les différents acteurs du monde du football peuvent-ils réellement changer le cours des choses ?¿ Il semble qu'au-delà des moyens mis en oeuvre, les fédérations nationales ou internationales n'affichent pas une réelle volonté. En France, le Dr Jacques Liénard avouait dans le magazine "So foot" que le risque d'être contrôlé en Ligue 1 et en Ligue 2 était de 0,05 % (une chance sur 2 000) ! Au niveau international, la FIFA a traîné les pieds pendants plus de trois ans avant de se conformer finalement au code de l'Agence Mondiale Antidopage (AMA)... Elle ne l'a finalement fait qu'après que l'AMA a menacé d'exclure le football des Jeux Olympiques et en ne revenant toujours pas sur son système de sanction au cas par cas. "Que le sport universel reste en dehors de la lutte antidopage apparaît malheureusement assez révélateur" regrette Dorian Martinez, qui avance finalement plusieurs pistes pour un sport plus propre :

Simplement dire "on est concerné par le dopage" est un préambule indispensable ;

Diffuser l'information sur le dopage et les produits dopants et soutenir des initiatives de prévention sont autant d'éléments de réponse ;

Réduire les cadences infernales avec parfois un match tous les trois jours. Pourquoi pas définir demain un quota de nombre de matchs par joueur à ne pas dépasser ?

Comme le demandent beaucoup de joueurs (Laurent Blanc, par exemple) supprimer des compétitions inutiles qui vont mettre en péril les joueurs les plus sollicités en club. La Coupe des Confédérations programmée en période de trêve en est le parfait exemple. A force de tirer sur le physique des joueurs, il y a forcément de la casse. Le décès de Marc Vivien Foé lors de cette compétition en est le triste exemple¿

Enfin, la prévention ne saurait être efficace sans une répression dissuasive. La multiplication des passe-droits et des sanctions minimalistes ôte tout crédit à la lutte antidopage (pour en savoir plus, découvrez notre article "Dix idées pour un football exemplaire").

http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/spo...abou-dopage.htm

Une première pour le Rugby Il a beau défendre son honneur, affirmer qu'il ne comprend pas, qu'il ne se dope pas, qu'il ne se drogue pas : le contrôle anti-dopage, positif à la cocaïne et à l'ecstasy, subi le 18 décembre par le pilier droit international du Stade Français, Pieter De Villiers, 30 ans, et dont les résultats ont été révélés mercredi 5 février par le quotidien L'Equipe, met sa carrière en danger, de même qu'il pourrait déstabiliser le XV de France à la veille d'un Tournoi des six nations (15 février-30 mars) et d'une Coupe du monde (10 octobre-22 novembre) dont le rugby français a fait ses objectifs.

Dès que la nouvelle a été connue, le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Lapasset, a tenu à s'exprimer solennellement. Mercredi en début d'après-midi, il annonçait que Pieter De Villiers "ne sera pas convoqué" pour le match France-Angleterre du 15 février comptant pour la première journée du Tournoi des six nations. "Cette décision, a-t-il précisé, a été prise en concertation avec Jo Maso et Bernard Laporte [manageur et entraîneur de la sélection nationale]. C'est une mesure de précaution pour le joueur et l'équipe de France."

Le joueur risque une sanction très lourde. Jo Maso repète régulièrement que "si un joueur est convaincu de dopage, il dégagera de l'équipe à la vitesse grand V et en sera écarté à vie". Une fermeté partagée par Bernard Lapasset. "La sanction menaçant Pieter De Villiers va du sursis à la sanction à vie", a-t-il précisé.

Les cas de dopage avérés sont rares dans le rugby français. Le dernier en date remonte au mois d'août 2003, date à laquelle un ancien joueur d'Agen, Nicolas Martin, désormais licencié à l'Aviron bayonnais, avait été suspendu pour un mois avec sursis pour un contrôle positif aux corticoïdes. Pour des faits similaires à ceux reprochés à Pieter De Villiers, le Canadien Glenn Ennis avait été puni de deux ans de suspension.

Bernard Laporte, qui assistait, à Londres (Grande-Bretagne), à la présentation officielle du Tournoi des six nations 2003, avait confié : "Dans la vie, il y a des règles à respecter. Si Pieter De Villiers ne l'a pas fait, il doit être puni. Nous devons prendre nos responsabilités envers les jeunes et envers le jeu. C'est un bon joueur, mais je peux le remplacer par d'autres bons joueurs."

"JE NE ME DOPE PAS"

De fait, Christian Califano, 30 ans, qui évolue dans les rangs du club anglais des Saracens, déjà retenu par l'encadrement du XV de France dans le groupe élargi de trente joueurs convoqués en stage préparatoire les 19 et 20 janvier, devait trouver une place dans la sélection dévoilée jeudi 6 février.

Après les interventions fédérales, ce fut au tour de Pieter de Villiers d'entrer en lice et de présenter sa défense, mercredi. Il l'a fait, entouré de son président, Max Guazzini, et de son avocat, Me Patricia Moyoersen, qui a par le passé défendu les dossiers de Vincent Guérin (football, Paris-Saint-Germain) et Djamel Bouras (judo, Paris-Saint-Germain), contrôlés positifs à la nandrolone (stéroïde anabolisant).

"Je ne me dope pas. Je ne me drogue pas, a déclaré Pieter De Villiers. Après le match contre les Harlequins [en Coupe d'Europe, le 14 décembre], on a fait une grosse troisième mi-temps. D'un coup, je me suis senti mal. J'ai pris un taxi pour rentrer chez moi, j'ai vomi, des vomissements intenses. Je n'avais jamais connu ça. Dans ces soirées, on achète des bières, on en accepte. Peut-être qu'on a mis de la drogue dans mon verre (...). En tous cas, je n'ai jamais pris consciemment de la drogue. Alors, ça laisse la porte ouverte à tout... Une machination ?"

"Je respecte la décision de la fédération. Il y a une telle polémique autour de moi (...). Cela fait quatre ans que je rêve de la Coupe du monde, et là, je vois ce rêve qui peut se briser sous mes yeux", a-t-il ajouté.

"Si Pieter avait suivi un protocole de dopage visant à améliorer les performances, je ne serais pas à ses côtés, a affirmé Max Guazzini. Les substances qui sont incriminées relèvent du domaine de la vie privée et de la fête. Si j'ai un reproche à lui faire, c'est d'avoir trop fait la fête."

Les membres du Stade français et du XV de France lui ont également apporté leur soutien. "Pieter n'est pas un tricheur, a avancé Fabien Galthié, capitaine du club parisien et de la sélection (...). Je suis très déçu pour lui mais je me pose dix mille questions. Je pense qu'il s'agit d'un accident."

Bernard Laporte, lui, ne parvenait pas à décolérer : "Quand on est un sportif de haut niveau, on a des devoirs (...). Je connais bien Pieter (...), il est impossible qu'il se dope régulièrement. Je sais qu'il a connu des difficultés dernièrement dans sa vie privée, et qui sait, au lieu de boire dix whiskies, il a peut-être pris quelque chose pour se remonter. Ce n'est qu'un homme après tout."

http://www.webzinemaker.com/admi/m2/page.p...=1&id=75159

Je rappelle que de Villiers a été condamné à trois semaines de suspension et que Bernard Laporte lui a bien pardonné depuis !

Que pensez-vous de la différence de traitement des médias et des fédérations entre le cyclisme et les autres sports ?

http://societron.forumparfait.com/post456.html#456